• il y a 5 mois
Dans C'est Excellent, Judith Beller reçoit l'acteur, réalisateur et écrivain Mickaël Cohen pour son nouveau roman "L'Attraction du désordre", aux éditions Anne Carrière.

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##C_EST_EXCELLENT-2024-05-05##

Category

Personnes
Transcription
00:00 Shiva, le spécialiste du ménage et repassage à domicile depuis 20 ans, présente...
00:04 Sud Radio 7 excellent, Judith Beller.
00:08 Bonjour à toutes et à tous, c'est excellent votre rendez-vous avec les parcours d'exception
00:13 qui font briller la France, comme tous les dimanches à 19h sur Sud Radio.
00:16 Alors chers auditeurs, on a eu un petit problème d'invité ce soir,
00:19 donc je vous propose un tête à tête, pour vous, tout pour vous, en tête à tête.
00:23 Et vous l'avez découvert en plus tant dans nos salles obscures que dans nos petits écrans,
00:27 sans oublier les planches de nos théâtres qui l'aiment faire tant chauffer.
00:29 Je suis avec Michael Cohen, que je fais sourire, c'est un acteur émérite, vous le connaissez,
00:35 qui n'hésite pas aussi à mettre en scène et à passer derrière la caméra,
00:38 et qui a cédé également et depuis longtemps au plaisir de l'écriture.
00:41 L'attraction du désordre, publié aux éditions Anne Carrière, c'est votre tout dernier roman,
00:47 Michael, c'est une plongée dans un monde où les masques tombent,
00:50 une sorte de voyage introspectif à travers les dédales de l'émotion humaine.
00:54 Et c'est tout un programme que vous allez nous raconter ce soir sur Sud Radio, bienvenue.
00:57 - Merci, au revoir. - Bonsoir.
00:59 - Chers auditeurs, vous le savez, c'est excellent, bienvenue chez vous.
01:02 Alors Michael Cohen, comme je le disais à l'instant,
01:05 vous avez publié "L'attraction du désordre" aux éditions Anne Carrière, c'est votre nouveau roman.
01:11 Alors Lepid, tu en as quelques mots pour nos auditrices, nos auditeurs.
01:14 C'est deux amoureux, Clara et Paul, dont le présent va être perturbé par le passé,
01:19 qui est représenté par Simon, qui est l'ex, qui est à l'opposé de Paul,
01:23 beaucoup plus cool, j'ai envie de dire, et pas tant que ça finalement,
01:26 et qui va finalement devenir son très bon ami, audit Paul.
01:29 C'est une sorte de triangle amoureux incertain, on n'en connaît pas vraiment l'issue finalement,
01:34 même à la fin du livre, je tiens à le dire.
01:36 C'est une jolie aussi métaphore des affes de l'humanité,
01:39 c'est la complexité de la vie, les rapports humains, c'est tout ça que vous nous racontez Michael Cohen.
01:42 - Franchement, vous me donnez envie de relire mon livre, vous en parlez très bien.
01:46 Oui, oui, c'est ça, en fait je voulais parler, je voulais traiter d'un sujet
01:51 qui finalement touche pas mal de gens, c'est à dire la jalousie rétrospective.
01:56 Je ne sais pas si vous avez déjà connu ça, vous, dans votre vie personnelle,
02:00 c'est à dire la jalousie des ex de notre compagnon, de notre compagne.
02:04 Et en fait, c'est effectivement quand le passé pollue tellement le présent
02:10 qui l'amène à des climax, parfois de disputes, de suspicions,
02:19 et puis parfois même de ruptures.
02:22 Et en fait, j'ai remarqué dans ma vie privée,
02:28 moi je raconte pas ma vie dans mes livres, mais je raconte la vie que je vis.
02:34 Ce qui n'est pas exactement la même chose.
02:35 D'ailleurs en exergue j'ai mis...
02:37 - Qu'est-ce que c'est la différence ? Parce que vous disiez que tout est vrai.
02:39 - Voilà, en exergue j'ai mis que tout est vrai,
02:42 déjà pour qu'on ne me demande pas qu'est-ce qui est vrai et qu'est-ce qui est faux,
02:46 et en vrai, tout est vrai parce que même si je ne l'ai pas vécu,
02:49 je l'ai vu, je l'ai entendu, je l'ai ressenti, je l'ai observé.
02:53 Moi j'aime bien écrire des livres pour en faire des spectacles,
02:58 mais aussi pour qu'on puisse avoir une sorte de miroir du monde,
03:03 de ce qu'on vit, de la société, et donc voilà, ce problème-là,
03:10 on peut appeler ça un problème parce que ça peut devenir un vrai problème,
03:12 donc de la jalousie.
03:13 - Parce qu'à l'heure, en l'occurrence, ça rend concret l'ennemi,
03:16 c'est-à-dire qu'il n'existait pas, il n'existait que dans un certain fantasme,
03:18 et tout d'un coup le fait de le jalouser, ça l'incarne.
03:22 - Ça l'incarne, mais ça l'incarne de manière un peu fictive,
03:24 parce qu'au début, il ne le connaît pas, il ne sait pas qui il est, il s'invente.
03:28 En fait, tout commence...
03:30 Donc Clara et Paul se rencontrent à un moment de leur vie
03:32 où ils ont décidé de ne plus...
03:34 de refuser l'amour, de se dire "voilà, on a vécu des choses trop compliquées,
03:38 basta, maintenant c'est fini, on va rester chez nous,
03:41 à manger nos pâtes ou avec notre chat, on ne veut plus".
03:44 Ils vont à un dîner, on les oblige presque à aller à un dîner,
03:47 ils ne veulent pas y aller,
03:48 comme souvent dans ces cas-là,
03:50 il va se passer ce qui va se passer, ils vont se rencontrer,
03:52 et les deux seules personnes qui ne veulent justement pas
03:55 se connecter ou redémarrer une histoire d'amour
03:58 vont se connecter et commencer une histoire d'amour,
04:00 mais qui va être assez incroyable,
04:02 c'est-à-dire très sereine, très douce, très apaisée, très apesante,
04:06 très...
04:07 C'est ces histoires d'amour qui amènent l'autre,
04:10 qui portent l'autre vers le haut,
04:11 et qui ne fait que lui...
04:15 comment dire... explorer le meilleur de l'autre.
04:17 - Et finalement, est-ce que ce n'est pas parce que c'est un idéal
04:19 qu'il y a cette petite envie, cette petite démangeaison
04:22 de faire en sorte que cet idéal s'écroule peut-être chez Paul aussi ?
04:25 - C'est un très très bon analyse,
04:27 mais alors là, ça devient de la psychanalyse.
04:30 Mais pourquoi pas ? Bien sûr, bien sûr !
04:32 - On me le dit souvent !
04:32 - "Fuir le bonheur de peur qui ne se sauve",
04:34 ce n'est pas moi qui l'ai écrit,
04:35 mais effectivement, c'est quelque chose qui est assez courant.
04:38 En tous les cas, Clara décide d'un jour de lui raconter l'histoire passionnelle
04:42 qu'elle a vécue juste avant lui,
04:44 qu'a failli la détruire, voire peut-être même la tuer.
04:46 Elle lui raconte pour ne plus jamais avoir à l'aborder par la suite,
04:49 mais pour qu'il sache d'où elle vient.
04:52 C'est important de savoir d'où les gens qu'on aime viennent.
04:54 Ils arrivent forcément de quelque part,
04:57 ne sont pas des nouveau-nés,
04:59 même si parfois, quand on est amoureux,
05:00 on a l'impression d'une renaissance.
05:03 Mais en l'occurrence, on a quand même dû vécu avant.
05:05 Elle lui raconte cette histoire pour ne plus jamais avoir à l'aborder.
05:09 D'abord, Paul reçoit cet aveu,
05:11 enfin ce récit avec beaucoup d'empathie, de bienveillance,
05:13 mais petit à petit, comme un virus insidieux
05:16 qui va grimper, grandir dans son cerveau.
05:18 Il va devenir omnibulé par cet homme
05:21 qui paraît tout à coup plus drôle, plus intelligent, plus fort,
05:24 faisant mieux l'amour, faisant tout mieux.
05:28 Il essaie plein de choses.
05:30 Il va avoir un hypnotiseur,
05:33 - Ça marche un peu, deux minutes.
05:35 - Ça marche un peu, mais il va avoir l'hypnotiseur,
05:37 en disant "écoutez, je voudrais d'abord arrêter de fumer,
05:40 et puis il y a cette histoire-là qui est en train d'embrumer ma vie,
05:44 est-ce que vous pouvez m'aider ?"
05:45 Alors, ça marche sur la cigarette,
05:46 ça marche pas forcément, effectivement, sur le passé.
05:49 Et donc, à court de solution, il décide un jour, Paul,
05:51 d'aller rencontrer cet homme du passé,
05:54 qu'il ne connaît pas, qui s'appelle Simon,
05:56 qui s'occupe d'un petit club à Paris,
06:00 une boîte de nuit à Paris.
06:02 Et contre toute attente, il va avoir un coup de foudre amical pour lui,
06:06 et ça va être réciproque,
06:07 et en fait, tous les deux vont devenir inséparables,
06:10 et c'est comme s'ils s'attendaient depuis toujours,
06:11 ce qui va créer, bien sûr, le désordre général dans ce trio.
06:16 - Et alors, le titre, "L'attraction du désordre",
06:20 on pense au désordre émotionnel tout de suite, évidemment, quand on le lit,
06:22 mais est-ce que, bon, on parle du tourbillon de la vie en général, en fait,
06:25 parce qu'on est tous plus ou moins attirés par des situations
06:29 qui ne sont pas toujours très simples à gérer, quoi, j'ai envie de dire.
