Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, s’est exprimé ce lundi soir en direct, aux côtés du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, au sujet du maintien de l’ordre en manifestation.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Mesdames, Messieurs, depuis trois mois, les policiers, les gendarmes, les secteurs pompiers
00:04 sont particulièrement mobilisés sous l'autorité des préfets de la République pour assurer
00:08 l'ordre public et la protection des biens et des personnes sur tout le territoire national.
00:13 Les huit premiers Journées nationales d'action syndicales se sont très bien déroulées
00:18 du fait des syndicats, que je sois ici remercié, et de la bonne coordination entre les organisations
00:23 des manifestations et les forces de l'ordre.
00:25 Lors de ces premières journées, aucun incident majeur n'est venu entacher l'encadrement
00:31 d'un droit fondamental en France, celui de manifester en toute sécurité.
00:35 Lors de ces premières journées, aucun incident majeur n'est venu entacher l'encadrement
00:42 d'un droit fondamental en France, celui de manifester en toute sécurité.
00:46 En revanche, depuis le 16 mars, les forces de l'ordre sont confrontées à des actions
00:52 extrêmement violentes, en dehors des mots d'ordre syndicaux, notamment dans le cadre
00:57 de manifestations non déclarées, prolongées ou interdites.
01:01 Depuis le 16 mars, des sous-préfectures, des préfectures, des commissariats, des tribunaux,
01:09 des mairies, des permanences politiques subissent des dégradations, des incendies et des tentatives
01:15 d'incendie.
01:16 En voici quelques exemples notables.
01:18 Le 16 mars, la préfecture de la Côte d'Or a été la cible de tir de mortier.
01:23 Le 17 mars, la mairie du 4e arrondissement de Lyon a subi d'importantes dégradations
01:29 et une tentative d'incendie.
01:30 Le 19 mars, la préfecture de Lisers a été la cible de cocktail Molotov.
01:34 Le 21 mars, la préfecture de Lariège a subi une tentative d'incendie.
01:39 Le 23 mars, une tentative d'incendie au tribunal administratif de Nantes, une tentative d'incendie
01:44 à la sous-préfecture et au commissariat de Lorient, une attaque aux mortiers de la
01:48 sous-préfecture de Saint-Nazaire, des attaques au cocktail Molotov de la mairie de Bordeaux,
01:53 tentative d'incendie de la préfecture d'Alès.
01:55 Depuis le 16 mars, nous dénombrons 114 actes de vandalisme contre des permanences politiques
02:01 et parlementaires, 128 actes de vandalisme contre des bâtiments publics et 2179 incendies
02:08 volontaires partout en France.
02:09 Depuis le 16 mars, 891 policiers et gendarmes ont été blessés dans le cadre d'actions
02:16 violentes clairement dirigées contre eux et 47 gendarmes particulièrement blessés
02:21 le week-end dernier dans les Deux-Sèvres, parfois très gravement.
02:24 A Sainte-Seline, on a dénombré 200 individus connus des services de renseignement, dont
02:30 de nombreux fichés S pour radicalisation parmi les milliers d'individus radicaux.
02:34 Je tiens d'ailleurs à avoir une pensée pour les deux hommes qui ont leur pronostic
02:38 vital engagé à Sainte-Seline.
02:41 Dans les Deux-Sèvres, nos gendarmes ont fait face à un déferlement de violence inouï
02:46 de la part d'individus armés, violents et qui ont bravé l'interdiction de ces manifestations
02:52 pourtant interdites depuis le 17 mars et connues de tous.
02:56 Ils avaient clairement pour objet de blesser ou de tuer les gendarmes.
03:00 Je le dis avec gravité, ces actes sont absolument intolérables.
03:06 Nous ne laisserons pas s'installer la loi du plus fort et la violence de l'ultra-gauche.
03:10 Je tiens aujourd'hui comme hier et comme demain à réaffirmer un soutien sans faille
03:16 à nos policiers, à nos gendarmes, à nos sapeurs-pompiers, à toutes ces femmes et
03:22 ces hommes qui au péril de leur vie assurent l'ordre public, qu'ils sachent qu'ils
03:26 ont toute ma confiance.
