• il y a 6 mois
Valérie Hayer, tête de liste "Renaissance" aux élections européennes tentera de relancer une campagne sans dynamique. Jordan Bardella, tête de liste RN, profitera de l'événement pour caractériser un peu plus son récit de campagne basé autour d'un vote sanction contre Emmanuel Macron. Les deux candidats débattent pour la première fois ce jeudi soir sur BFMTV. Parmi les thématiques prévues, la guerre en Ukraine, l'immigration, l'agriculture et le pouvoir d'achat.

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00:00:46 -La bataille n'est pas encore gagnée. Loin de là.
00:00:48 -Déterminée, combative.
00:00:50 -Elle est inconnue des Français. Elle est à la traîne pour ne pas dire à la peine dans les sondages.
00:00:54 -Il faut créer les conditions de notre puissance, de notre sécurité commune.
00:00:59 -La stratégie, c'est d'attaquer Jordan Bardella sur son absence au sein du Parlement européen.
00:01:04 C'est le moment où les votes sont en train de se cristalliser. Pour les deux, il ne faut pas se rater.
00:01:10 (Générique)
00:01:12 -Bonsoir à tous et bienvenue sur BFM TV pour ce débat exceptionnel.
00:01:16 Nous sommes à un peu plus d'un mois des élections européennes.
00:01:20 C'est la toute première fois qu'ils se font face sur un plateau de télévision.
00:01:24 -Bonsoir, Jordan Bardella. -Bonsoir, M. Duhamel.
00:01:26 -Bonsoir, Mme Ayé. -Bonsoir, aux Français qui nous regardent.
00:01:28 -Pète de liste du Rassemblement national. Bonsoir, Valérie Ayé.
00:01:31 -Bonsoir, M. Duhamel.
00:01:33 -Candidate renaissance, c'est-à-dire pour la majorité présidentielle.
00:01:36 Merci à tous les deux d'avoir accepté de participer à ce débat et de dérouler,
00:01:40 confronter vos visions de l'Europe, vos visions de la France.
00:01:44 Elles sont évidemment diamétralement opposées. On le verra tout au long de cette soirée.
00:01:48 Ce jour de débat, c'est aussi le jour qu'a choisi le président de la République
00:01:52 pour rentrer encore un peu plus en campagne. Et il vous cible, Jordan Bardella.
00:01:57 Je cite le RN tire les dividendes de l'Europe en voulant la détruire sans rien dire.
00:02:00 C'est comme si on était en train de dire ce n'est pas grave de confier la banque à des rackers.
00:02:06 Voilà, le débat est planté. J'ajoute que vous, à la maison, derrière votre écran,
00:02:10 vous pouvez réagir, interpeller, commenter ce débat d'abord avec un hashtag #DébatBFMTV,
00:02:18 mais aussi avec un QR code qui va apparaître dans un instant à la droite de l'écran.
00:02:22 Il suffit de le flasher et vous pouvez, vous, à la maison, interpeller directement les candidats.
00:02:27 C'est Perrine Vasque du service politique de BFMTV qui viendra relayer toutes ces questions.
00:02:32 J'ajoute que c'est vous, Valérie Reyé, qui avez gagné le tirage au sort.
00:02:36 C'est donc vous qui commencerez, Jordan Bardella, vous conclurez ce débat.
00:02:39 Et évidemment, les temps de parole sont décomptés ce soir.
00:02:43 Valérie Reyé, je commence donc avec vous.
00:02:46 Vous êtes très nettement distancée par votre adversaire du soir dans les sondages,
00:02:50 au point que vous êtes désormais à quelques points du troisième homme de cette campagne,
00:02:53 Raphaël Glucksmann, le candidat soutenu par le Parti socialiste.
00:02:57 Vous jouez votre vatou ce soir, sinon c'est la dégringolade ?
00:03:01 Moi, je regarde les sondages que vous évoquez
00:03:03 et je ne m'y résout pas à avoir un rassemblement national si haut dans les sondages.
00:03:07 Et donc, ce débat, le premier débat auquel Jordan Bardella participe,
00:03:11 enfin, si j'ose dire, c'est l'occasion, projet contre projet,
00:03:15 de faire état de notre divergence de fonds majeure pour l'Europe.
00:03:19 Et moi, j'ai une conviction profonde.
00:03:20 D'abord, je suis profondément européenne
00:03:22 et je crois profondément que c'est en renforçant l'Europe
00:03:24 qu'on renforcera la France et qu'on renforcera les Français.
00:03:27 Et ma conviction profonde aussi, c'est que le combat pour l'Europe,
00:03:31 c'est aussi le combat contre l'extrême droite.
00:03:33 Vous dites, il y a un instant, Jordan Bardella accepte de débattre.
00:03:39 Au fond, c'est la question que je voulais vous poser, Jordan Bardella.
00:03:41 On entend dans la bouche de vos adversaires cette idée que vous,
00:03:45 au fond, vous essayeriez d'esquiver les débats.
00:03:50 Vous êtes là ce soir, mais jusque-là, vous vous disiez
00:03:52 "je suis haut dans les sondages, donc je me planque, je ne prends aucun risque".
00:03:56 Il y a une campagne électorale qui a démarré pour le Rassemblement national
00:04:00 le mois de septembre.
00:04:02 Et depuis le mois de septembre, je suis sur le terrain,
00:04:04 aux côtés des Français, pour parler à la fois du destin de la France,
00:04:07 de l'avenir de l'Europe, parce que dans ces élections européennes,
00:04:10 c'est deux visions de l'Europe qui s'affrontent,
00:04:12 soit l'Europe de Macron avec tout ce qu'elle comporte aujourd'hui
00:04:15 de nocif, me semble-t-il, pour le peuple français,
00:04:18 l'augmentation des prix de l'énergie, l'immigration massive,
00:04:21 l'incapacité à nous protéger aujourd'hui des grands désordres du monde,
00:04:25 des normes toujours plus importantes pour nos entreprises,
00:04:28 pour nos agriculteurs, et puis de l'autre, une Europe des peuples,
00:04:31 une Europe des coopérations entre États.
00:04:33 Je pense que l'Union européenne est aujourd'hui en train de détruire l'Europe.
00:04:36 Moi, je pense qu'il faut bâtir l'Europe du XXIe siècle,
00:04:39 et qu'il faut la bâtir sur des réalités pour pouvoir être,
00:04:42 demain, des puissances qui soient capables de concurrencer
00:04:45 la Chine, les États-Unis, et de faire face aux défis migratoires,
00:04:49 à la révolution technologique qui est en cours avec l'intelligence artificielle,
00:04:53 et évidemment, de rendre le pouvoir au peuple.
00:04:55 Donc, je me réjouis de cette confrontation démocratique.
00:04:57 - Oui, mais je vois votre introduction, Jordan Van Der Meurhe,
00:04:59 mais vous ne répondez pas tout à fait à la question qui est
00:05:01 est-ce qu'il y a une forme d'esquive de votre part ?
00:05:04 Effectivement, vous n'avez pas participé au précédent débat.
00:05:07 - Non, monsieur, pardon.
00:05:09 Il y a, dans les jours qui viennent,
00:05:12 six débats qui sont organisés avec l'ensemble des têtes de liste.
00:05:15 Je participerai à l'ensemble des six débats.
00:05:18 Il est évident que je suis donné en tête de ces élections européennes.
00:05:22 Je ne suis pas connu, généralement, pour éviter les débats
00:05:24 ou pour éviter les confrontations.
00:05:26 Il est clair que le Rassemblement national peut faire le score
00:05:28 le plus important de son histoire, et donc, le 9 juin prochain,
00:05:31 il faudra à la fois sanctionner la politique d'Emmanuel Macron,
00:05:33 parce que c'est la seule élection nationale du quinquennat
00:05:36 avant la prochaine présidentielle, et évidemment,
00:05:38 sanctionner l'Europe de Macron qui, il y a quelques semaines encore,
00:05:41 a mis des milliers d'agriculteurs dans les rues du pays.
00:05:43 Et on aura l'occasion, évidemment, de traiter tous ces sujets
00:05:46 avant de passer à notre première partie et les questions d'actualité.
00:05:49 Juste la même question pour tous les deux.
00:05:51 Vous êtes tous les deux députés européens.
00:05:53 Vous avez donc connu les travées du Parlement européen
00:05:56 pendant toute cette mandature.
00:05:57 Vous avez dix ans d'écart.
00:05:59 Valérie Ayé, qu'est-ce que vous pensez de votre adversaire du soir
00:06:01 si vous deviez, par exemple, nous donner une qualité et un défaut
00:06:04 pour caractériser Jordan Bardella ?
00:06:09 Un défaut… la duplicité.