06:32 - Et c'est normal, ça ?
06:33 - Bah, j'ai l'impression que c'est assez humain.
06:35 - Oui, oui.
06:36 - C'est pas moi qui suis en psychanalyse ce soir, Mickaël.
06:38 - Moi non plus, j'ai fait dix ans de psychanalyse, donc ce soir,
06:41 aujourd'hui, c'est les vacances.
06:42 - Oui, oui, non, je sais.
06:43 - Non, non, oui, oui, en fait, il y a une phrase dans le livre que je dis,
06:47 à un moment, je dis "on rêve tous d'une vie bien rangée",
06:49 mais c'est souvent le désordre qui l'emporte,
06:51 mais "L'attraction du désordre"...
06:55 - On parlait de vous aussi un peu quand même, non ?
06:57 - Je parlais de vous.
06:58 - Dans ce titre.
06:58 - Forcément, oui, moi je me brûle les ailes et la peau et le cœur et tout,
07:07 par amour, depuis toujours, depuis que je suis en âge d'aimer.
07:11 Mais "L'attraction du désordre", il y a un double sens,
07:15 c'est-à-dire qu'on est attiré par le désordre, par le bordel,
07:19 on a le droit de dire le bordel, et aussi l'attraction du désordre,
07:23 c'est-à-dire le désordre comme une attraction sur une fête foraine,
07:26 c'est-à-dire que c'est ce qui aussi remplit nos journées, nos pensées,
07:31 - C'est ce qui nous donne la sensation d'être vivant, quoi.
07:34 - Exactement, mais c'est dangereux parce que parfois les attractions,
07:37 elles décrochent, vous savez, parfois dans les fêtes foraines,
07:40 il y a des trucs qui décrochent, ça n'arrive pas souvent, mais ça arrive,
07:43 et là on peut se faire très mal.
07:44 - Et alors il y a aussi votre regard sur les femmes, Michael Cohen,
07:47 et la dénonciation de l'œil de la société sur elle,
07:49 ça à travers votre héroïne Clara, qui est quand même animatrice sportive,
07:52 femme dans un monde d'hommes, qui je vous cite est trop réservée pour certains,
07:56 et trop cache pour d'autres, comme si son seul choix à elle,
07:59 c'était d'être à travers leurs yeux, justement, dans ce métier qu'elle pratique.
08:04 Donc c'est aussi une manière de souligner ça, peut-être ?
08:06 - Oui, oui, oui, alors je dois dire que je ne suis pas un féministe opportuniste,
08:11 j'écris, depuis que j'écris, donc c'est mon troisième roman,
08:14 j'écris des pièces, j'écris que des rôles de femmes fortes, puissantes.
08:20 C'est ce que j'aime au cinéma, c'est ce qui m'a fait aimer le cinéma,
08:23 c'est ce qui m'a fait aimer les actrices, c'est ce que j'aime dans la vie,
08:26 c'est les femmes indépendantes, fortes, puissantes.
08:30 La révolution féministe, je l'ai anticipée il y a très longtemps,
08:33 j'en avais parlé, je l'ai dit, je savais qu'elle allait arriver,
08:35 qu'elle était inéluctable et que ce qu'elle... - Vous n'en avez pas parlé du tout ?
08:38 - Non, non, je parle de la révolution féministe en général.
08:40 - D'accord, parce qu'elle a commencé avant votre naissance, quand même.
08:42 Je pense à la révolution féministe.
08:44 - Ah oui, mais celle qu'on vit là, elle est fraîche et puis elle est vraiment,
08:49 pour le coup, ça va être une bascule,
08:52 ça va être une véritable bascule, mais c'est pas que les MeToo,
08:55 c'est le réveil, le réveil général des hommes et des femmes,
08:59 surtout des femmes, mais aussi beaucoup des hommes.
09:01 Et en tout cas, cette femme, Clara,
09:06 vit dans un monde d'hommes parce qu'elle est présentatrice sportive,
09:11 donc qui est un milieu plutôt masculin, mais non seulement elle ne se laisse pas faire,
09:16 mais elle ne veut pas qu'on lui dicte quoi que ce soit,
09:20 et elle ne veut pas être esclave de quoi que ce soit,
09:22 et même pas esclave de l'amour.
09:24 Et un jour, malgré tout, elle rencontre cet homme Simon,
09:27 qui est une sorte de prince de la nuit,
09:30 qui a un panache, qui a une aisance,
09:35 qui est... voilà, c'est très difficile de le résister,
09:40 et elle tombe, littéralement, en amour,
09:45 et là, elle va commencer à devenir esclave de cet homme et de ses sentiments,
09:50 et elle va lâcher prise, finalement,
09:52 et elle va décider de lâcher prise avec lui,
09:54 et ça va lui coûter très cher,
09:56 et elle va jurer que ce sera la dernière fois.
09:58 Après ça, elle va rencontrer Paul,
10:01 et Paul, à cause de cette histoire,
10:04 va peut-être remettre Clara encore dans cette situation de fragilité.
10:09 - En fait, ce que vous faites, quand vous nous racontez toute cette histoire,
10:13 c'est que vous plongez dans les méandres de l'âme humaine,
10:15 mais de nos âmes, en fait,
10:16 parce que je pense qu'on a tous vécu des situations un peu comme ça,
10:18 un jour ou l'autre,
10:19 et vous pointez aussi les problématiques de relation homme-femme,
10:23 où finalement, le manque de communication,
10:25 par exemple, là, la jalousie non avouée de Paul,
10:28 va poser le problème qui va faire péter une relation
10:31 qui, finalement, aurait pu perdurer plusieurs années.
10:33 - Bien sûr.
10:34 - Donc c'est un problème général, aujourd'hui, aussi, dans notre société.
10:37 - En fait, c'est compliqué.
10:39 Je n'écris que là-dessus depuis que j'écris,
10:41 que ce soit dans mes pièces de théâtre ou dans mes romans,
10:43 c'est-à-dire que le rapport à l'autre, le couple,
10:46 soit deux hommes, deux femmes,
10:48 un homme et une femme, etc.
10:50 Et on écrit là-dessus depuis la nuit des temps.
10:55 Et j'ai l'impression qu'on ne sait toujours pas comment faire,
10:57 et qu'on se plante toujours,
10:59 et que tout est toujours à recommencer.
11:01 Et c'est à la fois passionnant et un peu désespérant,
11:04 parce qu'on se dit, pourtant, quand il s'agit de science ou d'autres choses,
11:08 on apprend, on apprend !
11:10 Et en ce qui concerne les rapports amoureux,
11:12 ou les rapports tout court avec l'autre,
11:14 on n'a toujours rien compris.
11:18 Et dans mon livre, c'est vrai qu'il y a juste un moment donné
11:21 que parfois une histoire se joue à une phrase dite ou une phrase tue,
11:26 et que c'est très compliqué de savoir
11:29 exactement ce qu'il faut dire ou ce qu'il faut taire, parfois.
11:32 Et on a tendance à vouloir être honnête, sincère avec l'autre,
11:35 et puis parfois l'autre n'est pas prêt à recevoir
11:39 certaines choses qu'on va lui dire,
11:40 et donc il faut savoir doser ça.
11:42 Et puis, en fait, aussi, il y a cette chose-là,
11:45 et c'est ça que j'essaye de...
11:47 pas de raconter ou pas d'imposer,
11:50 mais j'essaye d'insuffler ça dans mon livre,
11:53 c'est-à-dire que pour être bien avec quelqu'un,
11:55 il faut déjà être bien avec soi-même.
11:57 Et que tant qu'on n'a pas réglé et apaisé nos démons, nos terreurs,
12:04 on ne fera que projeter sur l'autre nos propres problèmes,
12:08 et on ne pourra jamais, on ne peut pas vraiment avancer.
12:10 Je ne parle pas comme un expert,
12:11 parce que j'ai eu des histoires d'amour merveilleuses,
12:14 mais je suis seul aujourd'hui,
12:16 donc c'est qu'elles ont toutes plus ou moins échoué.
12:19 - Ça aurait intéressé certaines auditeresses.
12:22 - Et auditeurs, peut-être.
12:23 - Peut-être, c'est vrai.
12:25 On vous revient tout de suite.
12:27 C'est excellent, vous l'aurez compris,
12:28 avec l'écrivain, acteur et metteur en scène, Michael Cohen et son livre,
12:32 son troisième roman, "L'attraction du désordre",
12:34 c'est sorti aux éditions Anne Carrière.
12:36 Vous bougez pas, à tout de suite.
12:37 - Sud Radio, c'est excellent. Judith Beller.
12:41 - Merci d'avoir choisi Sud Radio, c'est un bon choix,
12:44 je dirais même plus, c'est excellent.
12:45 Avec moi ce soir, Michael Cohen,
12:47 qui était écrivain, acteur et metteur en scène,
12:49 et qui nous vient avec son roman, "L'attraction du désordre",
12:51 c'est sorti aux éditions Anne Carrière.
12:53 Alors, Michael Cohen, on le disait à l'instant,
12:56 dans "L'attraction du désordre",
12:58 vous explorez les dynamiques des relations humaines en général,
13:01 les hommes, les femmes, puis nous tous par rapport à nous-mêmes, etc.
13:04 Puis vous nous racontez aussi "La nuit parisienne".
13:06 Alors ça, c'est intéressant quand même de le souligner,
13:07 parce que "La nuit parisienne", dans votre écriture,
13:10 c'est autant des démons complets,
13:12 et puis la drogue qui va avec, etc.,
13:14 que finalement, sa liberté toute particulière et sa lumière aussi.