03:27 Je sais quel est l'honneur et quel est leur travail.
03:31 Ils méritent d'être respectés et d'être remerciés.
03:34 Les Français n'oublieront jamais qu'ils sont pris pour cible parce qu'ils portent
03:40 l'uniforme de la République et pour les protéger.
03:43 Dans ce contexte d'ultra-violence, en amont de la journée nationale d'action de demain,
03:48 j'ai réuni ce matin, comme je le fais désormais chaque jour depuis le début des événements,
03:53 les directeurs généraux du ministère de l'Intérieur et les responsables des services
03:56 de renseignement.
03:57 Notre constat est sans appel.
03:59 Les services du ministère de l'Intérieur anticipent demain des risques très importants
04:03 de trouver à l'ordre public.
04:04 Plus de 1000 éléments radicaux, dont certains venus de l'étranger et d'autres qui étaient
04:09 présents à Sainte-Soline ce week-end, pourraient rejoindre le cortège parisien et mener aussi
04:12 des actions dans les villes de Lyon, Rennes, Nantes, Dijon et Bordeaux.
04:16 Ces éléments radicalisés, issus de l'ultra-gauche et de l'extrême-gauche, tendent à prendre
04:22 en otage des cortèges syndicaux.
04:24 Ils viennent pour casser, pour blesser et pour tuer des policiers et des gendarmes.
04:29 Leur objectif n'a rien à voir avec la réforme des retraites.
04:32 Leur objectif est de déstabiliser nos institutions républicaines et de pousser la France à
04:37 feu et à sang.
04:38 Devant cette situation, j'ai décidé de déployer un dispositif de sécurité inédit,
04:44 composé de 13 000 policiers et gendarmes, dont 5 500 à Paris.
04:49 90 unités de forces mobiles seront déployées demain, un niveau de mobilisation jamais atteint
04:54 jusqu'alors.
04:55 J'ai rappelé à 15h30 aux préfets et aux responsables des forces de l'ordre dans chacun
04:59 des départements l'indispensable proportionnalité de l'usage de la force.
05:04 Et je demande aux policiers et aux gendarmes de ne répondre à aucune provocation.
05:08 Ces provocations nombreuses ne sont le fait que de ceux qui leur veulent du mal.
05:12 Dans cette période de violence, j'appelle solennellement chacune et chacun au calme.
05:18 Dans cette période de violence, j'appelle les syndicats à défendre le droit de manifester
05:23 en condamnant fermement toutes ces violences, comme ils l'ont toujours fait, avec une dignité
05:27 qui leur fait honneur.
05:28 Dans cette période de violence, j'appelle les manifestants dont nous devons protéger
05:32 le droit légitime à exprimer leur opinion, à se désolidariser de toute action violente
05:37 et à faciliter l'action des forces de l'ordre.
05:39 Je veux leur dire qu'ils peuvent se rendre, sans craindre, demain les manifestations grâce
05:45 à la mobilisation sans précédent des policiers et des gendarmes.
05:47 Enfin, et j'allais dire surtout, dans cette période de violence, j'appelle tous les
05:52 élus de la République, tous les responsables publics, à condamner avec la plus grande
05:57 fermeté et sans la moindre ambiguïté les violences commises contre les forces de l'ordre.
06:02 Trop de silence, trop d'attaques contre les policiers et les gendarmes légitiment les
06:06 violences et peut-être les espèrent.
06:08 Je veux dire que j'échange quotidiennement avec les policiers et les gendarmes sur le
06:16 terrain.
06:17 Ils sont profondément blessés par toutes ces attaques ignobles, ces procès d'intention
06:22 détestables et ces insultes crachées à leur visage.
06:26 Je suis prêt évidemment à répondre à vos questions et je vous remercie.
06:30 Je n'ai pas d'informations particulières puisque c'est couvert par le secret médical.
06:49 Je ne sais ce que manifestement vous relayez dans la presse.
06:52 Deuxième question toujours sur Sainte-Sauline.
