Les arts sous l'Occupation

  • il y a 9 ans
Véritable éphéméride, cet ouvrage raconte jour après jour la vie, les réalisations des créateurs, pris dans le maelström de la Seconde Guerre mondiale.
Malgré ce drame collectif, malgré la censure, malgré les restrictions, la qualité de la création française de cette époque est stupéfiante :
Matisse, Braque, Clouzot, Guitry, Claudel, Camus … Un récit passionnant avec en filigrane, l’éternelle question de la posture des artistes face à l’occupant.

Devaient-ils se taire? Ce livre, neutre, essaie d'en finir avec les simplifications, les raccourcis historiques.

"Il n'y a plus d'histoire quand on ne cherche plus à comprendre, mais seulement à juger ou à stigmatiser." (Pierre Laborie, historien)

- Jean Dubucourt, Germaine Lubin (après la guerre, a été violée, a subi des horreurs...)

A la Libération, certains ont eu de gros problèmes :
- Arletty, amoureuse d'un colonel de l'aviation allemande (Cering), ne l'a jamais renié ("J'ai été la femme la plus invitée, je suis maintenant la plus évitée.")
En 1944, on lu a dit que ça aller se passer très très mal pour elle.
Elle a été arrêtée, et elle a fait 6 mois de tôle, dans des conditions épouvantables (à la sortie, on lui a demandé comment elle se sentait, elle a répondu : "pas très résistante...")
"Mon coeur est Français, mais mon cul est international". "Tuez-moi, je ne verrai plus vos sales gueules". Sa carrière a été brisée, foutue après la guerre...
- Sacha Guitry a été arrêté le jour même de la Libération, a fait 6 semaines de prison, procès, non-lieu mais interdiction de travailer pendant 3 ans... Un drame de sa vie, puisqu'il ne s'en est finalement jamais remis. Il n'a recommencé à travailler qu'en 1947 !... Il avait du succès : "que voulez-vous, ce n'est pas moi qui ai fait entrer les Allemands à Paris, je ne vais pas leur interdire l'accès à mon théâtre..."
- Charles Trenet, était la grande vedette de l'époque, d'avant et d'après la guerre. Tous les music-hall se l'arrachaient, était toujours avec une bande d'amis. Il était très intelligent.
Avec Edith Piaf, il a donné un concert en Allemagne pour les prisonniers de guerre. Mais la 2e fois qu'on a voulu l'emmener en Allemagne, Edith Piaf raconte que la 2e fois qu'on a essayé de le trainer vers la gare de l'Est, il est monté dans le train et est sorti par la porte de derrière et s'est sauvé !
A la sortie du film 'La romance de Paris', Pathé (compromis avec les Allemands), avait organisé une petite fête avec les Allemands (PropagandaStaffel) : tous les acteurs étaient là, mais lui s'est porté absent...
grand ami de Corinne Luchaire, de Jean Cocteau, Pierrre Barillet.
- Corinne Luchaire, cervelle d'oiseau, n'a rien compris à rien de ce qui se passait. Elle était tuberculeuse, après guerre, son père fusillé, la maladie l'a emportée, elle est morte 4 ans après (1949).

'Pour me rendre à mon bureau', de Jean Boyer en 1943 (par Georges Brassens) : décrit la dégradation des conditions de vie du Parisien moyen au fil de la guerre.