13:19 Il y a une forme de lumière dans cette vie.
13:21 - En fait, j'ai voulu aussi rendre hommage dans ce livre,
13:24 à travers le monde de la nuit, que je connais bien,
13:27 parce que je sors depuis que j'ai 15 ans.
13:30 J'avais la chance d'avoir un oncle qui était barman au Palace,
13:34 et donc, je réussissais plus ou moins à rentrer au Palace à 15 ans,
13:39 ce qui me paraît dingue, parce que mon fils qui a 15 ans aujourd'hui,
13:41 je le vois comme un gamin, même s'il n'a pas aimé que je dise ça,
13:44 mais je me dis "Comment j'ai réussi à sortir ?"
13:46 Donc, je sors depuis que j'ai l'âge de 15 ans,
13:50 je ne buvais pas, je ne prenais pas de drogue,
13:52 j'ai commencé à boire beaucoup plus tard, et jamais au point d'être bourgivre.
13:57 - Vous aviez l'air majeur à 15 ans ?
13:59 - Non, j'ai toujours fait très jeune,
14:02 mais en fait, je disais "Oui, j'ai mon oncle qui travaille là, etc."
14:05 Après, il n'avait pas le droit de me servir d'alcool,
14:06 ou encore, on était dans les années 80...
14:09 - C'était tout détendu, on va dire.
14:11 - C'était détente.
14:12 Non, mais en plus, je pense à ça,
14:14 parce que j'ai lu qu'il voulait peut-être faire un couvre-feu pour les adolescents, etc.
14:19 - Ils veulent faire ça à Nice !
14:20 - Je trouve ça tellement triste,
14:21 parce qu'à 15 ans, c'est bien aussi de traîner avec ses potes,
14:25 et je sais pas, marcher dans les rues, discuter, refaire le monde...
14:29 Je sais pas, pour moi, les couvre-feux, c'est que entendre de pandémie ou de guerre.
14:33 Bon bref, et en fait, la nuit,
14:34 donc je commençais à sortir à 15 ans,
14:37 c'est aussi là où j'ai commencé à prendre des cours de théâtre,
14:39 et c'est aussi là où j'ai commencé à trouver et à chercher une autre famille,
14:43 enfin une famille de cœur,
14:44 et je l'ai trouvé, je l'ai trouvé la nuit.
14:45 Et la nuit, j'ai rencontré pratiquement que des gens
14:48 qui m'ont fait du bien,
14:50 qui m'ont écouté, que j'ai écouté,
14:52 qui m'ont fait grandir,
14:54 qui, de quelque milieu qu'il soit,
14:57 de quelque milieu professionnel ou sociaux qu'il soit,
15:00 ne m'ont jamais jugé.
15:01 Et en fait, j'ai toujours ressenti comme une chaleur
15:08 et une protection dans le monde de la nuit.
15:10 Et c'est ce que j'ai voulu raconter dans mon roman,
15:13 à travers le personnage de Simon,
15:15 et de le souligner comme un patriarche,
15:17 ou un grand frère plutôt,
15:19 quelqu'un qui fait en sorte, qui sacrifie sa vie un peu,
15:22 parce que c'est un peu comme être comédien,
15:25 enfin comme faire ce métier, on sacrifie une partie de notre vie.
15:28 - Qu'est-ce que vous sacrifiez ?
15:29 - Je sacrifie...
15:31 C'est-à-dire que quand je tourne pendant deux mois,
15:34 ou au théâtre, ou...
15:36 Je fais que ça, il n'y a que ça, et c'est très compliqué
15:38 de construire autre chose de vraiment solide à côté,
15:41 c'est-à-dire une vie de famille, une vie sentimentale,
15:44 il faut savoir pouvoir, comme les gangsters,
15:47 pouvoir partir du jour au lendemain, si on nous appelle sur un coup,
15:50 on y va, on ne se pose même pas la question,
15:52 parce que c'est en nous.
15:54 Et travailler parfois la nuit,
15:58 et puis faire des trucs parfois un peu dangereux,
16:01 enfin en tout cas, c'est un métier à part,
16:06 et puis supporter les angoisses quand on ne travaille pas,
16:09 parce que c'est encore pire,
16:11 parce qu'un acteur, enfin une actrice, un artiste, ne travaille pas,
16:14 il est très difficile d'accès.
16:16 - Est-ce que ce n'est pas pour ça aussi que vous vous êtes mis à la mise en scène,
16:19 que vous vous êtes mis à l'écriture, etc., pour ne pas avoir que ça ?
16:21 - Oui, oui. - Pas être que dans l'attente.
16:23 - J'ai eu cet instinct de survie de mon métier,
16:26 dès que j'ai commencé le cours Florent,
16:28 parce que j'ai vu qu'on était beaucoup, et je me suis dit,
16:30 en plus je n'avais pas confiance en moi,
16:32 et puis je venais de nulle part, dans ma famille personne n'était là-dedans,
16:34 enfin voilà, je n'avais pas de connexion,
16:36 je n'avais pas de réseau,
16:38 tout le réseau que j'ai aujourd'hui, ou les connexions,
16:40 je les ai acquis au fur et à mesure.
16:42 - Vous les devez à vous-même.
16:44 - Oui, parce qu'on pense souvent qu'il faut être fils d'eux,
16:46 pour faire ce métier, mais pas du tout,
16:48 il suffit de faire une figuration dans un court-métrage,
16:51 et puis vous rencontrez un technicien,
16:53 et puis un autre acteur,
16:55 et puis quelqu'un d'autre, et puis tac tac tac.
16:57 - Ce que vous êtes en train de nous expliquer, c'est intéressant,
16:59 même pour les auditeurs et les auditrices qui nous écoutent,
17:01 qui ont envie d'être comédiens, par exemple, ou qui débutent, qui sont jeunes,
17:03 c'est que finalement, même sans réseau, on peut y arriver,
17:06 et que c'est juste une histoire de connexion,
17:08 d'être à la bonne place, et de réfléchir un peu à sa stratégie aussi.
17:11 - Bien sûr, bien sûr.
17:13 Vous savez, il y a quelqu'un qui m'a dit ça,
17:15 j'étais sur un... je tournais
17:17 une série avec Muriel Robin,
17:19 et on était dans un hara, et puis il y avait quelqu'un qui me disait,
17:21 "ma fille, elle adorerait être comédienne,
17:24 mais bon, elle n'est pas fille d'eux, il ne faut être que fils d'eux."
17:27 Alors, je ne sais pas,
17:29 mes parents ne sont pas dans ce métier,
17:32 je n'ai pas l'impression que les parents de Guillaume Canet
17:34 soient dans ce métier,
17:36 ni ceux de Jean Dujardin,
17:38 de Virginie Fira, je ne sais pas.
17:40 - On peut réussir aussi à être une grande star
17:42 sans avoir une famille du sérail, c'est ça ?
17:44 - Je crois, je crois.
17:46 En tout cas, c'est un faux problème, de toute façon, on ne sait pas.
17:48 - On serait des faux problèmes, attraction du désordre.
17:50 - Exactement, exactement.
17:52 Mais voilà, en tout cas, pour revenir à la nuit,
17:54 j'avais envie de rendre
17:56 cette lettre de noblesse à la nuit,
17:58 en plus, il y a un ami
18:00 qui m'a quitté, qui nous a quitté il n'y a pas très longtemps,
18:02 qui s'appelle Jean-Yves Le Fur,
18:04 qui avait un club, qui s'appelait Le Montana,
18:06 qui a perduré pendant dix ans,
18:08 un club dans lequel
18:10 ce n'était pas évident de rentrer,
18:12 mais en même temps, rentrer
18:14 ceux qui avaient une bonne énergie,
18:16 ce n'était pas une question d'argent, ce n'était pas une boîte
18:18 avec des bouteilles, des machins,
18:20 c'était un lieu
18:22 avec des gens très différents. - Il fallait avoir une dégaine, quoi, aussi.
18:24 - Oui, une espèce d'énergie.
18:26 Mais d'ailleurs, ça ressemble un peu au club
18:28 que je décris dans mon livre.
18:30 Et Jean-Yves Le Fur
18:32 a créé un lieu
18:34 de rencontre où tu pouvais voir
18:36 Mick Jagger.
18:38 Moi, une fois, je suis allé au Montana,
18:40 j'étais avec mon super copain
18:42 Thierry Cliffa
18:44 et Fanny Ardant, et à côté de nous, il y avait
18:46 Mick Jagger. Et à un moment donné, je me lève
18:48 et je vais voir Mick Jagger, je dis "Excusez-moi, mais Fanny Ardant
18:50 adorerait vous dire bonjour,
18:52 vous saluer." Et il me dit "Ah, mais j'adore cette actrice."
18:54 Et dans ce lieu petit, comme ça,
18:56 exigu, sombre,
18:58 je présente Mick Jagger et Fanny Ardant.
19:00 Et là, je fais du
19:02 "Name sur Dropping", mais en fait, je pourrais
19:04 raconter d'autres histoires avec des gens
19:06 moins connus. Mais la nuit
19:08 m'a donné beaucoup de
19:10 joie et de lumière.
19:12 - Alors, vous nous parlez de Thierry Cliffa, merci
19:14 pour la transition. Le cinéma, il est jamais bien
19:16 loin pour vous, parce que, quand même, je tiens à le dire aussi,
19:18 l'attraction du désordre, c'est un hommage au chef d'œuvre de
19:20 Claude Seté, qui est César et Rosalie.
19:22 On vous écoute... - C'est un cousin lointain.
19:24 - C'est ce qui est écrit
19:26 dans votre livre. - Oui, "La quatrième de couve".
