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Transcription
00:00 Alors qu'est-ce que peut faire le législateur dans ce contexte ?
00:04 On peut jouer sur l'offre.
00:07 C'est-à-dire voir où vont les investissements.
00:13 Alors les investissements aujourd'hui, ils se font en fait majoritairement dans les renouvelables pour la production d'électricité.
00:22 Alors l'amont pétrolier et gazier s'occupe quand même toujours une part importante,
00:28 mais la tendance est qu'on investit de plus en plus dans le renouvelable et dans les solutions électriques,
00:34 et de moins en moins dans les énergies fossiles.
00:37 Les montants qui sont investis sont quand même assez importants.
00:42 On est depuis dix ans, alors il y a le trou du Covid,
00:46 mais sinon on est globalement à 100 milliards d'euros, de dollars d'investissement par an dans le charbon, le gaz naturel, le pétrole.
00:55 Et ça, ça prend en compte la production, le transport, le raffinage, enfin toutes les infrastructures nécessaires, etc.
01:04 100 milliards quand même par an, pardon, 1000 milliards d'euros par an dans le secteur.
01:14 Alors à contrario, donc ça stagne pour le pétrole et le gaz.
01:21 Ça augmente très clairement pour les énergies propres.
01:25 L'AIE considère que le nucléaire est une clean energy.
01:31 Tout le monde n'est pas forcément d'accord sur la nomenclature, mais pour information, dans leurs statistiques à eux, ils le considèrent comme ça.
01:39 Total et les grandes compagnies pétrolières, elles produisent quand même encore.
01:45 Ils investissent surtout dans du pétrole et du gaz sur 20 milliards d'investis.
01:51 Donc, total, ils investissent 20 sur un total de 1000.
01:55 Et dans ces 20, il y en a 16 pour le pétrole et le gaz, 4 pour d'autres solutions bas carbone.
02:03 Dans le cas de Total, c'est essentiellement de l'énergie solaire aux États-Unis et en Inde.
02:09 Est-ce que Total est pire ou meilleur que les autres ?
02:17 Une manière de regarder, c'est ça.
02:20 Total, comme toutes les autres grandes compagnies internationales, ils ont un code de conduite très strict.
02:27 Ils ont une politique de RSE très développée exactement.
02:32 En pratique, ça ne les empêche d'investir nulle part.
02:37 Il n'y a aucun pays quasiment où vraiment ils se disent "ce n'est pas possible".
02:41 La corruption en Angola, ce n'est pas un obstacle.
02:45 La guerre civile en Libye, ce n'est pas un obstacle.
02:48 La nature du régime en Birmanie, ce n'est pas forcément un obstacle non plus.
02:55 Les seules exceptions, c'est lorsqu'il y a des sanctions.
02:59 Total est parti de Russie, un peu à reculons, mais parce que c'est une obligation légale.
03:05 Et puis lorsqu'ils sont directement attaqués au Yémen,
03:09 ils sont partis parce que c'était juste plus possible de continuer à travailler.
03:13 En Mozambique, c'est compliqué également.
03:16 Donc c'est ça qui les fait partir.
03:18 Ce n'est pas les droits de l'homme, ce n'est pas la stabilité politique du régime,
03:22 ce n'est pas les éventuels problèmes environnementaux, etc.
03:28 Les compagnies ont quand même des choix qu'ils peuvent faire pour faire plus ou moins bien leur métier.
03:35 Ils peuvent choisir quel type de produit ils décident d'investir.
03:40 Le pétrole et le gaz, ce n'est pas tout la même chose.
03:42 Il y a des pétroles qui sont nettement plus problématiques d'un point de vue environnemental.
03:46 Le gaz, c'est déjà mieux et Total fait à peu près moitié-moitié gaz et pétrole.
03:52 Et plutôt pas, n'investit plutôt plus dans les pétroles les plus problématiques.
03:58 Je pense par exemple au sable bitumineux au Canada.
04:03 Les techniques de production peuvent aussi varier.
04:06 Par exemple, la fracture, la fracturation hydraulique est plus problématique que des techniques de production normales.