00:06:13 Parce que je considère que Jordan Bardella raconte ce qu'il ne vote pas.
00:06:20 Il ne vote pas ce qu'il raconte.
00:06:23 Et puis une qualité… je dirais le culot.
00:06:28 Le culot d'énoncer autant de mensonges avec autant d'aplomb.
00:06:32 Jordan Bardella, même question.
00:06:35 Le regard que vous portez sur votre adversaire du soir,
00:06:37 il dit « duplicité et culot ».
00:06:39 Moi, madame Ayé, j'ai beaucoup de respect pour vous.
00:06:44 Si je devais choisir une qualité, je dirais courageuse.
00:06:46 Parce que vous représentez dans ces élections européennes
00:06:49 le bilan d'Emmanuel Macron sur le plan français comme sur le plan européen.
00:06:53 En tout cas, c'est comme ça que vont le percevoir les Français
00:06:55 lorsqu'ils iront voter le 9 juin prochain.
00:06:57 Et vous vous êtes porté candidate alors que personne ne souhaitait porter
00:07:01 dans ces élections européennes les couleurs d'Emmanuel Macron.
00:07:04 J'avais dit en un mot.
00:07:05 Tous les ministres se sont débinés.
00:07:08 Personne n'a voulu y aller.
00:07:09 Vous, vous avez souhaité y aller.
00:07:10 Je pense qu'il faut louer votre courage.
00:07:12 Puis un défaut, c'est que vous portez le bilan d'Emmanuel Macron
00:07:17 à la fois sur le pouvoir d'achat, l'insécurité, l'immigration.
00:07:20 Il faudra aussi ce soir être capable d'y répondre.
00:07:23 Mais je souhaite que la confrontation soit la plus saine
00:07:25 et la plus respectueuse possible.
00:07:27 Le décor est planté.
00:07:28 Tout de suite, une première partie, les questions d'actualité.
00:07:32 [Musique]
00:07:35 Un petit point sur les temps de parole.
00:07:37 Jordan Bardella, vous avez déjà pris un petit peu d'avance.
00:07:39 Donc Valérie, je vais vous poser cette première question
00:07:41 sur une thématique d'actualité qui marque cette campagne,
00:07:46 même si ce n'est pas un sujet européen à proprement parler.
00:07:49 C'est la question de la violence chez les mineurs.
00:07:51 Un sujet qui, une nouvelle fois, a été relancé
00:07:52 avec la mort du jeune Matisse, 15 ans, poignardé.
00:07:57 Le suspect mis en examen est un autre mineur, 15 ans,
00:08:00 un afghan en situation régulière.
00:08:03 Question pour commencer.
00:08:04 Qu'est-ce qui peut être fait pour mettre fin
00:08:07 à cette hyper-violence chez les mineurs ?
00:08:10 D'abord, je voudrais évidemment avoir un mot pour la famille de Matisse.
00:08:13 C'est un drame pour la famille, mais c'est aussi un drame pour la France.
00:08:17 Et je voudrais aussi rappeler les paroles du père de Matisse.
00:08:21 Le père de Matisse qui dit "Ne mélangeons pas tout,
00:08:24 faites attention à tous les bords de droite"
00:08:27 ou d'ailleurs qui s'approprie ce genre de choses.
00:08:31 C'est la dignité d'un père face à l'indignité d'un camp,
00:08:39 le vôtre, M. Bardella.
00:08:41 Un camp qui instrumentalise systématiquement les drames
00:08:46 pour en faire du profit politique.
00:08:49 Un camp qui instrumentalise les colères et les peurs.
00:08:53 Et moi, j'en appelle à la responsabilité et à la dignité.
00:08:56 J'ai entendu des prises de parole de vous-même, de Marine Le Pen,
00:09:00 sur ce drame.
00:09:02 Et je n'ai pas vu la dignité.
00:09:04 J'ai vu même des prises de parole de vous-même
00:09:06 disant que vous étiez en colère contre les dirigeants
00:09:10 après la mort du petit Matisse.
00:09:13 Et il se trouve que, parce que ça a été soulevé par certains d'entre vous,
00:09:18 le jeune afghan n'a pas été incarcéré malgré une précédente infraction
00:09:24 parce qu'il a été mis en œuvre la loi,
00:09:26 qui est le Code de justice pénale des mineurs.
00:09:28 Et ce Code de justice pénale des mineurs,
00:09:30 il a été réformé en 2021.
00:09:32 Il a été réformé sur proposition de la majorité présidentielle.
00:09:35 Il a été voté par Marine Le Pen et le Rassemblement national.
00:09:39 Marine Le Pen disant que c'était une bonne loi
00:09:41 et que ça allait dans le bon sens.
00:09:43 Donc là encore, j'en appelle à la responsabilité
00:09:45 et à la dignité dans les prises de parole sur cette question.
00:09:49 Réponse de Jordan Bardella.
00:09:50 Vous êtes interpellé, là pour le coup, directement par Valérie Gué.
00:09:52 Il est très étonnant que quand on vous demande, Madame,
00:09:56 de décrire ce qui s'est passé, ce drame,
00:09:59 et je pense bien sûr à la famille de Matisse,
00:10:02 et ce qu'il faudrait mettre en œuvre aujourd'hui
00:10:04 pour que ce drame ne se répète pas dans notre pays,
00:10:08 vous en parliez tout de suite à parler du Rassemblement national
00:10:11 et que tout de suite, vous fassiez de la politique politicienne.
00:10:15 Je vais vous dire, Matisse avait 15 ans.
00:10:19 Il était en CAP cuisine et il aspira à être restaurateur.
00:10:25 Matisse avait la vie devant lui et cette vie lui a été ôtée
00:10:28 par un mineur afghan qui était connu des services de police
00:10:32 pour des faits d'une extrême gravité et qui, je le dis,
00:10:35 n'aurait pas dû être sur le sol français.
00:10:38 La France fait face… C'est bien le problème.
00:10:41 La France fait face aujourd'hui à un ensauvagement de notre pays.
00:10:46 La France d'Emmanuel Macron connaît une hausse de l'insécurité record.
00:10:50 Il n'y a plus un seul endroit aujourd'hui dans notre pays
00:10:52 où les Français sont à l'abri de la violence, de l'insécurité.
00:10:56 Nous vivons dans un pays, Madame, et c'est aussi votre bilan,
00:10:59 où il y a 1000 agressions par jour, 120 attaques au couteau par jour,
00:11:05 un refus d'obtempérer toutes les 20 minutes dans notre société.
00:11:09 Ce ne sont pas des faits divers.
00:11:11 Ce qui s'est passé est un véritable fait de société.
00:11:14 Face à cela, moi, je prône une seule attitude, une seule.
00:11:17 La fermeté. Encore la fermeté. Toujours la fermeté.
00:11:21 Et il faut sortir de la mécanique du déni dans laquelle vous êtes plongé.
00:11:25 Moi, je souhaite rompre avec le laxisme judiciaire.
00:11:28 Il faut rétablir des peines minimales, rétablir des peines planchées,
00:11:31 mettre fin aux remises automatiques de peine.
00:11:33 Je crois qu'il faut mettre fin à l'excuse de minorité,
00:11:36 généraliser les centres éducatifs fermés,
00:11:39 et il faut à l'évidence responsabiliser les parents.
00:11:41 Et vous savez que moi, je souhaite non pas développer des stages
00:11:44 de responsabilisation des parents comme vous le proposez,
00:11:46 mais bien suspendre les allocations familiales aux parents de mineurs délinquants
00:11:50 et aux parents de mineurs récidivistes.
00:11:53 Le temps de la naïveté, Madame, doit cesser.
00:11:55 Or, votre bilan, c'est aussi une France où il n'y a plus un seul papa,
00:11:59 une seule maman qui nous regarde ce soir,
00:12:01 qui n'a pas peur pour la sécurité de son enfant
00:12:04 lorsque son enfant est dans l'espace public,
00:12:06 lorsqu'il sort dans les rues de France,
00:12:08 ou lorsqu'il rentre de soirée le week-end,
00:12:10 et pendant des années, vous avez fermé les yeux
00:12:13 sur ce cocktail explosif entre l'effondrement de l'autorité de l'État
00:12:16 et le laxisme migratoire qui fait qu'aujourd'hui,
00:12:18 l'immigration est devenue le pire carburant
00:12:21 pour la violence de rue et l'insécurité dans notre pays.
00:12:23 -Vaheré, vous répondez à Jordane Bardella
00:12:25 qui met en avant les propositions qui sont celles du Rassemblement national.
00:12:29 Fin de l'excuse de minorité, suppression des allocations
00:12:32 pour les parents défaillants, retour des peines planchées.
00:12:36 Est-ce que ça, ça fait partie d'un arsenal qui peut se regarder
00:12:38 pour précisément lutter contre la violence des mineurs ?