19:28 Moi, j'écris pas "La quatrième de couve".
19:30 - Pas forcément d'accord, quoi. - Si, si, non,
19:32 j'ai pas voulu rendre hommage.
19:34 C'est-à-dire que, c'est un film qui m'a
19:36 imprégné toute ma vie.
19:38 Et quand j'ai écrit le livre,
19:40 j'y ai pas pensé. Quand j'ai fini le livre,
19:42 j'y ai pensé. Ah, en fait,
19:44 c'est un cousin
19:46 lointain de César et Rosalie. - Ça vous a inspiré,
19:48 quoi. - Ça m'a imprégné.
19:50 - Voilà, c'est ça. On est tous
19:52 imprégnés des choses qui nous ont
19:54 construits. Donc, on va vous écouter
19:56 au cinéma, quand même, Michael Cohen. C'est parti.
19:58 - Alors, qu'est-ce qui nous tombe sur la gueule, là ? - Voilà, je me suis
20:00 plongé dans les comptes de Gabriel. - J'ai toujours pensé
20:02 que c'était essentiel d'avoir un comptable dans la famille.
20:04 - Merci. Alors, si je me suis pas trompé,
20:06 on sera sans doute obligés de vendre. - Ouais, personne.
20:08 Ils en font un supermarché. - Eh ben, tu pousseras
20:10 les cadiers, alors. - Dis-moi que tu m'aimes plus !
20:12 Dis-le moi en face et au moins, secourage ! - Mais je t'aime
20:14 plus ! - En face ! Je t'ai dit pas en bas !
20:16 - Je t'aime plus !
20:18 - Comment vous vous appelez ?
20:20 - Gabriel.
20:22 - Jean.
20:26 - Il ne s'agissait que d'un tout petit baiser.
20:30 - Avant qu'un baiser soit donné,
20:32 on peut pas savoir
20:34 s'il sera petit ou grand.
20:36 - Michael, l'éternel amoureux sur Sud Radio.
20:38 Michael Cohen.
20:40 Alors, il y a trois films qu'on a entendus,
20:42 trois extraits. Il y a "Le héros de la famille"
20:44 de Thierry Cliffa, justement, qui est sorti en 2006,
20:46 où vous jouez le fils
20:48 de Gérard Lanvin de Catherine Deneuve.
20:50 Et vous avez, d'ailleurs,
20:52 avec Valérie, il y a Valérie Lemercier,
20:54 il y a Miu Miu dans ce film, et c'est le film où vous avez rencontré
20:56 votre amoureuse, Emmanuelle Béat, avec qui
20:58 vous vous êtes mariée.
21:00 - Et eu un enfant. Comme quoi,
21:02 sur le tournage, il n'y a pas que des choses négatives.
21:04 Et, non, non, mais
21:06 "Le héros de la famille", en plus,
21:08 en écoutant cet extrait,
21:10 il y a plein de choses. Mais vous imaginez
21:12 être le fils de Gérard Lanvin
21:14 et de Catherine Deneuve ? Rien que ça, déjà,
21:16 ma carrière pourrait s'arrêter là. C'était déjà extraordinaire
21:18 parce que moi, c'est des acteurs,
21:20 les deux, Gérard Lanvin et Catherine Deneuve,
21:22 qui m'ont donné envie de faire ce métier
21:24 que j'ai aimé passionnément.
21:26 Et puis, au milieu de ça, Miu Miu,
21:28 Géraldine Pellaz, qu'on entendait aussi,
21:30 Emmanuelle Béat,
21:32 Claude Brasseur, ce génie,
21:34 c'est un acteur extraordinaire.
21:36 Donc voilà, c'est vrai que Thierry
21:38 m'a offert un rôle à cette époque
21:40 magnifique
21:42 où, en fait, j'avais l'impression
21:44 de traverser le miroir,
21:46 que tous les gens qui m'ont
21:48 donné envie, qui m'avaient donné envie de faire ce métier,
21:50 en fait,
21:52 j'étais avec eux.
21:54 - C'est beau. Et alors, il y avait
21:56 aussi un extrait de "Ça commence
21:58 par la fin", c'est un film que
22:00 vous avez réalisé, avec Emmanuel
22:02 Baird aussi, et qui est adapté
22:04 de votre premier roman.
22:06 Et alors, vous lui demandez...
22:08 En fait, c'est un tête-à-tête
22:10 que vous faites avec elle, c'est ça ?
22:12 Et ce qui est assez fou, c'est que finalement,
22:14 je pense qu'il transparaît une partie de votre intimité aussi.
22:16 - C'est pareil.
22:18 C'est-à-dire que ce n'est pas une
22:20 auto-fiction, et à l'époque, beaucoup de gens
22:22 ont été troublés parce qu'ils pensaient que c'était un documentaire
22:24 sur notre vie, ce qui est faux, parce que c'est
22:26 écrit, c'est romancé,
22:28 c'est fictionalisé, mais
22:30 j'avais envie de raconter
22:32 la passion amoureuse, mais de
22:34 le faire avec quelqu'un avec qui j'avais cette intimité-là
22:36 pour pouvoir aller
22:38 très très loin, justement
22:40 pour pouvoir montrer l'intimité au plus loin
22:42 qu'on puisse faire, justement
22:44 avec quelqu'un avec qui il n'y ait pas de gêne.
22:46 Et donc dans ce film,
22:48 je voulais parler de la sexualité
22:50 en amour aussi, c'était très important, donc on avait
22:52 des scènes de sexe très fortes
22:54 d'ailleurs c'est un film que mon fils
22:56 ne regardera jamais, bien sûr,
22:58 enfin notre enfant. - Il n'a pas envie quoi.
23:00 - Il n'a pas envie, puis je n'ai pas envie non plus.
23:02 Mais en tout cas, je suis très fier de ce film parce qu'on a été très très
23:04 loin, et en même temps
23:06 c'est un
23:08 conte sentimental, un peu comme mon livre.
23:10 - Vous êtes habité par ça, par
23:12 cette envie de raconter les liens.
23:14 - Oui, et c'est un film à deux personnages
23:16 c'est-à-dire que c'est un homme et une femme qui se retrouvent
23:18 après s'être séparés, alors qu'ils s'aimaient toujours
23:20 mais ils se sont séparés parce qu'ils devenaient fous
23:22 l'un à cause de l'autre, ou l'un pour l'autre
23:24 etc. Ils ont arrêté et puis ils se retrouvent
23:26 et en une nuit, on va
23:28 comprendre, on va reconstruire
23:30 le puzzle de leur histoire
23:32 et pourquoi ils se sont séparés
23:34 jusqu'à arriver à la... ça se passe en une nuit
23:36 jusqu'à arriver au petit matin, on va
23:38 savoir ce qu'il va se passer après.
23:40 Et oui,
23:42 en plus, c'est adapté de mon
23:44 premier roman, c'est mon premier film, ça a été
23:46 produit par les films du CUS que je tiens
23:48 à leur rendre hommage parce que
23:50 François Croce et Denis Pinault-Valenciennes
23:52 parce qu'en fait, ils m'ont permis de produire
23:54 autoriser à réaliser mon
23:56 premier film sans avoir fait de court-métrage avant,
23:58 rien, donc... mais j'avais
24:00 un feu,
24:02 j'avais une insolence
24:04 et c'était formidable.
24:06 - Et alors, une toute petite anecdote en
24:08 1 minute 23 sur "Un baiser s'il vous plaît"
24:10 où joue Julie Gayet, c'est en 2007
24:12 et c'est un film d'Emmanuel Muret.
24:14 - Emmanuel Muret, c'est un...
24:16 c'est un...
24:18 un conteur aussi, il fait
24:20 des contes et c'est
24:22 un film sur les conséquences d'un baiser
24:24 on pense qu'un baiser parfois c'est rien
24:26 et ça peut... un petit
24:28 baiser peut avoir des conséquences énormes
24:30 je sais pas d'ailleurs aujourd'hui
24:32 comment on ferait ce film s'ils
24:34 ont besoin de gens pour surveiller
24:36 si les baisers se passent bien, etc. parce que là
24:38 c'est un film où il y avait beaucoup
24:40 de baisers, parce que c'était le thème
24:42 du film, et c'est
24:44 souvent plus délicat à tourner que
24:46 même qu'une fausse scène de
24:48 sexe, parce qu'un baiser c'est parfois
24:50 enfin les lèvres se touchent
24:52 donc c'est plus compliqué
24:54 mais ça peut avoir
24:56 des conséquences importantes
24:58 et c'était le sujet du film
25:00 et c'est un très très joli film et j'adore Julie
25:02 je l'embrasse si elle l'écoute.
25:04 - Eh bien on lui passe le bonsoir. Soudra Dios
25:06 c'est excellent, nous sommes avec l'écrivain
25:08 et comédien Michael Cohen
25:10 qui nous vient avec l'attraction du désordre
25:12 dans toutes les bonnes librairies, vous restez avec nous
25:14 à tout de suite.
25:16 - Soudra Dios c'est excellent, Judith
25:18 Beller. - Vous êtes sur Soudra Dios
25:20 et vous êtes ici chez vous, c'est excellent
25:22 avec l'écrivain, acteur et metteur en scène
25:24 Michael Cohen et son tout dernier roman, L'attraction
25:26 du désordre qui est sorti chez Anne Carrière
25:28 alors Michael, vous aviez envie
25:30 d'entendre une chanson, donc on va vous faire plaisir
25:32 la chanson "Postume" de la
25:34 grande Dani, c'est "J'avais raison" et c'est très
25:36 étonnant, on écoute.
