• il y a 2 ans

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Transcription
00:00 Pour dire les choses clairement, ce texte sur lequel nous sommes amenés à nous prononcer aujourd'hui est un texte de police des étrangers.
00:06 Dans la quête d'un électorat perdu,
00:09 le gouvernement et la droite ont choisi de se fondre dans la rhétorique que seule l'extrême droite défendait jusqu'alors, la France aux français.
00:17 Je vous le dis comme je le pense, la violence de ce texte nous heurte. Ce texte est une honte.
00:23 D'heure en heure, de recul en recul, de marchandage en marchandage, la droite a entraîné une majorité présidentielle complaisante
00:31 dans un ravin populiste sous l'œil gourmand de l'extrême droite.
00:34 En toute logique,
00:37 en toute logique,
00:39 cette extrême droite votera ce projet de loi, elle aurait même pu l'écrire.
00:44 Cette extrême droite rance, haineuse, qui se frotte les mains en contemplant ce spectacle,
00:50 cette marée brune qui fait sauter toutes les digues les unes après les autres.
00:54 Mes chers collègues,
00:57 Mes chers collègues,
01:00 je suis inquiet pour mon pays, pour son avenir, que restent-ils de nos valeurs, de nos idéaux, de la France, pays des droits de l'homme ?
01:08 Par deux fois,
01:10 Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir car nous étions nombreux à espérer qu'il fasse barrage à l'extrême droite.
01:16 Aujourd'hui, le même Emmanuel Macron amène les idées d'extrême droite au pouvoir.
01:20 Je m'adresse
01:23 Je m'adresse aux parlementaires
01:25 qui de bonne foi ont cru au en même temps du président de la république. Ouvrez les yeux,
01:30 en 2027, allez-vous assumer d'avoir donné corps aux pires excès de l'extrême droite ?
01:36 Assumerez-vous d'avoir gravé la préférence nationale dans le marbre de la loi ?
01:41 Assumerez-vous d'avoir privé les étrangers en situation régulière ainsi que leurs enfants de moyens de subsistance pendant plusieurs années ?
01:49 Assumerez-vous d'avoir mis à terre les principes de la nationalité ?
01:52 Assumerez-vous d'avoir imposé aux étudiants des conditions inatteignables pour rejoindre nos universités ?
01:58 Assumerez-vous d'avoir réduit les travailleurs dans les métiers en tension à de simples variables d'ajustement ?
02:04 Assumerez-vous de n'avoir pas fermé la porte à la remise en cause de l'aide médicale d'État ?
02:09 Les dispositions que vous avez votées depuis hier soir sont une insulte à nos lumières.
02:13 Comment d'ailleurs nos collègues centristes,
02:16 comment nos collègues centristes depuis la première lecture au Sénat peuvent-ils accepter de prêter la main à une telle dérive extrémiste,
02:22 à rebours de leur propre histoire ?
02:25 Non, mes chers collègues, un étranger n'est pas par essence un danger pour notre civilisation,
02:31 notre mode de vie, notre activité économique. Vous vous êtes laissé submerger par des fantasmes d'un autre temps,
02:38 non seulement vous renoncez à nos valeurs fondatrices, mais avec ce texte vous ajoutez du désordre au désordre.
02:43 Le droit des étrangers s'empile, des enfants non accompagnés sont à la rue, des situations d'étrangers sont examinées de manière
02:50 partielle et partiale, les OQTF sont délivrés n'importe comment, elles ne sont pas appliquées.
02:56 Mes chers collègues, ce 19-12 marque l'entrée de la droite et du centre dans la majorité présidentielle
03:01 au risque de leur propre disparition.
03:03 Ce 19 décembre sonne la rupture de la digue défendue pendant de nombreuses années par la droite française contre l'extrême droite.
03:10 Ce 19 décembre, le front républicain fait long feu, vous avez inventé la cohabitation d'opportunités,
03:16 la coalition sans contrat, la collision, la collusion du renoncement.
03:21 Mais rappelez-vous, les français préféreront toujours l'original à la copie, vous êtes vainqueurs peut-être ce soir,
03:28 mais êtes-vous vraiment les bénéficiaires de cette victoire ?
03:31 Vous avez choisi de tourner le dos à ce beau concept écrit par l'un des vôtres,
03:35 mieux vaut perdre une élection que perdre son âme, je termine, rassurez-vous,
03:39 un vent mauvais souffle sur notre territoire, pour notre part, en gardant la nuque raide,
03:46 nous voterons contre ce projet de loi immigration.
03:49 (Applaudissements)
03:55 (Générique)

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