00:12:42 -D'abord, moi, je voudrais dire que je ne suis pas candidate
00:12:45 à l'élection présidentielle, ni au poste de Premier ministre,
00:12:48 et donc vous aurez l'occasion de débattre
00:12:50 avec d'autres que moi dans ces perspectives.
00:12:52 -Vous êtes une parlementaire, madame,
00:12:53 et vous êtes la représentante ce soir d'une majorité politique.
00:12:55 -Est-ce que vous pouvez me laisser parler, M. Bardella ? Merci.
00:12:57 Je ne nie pas la réalité et l'effet de l'hyperviolence,
00:13:03 notamment des jeunes en France,
00:13:05 mais ça vaut par ailleurs dans toutes les démocraties aujourd'hui.
00:13:07 Je ne nie pas ce fait.
00:13:09 Évidemment, c'est dramatique.
00:13:11 Évidemment, il faut rappeler l'autorité.
00:13:13 Il faut un retour de l'autorité, et le Premier ministre
00:13:15 a fait des annonces fortes en ce sens,
00:13:17 avec un débat aussi autour des modalités
00:13:19 du retour de l'autorité.
00:13:21 -Mais qui sont un peu floues.
00:13:22 On dit atténuation de l'excuse de minorité.
00:13:24 Qu'est-ce que ça veut dire, concrètement ?
00:13:26 -Moi, ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a pas de solution.
00:13:28 M. Bardella, est-ce que vous pouvez me laisser parler, s'il vous plaît ?
00:13:31 -Je vous en prie, madame, mais c'est un débat.
00:13:32 Il va falloir qu'on puisse confronter les points de vue.
00:13:34 -Est-ce que je vous ai interrompu ? Merci.
00:13:36 Je disais, donc, les faits dont on parle,
00:13:41 les drames dont on parle, la perte d'autorité,
00:13:43 la perte de repères, ça ne se résout pas
00:13:45 avec des solutions simplistes.
00:13:47 C'est évidemment, par exemple, je sais que ça a pu
00:13:49 vous faire sourire, mais c'est le lieu aussi
00:13:51 des réseaux sociaux. Il faut réguler
00:13:53 les réseaux sociaux, et les parents le savent.
00:13:55 Il y a beaucoup de haine et d'attaque,
00:13:57 aussi, sur les réseaux sociaux.
00:13:59 Et puis, c'est valoriser l'école.
00:14:01 Vous faites partie de ceux aussi qui ont moqué
00:14:03 le dédoublement des classes dans les écoles primaires
00:14:05 ou dans le précédent quinquennat.
00:14:07 Mais ça passe par là.
00:14:09 C'est l'éducation, le respect de l'autorité,
00:14:12 le respect des professeurs.
00:14:14 Et, comme disait Victor Hugo,
00:14:16 pour éviter la prison, le meilleur moyen,
00:14:18 c'est l'école, c'est de valoriser l'école.
00:14:20 Donc, c'est un travail au long cours,
00:14:22 évidemment, pour répondre à cette hyper-violence
00:14:26 et mieux accompagner nos enfants.
00:14:28 Exiger aussi une responsabilité davantage
00:14:31 de la part des parents.
00:14:33 En tout cas, sur cette question-là,
00:14:35 tout le monde doit se mettre autour de la table.
00:14:37 Il n'y a pas de solution simpliste.
00:14:39 Et puis, je vois bien, et finalement,
00:14:41 je ne suis pas surprise que Jordane Bardella
00:14:43 fasse un lien quasi-systématique
00:14:45 entre immigration et délinquance.
00:14:47 - Juste, vous dites Jordane Bardella,
00:14:49 vous pouvez vous parler directement.
00:14:51 J'ai introduit les sujets, mais il est en face de vous.
00:14:53 - Vous faites un lien entre immigration et délinquance.
00:14:55 - Bien sûr.
00:14:57 - Alors, ça peut arriver, mais moi,
00:14:59 les migrants, je ne considère pas que,
00:15:01 par principe, un migrant est un délinquant.
00:15:03 Qu'est-ce que vous dites à Mme Latifa Ibn Jatan,
00:15:06 la mère d'Imad Ibn Jatan, militaire français
00:15:09 assassiné par un terroriste islamiste ?
00:15:11 Il était un terroriste ou un délinquant ?
00:15:14 En puissance ?
00:15:16 Qu'est-ce que vous dites à Lassana Bathili,
00:15:18 héros de l'hyper-Kachère, qui a sauvé des Juifs ?
00:15:20 Il était malien.
00:15:22 Vous lui dites ?
00:15:24 - Vous dites quoi, Mme Lattice ?
00:15:26 - Vous lui dites qu'il était présumé terroriste ?
00:15:28 Qu'est-ce que vous dites à Ahmed Merhabeh,
00:15:30 policier assassiné par les frères Kouachi ?
00:15:32 Présumé terroriste aussi ?
00:15:34 Moi, je n'essentialise pas les gens,
00:15:36 M. Bardella. J'agis en responsabilité.
00:15:39 - Réponse de Jordan Norab.
00:15:41 - Madame, vous êtes en train de nous expliquer,
00:15:43 parce que c'est un débat, donc je vais rebondir
00:15:45 sur les propos que vous avez tenus,
00:15:47 qu'on va limiter les attaques au couteau
00:15:49 dont sont victimes tous les jours
00:15:51 plusieurs centaines de nos concitoyens.
00:15:53 Je le rappelle, 120 attaques au couteau par jour,
00:15:55 en dédoublant les classes dans les écoles.
00:15:57 - Vous écoute ? Continuez.
00:15:59 - Non, mais je vous pose...
00:16:01 - Non, je vous réponds.
00:16:03 - J'ai l'impression qu'il y a un éléphant dans le salon
00:16:06 et que vous êtes la seule à ne pas le voir.
00:16:09 Vous me dites que je fais le lien
00:16:11 entre l'immigration et la délinquance.
00:16:13 Oui, madame. Tous les Français, aujourd'hui,
00:16:15 qui sont connectés à la vie réelle,
00:16:17 qui sortent dans les rues,
00:16:19 qui prennent les transports en commun,
00:16:21 voient qu'il y a un lien aujourd'hui,
00:16:23 non plus seulement évident,
00:16:25 mais statistique, entre l'immigration anarchique
00:16:28 que vous êtes incapable de maîtriser
00:16:30 sur le plan français comme européen
00:16:32 et l'insécurité, madame,
00:16:34 dans les transports en commun d'Île-de-France.
00:16:36 Je suis conseiller régional d'Île-de-France,
00:16:38 élu en Seine-Saint-Denis.
00:16:40 93 %, madame, ce sont les chiffres
00:16:42 du ministère de l'Intérieur,
00:16:44 des vols qui sont commis dans les transports en commun
00:16:46 d'Île-de-France sont le fait d'étrangers,
00:16:48 pas de Français d'origine étrangère,
00:16:50 d'étrangers.
00:16:52 90 % des agressions sexuelles
00:16:54 qui sont commises dans les transports en commun
00:16:56 d'Île-de-France sont le fait d'étrangers,
00:16:58 madame.
00:17:00 La quasi-totalité de la violence de rue
00:17:02 dans les grandes villes est liée
00:17:04 aux mineurs étrangers non accompagnés,
00:17:06 c'est-à-dire à des migrants qui arrivent
00:17:08 sur notre sol, qui se font passer pour des mineurs,
00:17:10 qui sont autant mineurs...
00:17:12 - Et on parlera, Jordan Bardella,
00:17:14 de l'immigration dans des bars,
00:17:16 donc on ne va pas non plus y passer pour longtemps.
00:17:18 - Non, mais c'est très intéressant.
00:17:20 - Il y aura une partie consacrée à l'immigration.
00:17:22 - Pardon, monsieur Duhamel, mais madame Meillet nous explique
00:17:24 alors que nous vivons
00:17:26 un climat d'insécurité où tous
00:17:28 les voyants d'insécurité sont
00:17:30 au rouge et où l'année 2023 a été
00:17:32 l'année de tous les records, qu'on va lutter
00:17:34 contre l'insécurité qui touche aujourd'hui
00:17:36 des millions de Français dans notre pays tous les jours
00:17:38 en dédoublant les classes d'école d'une part
00:17:40 et que d'une part il n'y a aucun lien
00:17:42 entre l'immigration et l'insécurité.
00:17:44 Pardon, mais manifestement on ne vit pas
00:17:46 dans le même pays.
00:17:48 - Monsieur Bardella, l'école, l'école, l'école,
00:17:50 c'est un travail au long cours, c'est renforcer
00:17:52 les moyens de la police, c'est ce que nous avons fait,
00:17:54 c'est renforcer les moyens de la justice,
00:17:56 c'est aussi ce que nous avons fait.
