• il y a 5 mois
Thomas, qui habite à Dumbéa, au nord de Nouméa, raconte ce qu'il voit et ce qu'il vit depuis que les émeutes ont commencé, il y a maintenant trois jours.

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Transcription
00:00Et l'événement sur RTL ce matin, c'est bien sûr toujours cette situation extrêmement tendue en Nouvelle-Calédonie.
00:08La nuit a été un peu moins violente que les deux précédentes, c'est ce que disait tout à l'heure le haut-commissaire.
00:13On l'entendait dans le journal de 7h. Toutefois la situation est loin d'être sous contrôle.
00:18Un nouveau conseil de défense est d'ailleurs prévu ce matin à 11h à l'Elysée.
00:22Bonjour Thomas.
00:23Bonjour à vous.
00:24Vous habitez Doumbéa, c'est dans la banlieue de Nouméa.
00:27Il est un peu plus de 16h sur place. Quelle est la situation à l'heure où on se parle ?
00:32A l'heure où on se parle, la situation n'évolue pas forcément positivement.
00:38Ça brûle encore en face de chez moi au loin, ça brûle encore dans d'autres quartiers.
00:43Ça casse encore. Le magasin à 200 mètres de chez moi, les commerces en fait, tout est pillé, tout est saccagé.
00:51Certains commerces sont brûlés.
00:53Vous ne sortez plus de chez vous Thomas ?
00:55On sort dans la rue parce qu'il faut prendre l'air, mais non.
00:59De toute façon il y a des barrages sur les routes, donc on ne peut plus circuler normalement en fait.
01:03Est-ce que vous savez qui sont ceux qui pillent, qui sont ces émeutiers ?
01:07Ces émeutiers sont des jeunes qui ont la haine, qui essaient de se faire entendre, qui ont un message,
01:13mais malheureusement ça a dépassé la parole.
01:16On ne parle pas de tout le peuple mélanésien, de tout le peuple canaque.
01:19On parle de quelques jeunes qui sont révoltés et qui ne veulent plus rien entendre.
01:24Ces magasins pillés, ces magasins incendiés, j'imagine que ça suscite chez vous une profonde inquiétude ?
01:31Non, pas de la peur, de la tristesse.
01:35On est blessé, on est écœuré.
01:38C'est plutôt de la peine, de la tristesse que de la peur.
01:41Une atmosphère de guerre civile, c'est ça ce que vous vivez depuis trois jours ?
01:44Ah oui, bien sûr, c'est une guerre civile.
01:47A partir du moment où il y a eu des morts et qu'il y a des affrontements de tir, c'est une guerre civile.
01:52A partir du moment où les commerces sont pris d'assaut, sont pillés, brûlés,
01:56que les denrées alimentaires commencent à être insuffisantes pour certaines personnes dans certains endroits,
02:01on est dans une guerre civile, il faut dire les choses.
02:04Donc là on se trouve dans une impasse où est-ce que les renforts vont pas attiser encore plus l'aine ?
02:10On ne sait pas en fait, on n'a pas de réponse.
02:14Mais en tout cas, ça se calme, ça se calme, ça reprend, ça se calme, ça reprend.
02:19On ne sait pas sur quel pied danser.
02:21Si vous deviez décrire ce qui se passe autour de vous, qu'est-ce que vous diriez ?
02:24C'est un carnage, c'est un carnage. Il n'y a pas d'autre mot.
02:28Quelques doigts, ce magnifique pays, cette île incroyable réduite en cendres dans de nombreux endroits, c'est un chaos.
02:38Moi je vois des choses là que je n'aurais jamais imaginées de ma vie.
02:41Tout le monde disait que ça allait dégénérer, mais apparemment on n'a pas été entendu ni écouté.
02:46Qu'est-ce que vous demandez ce matin au gouvernement français ?
02:49De discuter en fait et de les entendre parce qu'à un moment donné, c'est juste pas possible.
02:53On ne demande pas grand chose, on demande juste que nous, la paix revienne
02:58et que ce vivre ensemble qu'il y avait revienne également.
03:02C'est tout ce qu'on veut en fait.
03:03On ne sait pas en fait si on va pouvoir continuer de travailler,
03:07comment le pays va se reconstruire, comment les infrastructures vont se reconstruire, en combien de temps.
03:12On ne peut pas avoir de réponse aujourd'hui.
03:13Merci beaucoup Thomas d'avoir été avec nous ce matin.
03:16On pense bien sûr à tous les habitants de Nouvelle-Calédonie, Petit-Bout-de-France, je le rappelle, à 17 000 km de Paris.

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