06:55 Certaines associations, les organisateurs également pointent du doigt le délai trop
06:59 long qui aurait entouré l'arrivée des secours sur place pour prendre en charge l'un des
07:06 deux blessés graves.
07:07 Que pensez-vous de cette polémique ?
07:10 D'abord il y a une enquête judiciaire qui est ouverte et je laisserai le procureur
07:13 de la République et les enquêteurs démontrer la vérité.
07:16 Je n'aurai pas à faire de commentaires, non pas sur ce cas précis, mais il y a eu
07:19 47 gendarmes blessés et je crois une dizaine, une grosse dizaine de manifestants blessés
07:24 de ce que nous en savons.
07:25 Ce que je peux dire c'est qu'à chaque fois que nous avons été appelés par les
07:29 services de secours, le SMUR, par les pompiers ou par le constat que nous en faisions sur
07:33 le terrain par les gendarmes, nous avons envoyé des médecins, notamment de la gendarmerie
07:37 nationale, ça a été notamment le cas pour les personnes que vous évoquez tout à l'heure,
07:41 pour les soigner en premier secours et puis pour faire appel soit aux hélicoptères de
07:44 la gendarmerie nationale, soit à ceux du SMUR pour les évacuer, ce qui a d'ailleurs
07:48 été fait.
07:49 Je veux cependant dire que contrairement à ce qui a pu être dit ici ou là, les
07:53 gendarmes et le médecin qui les a accompagnés ont été pris plusieurs fois à partie de
07:57 façon très agressive, très violemment, pour empêcher justement ces secours d'arriver
08:01 sur place.
08:02 On aura l'occasion sans doute d'en reparler.
08:03 Ce qui me permet d'ailleurs par votre question d'évoquer plusieurs fake news qui circulent
08:08 sur les réseaux sociaux, je veux dire que non, les gendarmes n'ont pas lancé de
08:11 LBD en quad, seules des grenades lacrymogènes ont été tirées.
08:15 Non, aucune arme de guerre n'a été utilisée par les forces de l'ordre à Sainte-Soline.
08:19 Seules les armes intermédiaires ont été utilisées.
08:21 Par contre, les armes de guerre de la part de certains casseurs l'ont été, notamment
08:24 je pense au cocktail Molotov.
08:26 Non, les forces de l'ordre n'ont pas empêché les secours d'intervenir.
08:29 C'est les gendarmes et les secours qui ont été empêchés d'intervenir par certains
08:32 casseurs.
08:33 Non, madame la préfète n'a pas refusé de répondre à madame Tondelier.
08:36 Elle a eu énormément d'échanges d'ailleurs tout au long de la journée avec elle.
08:40 Et non, les forces de l'ordre n'ont pas utilisé de lacrymogènes contre les individus
08:43 blessés qui étaient en retrait.
08:44 Oui, quand vous voyez le, par rapport à Sainte-Soline, toujours, il y a eu 3200 forces de l'ordre
08:52 mobilisées et il y a eu beaucoup de blessés des deux côtés.
08:55 Est-ce que vous considérez qu'il y a eu des échecs dans la gestion du maintien de
08:58 l'ordre ce week-end à Sainte-Soline ?
09:00 Alors, il faut toujours faire attention et regarder les choses avec évidemment intérêt.
09:04 J'ai demandé au directeur général de la gendarmerie et à la préfète de Decevres
09:07 deux rapports différents pour faire un rétex, comme on dit, c'est-à-dire pour voir ce
09:11 qui s'est exactement passé avec le recul et je rendrai ces rétex publics.
09:15 Nous n'avons évidemment rien à cacher, le maintien de l'ordre est toujours quelque
09:18 chose de difficile, surtout lorsqu'il est dans des circonstances rurales.
09:24 Et je voudrais d'ailleurs rappeler que cette manifestation a été interdite, ça a été
09:28 répété, la préfète de Decevres a fait deux conférences de presse, avant vendredi
09:33 et samedi dernier, ainsi que M. le procureur de la République, donc cela a été connu
09:37 de tous.