25:38 J'en ris déjà
25:40 Ce sera ma joie
25:42 Comme ça me tiendra
25:44 L'éternité
25:46 J'ai pas trop l'air d'être un acteur
25:48 Demain au mieux
25:50 Je partirai
25:52 Vers des adieux
25:54 Mais les
25:56 derniers d'avance
25:58 d'avance
26:00 Toutes ma
26:02 reconnaissance
26:04 Tous les merci
26:06 De circonstance
26:08 Toutes ma tendresse
26:10 aussi
26:12 Dani sur Sud Radio
26:14 la chanson "J'avais raison" qui est un titre
26:16 le premier titre qui est sorti de
26:18 son album "Postume" alors là on a pas entendu
26:20 ça dans le texte mais quand même je dis les paroles parce que moi
26:22 ça m'a troublé, je la connaissais bien Dani, elle est venue
26:24 dans cette émission et c'était une dame
26:26 pour qui j'avais un grand respect et beaucoup d'amour
26:28 elle disait donc les paroles
26:30 Demain la veille, je partirai dans un sommeil
26:32 inexploré, d'avance d'avance
26:34 toute ma reconnaissance, tous les merci
26:36 de circonstance, tous mes regrets aussi
26:38 Waouh, j'ai envie de dire
26:40 elle était forte la Dani - C'était écrit
26:42 parce qu'elle est partie comme ça
26:44 Moi je l'ai parlé
26:48 au téléphone avec elle
26:50 la veille, elle avait une très belle voix
26:52 elle m'a dit "bon je peux pas te parler là tout de suite
26:54 je suis en rendez-vous, je te rappelle demain"
26:56 et puis demain elle m'a pas appelé
26:58 parce qu'elle était partie
27:00 je l'ai rencontrée en fait
27:02 pendant le confinement
27:04 parce qu'on m'a proposé, j'ai eu la chance
27:06 de réaliser un clip avec elle - Kesta Kesta
27:08 - Kesta Kesta avec Joey Starr et elle
27:10 et
27:12 coup de foudre
27:14 pour cette femme qui a eu mille vies
27:16 qui était jusqu'au bout
27:18 qui était drôle, fêtarde
27:20 qui buvait, qui fumait
27:22 qui n'avait aucun tabou
27:24 mais qui était d'une bienveillance incroyable
27:26 qui a rencontré
27:28 le monde entier parce qu'elle a eu mille vies
27:30 entre les boîtes de nuit
27:32 ses roses
27:34 au nom de la rose
27:36 ses films, ses truffeaux
27:38 elle a rencontré tout le monde
27:40 et elle a été aimée de tout le monde
27:42 Delon
27:44 Nathalie Delon
27:46 la maman d'Anthony Delon
27:48 qui était très très proche
27:50 donc j'ai eu la chance de pouvoir
27:52 écrire et réaliser un clip
27:54 pour elle et Joey Starr
27:56 qui est un très bon copain à moi aussi
27:58 et c'était pendant les confinements
28:00 et moi je voulais rendre hommage à la nuit
28:02 donc j'ai fait un clip qui se passe dans la nuit
28:04 dans un club
28:06 on a tourné au boeuf sur le toit
28:08 et en fait il y a que deux
28:10 mais à plein d'endroits différents, à plein de moments différents
28:12 de leur vie comme un faux plan séquence
28:14 et voilà, une façon de rendre hommage à la nuit
28:16 et c'était un clip où ça fumait, ça buvait
28:18 enfin comme ils étaient
28:20 et je suis tellement fier de ce film
28:22 je l'ai fait comme un film en fait
28:24 je suis tellement fier de ce clip, de ce film
28:26 et d'avoir rencontré Dany
28:28 dans ces dernières, trois, quatre dernières années de sa vie
28:30 après elle m'a demandé
28:32 de filmer son concert, son dernier concert
28:34 au Bataclan
28:36 parfois je regarde les images parce que je tournais aussi
28:38 les backstage et voilà
28:40 je passe des moments avec elle comme ça
28:42 c'est quelqu'un qui m'accompagne beaucoup
28:44 et ce dernier morceau
28:46 qui précède
28:48 la sortie de l'album au mois de juin
28:50 je le trouve merveilleux
28:52 magnifique
28:54 c'est une chanson posthume sur la fin de vie
28:56 c'est impressionnant
28:58 incroyable
29:00 c'était un au revoir
29:02 c'était un au revoir exactement
29:04 il y en a un autre qui a fait ça, je le dis, c'est David Bowie
29:06 Blackstar, son dernier album
29:08 c'est exactement la même chose
29:10 des artistes comme ça en fait
29:12 des gens de coeur qui ont une perception hyper précise
29:14 des choses
29:16 ils sentent les choses arriver
29:18 Dany elle était un peu médium
29:20 ça ne m'étonnerait pas que Bowie le soit aussi un petit peu
29:22 c'est des gens qui ont une ultra sensibilité
29:24 c'est du coeur à outrance
29:26 ouais ouais ouais
29:28 est-ce que c'est pas pour ça ?
29:30 est-ce que c'est pas ça vraiment un artiste aussi
29:32 la difficulté d'un artiste
29:34 on peut parler pour vous mais pour n'importe quel artiste
29:36 se fonder dans un rôle ou s'ouvrir sur scène
29:38 c'est complètement se mettre à nu
29:40 ouvrir son coeur à outrance
29:42 justement
29:44 et quand on se prend des coups derrière
29:46 c'est peut-être beaucoup plus compliqué
29:48 c'est pour ça que ça fait des écorchées vives
29:50 ouais ouais bien sûr
29:52 et puis un petit peu aussi
29:54 malgré tout un peu seule
29:56 malgré le fait qu'elle ait connu le monde entier
29:58 et puis vers la fin
30:00 elle avait ses copines, elle avait Réjean
30:02 elle avait plein de copines
30:04 mais oui
30:06 c'est notre rôle
30:08 d'ouvrir notre coeur
30:10 de le mettre sur un plateau
30:12 notre coeur, un plateau de cinéma ou de théâtre
30:14 c'est notre rôle de
30:16 de
30:18 oui
30:20 d'enlever la peau
30:22 de donner l'intensité quoi
30:24 et en même temps on le paye bien sûr
30:26 on le paye, ça nous fragilise
30:28 ça nous rend
30:30 plus
30:32 comment dire, je sais pas
30:34 plus mortel
30:36 donc face au défi de la vie par exemple de tous les jours
30:38 ça peut fragiliser parfois on imagine
30:40 mais ce qui est intéressant c'est qu'en plus
30:42 la fiction, quel que soit le support d'ailleurs
30:44 cinéma, théâtre, littérature etc
30:46 ça permet aussi les autres, le public
30:48 à comprendre aussi, à naviguer à travers ces défis émotionnels
30:50 de leur propre vie
30:52 donc finalement votre mise à nu
30:54 elle va peut-être fermer la cicatrice de quelqu'un d'autre
30:56 c'est ça qui est intéressant
30:58 - C'est très juste ce que vous dites alors
31:00 moi je pense que tout ce que je fais
31:02 par rapport à ça, ça peut paraître prétentieux
31:04 mais je n'écris ou je ne joue ou je ne fais des choses
31:06 que pour transmettre quelque chose
31:08 alors tout en, pour moi l'art c'est un spectacle
31:10 mais
31:12 avec ce spectacle
31:14 il faut qu'on puisse changer
31:16 un peu le monde, en tout cas l'aider à vivre mieux
31:18 et voilà
31:20 je pense que quand on est artiste et qu'on a la chance de faire ça
31:22 on a un don, une petite mission
31:24 - C'est un rôle que vous donnez ?
31:26 - Je ne me donne pas ce rôle
31:28 - Non mais vous avez l'impression que c'est un peu, que vous avez votre pire à ajouter à l'édifice
31:30 - Je suis obligé de le faire
31:32 j'ai même pas le choix et depuis toujours
31:34 et c'est vrai que ça peut paraître un peu prétentieux
31:36 parce qu'on dit oui mais
31:38 c'est un travail entre les artistes, on est là pour nous divertir
31:40 mais en fait moi je crois que ce qui fait avancer
31:42 le monde depuis des temps c'est
31:44 entre autres la culture, l'art
31:46 et que nous les artistes on fait avancer le monde
31:48 même là avec tout ce qui se passe en ce moment
31:50 effectivement Limitou tout ça
31:52 le cinéma est une loupe
31:54 et c'est à travers ça peut-être qu'on va faire avancer
31:56 aussi la société et les autres
31:58 corps de métier etc
32:00 et bon ça c'est encore un truc particulier
32:02 mais ne serait-ce qu'à travers les œuvres
32:04 on fait avancer le monde
32:08 on change
32:10 et pour ça on se brûle
32:12 un peu mais on n'a pas le choix
32:14 c'est notre mission
32:16 - C'est un peu addictif aussi non ?
32:18 - Oui oui
32:20 c'est inéluctable
32:22 surtout - Alors pour en revenir à ce que vous disiez
32:24 sur ce qui se passe quand même sur les plateaux de cinéma
32:26 en ce moment et ce "me too" du cinéma
32:28 dont on entend évidemment beaucoup parler
32:30 alors évidemment
32:32 c'est bien que ça soit surveillé
32:34 dorénavant mais est-ce qu'on n'a pas peur
32:36 quand on est créateur que ça
32:38 stoppe un petit peu
32:40 justement sur ces fameux baisers languoureux
32:42 qui sont importants pour la véracité
32:44 du film par exemple
32:46 ou certaines scènes qui vont du coup être beaucoup moins
32:48 dans cette intensité dont on parle là ?
