• l’année dernière
Avec Richard Martin, directeur du Théâtre Toursky à Marseille

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##C_EST_A_LA_UNE-2023-02-17##

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Transcription
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Roger.
00:03 Il est 7h12 sur Sud Radio, sa quatrième grève de la faim,
00:10 le directeur du théâtre Tourski à Marseille, Richard Martin,
00:14 il en avait fait il y a quelques années pour se défendre, pour son théâtre,
00:19 et là depuis plus d'une semaine, c'est une nouvelle fois une grève de la faim de Richard Martin,
00:25 pour protester contre une baisse de 80 000 euros de la subvention que lui accorde la mairie.
00:30 Richard Martin, rebonjour.
00:32 - Rebonjour, bonjour.
00:34 - Avant de voir, avant de voir, Richard Martin, les raisons de votre combat,
00:38 j'ai envie de vous demander comment allez-vous ce matin,
00:40 plus de 8 jours de grève de la faim de nouveau ?
00:44 - Écoutez, je m'accroche, j'essaie de tenir le coup le plus possible,
00:54 le plus longtemps possible pour alerter au maximum la population de cette ville,
01:02 sur ses représailles politiques.
01:05 J'entends que j'ai 80 ans, je ne les ai pas encore.
01:09 - Non, mais c'est vrai, vous avez encore 79, pardon.
01:12 Je crois, c'est ça.
01:14 - C'est sympa parce qu'à cet âge-là, c'est important.
01:20 - Oui, non, mais ça c'est vrai.
01:22 - Et Richard Martin, vous vous êtes installé dans le théâtre, je crois aussi, c'est ça ?
01:27 - Oui, oui, je suis dans le théâtre.
01:29 En fait, j'ai l'impression, et je sais que c'est la même grève que je poursuis,
01:36 qui est à répétition depuis 50 ans,
01:40 pour résister à toutes ces difficultés,
01:46 très largement.
01:52 - Oui, Richard Martin, on comprend, effectivement, c'est extrêmement difficile.
01:59 Alors, vous contestez la diminution de la subvention de la mairie,
02:04 on ne va pas rentrer dans les détails, mais ce qui est quand même assez cocasse,
02:07 c'est que l'adjoint à la culture, qui est communiste, vous a longtemps défendu.
02:12 Alors, lui, il dit que c'est une question de rééquilibrage des subventions.
02:15 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
02:17 - Je réponds que c'est une grave erreur,
02:21 parce que ce théâtre qui, depuis 50 ans, est au service de la population et des artistes,
02:27 est mis en danger et risque de faire beaucoup de mal à la programmation,
02:35 et aux employés de cette entreprise,
02:40 puisque j'ai été obligé de mettre, à cause de cette amputation,
02:47 j'ai été obligé de mettre 4 personnes de mon théâtre en chômage économique,
02:55 et que je vais devoir réduire une programmation
03:01 qui va m'empêcher d'employer des artistes sous prétexte,
03:06 disons, de rééquilibrer, pour que d'autres artistes puissent vivre.
03:11 - Mais à la mairie, on ne dit pas qu'on met votre théâtre en danger,
03:17 on dit "il faut rééquilibrer les subventions",
03:20 et puis vous êtes déjà dans un théâtre municipal.
03:24 - Oui, je suis depuis 50 ans abrité dans un bâtiment communal.
03:32 Depuis 50 ans, j'ai fait rayonner Marseille à travers le monde,
03:44 pendant 20 ans, avec les fonds propres de ma compagnie.
03:55 Grâce à Robert Vigouroux, ce théâtre a pu prendre un essor normal,
04:05 parce qu'il a aidé sur son fonctionnement,
04:10 mais je suis resté sur cette même subvention depuis 1990.
04:19 - Oui, Richard Martin, je sais qu'il y a des soirées de soutien qui sont organisées,
04:23 ce soir, aujourd'hui, vous attendez beaucoup de monde,
04:27 et vous estimez que ça va être un moment clé pour essayer de vous faire entendre de nouveau ?
04:32 - Je ne sais pas, j'espère que mes compagnons, mes amis,
04:38 et la population de cette ville répondront à cet appel,
04:43 puisqu'on n'a pu le lancer que depuis deux jours.
04:46 Mais je vais, grâce à cette soirée, montrer un peu l'aventure du Tourski,
04:55 avec le premier voyage du port d'hélicoptère que nous avions mis à disposition de l'Odyssée de la Paix,
05:05 et qui a embarqué les artistes de la Méditerranée,
05:09 pour faire cette chaîne de fraternité tout autour du Massa Méditerranéen.
05:15 - Mais Richard Martin, à 79 ans, vous vous mettez en danger avec cette grève de la faim.
05:22 Vous êtes prêt à aller jusqu'où ?
05:25 - Écoutez, j'ai chaque fois été obligé de me mettre en danger avec ces grèves de la faim,
05:33 parce que c'est la seule arme que j'ai, pacifique, pour alerter et donner l'alarme.
05:39 Je défends une idée, et je voudrais que les artistes de ce pays comprennent qu'il est nécessaire
05:50 qu'ils s'unissent autour de cette idée,
05:53 que ce ne sont pas les technocrates qui font vivre les salt-n-bank,
05:59 mais que ce sont les salt-n-bank qui font vivre les technocrates.
06:03 - Oui. Bon, bon courage, et on suivra cela, Richard Martin.
06:07 Je sais que vous avez le soutien de plusieurs artistes, Clémentine Sélarier par exemple,
06:11 qui est passée cette semaine sur Sud Radio.
06:14 On va suivre cela, et prenez soin de vous, prenez soin de vous tout de même, Richard Martin.
06:18 - Oui, le soutien de centaines et de milliers de personnes,
06:22 et aujourd'hui encore le plaisir d'avoir Bernard Lavillier qui se met aussi à notre service.
06:31 - Merci Richard Martin d'avoir été avec nous de si tôt, de si bonheur, sur Sud Radio ce matin.
06:39 - Merci à vous, merci beaucoup.

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