09:38 Ce que nous avons connu à Sainte-Soline et la répétition de ce que nous avions connu
09:41 il y a six mois, où 61 gendarmes d'ailleurs avaient déjà été blessés, dont certains
09:44 extrêmement gravement, et qui est le fait d'individus extrêmement dangereux et dont
09:50 beaucoup, vous le savez, sont connus des services de renseignement et beaucoup sont aussi des
09:54 citoyens étrangers.
09:55 Certains ont d'ailleurs été interpellés à notre frontière grâce à la coopération
09:59 des services de renseignement des autres pays, d'autres ne l'ont pas été parce que nous
10:02 ne les connaissions pas ou parce que nous ne les avons pas interpellés.
10:05 Je veux distinguer évidemment le millier d'individus radicaux qui se sont pris directement
10:09 aux gendarmes, avec les 6 à 7 000 personnes qui, à Melle et autour de Melle, ont souhaité
10:15 montrer leur contestation face aux bassines, mais sans jamais avoir d'acte de violence.
10:20 Je veux évidemment les distinguer, mais je veux aussi redire à quel point ce qui s'est
10:24 passé vendredi et samedi est une violence qui, je crois, n'est pas comparable à ce
10:28 que nous avons vécu depuis de très nombreuses années sur le territoire national.
10:30 Monsieur le ministre, on a vu pendant la période des Gilets jaunes des manifestants plus classiques
10:40 versés dans la violence au fur et à mesure des manifestations, emportés par les individus
10:45 d'ultra-gauche qui les emmenaient dans les dégradations et dans la commission d'actes
10:51 beaucoup plus violents.
10:52 Est-ce que vous craignez ça avec des manifestants classiques aussi dans ce mouvement contre
10:56 les retraites ?
10:57 Alors s'il s'agit de manifestants qui veulent, même s'ils ne sont pas syndiqués, même
11:02 s'ils ne sont pas politisés, comme on dit, rejoindre les manifestations, notre devoir
11:07 au ministère de l'Intérieur, l'honneur des policiers et des gendarmes, c'est évidemment
11:10 d'encadrer ces manifestations qui font venir du monde, qui sont nombreuses, à Paris et
11:14 ailleurs, pour qu'ils le fassent en toute sécurité.
11:16 Évidemment, la difficulté que nous ayons, c'est que des mouvements d'extrême-gauche,
11:21 d'ultra-gauche, organisent un désordre et utilisent en effet une forme de violence mimétique
11:28 pour ensuite s'en prendre collectivement aux forces de l'ordre ou à des bâtiments publics.
11:32 Ce n'est pas ce que nous avons constaté jusqu'à présent, ça peut être le cas à la marge
11:36 ici ou là, notamment dans la manifestation, la suite de la manifestation de jeudi dernier,
11:41 où à Paris, M. le Préfet de police pourra témoigner, ce constat a pu être fait, mais
11:45 ce n'est pas ce que nous constatons aujourd'hui.
11:47 En tout cas, ce qui est clairement documenté, comme nous disons au ministère de l'Intérieur,
11:52 c'est qu'il y a à l'œuvre de très nombreux groupements ou opuscules d'extrême-gauche
11:58 qui, sur les réseaux sociaux, dans le fond de notre pays, organisent ces manifestations
12:05 violentes avec des cibles organisées, expliquent à des manifestants comment s'en prendre aux
12:09 forces de l'ordre et comment d'ailleurs y échapper, et parfois, évidemment, apportent
12:16 des soutiens logistiques, notamment en armes, contre ceux qui voudraient s'en prendre, bien
12:21 sûr, aux policiers et aux gendarmes.
12:23 Monsieur le ministre, bonjour.
12:26 Bonjour.
12:27 Vous avez parlé du dispositif inédit, je reprends vos termes, pour le maintien de l'ordre
12:31 de main.
12:32 Dans ce dispositif, il y aura des bravèmes, il y a un enregistrement audio qui est sorti
12:37 dans la presse il y a quelques jours qui incrimine certains bravèmes.
12:39 Est-ce que les agents incriminés ont été identifiés ? Est-ce qu'on peut savoir s'ils
12:43 seront dans les cortèges demain ?
12:44 En conclusion, est-ce que vous en savez plus sur cette enquête de l'UGPN ?
