Le Sénat a débuté lundi 6 novembre l’examen du projet de loi immigration. Pour Patrick Kanner, le chef de file des sénateurs socialistes, la discrétion médiatique d’Olivier Dussopt, le ministre du Travail, en charge du volet social et économique du texte, est symptomatique du durcissement voulu par l’exécutif sur cette réforme, dans l’espoir de décrocher un accord avec la droite.
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NewsTranscription
00:00 Bonjour, vous êtes le chef de file des socialistes au Sénat, président du groupe socialiste ici à la Chambre haute du Parlement.
00:07 Un mot sur ces trois motions qui ont été déposées par les groupes de gauche et qui ont été logiquement rejetées.
00:13 Qu'est-ce que vous aviez essayé de faire ? C'était de dire que ce n'était pas le moment d'examiner un projet de rémigration ?
00:19 C'est ce qu'on a compris dans ce cas-là, madame Delagontry ?
00:21 Chaque groupe de gauche a posé une motion ou de renvoi ou d'irrécevabilité ou une question préalable.
00:27 C'est un exercice qui peut paraître formel, mais qui permet d'exprimer déjà, d'entrer de jeu, avant même la discussion générale,
00:36 d'exprimer nos réserves sur ce texte, sa construction et les objectifs qu'il sous-entend.
00:44 Il y a des choses sur lesquelles vous tenez la gauche sénatariale.
00:49 Vous avez fait une conférence de presse ce matin avec vos alliés écologistes, avec vos alliés communistes,
00:53 notamment sur l'article 3, l'article 4, aussi sur le maintien de l'AME.
00:57 Ce sont des choses sur lesquelles vous avez mis des lignes rouges, vous, à gauche.
01:00 Oui, vous savez, finalement, quand on demande le maintien de l'identical d'État, pour des raisons de santé publique,
01:07 pour les plus défavorisés des personnes sur notre territoire, quand on demande l'article 3,
01:12 c'est-à-dire la régularisation par le travail de celles et ceux qui ont décidé de vivre en France...
01:16 Dans les métiers en tension.
01:18 Dans les métiers en tension, mais on ira un peu plus loin nous-mêmes, parce que nous estimons que la liste potentielle est trop courte.
01:24 Qu'est-ce que nous disons ? Nous envoyons un message, non pas de laxisme,
01:29 mais un message, finalement, d'accompagnement d'une histoire française.
01:34 La France est une terre d'immigration, nous le savons bien, et d'intégration.
01:39 Et nous voulons trouver cet équilibre entre une immigration contrôlée,
01:43 mais qui, une fois qu'elle est là, soit parfaitement accompagnée et intégrée dans notre pays.
01:48 Et ce matin, lorsque vous avez réuni la presse pour faire cette conférence de presse avec écologistes, communistes,
01:53 c'était d'essayer de peser dans ce dialogue qui penche beaucoup pour l'exécutif avec les LR, on peut le dire aussi,
01:59 d'essayer de dire au gouvernement qu'il faut faire attention aussi au volet intégration,
02:04 qui a peut-être été oublié ces derniers mois, selon vous ?
02:06 Oui, il ne vous a pas échappé que M. Lusopte a complètement disparu du débat public.
02:10 Il n'est pas là aujourd'hui.
02:11 Il n'est pas là, on n'entend plus sur le sujet.
02:13 C'est vraiment maintenant devenu un texte régalien, porté par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin,
02:18 et nous nous demandons un équilibre.
02:20 Et nous voulons que l'équilibre qui avait été suscité, encouragé depuis le départ dans ce texte,
02:25 ne soit pas sacrifié sur le tel d'un accord entre l'exécutif et la droite sénatoriale.
02:30 Merci pour cette réaction au micro du public sénat.
02:34 [Musique]