00:17:58 Moi j'appelle simplement à l'apaisement et à chercher
00:18:00 des solutions. Je suis en responsabilité,
00:18:02 nous sommes en responsabilité.
00:18:04 Monsieur Bardella, les solutions
00:18:06 simplistes, ça n'existe pas.
00:18:08 Et moi j'en appelle à tous les responsables politiques,
00:18:10 on vit des drames tous les jours comme cela,
00:18:12 il faut qu'on puisse chacun se mettre
00:18:14 autour de la table pour trouver des solutions
00:18:16 qui permettent à chacun des Français
00:18:18 de vivre dans les meilleures conditions et en sécurité.
00:18:20 Je suis d'accord avec vous, mais c'est votre rôle
00:18:22 aussi d'être en mesure de faire des propositions tout à fait concrètes.
00:18:26 - Parce que Mme Eillet représente ce soir
00:18:28 le pouvoir politique en France,
00:18:30 et face à l'une des préoccupations
00:18:32 majeures de nos concitoyens,
00:18:34 qui est la multiplication des violences et de l'insécurité,
00:18:36 Mme Eillet nous dit ce soir
00:18:38 qu'il faut de l'apaisement, qu'il faut dédoubler
00:18:40 les classes d'école, qu'il n'y a pas de lien
00:18:42 entre l'immigration et l'insécurité.
00:18:44 - Non, mais je pense que les gens qui nous regardent ce soir
00:18:46 doivent se dire qu'on n'est pas prêts
00:18:48 de neutraliser la délinquance et l'insécurité en France
00:18:50 avec votre majorité.
00:18:52 - Vous l'avez déjà dit, M. Bardella, je vous ai répondu.
00:18:54 École, éducation, retour de l'autorité,
00:18:56 renforcement des moyens de police,
00:18:58 renforcement des moyens de la justice.
00:19:00 - Vous êtes au courant qu'il y a eu des fémeux
00:19:02 en banlieue en juillet dernier,
00:19:04 qui ont causé un milliard d'euros de dégâts.
00:19:06 Une grande partie de ces gens-là étaient des mineurs.
00:19:08 Donc la question, ce n'est pas simplement
00:19:10 des moyens financiers, Madame.
00:19:12 C'est aussi une question de la sécurité.
00:19:14 - On voit bien aujourd'hui dans notre pays
00:19:16 qu'on a perdu tout sens de l'atteinte
00:19:18 à l'intégrité physique.
00:19:20 Moi, je pense qu'à partir du moment
00:19:22 où vous touchez un policier, par exemple,
00:19:24 vous devriez le soir même faire les frais
00:19:26 d'une mesure privative de liberté,
00:19:28 c'est-à-dire dormir en prison.
00:19:30 Donc moi, je prône une attitude face
00:19:32 au parti du déni, moi, je prône la fermeté.
00:19:34 Et croyez-moi, lorsqu'il s'agira,
00:19:36 demain, à la tête du pays,
00:19:38 de rétablir l'ordre et la sécurité en France,
00:19:40 je fais un constat.
00:19:42 - Rapidement, parce que vraiment, Valérie,
00:19:44 il faut qu'on passe à un autre sujet.
00:19:46 - Là encore, je ne suis pas candidate
00:19:48 à la présidence de la République
00:19:50 au poste de Premier ministre.
00:19:52 Je fais un constat.
00:19:54 Vous faites partie de ceux
00:19:56 qui contribuent à la montée de la fièvre
00:19:58 dans le pays. Vous attisez les haines
00:20:00 et les peurs. Il y a des problèmes,
00:20:02 je ne les nie pas.
00:20:04 Quelques exemples.
00:20:06 Les gilets jaunes. Vous êtes précipité
00:20:08 dans une campagne. Les gilets jaunes vous ont demandé
00:20:10 de partir. Vous avez dit que c'était des méchantes
00:20:12 milices d'extrême-gauche.
00:20:14 Un deuxième exemple, quand la pandémie
00:20:16 a frappé la France, nous avons
00:20:18 cherché les vaccins pour protéger les Français.
00:20:20 - Vous êtes sûre que vous voulez qu'on reparle
00:20:22 de la gestion du Covid par votre gouvernement ?
00:20:24 - Non, si j'étais rouge, je ne me serais pas retrouvée
00:20:26 sur ce point-là. - Pardonnez-moi. C'est si difficile que ça
00:20:28 de laisser parler une femme, M. Bardella ?
00:20:30 Est-ce que vous pouvez souffrir de me laisser parler ?
00:20:32 La pandémie, vous avez cherché
00:20:34 à diviser les Français. Vous avez nourri
00:20:36 le complotisme. Et quand il y a des drames
00:20:38 qui traversent notre pays
00:20:40 comme ceux-là, vous choisissez
00:20:42 vos victimes et vous choisissez vos auteurs.
00:20:44 Si les auteurs
00:20:46 correspondent à vos yeux,
00:20:48 ne correspondent pas
00:20:50 à l'auteur type ou à la famille française type,
00:20:52 vous courez
00:20:54 sur les plateaux télé. Il y a des drames
00:20:56 intrafamiliaux, malheureusement, régulièrement
00:20:58 dans des familles qui,
00:21:00 a priori, vous conviennent. Vous ne courez pas sur les plateaux télé
00:21:02 pour dénoncer
00:21:04 ces faits-là. Vous êtes les acteurs
00:21:06 de la montée de la fièvre en France, M. Bardella.
00:21:08 De la même manière que
00:21:10 l'extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon
00:21:12 y contribue, vous y contribuez. Vous contribuez
00:21:14 à cliver notre pays.
00:21:16 - On passe à un autre sujet d'actualité.
00:21:18 Ce qui se passe en ce moment dans les universités
00:21:20 françaises avec un certain nombre de
00:21:22 mobilisations d'étudiants pro-palestiniens,
00:21:24 l'ESJ-Lille, l'école de journalisme,
00:21:26 est bloquée, ainsi que
00:21:28 l'Institut d'études politiques de
00:21:30 Lille. D'autres sites sont menacés
00:21:32 par ces blocages. Je fais un point sur
00:21:34 les temps de parole et je vois que Valérie Ayé a un petit peu de retard.
00:21:36 Je me tourne donc vers vous, Mme Ayé.
00:21:38 Question simple. Quand il y a ce
00:21:40 type de blocage, est-ce qu'il faut,
00:21:42 oui ou non, envoyer
00:21:44 les forces de l'ordre pour
00:21:46 déloger ces manifestants ?
00:21:48 - D'abord, Sciences Po, c'est l'école
00:21:50 de l'excellence et je pense qu'elle doit le rester.
00:21:52 Elle doit le rester et je crois,
00:21:54 les Français me le disent et moi je le crois profondément,
00:21:56 je suis choquée par ce qu'il se passe
00:21:58 ici. Choquée parce que
00:22:00 les gens qui doivent demain écrire nos lois ne
00:22:02 respectent pas nos propres règles.
00:22:04 Donc,
00:22:06 oui, il faut
00:22:08 intervenir pour ramener...
00:22:10 - Mais donc, qu'est-ce qu'il faut
00:22:12 intervenir pour débloquer
00:22:14 la situation ? - Débloquer la situation et puis
00:22:16 un message principal. D'ailleurs, le président
00:22:18 de la République l'a dit dans son discours
00:22:20 de la Sorbonne. Il a parlé d'identité et de
00:22:22 civilisation. Sciences Po,
00:22:24 ça n'est pas une école américaine. C'est une école
00:22:26 de la République, c'est une école de France,
00:22:28 donc on n'importe pas
00:22:30 les débats américains. - On imagine que vous
00:22:32 serez d'accord. Il faut envoyer les forces de l'ordre pour
00:22:34 débloquer ces universités. - Madame, ce que vous avez
00:22:36 dit, l'extrême-gauche joue
00:22:38 dans notre pays la stratégie du chaos,
00:22:40 la stratégie du pire systématiquement
00:22:42 en transformant nos rues,
00:22:44 nos assemblées,
00:22:46 nos parlements,
00:22:48 nos écoles et nos universités
00:22:52 en ZAD
00:22:54 où une minorité
00:22:56 de gens pénalisent la majorité
00:22:58 en semant le chaos et en semant le désordre.
00:23:00 Moi, je n'ai aucune
00:23:02 indulgence à l'égard de l'extrême-gauche,
00:23:04 d'une extrême-gauche aujourd'hui
00:23:06 structurée politiquement notamment autour
00:23:08 de la NUPES et de la FI, qui va
00:23:10 même jusqu'à légitimer l'antisémitisme.