12:49 Et avec cet enregistrement qui est sorti dans la presse, des accusations de violences
12:53 policières reviennent sur le devant de la scène.
12:55 Il y a quelques jours, vous avez réagi à ces accusations.
12:58 Vous parlez plutôt de manquement à la dentologie sous le coup de la fatigue.
13:02 Est-ce que vous maintenez ces propos et comment vous réagissez à ça ?
13:04 De manière générale, je veux redire mon soutien aux policiers et aux gendarmes.
13:08 Il est un soutien total et c'est également un soutien exigeant.
13:12 Avec ce soutien total, je rappelle évidemment à chacun des policiers et des gendarmes parce
13:15 qu'ils ont la violence légitime décidée par le Parlement, qu'ils doivent utiliser
13:19 de façon proportionnée et conforme à la déontologie, leur force.
13:22 Je ne parle pas de violences policières puisqu'il y a des violences contre les policiers et
13:26 les gendarmes, ça chacun le constate.
13:28 Je voudrais redire les 891 policiers et gendarmes blessés.
13:31 Il y a des policiers et gendarmes qui utilisent la force légitime, sous l'autorité de leur
13:35 commandement, contre des casseurs ou contre des délinquants.
13:39 Et il se peut en effet qu'il y ait des policiers et des gendarmes qui manquent à leur devoir
13:43 de déontologie et dans ces cas-là, évidemment, après enquête, qu'elle soit de justice
13:46 administrative, il est normal de les sanctionner.
13:49 Au moment où je parle, il y a 17 enquêtes de l'Inspection générale de la police nationale
13:53 qui concernent les manifestations, au sens très large du terme, des retraites.
13:59 Pour ce qui est le cas particulier des policiers de la préfecture de police, je voudrais
14:02 laisser la parole à M. le Préfet de police pour vous donner peut-être les dernières
14:06 évolutions de l'enquête et de ce qu'il a pris effectivement comme élément et les
14:09 propos très forts qu'il a eus.
14:10 Merci M. le ministre pour répondre directement à votre question.
14:16 J'ai saisi l'IGPN dès que j'ai eu connaissance évidemment de cet audio.
14:20 IGPN qui a été saisie dès le lendemain en judiciaire, comme a pu le confirmer la
14:26 chef de l'Inspection générale et le parquet de Paris.
14:30 Donc il y a des investigations qui sont en cours.
14:32 J'ai reçu un certain nombre de réquisitions comme préfet de police pour produire et verser
14:36 à ce dossier judiciaire un certain nombre d'éléments.
14:39 Ce que je peux vous dire pour répondre très directement à votre question, je m'en tiendrai
14:43 à cela évidemment parce qu'il y a une enquête judiciaire en cours, les agents concernés
14:46 ne seront évidemment pas engagés demain sur le maintien de l'ordre de la manifestation
14:50 parisienne.
14:51 M. le ministre, vous avez parlé d'un certain nombre de fichiers S qui ont été repérés
15:01 à Sainte-Soline.
15:02 Vous avez dit qu'ils seraient possiblement du côté de Nantes, de Rennes ou de Paris
15:06 demain.
15:07 En quelle proportion dans les villes en question et quelles sont les consignes qui ont été
15:09 données, si jamais le niveau de violence vu à Sainte-Soline pouvait se reproduire
15:14 dans des rues et dans des centres villes ?
15:18 Merci.
15:19 Alors les personnes connues par les services de renseignement, c'est mon mot exact, M.,
15:24 c'est-à-dire par la DRPP, les services de renseignement de la préfecture de police,
15:28 par les renseignements territoriaux ou par la DGSI, sont en effet particulièrement suivies.
15:32 Une partie d'entre eux sont déjà dans les villes que j'ai évoquées, ce qui me permet
15:34 de dire que dans les villes que j'ai évoquées, notamment Paris, mais aussi les villes de
15:38 l'ouest de la France, vous l'aurez constaté, nous avons des indications évidentes comme
15:42 quoi ces personnes sont là.
