• il y a 2 ans
Samia Dechir et Adrien Pain ont suivi des  travailleurs sans papiers
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Transcription
00:00 - L'entrée du jour, je peux la voir ?
00:06 Voilà 20 ans qu'Alain Fontaine a racheté ce restaurant parisien.
00:10 Pour faire tourner son équipe de 26 salariés,
00:13 il a besoin de la main d'oeuvre étrangère.
00:15 Et ne s'en cache pas, certains sont parfois en situation irrégulière.
00:20 - J'ai eu des collaborateurs en situation irrégulière.
00:23 Nous les avons régularisés parce que j'avais personne pour les remplacer.
00:28 Contrairement à ce que disent certaines personnes,
00:31 de dire que oui, mais il faut faire travailler les uns et les autres.
00:33 Non, on n'avait personne pour les remplacer.
00:35 Je précise que les salaires proposés sont les mêmes salaires pour tout le monde.
00:39 À travail égal, salaire égal.
00:41 Là aussi, quand des détracteurs disent oui, mais c'est pour les sous-payés,
00:43 c'est faux et entièrement faux.
00:45 Et donc oui, il a fallu les régulariser.
00:47 Oui, c'est long.
00:48 Ça peut prendre entre un an et quatre ans.
00:50 La plupart du temps, ces salariés ont d'abord été embauchés
00:54 comme apprentis lorsqu'ils étaient mineurs.
00:57 À leur majorité, ils se retrouvent en situation irrégulière.
01:00 - Pourquoi ça nous emmène de laisser partir ?
01:02 Parce que vous, moi, on a payé leur formation.
01:05 Moi, en tant que patron, que je sois plombier, électricien,
01:09 chocolatier ou cuisinier, j'ai passé quatre ans à former des filles et des garçons.
01:15 Et là, on perd tout.
01:18 On perd l'investissement.
01:20 Ce n'est pas normal.
01:21 Tous les entrepreneurs ne sont pas pour autant favorables
01:24 à la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension.
01:27 Dans d'autres secteurs, certains profitent de cette main d'œuvre vulnérable.
01:32 Voilà cinq ans qu'Ibrahima et Mamadou vivent en France.
01:36 Ils sont intérimaires dans l'industrie, cotisent, payent des impôts,
01:40 mais n'ont quasiment aucun droit.
01:42 - En 2020, au moment de la Covid, moi, je me suis blessé.
01:45 J'ai fait un accident de travail, au boulot, mais je ne peux pas arrêter.
01:51 Ma main était gravement coupée, mais je ne peux pas arrêter en ce moment.
01:55 Parce que je n'ai pas une sécurité sociale,
01:59 là où je peux prendre des saumages à la maison, je n'en ai pas.
02:02 Et si je reste à la maison, c'est l'État qui va essayer de me prendre en charge.
02:06 Depuis le 17 octobre, ils sont en grève pour obtenir leur régularisation.
02:10 Ils ont besoin d'une promesse d'embauche de leur employeur,
02:14 un document indispensable pour déposer une demande en préfecture.
02:18 Mais il n'est pas facile à obtenir.
02:20 - Il y a des patrons qui ne donnent pas, qui réfusent.
02:23 Parce que voilà, ils ne veulent pas.
02:25 Sinon, s'ils te donnent, voilà, demain ou lendemain,
02:28 si tu es en situation régulière, tu peux réclamer tous tes droits devant lui.
02:33 Comme eux, 650 travailleurs sans papier sont en grève.
02:37 Soutenus par la CGT, 630 ont obtenu une promesse d'embauche de leur employeur.
02:42 Mais l'étape suivante est tout aussi difficile,
02:45 celle du rendez-vous en préfecture,
02:48 où la décision est laissée à la libre appréciation des préfets.
02:51 - Ce que nous voulons, c'est d'avoir des critères communs
02:55 pour l'ensemble des préfectures.
02:57 C'est-à-dire que les travailleurs soient traités de la même manière
03:00 qu'ils soient à Paris, en Seine-Saint-Denis,
03:02 dans le Val-de-Marne, dans les Hauts-de-Seine.
03:04 Avec cette grève, ils espèrent aussi influencer
03:07 le débat en cours au Sénat sur la loi immigration.
03:10 - Avec l'ensemble des grévistes,
03:12 on va aller jusque devant le Sénat,
03:16 en manifestation, pour dire quelle est la réalité
03:19 des travailleurs sans-papiers dans ce pays,
03:21 et de dire que si vous n'êtes pas là,
03:24 la phrase s'arrête de tourner.
03:27 Il n'y a plus de chantier, il n'y a plus de restaurant.
03:30 Voilà maintenant trois semaines qu'ils sont en grève,
03:33 mais se disent déterminés à tenir jusqu'au bout
03:36 pour obtenir leur régularisation.
03:38 (Générique)
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03:47 [Musique]

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