32:50 - Moi j'ai tourné beaucoup beaucoup de scènes
32:52 de sexe, de baisers dans les films
32:54 j'ai fait une série qui s'appelle "Maison Clos"
32:56 où j'étais à poil pratiquement pendant
32:58 les 8 épisodes
33:00 c'est sur my channel si vous avez aimé vous allez me le voir
33:02 j'ai fait un film
33:04 qui est encore
33:06 sur Arte qui s'appelle "Les Indociles"
33:08 pareil avec des scènes d'amour
33:10 on me voit encore à poil si ça vous intéresse
33:12 c'est sur Arte
33:14 - Qui veut voir Mickaël Cohen à poil ? Allez sur Arte
33:16 - Qu'est-ce que je pourrais vous dire d'autre ?
33:18 Non voilà j'ai tourné des scènes
33:20 mais avec des femmes
33:22 et avec des hommes
33:24 j'ai fait un rôle qui est pour moi un de mes plus
33:26 beaux rôles qui s'appelle "Sa raison d'être" de Renaud Bertrand
33:28 sur les années SIDA etc
33:30 donc là où je jouais un homme homosexuel
33:32 et j'avais plein de scènes de sexe
33:34 avec des hommes
33:36 et parfois il y en a qui allaient
33:38 franco et je me suis pas
33:40 j'étais dans mon rôle
33:42 donc c'était pas très agréable à faire tout le temps
33:44 comme ça mais j'étais dans mon rôle
33:46 et même avec des femmes
33:48 en fait c'est pas agréable de faire des scènes
33:50 d'amour, c'est pas normal - Surtout quand il y a 30 personnes autour
33:52 - Quand il y a 30 personnes autour, il n'y a rien d'excitant
33:54 il n'y a rien de... je sais pas
33:56 qui peut vraiment prendre du plaisir
33:58 là-dedans et la plupart des
34:00 partenaires que j'ai eu on a toujours
34:02 eu une sorte de respect, de timidité
34:04 et on sait que c'est compliqué
34:06 et on essaye de faire ça au mieux mais à un moment donné
34:08 il faut y aller, il faut se lancer
34:10 et c'est vrai qu'aujourd'hui
34:12 je sais pas, alors moi ça fait un petit moment que j'ai pas tourné
34:14 de scènes comme ça mais je sais pas aujourd'hui
34:16 comment ça se passerait, alors il y a des gens
34:18 qui sont là censés pour surveiller
34:20 maintenant sur les plateaux
34:22 sur les tournages mais je pense que dans l'écriture
34:24 de toute façon on fait beaucoup plus attention
34:26 on retient de plus en plus, c'est peut-être bien
34:28 d'ailleurs parce que peut-être qu'il y avait trop
34:30 de films trop systématiquement dessinés
34:32 - Est-ce que sortir justement entre guillemets
34:34 ce que certains appelleraient une perversité
34:36 ou je ne sais quoi, dans les films
34:38 c'est pas aussi une manière de
34:40 s'en nettoyer quoi ? - Bien sûr
34:42 - C'est-à-dire qu'à un moment donné si la création n'est plus libre
34:44 totalement ça devient compliqué
34:46 - En tout cas il faut pas que le cinéma
34:48 ou la littérature deviennent l'ordre moral
34:50 et que voilà
34:52 - Après la libération de la parole elle était nécessaire
34:54 - Ah non mais totalement et elle était inéluctable
34:56 encore une fois elle était inéluctable
34:58 elle est même arrivée beaucoup trop tard
35:00 je trouve, ça a pris beaucoup trop de temps
35:02 je suis sûr que dans 4 ou 5 ans
35:04 ça sera un non-sujet parce que
35:06 les jeunes se sont déjà approprié ça
35:08 et pour eux c'est même pas
35:10 une possibilité qu'un type aujourd'hui
35:12 arrive sur un tournage
35:14 et soit ou goujat ou agressif
35:16 ou même
35:18 je parle même de l'agression
35:20 psychologique qui n'a plus le droit
35:22 de citer parce qu'il y a
35:24 les agressions sexuelles et puis il y a aussi
35:26 les agressions psychologiques
35:28 qui eux sont
35:30 moins visibles et moins
35:32 dénonciables
35:34 - Ils font du mal aussi - Ils font beaucoup de mal et on en fait beaucoup
35:36 mais bon et encore une fois
35:38 c'est une loupe
35:40 parce que si on élargit
35:42 dans tous les milieux
35:44 même chez les assureurs, même
35:46 chez les médecins, chez les avocats
35:48 dans tous
35:50 les milieux il y a ces abus de pouvoir
35:52 en fait ce sont des abus de pouvoir, c'est tout
35:54 - Est-ce que vous pensez qu'on est encore dans une société patriarcale ?
35:58 - Ben oui oui
36:00 je pense qu'on le sera encore très longtemps
36:02 tant que...
36:04 ben là pour le coup on va réécrire la Bible mais je pense pas que c'est le seul projet
36:06 - Et alors ça me permet de rebondir sur ce que vous dites
36:08 parce que vous avez quand même joué Yves Montand je le rappelle
36:10 - Ah oui - Parce que pour le 1
36:12 - D'ailleurs ça passe sur France 5 dimanche prochain
36:14 - La captation "Bengalo 21"
36:16 - Ça repasse sur France 5 à 14h30
36:18 - France 5, 14h30 dimanche prochain
36:20 - Dimanche prochain - Voilà vous notez chers auditeurs
36:22 chères auditrices - Je suis très fier de ce spectacle
36:24 - Donc voilà vous avez joué dans "Bengalo 21"
36:26 avec les sorceigners notamment
36:28 où vous vous glissez vous dans la peau
36:30 de Yves Montand, donc c'est ce triangle amoureux
36:32 avec Marilyn Monroe, Simone Signoret
36:34 et vous qui incarnez cet homme
36:36 qui était tant un homme
36:38 avec sa superbe et un grand
36:40 homme que finalement un sacré goujat quand même
36:42 on peut le dire
36:44 - D'abord c'était un latin effectivement
36:46 une italique etc...
36:48 mais bon un goujat quand même qui est resté avec la même
36:50 femme pendant 40 ans, qu'il a aimé
36:52 qu'il a adoré
36:54 plus que n'importe qui, qu'il a respecté
36:56 même s'il l'a trompé
36:58 - Oui mais justement c'est à dire qu'à l'époque c'était normal
37:00 - Oui oui c'était normal mais on peut pas
37:02 rétrospectivement on peut pas
37:04 lui en vouloir et je pense que
37:06 parce qu'on a souvent fait ses reproches à Montand
37:08 mais même Montand quand il a
37:10 il s'est dédié
37:12 sur le communisme, enfin il a toujours su
37:14 accepter ses erreurs et je pense
37:16 qu'aujourd'hui s'il était là
37:18 je suis sûr qu'il dirait "mais oui j'étais un con"
37:20 "oui bien sûr j'étais un con"
37:22 - On a Montand sur le plateau là
37:24 - Non je veux pas l'imiter, en plus je l'imitais pas sur scène
37:26 - Comment vous avez
37:28 vous êtes rentré dans sa peau justement, vous avez
37:30 beaucoup regardé Elie Moniagy parce qu'il y a énormément
37:32 de documents, de confus
37:34 - De films, de documents, de spectacles
37:36 j'ai fait parler
37:38 beaucoup de gens autour de moi
37:40 qui l'avaient rencontré
37:42 et en fait j'ai essayé de
37:44 rentrer dans son
37:46 âme, comme ça
37:48 j'ai pas voulu l'imiter
37:50 mais j'ai voulu essayer de comprendre le personnage
37:52 et puis j'ai voulu lui donner une partie
37:54 de moi et de faire
37:56 un moitié-moitié quoi
37:58 - Oui c'était mieux que
38:00 de le copier totalement
38:02 - Oui, mais
38:04 oui c'est un personnage qui avait beaucoup de mauvaise foi
38:06 qui avait
38:08 pour moi il ressemble beaucoup au personnage
38:10 de César et Rosalie
38:12 Montand, en tout cas c'est comme ça que je le vois et c'est comme ça que je l'aime
38:14 avec ses excès, avec
38:16 ses coups de gueule et en même temps c'est un grand amoureux
38:18 - C'est un triangle amoureux qui vous suit quand même
38:20 ce triangle amoureux - Oui, bizarrement
38:22 bizarrement, mais c'est un cycle
38:24 ça y est, on va passer à autre chose
38:26 - Vous passez à deux maintenant ?
