Durant la journée nationale de mobilisation contre le harcèlement scolaire ce jeudi 9 novembre, la Première ministre a été vivement critiquée sur les réseaux sociaux pour avoir plaisanté quelques secondes après le témoignage d'un jeune élève harcelé.
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00:00 -Mes chers amis, c'est le même étage du jour avec Marie-Jean Trix.
00:02 Salut Marie. Tu voulais nous reparler ce matin d'une séquence qui fait beaucoup réagir.
00:06 -Oui, c'est une séquence qui tourne beaucoup sur les réseaux sociaux et qui suscite colère et indignation.
00:10 On la regarde ensemble. La séquence a eu lieu hier. On est au collège Claude Debussy à Paris.
00:15 La première ministre Elisabeth Borne, Brigitte Macron et Gabriel Attal, ministres de l'éducation nationale,
00:19 sont sur place dans le cadre de la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire.
00:23 Dans ce contexte, un enfant prend la parole pour témoigner.
00:27 -En première, je me suis fait un petit peu harceler.
00:30 Et par exemple, j'ai demandé à ma prof si je voulais parler avec ma mère en particulier.
00:35 Et la prof, le plus, elle m'a dit non.
00:39 Et c'est ça qui est vraiment choquant pour moi.
00:42 Alors, elle me disait non. J'ai pas envie de créer des problèmes pour ça en particulier.
00:47 Elle m'a emmenée dans une salle directement et on a parlé. On a parlé.
00:51 -Et elle ne t'a pas parlé avec la mère ?
00:53 -Non. Je voulais l'appeler.
00:56 Elle m'a dit non. Elle m'a appris. Elle m'a emmenée dans une salle et après, voilà quoi, directement.
01:02 Et je voulais juste en parler si c'était normal ou pas normal en particulier.
01:06 -Donc ça montre que c'est important de former tout le monde.
01:14 -Ah, c'est sûr.
01:16 -Voilà. Donc la réaction d'Elisabeth Borne a fait énormément tiquer.
01:20 Beaucoup lui reprochent un manque d'empathie criant face au témoignage de cet enfant.
01:23 Il y a aussi une certaine forme d'hypocrisie sachant quand même qu'Elisabeth Borne,
01:26 elle a appelé à ne pas minimiser, je la cite, la parole des enfants.
01:29 Marc, j'avais envie de te faire réagir parce que tu en as parlé à plusieurs reprises sur ce plateau.
01:32 Pour le rappeler, tu as été harcelé lorsque tu étais plus jeune.
01:35 -Surtout d'énoncer le fait que ça n'est pas normal.
01:38 Là, oui, c'est important de former tout le monde.
01:40 Mais enfin, avant de dire ça, moi, je trouve que oui, en effet, il y a un manque d'empathie.
01:43 Puis sur le constat, clairement, il y a une défaillance.
01:46 -Mathieu ? -Elle a raison, Elisabeth Borne.
01:48 Il faut former tout le monde, à commencer par elle-même.
01:51 -D'abord, en ne tournant pas le dos à l'enfant qui a le courage de parler.
01:54 -En écoutant, en faisant preuve de plus d'empathie, en le félicitant, son courage d'avoir pris la parole.
02:00 Voilà, un mot pour lui, évidemment.
02:02 -Un enfant avec un micro.
02:03 Je trouve ça incroyable.
02:04 Les enfants ont du mal à raconter ce qui se passe à l'école.
02:07 Souvent, même, on ne sait jamais ce qu'ils mangent à la cantine.
02:09 Enfin, je veux dire, un enfant, moi, c'est ça qui, en tant que maman, me surprend.
02:12 C'est de vous le toucher, c'est de voir ce petit gamin qui prend ce micro
02:15 et qui répète deux fois son histoire.
02:17 Ça me brise le cœur.
02:19 -Il a du courage de faire ça, certainement.
02:21 Ça lui a demandé beaucoup de courage.
02:22 Je vais quand même donner la réaction de Matignon,
02:24 qui a été contacté par le service politique de BFMTV
02:27 et qui dénonce un mauvais procès d'intention.
02:29 Voici ce que déclare Matignon.
02:30 C'était un témoignage si fort qu'il y a eu une gêne.
02:33 Tout le monde était interloqué.
02:34 Il n'y a eu aucune volonté de balayer ce témoignage.
02:36 Au contraire, la première ministre en a ensuite reparlé en privé,
02:40 encore choquée de ce qu'avait raconté cet enfant.
02:42 Selon l'entourage d'Elisabeth Borne, il ne faut pas considérer que c'est de la froideur,
02:46 mais plutôt de la pudeur.
02:48 - D'accord. Pudeur, froideur...