15:43 Je rappelle d'ailleurs que ce n'est pas suffisant pour pouvoir les interpeller, je
15:47 l'ai dit, parce que parfois on dit mais puisqu'on connaît ces individus, pourquoi on ne les
15:50 a pas interpellés auparavant ? Parce que dans un état de droit et qu'une
15:53 prison intérieure ne peut pas interpeller les gens préventivement et donc non, nous
15:56 ne pouvons pas les interpeller, évidemment, lorsqu'on connaît leur présence sur un
16:00 territoire.
16:01 Donc, oui, c'est un renseignement, c'est un suivi, ce n'est pas en soi une infraction.
16:06 Cependant, il est évident que ces personnes sont particulièrement regardées et surveillées
16:10 et que s'ils devaient participer à un attroupement qui commettrait des violences, quels qu'elles
16:15 soient, la consigne que j'ai donnée aux forces de l'ordre, c'est évidemment de
16:17 les interpeller.
16:18 Oui, M. le ministre, bonjour, Grégoire Poussiel, Guedes Echos.
16:24 La députée Sandrine Rousseau vous accuse de chercher l'incident.
16:27 Ma question est simple, qu'est-ce que vous lui répondez ?
16:29 Je ne souhaite pas répondre particulièrement.
16:32 Chacun voit du quel côté la violence.
16:34 Moi, je suis particulièrement choqué et à travers moi, parce que ma personne n'a
16:39 pas beaucoup d'intérêt, je suis choqué pour les policiers et les gendarmes qui sont
16:43 des mères et des pères de famille.
16:45 Depuis que je suis ministre de l'Intérieur, quasiment trois ans, je suis, vous le savez,
16:49 quasiment chaque jour sur le terrain.
16:51 Depuis les événements, je suis tous les jours auprès de CRS, de gendarmes mobiles,
16:55 de policiers.
16:56 Ils sont fatigués, ils sont blessés, ils sont évidemment parfois eux-mêmes, d'ailleurs,
17:01 contre la réforme des retraites.
17:03 Nous en parlons avec leur organisation syndicale.
17:05 On leur refuse leur congé, on leur refuse de voir leur famille parce qu'ils sont évidemment
17:10 au rendez-vous à la fois de la sécurité du quotidien, nous luttons toujours contre
17:13 le terrorisme, contre, évidemment, toute forme de délinquance toute la journée.
17:17 Et par ailleurs, ils ont à lutter contre ces violences extrêmement fortes et répétées.
17:21 Et je les ai trouvées particulièrement depuis ces derniers jours blessés.
17:26 Blessés dans leur cœur de fonctionnaire, d'abord.
17:29 Blessés de ne pas être soutenus par la représentation nationale de façon unanime.
17:33 Blessés qu'on puisse tenir des propos ignominieux sur leur comportement républicain, alors
17:39 que, vous savez, les policiers et les gendarmes, ils n'appartiennent pas à un camp politique.
17:42 Il y a de toutes les opinions, bien évidemment, dans la police et dans la gendarmerie.
17:46 Et parfois, peut-être, des gens qui soutiennent, bien évidemment, Mme Rousseau et ses amis.
17:50 Mais j'ai vu dans leurs yeux, et quel que soit les lieux où je suis allé, des gens
17:55 profondément blessés.
17:56 Et j'appelle les femmes et les hommes politiques à débattre et à attaquer les femmes et
18:01 les hommes politiques.
18:02 Il y a un ministre de l'Intérieur, je suis tout à fait conscient que le débat politique
18:04 est très rude, il est très violent.
18:06 Mais je suis là pour ça.
18:07 Je suis là pour que l'on m'attaque personnellement.
18:10 Je suis là pour qu'on m'attaque au Parlement.
18:11 Je suis là pour qu'on m'attaque dans la presse.
18:12 Je suis là pour être le bouclier, si j'ose dire, de mon administration.
18:17 Si des gens dans mon administration sont à attaquer, qu'on m'attaque moi.
18:20 Qu'on n'attaque pas les policiers et les gendarmes qui ont un devoir de réserve, qui
18:23 ne peuvent pas prendre la parole et qui ne sont pas aussi médiatiques que Mme Rousseau.