00:23:12 Parce que quand
00:23:14 on dénonce, quand on veut dénoncer
00:23:16 des partenariats entre Sciences Po
00:23:18 et
00:23:20 des universités israéliennes,
00:23:22 on est dans l'antisémitisme le plus crasse.
00:23:24 Ce qu'il faut combattre politiquement,
00:23:26 se mobiliser pour la cause palestinienne ou pour Gaza,
00:23:28 c'est forcément être antisémite.
00:23:30 Quand on dénonce des partenariats entre
00:23:32 Sciences Po, grande école française
00:23:34 et des universités israéliennes,
00:23:36 qui est peut-être d'ailleurs
00:23:38 la partie peut-être la plus
00:23:40 à gauche de la société israélienne,
00:23:42 on n'est pas dans
00:23:44 la défense de la Palestine.
00:23:46 On est dans l'antisémitisme le plus crasse.
00:23:48 La France insoumise,
00:23:50 bordélise, et le gouvernement tolère.
00:23:52 Vous avez mis, madame, des jours
00:23:54 avant de réagir. Pendant des jours,
00:23:56 on n'a pas entendu, madame Retaillot, la ministre
00:23:58 de l'enseignement supérieur.
00:24:00 Combien d'élèves ont été
00:24:02 sanctionnés ? Combien d'élèves
00:24:04 vont être amenés à payer les dégâts ?
00:24:06 Parce qu'à chaque fois, cette minorité d'extrême-gauche
00:24:08 pourrit tout, saccage tout, casse tout,
00:24:10 et ce sont systématiquement les
00:24:12 contribuables qui payent. Vous pensez que c'est
00:24:14 la soumission et la faiblesse qui ramèneront
00:24:16 à l'ordre en France ? Pas moi.
00:24:18 Réponse de Valérie Riez, et puis on va passer à la première
00:24:20 thématique européenne. Jordane Bardella vous accuse
00:24:22 et accuse le gouvernement que vous représentez d'une
00:24:24 forme de faiblesse face à ceux qui
00:24:26 bloquent et manifestent devant
00:24:28 les universités. Moi, je voudrais
00:24:30 retenir un mot
00:24:32 des propos de Jordane Bardella, c'est
00:24:34 le mot d'antisémitisme.
00:24:36 Évidemment, je le combat.
00:24:40 Monsieur Bardella, vous avez participé
00:24:44 à la manifestation
00:24:46 le 29 octobre contre l'antisémitisme.
00:24:48 Très bien.
00:24:50 Vous avez d'ailleurs, sur le plateau
00:24:52 de Benjamin Duhamel, après un long moment
00:24:54 d'ambiguïté, vous avez reconnu
00:24:56 que les propos de Jean-Marie Le Pen
00:24:58 sur les chambres à gaz, l'État et de l'Histoire
00:25:00 étaient de nature antisémite.
00:25:02 Je pense que
00:25:06 c'est l'occasion pour vous, sur ce plateau, peut-être
00:25:08 de clarifier un certain nombre de vos positions.
00:25:10 D'expliquer aux
00:25:12 Français qui nous écoutent, ce soir,
00:25:14 de dire clairement
00:25:16 à tous les Français,
00:25:18 et notamment aux Français de confession juive,
00:25:20 une chose simple.
00:25:22 Oui, Jean-Marie Le Pen
00:25:24 a été le déshonneur
00:25:26 de ma formation politique pendant
00:25:28 50 ans. Je pense que c'est nécessaire.
00:25:30 Vous allez nous faire
00:25:32 conclure toutes les... Ce soir, pour vous
00:25:34 de le dire. Neuf minutes de temps de parole.
00:25:36 C'est très simple. Oui, Jean-Marie Le Pen
00:25:38 a été le déshonneur
00:25:40 de ma formation politique.
00:25:42 Je pense que ce débat va être très long, Madame.
00:25:44 Parce que si, dans un débat,
00:25:46 dans un moment démocratique,
00:25:48 aussi important que celui-ci, vous en êtes au bout
00:25:50 de, je ne sais pas, ça fait quoi ? 15 minutes
00:25:52 qu'on débat, d'en appeler à Jean-Marie Le Pen,
00:25:54 qui s'est retiré de la vie politique
00:25:56 il y a maintenant 10 ans,
00:25:58 après avoir été exclu par Marine Le Pen
00:26:00 du Front National.
00:26:02 Alors, c'est bien triste pour vous. Ça démonte
00:26:04 sans doute votre impréparation sur les sujets de fonds
00:26:06 qu'on peut constater depuis un quart d'heure.
00:26:08 Le naufrage absolu sur la question de l'insécurité
00:26:10 et de la condamnation de l'extrême-gauche,
00:26:12 où je dénonce le fait que vous avez mis
00:26:14 plusieurs jours à réagir. Et croyez-moi,
00:26:16 Madame, les Français de confession juive
00:26:18 qui nous regardent ce soir, savent
00:26:20 pertinemment et sincèrement
00:26:22 l'accueil que j'ai reçu avec
00:26:24 mes députés, avec Marine Le Pen
00:26:26 à la marche contre l'antisémitisme, témoignant
00:26:28 du fait que nous sommes aujourd'hui un bouclier
00:26:30 pour les Juifs de France
00:26:32 face à la montée de l'idéologie islamiste
00:26:34 alimentée d'une part par l'extrême-gauche
00:26:36 et son antisémitisme le plus crasse,
00:26:38 et par la politique, et par l'ordre.
00:26:40 - Et par l'ordre qui est fait par Valérie Jordan-Bordelaire.
00:26:42 - Et par la politique migratoire que vous conduisez,
00:26:44 Madame, et par votre faiblesse
00:26:46 à l'égard de l'idéologie du Hamas, qui est déjà
00:26:48 sur le territoire de la République française
00:26:50 à cause de votre politique migratoire
00:26:52 et à cause des yeux grands fermés que vous avez
00:26:54 sur un certain nombre de sujets qui sont liés à la sécurité
00:26:56 publique dans notre société. Jean-Marie Le Pen
00:26:58 a été condamnée pour antisémitisme.
00:27:00 Les propos de Jean-Marie Le Pen étaient des propos
00:27:02 éminemment antisémites,
00:27:04 mais si, encore une fois,
00:27:06 dix ans après, vous en êtes à appeler
00:27:08 Jean-Marie Le Pen au secours, c'est que sans doute
00:27:10 vous n'avez pas grand-chose à dire sur ce qui intéresse nos concitoyens.
00:27:12 - Monsieur Bardella, vous voyez,
00:27:14 vous n'y arrivez pas. - Un dernier mot, et on avance.
00:27:16 - C'est pourtant simple. - Vous avez appris tout par coeur.
00:27:18 - Ce que je vous demande de dire... Monsieur Bardella ?
00:27:20 Est-ce que vous pouvez me laisser parler ?
00:27:22 Et éviter ce genre de propos ?
00:27:24 - Pardon Valérie, vous êtes aussi dans un débat.
00:27:26 - Je termine. Je termine.
00:27:28 - Vous me reprochez de faire les débats,
00:27:30 et maintenant vous me reprochez de débattre avec vous.
00:27:32 - Je termine. Monsieur Bardella, c'était simple.
00:27:34 La question que je vous posais était simple.
00:27:36 Vous n'y arrivez pas. Et que vous n'y arriverez pas,
00:27:38 vous n'y arriverez jamais à dire que
00:27:40 Jean-Marie Le Pen a été le déshonneur
00:27:42 de votre famille politique pendant 50 ans.
00:27:44 Soit je prends acte,
00:27:46 je trouve que c'est dommage pour vous et votre famille politique
00:27:48 de ne pas pouvoir assumer l'évidence
00:27:50 qu'il l'est pour l'ensemble des Français.
00:27:52 - Madame, je vous dis, moi, vous voyez,
00:27:54 je suis... - Pardon, Monsieur Bardella,
00:27:56 si on veut essayer qu'il y ait un peu d'ordre sur ce plateau, on avance.
00:27:58 - Oui, il faudrait qu'il y ait un peu d'ordre en France, parce que
00:28:00 moi j'ai grandi dans un département, madame, la Seine-Saint-Denis.
00:28:02 - Voilà. - Où aujourd'hui, il n'y a plus beaucoup
00:28:04 de Français de confession juive. - Merci.
00:28:06 - Et encore moins de Français de confession juive
00:28:08 qui portent la kippa dans les rues du pays.
00:28:10 - Merci. - Mais si aujourd'hui, pardon, il n'y a plus beaucoup de Français
00:28:12 de confession juive qui portent la kippa en Seine-Saint-Denis
00:28:14 et dans les rues du pays, c'est pas à cause du Rassemblement
00:28:16 national, mais à cause des islamistes
00:28:18 que vous avez fait rentrer sur le sol français. - Jordan Bardella,
00:28:20 Valérie Ayé, rentrons dans le vif du sujet
00:28:22 avec un premier sujet,
00:28:24 un premier thème, la question du
00:28:26 pouvoir d'achat.