38:28 - Je sais pas, ou à quatre, cinq, je sais pas
38:30 - Vous écoutez cet excellent
38:32 sur Sud Radio, on est avec
38:34 l'artiste complet et sincère
38:36 Michael Cohen, qui nous vient avec son roman
38:38 "L'attraction du désordre" c'est sorti
38:40 chez Anne Carrière, vous restez là
38:42 on revient pour la fin de l'émission, à tout de suite
38:44 - Sud Radio
38:46 cet excellent, Judith Beller
38:48 - Cet excellent sur Sud Radio, on approche de l'heure
38:50 de se quitter, mais c'est pas encore la fin
38:52 on a encore quelques minutes, même un peu plus
38:54 pour explorer davantage le parcours
38:56 de Michael Cohen, qui est écrivain, acteur et
38:58 metteur en scène et qui nous vient avec son roman
39:00 "L'attraction du désordre" c'est aux éditions Anne Carrière
39:02 et je vous le recommande, c'est très agréable à lire
39:04 Alors Michael Cohen, on va parler effectivement
39:06 un petit peu de vous, alors vous avez toujours joué
39:08 ou écrit, je le disais tout à l'heure
39:10 sur le rapport à l'autre, le couple
39:12 c'est important, et alors ce que j'ai lu
39:14 c'est que ça vous vient de l'histoire de vos parents
39:16 en fait, qui eux
39:18 n'arrivaient pas à trouver le compromis justement
39:20 et la communication nécessaire
39:22 à l'échange, et vous ça vous a quand même pas mal
39:24 fait souffrir les gamins, et du coup
39:26 vous avez peut-être essayé de les réconcilier
39:28 on n'est pas en psychanalyse
39:30 vous avez quand même essayé de les réconcilier
39:32 en fait, c'est un peu ça que vous essayez de réconcilier
39:34 peut-être en vous aussi, parce que le couple
39:36 c'est quand même redondant dans vos
39:38 écritures, dans vos engagements
39:40 qu'est-ce que je pourrais vous répondre
39:42 tout vient de l'enfance
39:46 on passe
39:48 notre vie
39:50 d'adolescent et d'adulte
39:52 à se débarrasser des fardeaux
39:54 de l'enfance, moi c'est vraiment
39:56 pour moi, je n'ai aucune
39:58 nostalgie de mon enfance, et c'est pas
40:00 de la faute de mes parents, ils ont fait
40:02 ce qu'ils ont pu, et puis voilà, c'est comme ça
40:04 mais après
40:06 j'ai travaillé
40:08 sur moi, etc, donc j'ai plus vraiment
40:10 l'impression de porter ça
40:12 comme un fardeau, et
40:14 de devoir encore écrire là-dessus
40:16 après... - C'est pas forcément
40:18 au sens d'un fardeau que je vous posais la question
40:20 - C'est plutôt sans doute - ça peut l'être
40:22 - ça peut l'être, mais là c'est plutôt
40:24 on sent une envie de réconciliation
40:26 - Oui, oui, enfin
40:28 non mais ils se réconcilieront
40:30 jamais, donc ça n'arrivera pas
40:32 - Non mais pour vous
40:34 - Mais c'est pas, non mais
40:36 oui, oui, en tout cas
40:38 d'être en paix, moi, avec
40:40 moi-même, mais
40:42 c'est surtout que, oui, j'ai assisté
40:44 enfant à des choses comme ça
40:46 que je n'arrivais pas à expliquer, que j'ai essayé
40:48 de disséquer par la suite
40:50 en fait
40:52 il n'y a qu'à voir autour de nous
40:54 c'est tellement compliqué
40:56 vivre à deux
40:58 l'amour, le couple, etc
41:00 c'est la chose dont on rêve le plus
41:02 c'est ce qui nous rend le plus heureux quand ça se passe bien
41:04 mais quel
41:06 boulot, et que
41:08 de bagarres, et que de
41:10 guerres, et que de
41:12 déceptions, et que
41:14 j'adorerais, moi, en tout cas
41:16 c'est un petit livre
41:18 c'est un livre court et dense
41:20 et qui est assez simple à lire
41:22 j'adorerais, en le lisant
41:24 qu'on se
41:26 pas avoir des solutions, mais qu'on
41:28 ait une impulsion un peu différente
41:30 - Oui, c'est ça que vous voulez donner au lecteur ? Qu'est-ce que vous avez envie qu'il retienne ?
41:32 - Oui, je voudrais qu'il
41:34 je voudrais qu'il
41:36 ait peut-être un peu
41:38 plus de panache dans leur
41:40 relation, dans leur discussion avec l'autre
41:42 qu'il ait moins peur, qu'il ait moins peur de
41:44 perdre, moins peur de
41:46 ne pas savoir
41:48 enfin, encore une fois, je ne veux pas donner
41:50 ni de leçons, ni de...
41:52 mais c'est des impulsions
41:54 et le couple
41:56 moi, je suis une éponge
41:58 un sopalin, je ne sais pas ce que vous voulez
42:00 mais donc j'entends les histoires
42:02 par exemple la nuit, je sors
42:04 beaucoup et encore, je l'assume
42:06 parce que c'est un lieu
42:08 pour moi, c'est presque je bosse quand je sors
42:10 je travaille, comme je suis rarement
42:12 bourré, tout ça
42:14 donc je me souviens de tout, et les gens
42:16 me parlent beaucoup, alors il y a ceux qui parlent en boucle
42:18 parce qu'ils ont pris trop de trucs et bon ça m'intéresse
42:20 moins, mais ceux qui à un moment donné
42:22 en général entre 1h et 3h
42:24 du matin, c'est l'heure un peu magique où ils sont un peu
42:26 ils ne sont pas bourrés, et là
42:28 ils se livrent, et moi
42:30 je suis alors pour le coup
42:32 - Vous nourrissez quoi - Ah oui, ah oui
42:34 et j'entends beaucoup
42:36 de douleur et de
42:38 tristesse et d'impuissance
42:40 face à leurs histoires
42:42 d'amour et comment faire, etc
42:44 et puis vraiment de
42:46 l'impuissance
42:48 et ça me touche énormément et donc je me dis
42:50 qu'on a besoin
42:52 de nous, les artistes
42:54 - Donner des clés - Ouais
42:56 ouais ouais, des clés
42:58 ou vous savez qu'une lampe torche
43:00 là nous montre un petit peu, une petite lumière, tiens
43:02 regarde par là, etc
43:04 voilà, j'espère que ça ne paraît pas
43:06 prétentieux ce que je dis parce que
43:08 je ne pense pas sauver le monde
43:10 mais j'aspire à aider
43:12 le monde en tout cas un tout petit peu
43:14 - Et alors vous n'étiez pas du tout prédisposé
43:16 à devenir comédien vous, hein
43:18 vous étiez peu introduit à la scène
43:20 personne chez vous n'était de ce milieu
43:22 vers 13 ans c'est l'illumination
43:24 c'est ça ? vers 12-13 ans vous avez découvert ça
43:26 comment ça s'est passé ?
43:28 c'est quoi ce réveil ?
43:30 - Je sais pas
43:32 - Vous connaissiez un peu le cinéma
43:34 vous ne connaissiez pas du tout le théâtre
43:36 - Non je ne connaissais pas le théâtre, je regardais des films tout le temps
43:38 des films pas forcément de mon âge, des films de Pialat
43:40 de Truffaut, de Sauter
43:42 de Bergman, enfin bon
43:44 le cinéma m'était
43:46 mon refuge
43:48 mais il faudrait demander
43:50 à un curé
43:52 ou un prêtre pourquoi à 13 ans
43:54 il décide de devenir curé ou prêtre
43:56 parce qu'on me pose souvent cette question
43:58 et j'aimerais bien la poser à quelqu'un
44:00 - C'est considéré
44:02 comme l'âge adulte, comme un passage en tout cas
44:04 à une prise de conscience
44:06 - Oui mais c'est ça
44:08 et pourquoi quelqu'un par exemple qui n'est pas du tout
44:10 - Vous n'avez pas de souvenir du moment précis
44:12 où tout d'un coup vous découvrez que c'est ça que vous voulez faire
44:14 parce que vous étiez assez inscrit dedans, dès 15 ans vous étiez au cours Florent c'est ça ?
44:16 - Oui oui
44:18 à 15 ans je savais déjà que je voulais faire ça
44:20 mais à 13 ans je ne sais pas comment
44:22 mais encore une fois c'est un peu mystique
44:24 c'est comme si à un moment donné
44:26 on m'a choisi, on m'a dit "toi tu vas faire ça"
44:28 - D'accord
44:30 et c'est devenu quelque chose de
44:32 vital quoi
44:34 - Et puis je me suis façonné
44:36 parce que j'avais pas
44:38 les aptitudes mais je me suis façonné
44:40 j'ai travaillé
44:42 j'ai été chercher, j'ai été fouiller à l'intérieur
44:44 et puis c'est pas fini parce que ce qui est bien avec ce métier
44:46 c'est que moi j'ai l'impression d'être
44:48 un nouveau né encore là-dedans
44:50 - Quand vous jouez est-ce que vous avez l'impression de vous vivre vous-même
44:52 aussi autrement ? Est-ce que c'est une autre version de vous
44:54 que vous découvrez à chaque fois ?
44:56 Est-ce que c'est aussi une espèce d'introspection intéressante ?
44:58 Parce que justement c'est nouveau quoi
45:00 - En tout cas
45:02 on pense souvent qu'être acteur
45:04 c'est mentir
45:06 pour moi être acteur
45:08 c'est chercher la vérité tout le temps
45:10 que ce soit la vérité du personnage
45:12 de la situation
45:14 de soi même
45:16 et j'essaye
45:18 de dire toujours la vérité
45:20 quand je joue
45:22 et pour dire la vérité il faut aller la chercher
45:24 donc en soi
45:26 et même si c'est à travers la parole
45:28 d'un personnage, d'un rôle
45:30 cette vérité là
45:32 ça fait du bien
45:34 de la sortir, que ce soit la colère
45:36 les cris, les larmes
45:38 le silence, oui ça fait du bien
45:40 encore une fois je n'en suis plus
45:42 à un moment de ma vie où j'ai besoin de faire ce métier
45:44 comme une thérapie
45:46 - Qui a été le cas au début ?