18:26 Parce que finalement, en faisant ça, elles s'attaquent à des gens faibles.
18:28 Elles s'attaquent à des gens qui ont un devoir de réserve et qui savent très bien
18:31 qu'ils ne peuvent pas répondre.
18:32 Donc il y a un débat politique.
18:34 Je suis tout à fait prêt à l'assumer.
18:35 C'est pour ça que je fais un média quasiment par jour, que je réponds à toutes les questions
18:39 au Parlement.
18:40 Même si ce débat politique est rude, il est juste pour la démocratie.
18:44 Mais je conjure les femmes et les hommes politiques, particulièrement d'Europe Ecologie, des
18:50 Verts et de la France Insoumise, pas tout le monde, je l'ai constaté, mais beaucoup
18:53 quand même, de s'attaquer aux femmes et aux hommes politiques et pas s'attaquer
18:56 aux policiers et aux gendarmes qui sont extrêmement touchés, extrêmement sensibles et extrêmement
19:02 blessés par les propos tenus par l'extrême gauche.
19:04 Merci.
19:05 Monsieur le ministre, dans le contexte social et sécuritaire actuel, est-ce que le marathon
19:12 de Paris qui doit avoir lieu le week-end prochain peut avoir lieu dans les conditions qu'on
19:18 connaît aujourd'hui ?
19:19 Il n'est prévu aucune annulation et nous organisons l'ensemble des manifestations
19:22 sportives, culturelles du pays.
19:25 Chacun a constaté d'ailleurs qu'il y a eu un grand match de l'équipe de France au
19:28 Stade de France samedi, où il y a eu beaucoup de monde et qui s'est passé dans d'excellentes
19:32 conditions de sécurité.
19:33 Et à votre voisin.
19:35 Concernant le profil des deux manifestants entre la vie et la mort, notamment le premier
19:44 qui a fait surface, est-ce que vous pouvez nous dire s'il est oui ou non toujours fiché
19:48 S par les services de renseignement et si oui ou non il a déjà été condamné pour
19:54 violence notamment, c'est ce qu'on a pu lui reprocher à un moment donné ?
19:57 C'est couvert par les secrets de l'enquête et par ailleurs je ne fais jamais aucun commentaire
20:00 qu'il s'agisse de l'islam radical ou de l'ultra gauche sur les personnes qui sont
20:04 fichées S.
20:05 Les personnes fichées S ne doivent pas être connues et je regrette que ces informations
20:08 soient connues.
20:09 Donc le requête judiciaire et sans doute le procureur de la République fera une conférence
20:12 de presse et je respecte évidemment le secret de l'enquête.
20:14 Bonjour, vous avez dit tout à l'heure qu'il n'y avait jamais d'interpellation préventive,
20:19 que c'était pas en tout cas l'objectif pour demain.
20:22 C'est une critique qui a été faite par des manifestants, des observateurs, d'interpellations
20:27 massives avec des libérations ensuite et sans objet.
20:30 Est-ce que vous estimez qu'il y a pu avoir ce genre d'interpellation abusive et est-ce
20:37 qu'il y a des consignes demain pour ne pas reproduire ?
20:40 Monsieur le ministre, donc effectivement ces accusations visent essentiellement le préfet
20:50 de police et la préfecture de police et essentiellement les cortèges sauvages qu'il y a eu depuis
20:57 dix jours le soir dans Paris avec des groupes qui allument des incendies, des incendies
21:04 de poubelles en fait, parfois au droit d'immeubles et je tiens d'ailleurs à saluer les sapeurs-pompiers
21:10 de Paris qui interviennent aussi et qui ont permis d'éviter sept feux par propagation
21:14 d'immeubles suite à ces manifestations sauvages qui sont des cortèges sauvages.
21:19 Et effectivement dans ce cadre-là nous avons procédé à des interpellations qui ne sont
21:24 pas des interpellations préventives, ça n'existe pas en droit l'interpellation préventive,
21:28 ça laisse à penser que ce serait des interpellations pour empêcher un certain nombre de personnes
21:32 d'en participer à des manifestations.