00:28:28 [Générique]
00:28:30 - Et nous accueillons Anthony Leboz
00:28:32 du service politique qui tout au long de cette soirée va nous
00:28:34 présenter vos propositions
00:28:36 dans le cadre de cette campagne des européennes. Anthony,
00:28:38 que proposent Jordan Bardella
00:28:40 et Valérie Ayé sur la question du pouvoir d'achat ?
00:28:42 - Bonsoir Benjamin, bonsoir Valérie Ayé,
00:28:44 bonsoir Jordan Bardella. Investir
00:28:46 massivement dans le nucléaire français,
00:28:48 c'est une de vos priorités, Jordan Bardella, que vous qualifiez
00:28:50 comme étant la première mesure
00:28:52 d'urgence écologique. Vous souhaitez aussi
00:28:54 sortir des règles de fixation du prix
00:28:56 du marché européen de l'électricité,
00:28:58 le pouvoir d'achat selon vous. Enfin,
00:29:00 vous souhaitez baisser la contribution de la
00:29:02 France dans le budget de l'Union européenne pour pouvoir
00:29:04 financer une autre baisse, celle de la
00:29:06 TVA sur les énergies
00:29:08 de 20 à 5,5%.
00:29:10 Valérie Ayé, vos priorités, vos mesures
00:29:12 pour l'Europe d'abord,
00:29:14 de doubler les investissements publics privés
00:29:16 dans l'Union européenne pour financer la
00:29:18 réindustrialisation et la création
00:29:20 d'emplois. Contre le décrochage
00:29:22 de l'Europe face à la Chine, face
00:29:24 aux Etats-Unis, vous proposez de mettre fin
00:29:26 à l'Europe dite compliquée, selon les termes
00:29:28 d'Emmanuel Macron, notamment avec
00:29:30 ce trop-plein de réglementations dans l'Union européenne,
00:29:32 dans un certain nombre de secteurs. Enfin,
00:29:34 vous souhaitez investir plus
00:29:36 dans le nucléaire, plus dans
00:29:38 le renouvelable, avec un objectif fixé,
00:29:40 zéro énergie fossile d'ici 2050.
00:29:42 Merci beaucoup Anthony, et je précise bien sûr
00:29:44 que par pouvoir d'achat, on entend évidemment
00:29:46 les questions pour soutenir les
00:29:48 Français, mais aussi la question du
00:29:50 modèle énergétique et de cette fameuse
00:29:52 Europe sociale, ce qu'on entend souvent
00:29:54 dans les campagnes électorales. On va essayer de
00:29:56 décomposer tous ces sujets. Vous avez,
00:29:58 Valérie, une minute quarante, très précisément
00:30:00 de retard sur Jordan Bardella.
00:30:02 Première question simple, que peut
00:30:04 faire l'Europe pour soutenir
00:30:06 le pouvoir d'achat des Français ? Est-ce qu'il n'y a pas
00:30:08 une forme d'impuissance ?
00:30:10 On peut faire, déjà, et on a fait.
00:30:12 Moi, j'ai agi pendant
00:30:14 cinq ans au Parlement européen.
00:30:16 J'ai fait pour les Français.
00:30:18 Un seul exemple, le plan de relance.
00:30:20 Le plan de relance,
00:30:22 que vous n'avez pas voté, Jordan Bardella.
00:30:24 Je vous invite,
00:30:26 ces 750 milliards d'euros que nous avons
00:30:28 négociés, 40 milliards
00:30:30 pour alimenter le plan de relance
00:30:32 français. Alors, évidemment,
00:30:34 pour les Français, on brasse des centaines de milliards
00:30:36 d'euros. Ça paraît
00:30:38 peu concret, mais en fait, ça l'est
00:30:40 totalement. Je vous invite même à ce qu'on aille
00:30:42 ensemble dans une rue de Laval,
00:30:44 chez moi, ou de Préjus,
00:30:46 chez vous, à la rencontre des
00:30:48 commerçants, des boulangers, des artisans,
00:30:50 des cordonniers,
00:30:52 en boîte même.
00:30:54 - Vous m'invitez maintenant à un déplacement ?
00:30:56 - On peut aller ensemble
00:30:58 rencontrer des commerçants et leur poser une question
00:31:00 simple.
00:31:02 Pourquoi vous n'avez pas mis la clé sous la porte
00:31:04 en 2020 ?
00:31:06 Je le reconnais,
00:31:08 je pense que peu diront grâce à l'Europe.
00:31:10 Et pourtant, c'est vrai.
00:31:12 Pas grâce à votre Europe, monsieur Bardella,
00:31:14 grâce à mon Europe.
00:31:16 Parce que j'ai
00:31:18 négocié, j'ai voté
00:31:20 et j'ai soutenu le plan de relance
00:31:22 avec des dimensions très concrètes
00:31:24 pour les commerçants, les Français.
00:31:26 Grâce à ce plan de relance, les commerçants,
00:31:28 les artisans ont pu
00:31:30 bénéficier de prêts garantis par
00:31:32 l'État. Ils ont pu
00:31:34 faire bénéficier leurs salariés
00:31:38 du chômage partiel. Ils ont pu même
00:31:40 rénouver leurs outils de production grâce
00:31:42 au plan de relance. Donc c'est ça,
00:31:44 l'action au service du pouvoir d'achat
00:31:46 des Français. Alors bien sûr,
00:31:48 ça n'a pas permis de rétablir la situation
00:31:50 de 2019. La situation, elle est
00:31:52 difficile économiquement. Les prêts,
00:31:54 il faut les rembourser. L'inflation a
00:31:56 augmenté parce qu'à la crise sanitaire, c'est
00:31:58 que s'est succédé une crise énergétique
00:32:00 avec la guerre en Ukraine. Et là encore,
00:32:02 nous avons agi, j'ai agi.
00:32:04 On a plafonné les prix du gaz.
00:32:06 Ça s'est fait sans vous, monsieur Bardella.
00:32:08 On a acheté du gaz en commun. Ça s'est fait
00:32:10 là encore sans vous, monsieur Bardella.
00:32:12 On a mis en place un bouclier tarifaire.
00:32:14 On a réformé le marché européen de l'énergie.
00:32:16 Ça s'est fait là encore sans vous,
00:32:18 monsieur Bardella.
00:32:20 Donc nous sommes en responsabilité.
00:32:22 Nous agissons
00:32:24 là où vous êtes dans les
00:32:26 hakafaucons, à ne jamais
00:32:28 faire de proposition.
00:32:30 Et puis d'ailleurs,
00:32:32 je me rappelle qu'en 2022,
00:32:34 là où nous essayions
00:32:36 d'apporter une réponse à la guerre en Ukraine
00:32:38 et de limiter
00:32:40 l'inflation pour les Français,
00:32:42 vous étiez, vous, encore dans des propositions
00:32:44 de sortie du commandement intégré de l'OTAN,
00:32:46 ou alors... - On va éviter de
00:32:48 déflorer ce sujet qui sera abordé
00:32:50 dans une partie ensuite sur la question
00:32:52 de l'Ukraine. Donc là, restons sûrs
00:32:54 le pouvoir d'achat. - Moi, je suis dans des propositions concrètes pour les Français.
00:32:56 Et d'ailleurs, monsieur Bardella, j'aimerais bien que vous
00:32:58 m'expliquiez ce que vous portez pour
00:33:00 le marché européen de l'énergie, puisque
00:33:02 vous avez dit que vous en sortiez,
00:33:04 puis que vous le réformiez,
00:33:06 puis que vous en sortiez,
00:33:08 puis que, en fait,
00:33:10 vous sortiez des primes
00:33:12 et que vous restiez dans les échanges.
00:33:14 Expliquez-nous, parce que là, en fait, c'est Roland Garros
00:33:16 avant l'heure. C'est assez difficile de
00:33:18 voir où part la balle. - Réponse
00:33:20 de Jordane Bardella, donc, sur
00:33:22 le plan de relance que Valérie a dit
00:33:24 que vous n'avez pas voté, et sur, effectivement, la question
00:33:26 de l'énergie, puisqu'il y a eu
00:33:28 l'impression d'une forme de changement de pied
00:33:30 entre des déclarations que vous faisiez où vous disiez
00:33:32 "il faut sortir du marché", et
00:33:34 vous êtes revenu il y a quelques semaines en disant "non, il ne faut pas sortir du marché,
00:33:36 il faut sortir des règles du marché
00:33:38 européen de l'énergie". - Parce que nous avions descendu pendant l'élection présidentielle.