45:48 - Oui oui c'était... - Parce que quand vous avez commencé
45:50 alors au tout début, j'ai eu cette info aussi
45:52 que vous avez commencé dans l'humour au départ
45:54 et vous dites vous-même "après avoir échoué à intégrer
45:56 le conservatoire à une brève dépression à la veille de mes 20 ans
45:58 j'ai commencé par écrire une comédie"
46:00 et finalement vous avez fait ce one man show
46:02 intitulé "Suicide" qui exposait
46:04 les états d'âme d'un jeune homme en mal d'amour
46:06 c'est une pièce en plus qui vous a valu un prix
46:08 qui sont des comédiens qui sont passés par le cours
46:10 donc le cours Florent
46:12 donc finalement vous arrivez à faire votre cuisine
46:14 entre cette volonté
46:16 que vous avez d'aller chercher
46:18 au fond de vous
46:20 et puis le fait que vous étiez en train de vous soigner
46:22 et en même temps de commencer votre carrière
46:24 c'est sympa finalement tout ça
46:26 - Oui oui ça m'a permis de survivre
46:28 surtout mais oui oui
46:30 mais j'ai toujours fait ça
46:32 je suis toujours parti de constats un peu difficiles
46:34 là c'est l'histoire d'un mec
46:36 qui veut se foutre en l'air parce qu'il a un chagrin d'amour
46:38 et il s'adresse au public
46:40 et il dit "ok je vais me foutre en l'air"
46:42 il n'y a pas une personne qui va me demander pourquoi je vais me foutre en l'air
46:44 il y a quelqu'un dans le public qui dit
46:46 "bon bah pourquoi ?" et là il dit "ah bah merci"
46:48 et donc là il raconte son histoire
46:50 donc ça part d'un constat un peu difficile
46:52 mais il y a l'humour de la dérision
46:54 - C'est l'humour du désespoir quoi
46:56 - Exactement l'ironie du désespoir pour ne pas se prendre au sérieux
46:58 parce que...
47:00 mais même j'ai joué par exemple Tchékov "La Mouette"
47:02 on pense que Tchékov c'est une pièce
47:04 "La Mouette" c'est une pièce très dramatique, très dure
47:06 il y a beaucoup d'humour dans Tchékov
47:08 et dans tous les grands auteurs en fait
47:10 c'est jamais au premier degré
47:12 et encore moins quand les sujets sont lourds et sont graves
47:14 j'espère que dans mon livre
47:16 il y a de l'humour parce que c'est important
47:18 j'aime ça, j'aime les dialogues, j'aime quand c'est enlevé
47:20 j'aime les jouxes
47:22 verbales
47:24 - En tout cas on s'y retrouve
47:26 enfin on est plus ou moins de la même génération vous et moi
47:28 et c'est vrai qu'on y retrouve des atmosphères
47:30 - Vous êtes beaucoup plus jeunes que moi
47:32 - On retrouve des atmosphères et des choses qui sont familières
47:34 en tout cas quand on est parisienne
47:36 comme c'est mon cas
47:38 vous avez fait depuis
47:40 ce one man show
47:42 - C'était un seul en scène
47:44 j'ai pas fait de one man show, ça c'est les comiques
47:46 - C'est vrai que c'est important
47:48 les termes, vous avez fait quand même plus d'une trentaine
47:50 de films, autant de séries télé
47:52 et alors il y a un truc qui m'a fait bien rire aussi
47:54 c'est que vous avez fait une apparition dans un épisode de "Sex in the City"
47:56 dont une grosse partie
47:58 de notre génération est fan aussi
48:00 et alors vous avez fait une journée de tournage
48:02 avec Sarah Jessica Parker
48:04 alors ça quand même une petite anecdote pour nos auditrices
48:06 nos auditeurs qui nous écoutent sur Sarah Jessica Parker
48:08 qui nous a bercés
48:10 en grande partie
48:12 - Alors moi j'étais fan de cette série
48:14 qui était peut-être la série
48:16 féministe par excellence
48:18 mais de ces femmes
48:20 sans filtre, libres, belles
48:22 drôles, amoureuses
48:24 bon voilà j'étais fan et quand
48:26 j'ai appris qu'ils tournaient à Paris j'ai dit à mon agent
48:28 je voudrais faire n'importe quoi, ouvrir une porte
48:30 je veux y être et j'ai fait un casting
48:32 pour justement être portier
48:34 dans un grand hôtel
48:36 au Plaza pour le citer
48:38 bon et parce que ça se tourne là
48:40 et puis donc j'ai passé la journée avec Sarah Jessica Parker
48:42 j'ai passé des essais alors que le rôle était petit
48:44 et puis il a été encore raccourci
48:46 au montage etc mais j'ai passé la journée avec elle
48:48 et c'était génial parce que
48:50 je lui apprenais des mots en français
48:52 on rigolait, il y avait Mister Big
48:54 qui passait de l'hôtel
48:56 au bar d'à côté, de l'hôtel au bar d'à côté
48:58 et moi j'avais l'impression
49:00 encore une fois de traverser le miroir
49:02 c'est très très très mince
49:04 dans ma carrière d'acteur, dans ma vie d'acteur
49:06 - C'est une petite anecdote sympa quoi
49:08 - Non mais c'est un gros souvenir pourtant
49:10 comme quoi, voilà
49:12 - Comme quoi, l'attraction du désordre
49:14 il y a aussi un autre truc auquel ça m'a
49:16 fait penser, c'est l'habitude bien française
49:18 du désordre, on est
49:20 comme un peuple qui aime
49:22 le désordre et finalement
49:24 c'est aussi ce qui fait notre signature
49:26 et peut-être je dirais même plus
49:28 le fait qu'on est séduisants
49:30 qu'est-ce que vous en pensez ?
49:32 - On s'y retrouve peut-être dans le désordre
49:34 on s'y retrouve
49:36 on pourrait dire le bordel
49:38 on est bordélique tout ça
49:40 bon c'est quand même
49:42 pas encore un gros mot mais oui oui
49:44 on s'y retrouve, après dans la chambre
49:46 de mon fils il y a beaucoup de mal à m'y retrouver
49:48 en ce moment, ça dépend, il y a
49:50 désordre et désordre quoi
49:52 - Et alors dans ce qui se passe dans la société française en ce moment
49:54 vous vous y retrouvez vous ?
49:56 en deux trois mots
49:58 parce que c'est quand même
50:00 le bazar en ce moment effectivement
50:02 - C'est le bazar
50:04 - Je sais pas si c'est le bon mot en fait
50:06 - Non mais j'espère que
50:08 en fait j'ai l'impression que
50:10 l'humanité commence un petit peu
50:12 à perdre la sienne et qu'il serait bien
50:14 de se retrouver un petit peu plus de
50:16 lumière intérieure
50:18 et de fraternité
50:20 je trouve qu'on manque de fraternité tous
50:22 voilà, mais je veux
50:24 rester positif et optimiste
50:26 car c'est dans ma nature
50:28 - Vous pensez qu'on va en sortir de tout ça ?
50:30 - J'espère, et si on s'en sort pas
50:32 et ben on avisera
50:34 - On prendra le mur a priori
50:36 - Non on cassera le mur mais en tout cas
50:38 on avisera mais restons optimistes
50:40 - Vous avez bien raison
50:42 qu'est-ce que vous diriez vous l'adulte
50:44 que vous êtes aujourd'hui à l'enfant que vous étiez
50:46 Michael Cohen ?
50:48 - Bah il serait temps que tu grandisses
50:50 - Pourquoi vous parlez de vous
50:52 à vous même aujourd'hui là ?
50:54 - Ouais j'ai l'impression d'être
50:56 encore
50:58 un éternel
51:00 adolescent
51:02 et en même temps j'adore
51:04 avoir l'âge que j'ai aujourd'hui
51:06 je me sens mieux dans ma peau, dans ma tête
51:08 aujourd'hui que quand j'étais jeune mais
51:10 je n'aime
51:12 aucune des responsabilités
51:14 d'adulte qu'on nous met
51:16 sur le dos
51:18 j'aime la liberté
51:20 l'insouciance
51:22 l'innocence
51:24 et je sais qu'il faut
51:26 et je suis obligé d'être très pragmatique parfois
51:28 mais en tout cas je garde
51:30 je me garde
51:32 du rôle qu'on veut donner aux adultes
51:34 - Finalement
51:36 il y a une phrase
51:38 qui m'a marqué aussi dans votre livre
51:40 et puis on va pas tarder à se quitter
51:42 c'est "ils étaient la preuve s'il en fallait une que passer à côté de sa vie
51:44 de peur de l'affronter
51:46 n'avait rien d'un mythe"
51:48 est-ce que ça résume pas votre positionnement
51:50 vous face à la vie samicale ?
51:52 - Bien sûr, bien sûr
51:54 - Il faut vivre 150% pleinement
51:56 si vous aviez un conseil
51:58 à donner à votre fils s'il vous écoute par exemple
52:00 par rapport à tout cet échange qu'on vient d'avoir
52:02 ou aux jeunes qui nous écoutent ?
52:04 - Je n'ai jamais reculé devant l'adversité
52:06 sentimentale
52:08 je me suis fait mal
52:10 parfois mais je me suis jamais
52:12 voilà, je n'ai jamais reculé
52:14 je ne le regrette pas
52:16 - Ça sera le mot de la fin, c'était excellent
52:18 et merci beaucoup Michael Cohen
52:20 "L'attraction du désordre"
52:22 c'est le troisième roman de Michael Cohen
52:24 je vous le conseille, c'est très agréable à lire
52:26 et c'est une jolie histoire d'amour qui fait chaud au coeur
52:28 et bien c'est aux éditions Anne Carrière
52:30 et puis chez tous les bons libraires évidemment
52:32 merci à tous de votre fidélité
52:34 à cette excellente émission sur Sud Radio
52:36 on se retrouve avant dimanche prochain 19h
52:38 samedi prochain à 13h30
52:40 pour "Destin de femme"
52:42 et puis merci à Quentin Cabanis
52:44 qui réalise pour vous aujourd'hui "Sud Radio, ses équipes"
52:46 et puis merci à tous
52:48 tout de suite le Loft Music
52:50 et puis je vous embrasse
52:52 à samedi prochain et à dimanche, bisous !

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