21:33 Non, on interpelle des individus qui sont présumés auteurs d'infractions, en l'occurrence
21:39 des infractions graves, la plupart du temps l'infraction de constitution de groupements
21:43 en vue de commettre des violences, donc ce sont des groupes d'individus qui sont interpellés
21:47 sous le contrôle de l'autorité judiciaire avec un officier de police judiciaire qui
21:50 peut prendre une décision et dans les 48 heures ensuite de la garde à vue il faut
21:54 matérialiser cette infraction, c'est évidemment toujours plus compliqué quand on parle d'un
21:58 groupe d'individus que quand on interpelle un individu isolé vu en train de jeter des
22:02 projectiles sur un effectif de police par exemple, comme ça arrive souvent, là l'infraction
22:05 elle est très vite caractérisée, matérialisée.
22:08 Quand ce sont des interpellations de groupes c'est plus compliqué et ça explique le
22:11 décalage qu'il y a, mais j'ai noté que encore je crois aujourd'hui un tribunal
22:15 administratif a considéré que les interpellations auxquelles nous avons procédé n'étaient
22:21 pas illégales et on ne peut pas les qualifier de préventives, ce sont des interpellations
22:27 qui visent à interpeller des auteurs présumés d'infraction.
22:31 Et sur les grands cortèges comme les manifestations des intersyndicales, comme dans le cas des
22:39 grandes journées nationales, il y en a moins, c'est plutôt sur les manifestations sauvages,
22:44 les cortèges sauvages qui se déroulent en soirée.
22:46 Monsieur le ministre, vous parliez tout à l'heure de 17 enquêtes judiciaires concernant
22:52 les forces de l'ordre, donc si je comprends bien au vu de l'interview hier de la directrice
22:57 de l'IGPN, ce sont uniquement des enquêtes IGPN et aucune enquête IGGN.
23:01 Et deuxième question, le Conseil de l'Europe, la Défenseur des droits, la CNCDH et d'autres
23:07 organisations s'inquiètent et parlent d'usage excessif de la force, est-ce que toutes ces
23:12 organisations se trompent ?
23:13 Alors, ces 17 enquêtes de l'IGPN en administratif ou en judiciaire, monsieur, ce n'est pas que
23:20 du judiciaire, il m'arrive, je le demande au directeur général de la police nationale
23:25 ou au préfet de police de saisir en administratif si le procureur ou le juge ne se saisissent
23:31 pas, donc ces 17 enquêtes en tout.
23:33 Et pour l'IGGN, monsieur le général ?
23:37 Pour l'instant, les enquêtes relatives aux solides sont confiées à la section de
23:43 recherche de Poitiers et le magistrat est volé le rafale de la situation s'il convient
23:48 de saisir l'IGGN.
23:49 Il se tient à la disposition, bien sûr, des autorités judiciaires, mais il n'y a pas
23:55 d'enquête administrative, il n'y a que des enquêtes judiciaires.
23:56 Et deuxièmement, j'invite bien évidemment, d'abord, madame la Défenseur des droits et
24:02 la Bienvenue, elle le sait, au ministère de l'Intérieur, je change souvent avec elle,
24:05 le préfet de police est à sa disposition, d'ailleurs y compris les journées de manifestation,
24:09 on interdit ni aux procureurs de la République ni aux défenseurs des droits de venir assister
24:13 s'ils le souhaitent à ce qui se passe dans les centres de commandement ou dans les manifestations.
24:17 Plusieurs de vos collègues journalistes, d'ailleurs, ont demandé de suivre des manifestations
24:20 à l'intérieur des cortèges, soit avec les CRS et les gendarmes mobiles, parfois avec
24:25 les effectifs de la préfecture de police.
24:26 On a accepté l'ensemble des demandes de reportage et donc que ce soit le Conseil de l'Europe
24:31 ou que ce soit la Défenseur des droits, s'ils veulent participer d'une manière ou d'une
24:34 autre en tant qu'observateurs à ce qui se passe partout en France et à Paris, ils sont
24:38 évidemment les bienvenus.
24:39 Je vous remercie.
24:40 Je vous souhaite une bonne soirée.
24:43 Merci.
24:44 Merci.