00:33:40 Le marché, il existe. Il y a une offre, il y a une demande.
00:33:42 - Marine Le Pen disait "il faut sortir du marché de l'électricité"
00:33:44 pour être très précis. - Non, mais, langage. Mais on parle de sortir des règles
00:33:46 de tarification. On ne sort pas d'un marché.
00:33:48 Je veux dire, on ne coupe pas les câbles, madame.
00:33:50 Il y a des câbles qui nous lient aujourd'hui à nos
00:33:52 partenaires européens. On exporte, on importe
00:33:54 de l'électricité. On importe bien souvent à cause
00:33:56 de la désastreuse politique
00:33:58 énergétique que vous avez menée, mais
00:34:00 je vais y venir.
00:34:02 Le pouvoir d'achat, c'est aujourd'hui
00:34:04 l'angoisse majeure de millions
00:34:06 de Français.
00:34:08 On a essayé de limiter l'inflation,
00:34:10 vous n'avez rien limité du tout.
00:34:12 Les Français vivent aujourd'hui dans un pays
00:34:14 où un Français
00:34:16 sur deux est à 10 euros près
00:34:18 quand il fait ses courses, où l'électricité
00:34:20 a augmenté depuis
00:34:22 2017, depuis qu'Emmanuel Macron est
00:34:24 en responsabilité, comme vous dites, de 45%.
00:34:26 Le carburant
00:34:28 remonte aujourd'hui pour avoisiner
00:34:30 les 2 euros le litre
00:34:32 pour le samplon 95 et les Français
00:34:34 sont amenés à payer toujours plus d'impôts
00:34:36 pour avoir toujours moins de services
00:34:38 publics, ce qui fait qu'aujourd'hui, beaucoup de
00:34:40 Français qui travaillent de classe populaire, de classe moyenne,
00:34:42 qui aujourd'hui n'arrivent plus à vivre
00:34:44 dignement de leur travail et qui passaient le 5 du
00:34:46 mois après avoir payé toutes les factures
00:34:48 quand ils ne sont pas contraints de limiter leur déplacement,
00:34:50 se demandent où passe l'argent. Il y a un
00:34:52 levier européen pour
00:34:54 cette question du pouvoir d'achat, c'est la
00:34:56 question de l'énergie. Donc on va rentrer dans l'intimité du dossier.
00:34:58 L'inaction
00:35:00 de votre gouvernement, Madame, sur la question
00:35:02 énergétique, condamne
00:35:04 à mort des
00:35:06 dizaines et des dizaines d'entreprises.
00:35:08 Parce que depuis maintenant,
00:35:10 le début de la guerre
00:35:12 en Ukraine, vous avez
00:35:14 laissé filer
00:35:16 des règles de fixation des prix au niveau
00:35:18 européen, qui fait que les Français sont
00:35:20 spoilés. Les Français qui de tout temps
00:35:22 du général De Gaulle au président Sarkozy
00:35:24 ont pu bénéficier des fruits de leur production
00:35:26 nucléaire, qui leur assuraient une énergie pas chère,
00:35:28 des factures pas chères,
00:35:30 de la compétitivité très
00:35:32 importante pour nos entreprises,
00:35:34 et qui était surtout gage d'indépendance.
00:35:36 Aujourd'hui, les Français sont volés
00:35:38 parce que le prix de l'électricité n'est plus
00:35:40 fixé sur le coût de production du nucléaire,
00:35:42 mais il est fixé au niveau européen
00:35:44 sur le coût de production
00:35:46 de la dernière centrale appelée, c'est-à-dire je simplifie
00:35:48 sur le gaz, qui fait qu'en août
00:35:50 2022, quelques mois après le déclenchement de la
00:35:52 guerre, on s'est retrouvé à un
00:35:54 mégawatt-heure de 1000
00:35:56 euros, une pointe qui a
00:35:58 entraîné évidemment des dérégulations
00:36:00 totales dans les factures d'électricité.
00:36:02 Ajouté à ça, le fait
00:36:04 qu'Électricité de France est obligée, par la
00:36:06 règle de l'AREN, de céder 25% de sa production
00:36:08 d'électricité à des fournisseurs privés
00:36:10 qui se chargent de récupérer cette production
00:36:12 d'électricité et de la revendre
00:36:14 beaucoup plus chère, notamment à nos commerçants,
00:36:16 à nos chefs de TPE, PME,
00:36:18 à nos artisans, et donc
00:36:20 nous avons un problème majeur avec
00:36:22 ces règles de fixation des prix. Donc moi je souhaite
00:36:24 que la France puisse non seulement
00:36:26 retrouver un prix français de l'électricité,
00:36:28 c'est-à-dire que je sors des
00:36:30 règles de tarification des prix pour faire en sorte
00:36:32 qu'on ait un coût de production du nucléaire
00:36:34 qui se retrouve autour de son coût de production
00:36:36 historique, c'est-à-dire 60 ou 70 euros
00:36:38 le mégawatt-heure, et donc pour simplifier pour les
00:36:40 Français, je fais baisser les factures
00:36:42 d'électricité de 30 à 40%
00:36:44 en sortant de ces règles de fixation
00:36:46 des prix. Vous parlez de votre réforme.
00:36:48 Non, je n'ai pas voté votre réforme, madame.
00:36:50 Parce que votre réforme,
00:36:52 elle permet de redonner à la France
00:36:54 une partie de son avantage
00:36:56 comparatif, mais elle ne le fait
00:36:58 uniquement que pour les gros
00:37:00 industriels ou pour les
00:37:02 énergéticiens, pardon, pour leur permettre
00:37:04 de financer notamment le renouvelable et
00:37:06 notamment les éoliennes. Pourquoi
00:37:08 est-ce que ce que vous rendez aux très gros
00:37:10 industriels et aux énergéticiens,
00:37:12 vous ne le permettez pas
00:37:14 pour les chefs de TPE, PME,
00:37:16 ou pour les familles françaises ? Donc moi je
00:37:18 rends immédiatement du pouvoir d'achat aux Français
00:37:20 en sortant de ces règles de tarification unique.
00:37:22 Maintenant il y a des échanges. Je veux dire, c'est normal que nous
00:37:24 échangions. Il y a des interconnexions physiques
00:37:26 qui sont liées au câble. Le Royaume-Uni
00:37:28 ou la Suisse qui sont hors de l'Union Européenne
00:37:30 échangent, pour vous donner un exemple, de
00:37:32 l'électricité avec leur partenaire
00:37:34 européen.
00:37:36 J'ai encore quelques
00:37:38 instants. Rapidement parce que
00:37:40 l'intérêt du débat c'est qu'il puisse y avoir un genre d'échange.
00:37:42 Avec des factures d'électricité qui ne cessent
00:37:44 de grimper. C'est parce que vous vous êtes fourvoyé
00:37:46 madame sur le nucléaire et que vous avez
00:37:48 détruit notre filière nucléaire.
00:37:50 Vous l'avez détruit en 3 ans.
00:37:52 En 2018,
00:37:54 en annonçant la fermeture de 14
00:37:56 réacteurs nucléaires à l'horizon 2035.
00:37:58 En 2019,
00:38:00 en abandonnant le projet de 4ème génération
00:38:02 qui est ce fameux projet Astrid, qui était un projet innovant
00:38:04 pour des déchets nucléaires
00:38:06 recyclables. En 2020,
00:38:08 en fermant Fessenheim, qui était pourtant
00:38:10 la centrale la plus rentable et la plus
00:38:12 sûre de nos dispositions. Ce qui veut donc dire
00:38:14 que si l'opinion ne s'est pas réveillée
00:38:16 sur la question du nucléaire,
00:38:18 on aurait des blackouts partout,
00:38:20 on aurait été contraints de rouvrir un massivement de centres
00:38:22 à charbon. Et vous avez, madame, pour plaire
00:38:24 aux écolos, cédé à l'air du temps.
00:38:26 Valérie Ayé vous répond donc directement sur cette mise en cause.
00:38:28 Sur le bilan, sur la question du
00:38:30 nucléaire.
00:38:32 D'abord sur la cause des factures des ménages.
00:38:34 Évidemment que l'inflation est là.
00:38:36 Et évidemment, je le reconnais, je le vis,
00:38:38 les Français le vivent, les factures
00:38:40 d'électricité ont augmenté.
00:38:42 Et simplement, si on prend un peu de recul, même si c'est
00:38:44 beaucoup trop, allez voir du côté
00:38:46 des Pays-Bas. La facture d'électricité
00:38:48 a augmenté de 953%.
00:38:50 En France,
00:38:52 elle a augmenté, c'est toujours trop bien sûr,
00:38:54 mais de 11%.
00:38:56 De 45%, madame.