04:14 Et puis il y a tout ce qui sont les meilleures pratiques de l'ensemble des acteurs sur le torchage,
04:21 le fait qu'on brûle du gaz à la sortie d'un puits de pétrole, c'est de la pure perte économique et environnementale énergétique.
04:30 Les fuites de méthane, c'est quelque chose de très très problématique aussi dans l'industrie.
04:37 Il y a des entreprises qui sont plus regardantes que d'autres.
04:41 Mais à nouveau, Total, c'est 1,5% de la production mondiale.
04:47 Si on prend les grandes entreprises européennes sur lesquelles les législateurs français et européens peuvent espérer légiférer,
04:54 c'est entre 5 et 10% selon qu'on prend les anglais et les norvégiens avec nous.
04:59 C'est pas là-dessus qu'il y a un vrai levier pour changer et pour accélérer la sortie du pétrole et du gaz.
05:08 Il faut jouer sur la demande.
05:11 Et la demande, c'est d'ailleurs ce que Total dit. Total dit "moi je réponds à la demande".
05:17 Si je produis du pétrole, c'est parce qu'il y a des gens qui veulent me l'acheter et ils n'ont pas tort.
05:24 Effectivement, c'est sur la demande, c'est la demande qu'il faut réduire, à la fois la quantité d'énergie qu'on utilise,
05:32 et puis le type d'énergie qu'on utilise et là le législateur a la possibilité de fixer des normes,
05:40 d'utiliser l'instrument fiscal, donner des subsides pour les bonnes pratiques ou la bonne technologie,
05:49 ou au contraire taxer les mauvaises pratiques et les mauvaises technologies.
05:53 Alors, sachant que les taxes, on le voit encore aujourd'hui, c'est socialement très problématique.
05:59 Il y a une vraie question de justice sociale à prendre en compte,
06:03 mais en même temps, et on l'a vu en 2022-2023, le prix c'est le meilleur instrument pour orienter la consommation.
06:14 Quand le prix du gaz a augmenté à cause de la guerre en Ukraine, les gens ont arrêté de consommer du gaz.
06:21 On s'est abaissé de 20% parce que le prix s'est envolé.
06:24 Et c'est quand même là-dessus qu'on peut jouer.
06:28 L'État peut aussi investir dans des infrastructures pour orienter la consommation, le type de consommation
06:36 et puis peut faire un effort sur soi-même.
06:39 L'État pourrait décider que en 2025, tous les nouveaux achats de véhicules devraient être basse émission.
06:51 Ce n'est pas difficile à faire.
06:53 Alors voilà, il y a un problème économique, mais c'est un problème qu'on demande à tout le monde.
06:59 Maintenant, rien n'empêche de, en parallèle, taxer certaines choses.
07:03 Le carburant pour aviation n'est pas taxé. On se demande bien pourquoi.
07:10 Il n'y a pas de TVA sur les tickets d'avion.
07:14 On se demande bien aussi qu'est-ce qui... où est la logique,
07:19 sachant que ça profite plutôt aux classes aisées et que l'avion, c'est vraiment le pire truc en matière d'émission de gaz à effet de serre.
07:29 Les entreprises, il faut aussi les cibler elles.
07:33 Les transporteurs routiers, les taxis, il faut les aider dans cette transition.
07:38 Et à nouveau, on peut les aider avec la carotte ou avec le bâton.
07:41 C'est selon... et plus c'est intelligent, plus on a de chance que ça fonctionne.
07:47 Et puis surtout, les ménages, c'est eux les consommateurs finaux.
07:52 Et c'est vraiment... il y a un enjeu énorme pour que le législateur prenne les bonnes mesures pour accélérer cette transition,
08:02 ce changement de mode de vie pour privilégier les transports en commun par rapport à la voiture,
08:09 privilégier une voiture électrique par rapport à une voiture à essence,
08:13 privilégier les petits véhicules par rapport aux gros SUV,
08:17 tout ça, c'est quelque chose que le législateur peut pousser dans un sens ou dans l'autre.
08:22 [Musique]

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