• il y a 2 ans
Auditionnée ce 30 novembre par la délégation aux droits des femmes du Sénat, Bérangère Couillard a notamment été interrogée sur la mise en place de cours d’éducation à la vie sexuelle et affective dans les établissements. « Il va y avoir énormément de récupération de la part des plus conservateurs et des plus religieux », concède-t-elle, pour expliquer les lenteurs du gouvernement sur ce sujet.

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Transcription
00:00 sur l'éducation à la vie affective et sexuelle.
00:01 Alors, je vous ai expliqué
00:03 ce qui, jusque-là, bloquait le déploiement.
00:07 Je tiens vraiment à vous dire, parce que moi, j'entends beaucoup,
00:12 j'entends beaucoup de volonté
00:14 de toutes les personnes qui se sont exprimées sur ce sujet,
00:19 mais je tiens quand même à dire que c'est pas forcément
00:21 la volonté de tous les partis politiques
00:23 et que ça va pas être facile.
00:26 La volonté politique, si on est aussi...
00:28 Si on a pu paraître aussi frileux jusqu'alors,
00:31 c'est bien parce qu'on mesure
00:32 combien c'est difficile à mettre en place.
00:34 C'est instrumentalisé.
00:36 Il y a énormément de récupération politique sur ce sujet.
00:40 Et donc, il faut qu'on soit solide sur cette question
00:43 si on souhaite avoir un déploiement efficace.
00:46 Et je pense que c'est ça qui nous a empêchés de le faire
00:49 pendant des années.
00:51 Je tiens à rappeler la violence
00:53 qui a été exercée sur Najat Vallaud-Belkacem
00:56 lorsqu'elle était ministre de l'Education
00:58 et notamment quand elle a parlé de la baissée de l'égalité.
01:02 Il y avait des boucles de parents WhatsApp.
01:04 À l'époque, WhatsApp existait déjà en 2014.
01:07 Et il y avait extrêmement...
01:10 Enfin, vraiment de grandes violences
01:12 et des boucles WhatsApp de parents
01:14 qui appelaient à ne pas mettre leurs enfants
01:16 parce qu'il y avait, soi-disant, dans l'école,
01:18 des cours de masturbation.
01:19 Je le dis ici parce qu'il va y avoir
01:21 énormément de récupération
01:23 de la part des plus conservateurs et des plus religieux.
01:25 Donc, il faut aussi qu'on soit prêt à cela
01:28 et prêt avec un dispositif qui fonctionne
01:31 et donc qui puisse se déployer.
01:34 C'est pour ça qu'il y a eu cette demande
01:36 au Conseil supérieur des programmes,
01:37 parce que le Conseil supérieur des programmes
01:40 a toute légitimité à proposer un programme, justement, dédié,
01:43 ce qui va permettre de vraiment cadrer
01:47 les cours qui vont être donnés à nos enfants.
01:49 Et donc, il n'y aura plus de disparité non plus
01:52 en termes de contenu.
01:53 Ca, c'est évidemment indispensable.
01:55 Et derrière, il faut former...
01:57 Alors, là, on parle du corps enseignant.
02:00 Moi, je pense que c'est plus large.
02:01 C'est le personnel de l'Education nationale,
02:04 parce que ça peut être très bien, bien sûr,
02:06 les profs, les professeurs les plus adaptés à le faire.
02:09 Peut-être on pense assez naturellement
02:11 aux professeurs de biologie,
02:13 mais plus largement, c'est-à-dire que ça peut être le CPE,
02:15 ça peut être l'infirmière scolaire, ça peut être...
02:17 Enfin, donc, c'est beaucoup plus large que ça.
02:20 Et on doit embarquer pour ça aussi les professeurs
02:24 et aussi les parents.
02:25 Et donc, on a besoin d'avoir un contenu
02:28 et besoin d'avoir une formation des professeurs
02:31 et d'entendre, en tous les cas, les réticences
02:33 qu'ils peuvent avoir sur ce sujet.
02:35 Je crois que nous ne sommes pas à convaincre ici
02:38 de l'importance de ces cours à la vie affective et sexuelle,
02:40 mais il faut simplement qu'on s'assure
02:42 de bien les mettre en oeuvre.
02:44 (Générique)
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