Marine Lorphelin aujourd'hui se penche sur la dyslexie. Un trouble dont est atteint le nouveau ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné. Grandement moqué, elle dévoile comment les familles peuvent gérer cela au quotidien.
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00:00 Vous allez vous intéresser ce matin au patient Stéphane Séjourné.
00:03 Le nouveau ministre des Affaires étrangères a été moqué en début de semaine
00:07 pour des fautes de français lors de ses premières prises de parole.
00:09 Or, on a appris qu'il souffrait de dyslexie et il n'est pas le seul en France,
00:13 donc vous vous y intéressez aujourd'hui.
00:15 Est-ce qu'autour de vous déjà il y a des personnes qui sont dyslexiques ?
00:18 Oui.
00:19 Ma meilleure amie, que j'embrasse fort.
00:21 Non, pas moi.
00:22 Oui, mais qui en a beaucoup souffert et ça a été vraiment un facteur de discrimination.
00:28 C'est lourd à porter pour les enfants et pour leurs familles qui sont concernées.
00:32 Donc la dyslexie, elle fait partie de la famille des troubles neurodéveloppementaux.
00:36 J'étais sûre que j'allais bugger sur ce mot ce matin.
00:38 Parce que là, il faut ralentir juste avant.
00:41 Et donc c'est un trouble d'apprentissage de la lecture qui concerne 5% des enfants environ.
00:46 Alors comment ça se manifeste ?
00:47 En fait, ils vont avoir du mal à associer les sons, les syllabes avec les lettres des mots.
00:53 Par exemple, le mot "sévère" pourrait être dit par un enfant en "séfer".
00:58 Ils ont aussi du mal à lire les mots dans leur ensemble, à les décoder.
01:02 Ils peuvent parfois les deviner.
01:03 Par exemple, "monsieur" serait lu "moncilleur".
01:07 Voilà un exemple.
01:08 Est-ce qu'on sait Marine, ce qui provoque cette dyslexie ?
01:11 Alors, on ne connaît pas bien les causes, mais on peut dire qu'elles sont multiples.
01:15 Déjà une origine génétique, parce qu'il y a plusieurs cas parfois de dyslexie dans une même fratrie.
01:20 Une origine neurobiologique qui est assez certaine.
01:25 En fait, certaines zones du cerveau se développent mal pendant l'apprentissage.
01:28 Mais aussi, par exemple, l'exposition aux écrans,
01:32 qui commence à démontrer effectivement une augmentation sur le risque de dyslexie.
01:36 Alors comment est-ce qu'on repère un enfant qui est dyslexique ?
01:39 Est-ce qu'il y a des signes qui peuvent comme ça nous alerter ?
01:42 Ce sont souvent déjà les parents qui vont alerter les enseignants ou le corps médical.
01:48 Alors on peut dire que tout retard d'acquisition par rapport à l'âge normal de l'enfant,
01:52 qui devrait savoir faire telle ou telle chose,
01:54 un retard de plus de 6 mois, doit déjà mettre la puce à l'oreille.
01:57 Et le dépistage va être fait du coup par des médecins pédiatres
02:01 ou médecins généralistes formés à ce dépistage.
02:04 Donc par exemple, en CP, un enfant qui n'arriverait pas à lire les syllabes,
02:08 qui ferait de nombreuses erreurs sur les syllabes,
02:10 ou en CE1, alors que l'enfant est supposé maîtriser la lecture,
02:13 il lit lentement, il refuse de lire à voix haute,
02:16 c'est parce qu'il est gêné par cette dyslexie.
02:18 Et on peut voir ses résultats scolaires chuter malheureusement.
02:23 Et il peut aussi perdre confiance en lui et se renfermer un peu sur lui-même.
02:29 Comment être sûr du diagnostic ?
02:31 Alors comment être sûr du diagnostic ?
02:33 Le diagnostic va être fait quand le retard s'installe,
02:36 malgré des aides qui peuvent être mises en place par les enseignants.
02:40 Donc quand il s'installe au-delà de 6 mois,
02:42 on va faire un diagnostic précis grâce à des tests adaptés à l'âge de l'enfant.
02:46 Et bien sûr, un bilan orthophoniste et un bilan neuropsychique.
02:50 On va quand même évaluer les capacités intellectuelles de l'enfant.
02:53 Alors, on a beaucoup parlé de l'écrit.
02:55 Est-ce que les problèmes se posent uniquement à l'écrit ou aussi à l'oral ?
02:59 Alors en fait, la dyslexie peut parfois s'accompagner d'autres troubles
03:02 des apprentissages, comme un trouble du calcul, de l'orthographe,
03:06 ou même de l'expression orale.
03:08 Et on peut l'imaginer, le comprendre très bien.
03:10 En fait, quand on a un problème de dyslexie,
03:13 on peut avoir du mal à bien assimiler les mots,
03:16 et donc un vocabulaire potentiellement appauvri,
03:19 voire des troubles de grammaire.
03:20 Donc oui, c'est tout à fait possible.
03:21 Évidemment, on comprend que ce n'est vraiment pas facile à vivre.
03:24 Comment aider ces enfants qui en souffrent ?
03:26 Déjà, on va se reposer sur l'entourage, qui bien sûr doit être bienveillant.
03:31 N'essayez pas de comparer les enfants entre eux.
03:34 Parce que j'imagine que dans la cour d'école, les gamins entre eux, c'est cruel.
03:37 Donc je suppose qu'il faut aider l'enfant qui peut se sentir isolé,
03:40 parce que lui, dans la cour d'école...
03:41 Le corps enseignant, bien sûr, va devoir être vigilant,
03:43 et donc essayer d'accompagner au mieux ses enfants.
03:46 Donc avec un soutien scolaire adapté,
03:48 on met en place un programme personnalisé pour l'enfant à l'école,
03:52 et l'entourage familial aussi, qui doit valoriser cet enfant,
03:56 essayer de l'encourager à faire des progrès,
03:58 et ne pas relever justement ses petites erreurs,
04:00 et vraiment être en soutien.
04:01 Il y a de plus en plus d'outils techniques
04:03 qui permettent aussi de corriger à la lecture,
04:07 et de plus en plus d'initiatives des ordinateurs
04:09 pour aider justement aux apprentissages.
04:11 Oui, tout à fait, des logiciels.
04:13 On parle aussi de lunettes qui peuvent aider à mieux lire les mots.
04:16 Tout à fait.
04:17 Merci beaucoup Marine.