00:38:58 Comparons ce qui est comparable, monsieur Bardella.
00:39:00 Et évidemment, la situation est...
00:39:02 Et vous allez au premier déroulé augmenter les prix de l'électricité.
00:39:04 Et vous vous apprêtez à refaire de même avec les tarifs du gaz
00:39:06 au 1er juillet. C'est si difficile que ça, monsieur Bardella,
00:39:08 de laisser une femme parler.
00:39:10 Vous allez nous la faire combien de fois, madame ? S'il vous plaît.
00:39:12 Combien de fois vous allez me couper dans mes développements ?
00:39:14 Je vous laisse continuer vos développements,
00:39:16 tout ferait que je continue de parler.
00:39:18 Merci.
00:39:20 Il peut y avoir des échanges, Valérie et vous terminez.
00:39:22 Et, Jordane Bardella, vous aurez l'occasion
00:39:24 de continuer cet échange.
00:39:26 On a augmenté, mais de bien moindre
00:39:28 mesure que dans d'autres pays.
00:39:30 Ça reste toujours trop haut.
00:39:32 Je le reconnais pour les Français.
00:39:34 Et la situation économique, elle est difficile.
00:39:36 Elle est difficile, notamment
00:39:38 du fait de la guerre en Ukraine, et ses conséquences
00:39:40 d'un point de vue énergétique. On aura l'occasion
00:39:42 d'en parler tout à l'heure. Sur la réforme du marché
00:39:44 de l'énergie. Et sur le nucléaire, pour que les choses soient
00:39:46 très concrètes. Bien sûr, j'y reviendrai. Mais j'aurais quand même
00:39:48 m'arrêter une seule seconde
00:39:50 sur les allers-retours
00:39:52 du Rassemblement national et de Jordane Bardella
00:39:54 sur cette réforme du marché européen de l'énergie.
00:39:56 Mais moi, j'ai toujours été claire.
00:39:58 Je suis en faveur de ce marché européen de l'énergie.
00:40:00 Ce marché, il nous rapporte de l'argent.
00:40:02 Y compris sur les règles de fixation des prix. Chaque année, 4 milliards d'euros
00:40:04 l'année dernière que ce marché nous a
00:40:06 ramené. Si on sortait du marché européen
00:40:08 de l'énergie, ce que vous proposiez il n'y a encore
00:40:10 pas si longtemps que ça.
00:40:12 Si on sortait... Si, si, si. Vous proposiez il n'y a pas
00:40:14 si longtemps que ça. Si nous sortions...
00:40:16 S'il vous plaît, laissez-moi terminer.
00:40:18 Quand j'ai des positions, je les assume.
00:40:20 Mais ne prenez pas ma place, s'il vous plaît.
00:40:22 Je peux dire assurément que vous avez pendant longtemps
00:40:24 défendu la réforme, la sortie du marché européen
00:40:26 de l'énergie, avant de prétendre à une réforme.
00:40:28 Si nous sortions du marché européen de l'énergie,
00:40:30 ce serait potentiellement des coupures d'électricité
00:40:32 que nous aurions à subir.
00:40:34 Au-delà de rentrées d'argent
00:40:36 dont on se prive. Donc cette réforme, on l'a
00:40:38 faite, on l'a engagée, on a
00:40:40 intégré aussi le parc nucléaire existant,
00:40:42 ce dont les Allemands ne voulaient
00:40:44 absolument pas parce qu'ils savaient que ça nous
00:40:46 permettrait de gagner en compétitivité
00:40:48 pour nos industries, et on a prévu des contrats
00:40:50 de long terme pour baisser les prix.
00:40:52 C'est ça la réforme du marché européen de l'énergie
00:40:54 que nous allons réserver.
00:40:56 J'y viens, oui.
00:40:58 J'y viens, monsieur Bardella.
00:41:00 Est-ce que vous voulez que je vous rappelle les propos de Marine Le Pen
00:41:02 en 2011 ?
00:41:04 Ils sont très clairs.
00:41:06 Non mais parlez de vous, madame.
00:41:08 J'ai pas de problème à parler de moi.
00:41:10 Simplement, je vous rappelle les propos
00:41:12 de Marine Le Pen en 2011, je crois
00:41:14 qu'à peu près tout le monde s'en souvient.
00:41:16 Ils étaient plus qu'ambigus sur la question du nucléaire.
00:41:18 Permettez-moi de vous le dire.
00:41:20 Je vous rappelle le discours de Belfort
00:41:22 du président de la République.
00:41:24 Aucune ambiguïté sur l'engagement en faveur
00:41:26 du nucléaire.
00:41:28 C'est l'accélération sur le développement
00:41:30 de 14 centrales nucléaires, madame.
00:41:32 Vous avez abandonné Astrid.
00:41:34 Vous me dites qu'on a fait une réforme
00:41:36 qui va entraîner la baisse des factures.
00:41:38 Donc vous vous engagez donc à ce que la réforme
00:41:40 que vous avez fait voter à l'automne, qui ne concerne
00:41:42 que les CFD, ce sont des contrats de long terme
00:41:44 pour les gros industriels et pour les énergéticiens,
00:41:46 vous vous engagez donc à ce qu'elle fasse
00:41:48 baisser la facture de nos concitoyens.
00:41:50 Parce qu'il n'y a pas un ménage français qui nous regarde.
00:41:52 Il n'y a pas un patron de TPE,
00:41:54 PME ou d'ETI qui a vu sa facture
00:41:56 d'électricité baisser, madame.
00:41:58 On vient de la voter.
00:42:00 Vous l'avez votée au mois d'octobre.
00:42:02 Il faut qu'elle se mette en œuvre, bien évidemment.
00:42:04 Et elle permettra de sécuriser
00:42:06 les coûts et véritablement de garantir
00:42:08 des prix pour les factures d'électricité
00:42:10 de nos ménages et de nos chefs d'entreprise.
00:42:12 Sur le nucléaire, on a mis le paquet sur le nucléaire.
00:42:14 Je peux faire une petite clarification
00:42:16 sur la question du nucléaire.
00:42:18 Au fond, vous avez ce soir le zèle des nouveaux convertis.
00:42:20 Parce qu'il y a effectivement ce que disait Marine Le Pen
00:42:22 en 2011 après Fukushima, qui semblait
00:42:24 esquisser la possibilité de sortir du nucléaire.
00:42:26 Il est peu de dire.
00:42:28 Dites-le.
00:42:30 Allons sur les propos de Marine Le Pen.
00:42:32 On était après la catastrophe de Fukushima.
00:42:34 Marine Le Pen a appelé à la sécurisation du nucléaire
00:42:36 en disant qu'en l'état actuel des choses, on ne pouvait pas
00:42:38 faire autrement. Vrai ou faux ?
00:42:40 Elle disait que la sortie du nucléaire est un objectif
00:42:42 qu'il faut avoir à l'esprit parce que c'est une énergie extrêmement dangereuse.
00:42:44 Elle est au bout de l'interview
00:42:46 qui était sur France Inter où elle disait qu'en l'état actuel
00:42:48 des choses, on ne pouvait pas faire autrement.
00:42:50 Elle n'était pas pro-nucléaire. Valérie Ayé, pour dire les choses,
00:42:52 à son élection Emmanuel Macron en 2017,
00:42:54 était un défenseur beaucoup moins aîlé
00:42:56 du nucléaire et il y a eu effectivement
00:42:58 la confirmation d'une décision prise sous le quinquennat de François Hollande
00:43:00 qui était la fermeture de la centrale
00:43:02 de Fessenheim. Jusque-là, vrai ou faux ?
00:43:04 Moi, je m'en réfère au discours de Belfort, du président
00:43:06 de la République. Il dit... - Discours de Belfort, des actes,
00:43:08 madame, de la fin du premier quinquennat. - Les actes, ils sont là.
00:43:10 C'est l'investissement massif dans
00:43:12 l'énergie nucléaire. C'est
00:43:14 la mobilisation que nous avons portée
00:43:16 au Parlement européen, nous, députés européens,
00:43:18 de la majorité présidentielle, pour faire du nucléaire
00:43:20 une énergie de transition.
00:43:22 C'est l'alliance du nucléaire,
00:43:24 mise en place par Agnès Pannier-Runacher,
00:43:26 qui permet de réunir
00:43:28 l'ensemble des pays qui sont en soutien
00:43:30 du nucléaire. Ce sont ça, les actes
00:43:32 en faveur du nucléaire. Et par ailleurs,
00:43:34 sur la question de la réforme,
00:43:36 sur la question de l'énergie,
00:43:38 il faut considérer les deux jambes,
00:43:40 évidemment, mettre le parquet sur le nucléaire.
00:43:42 C'est ce que nous allons faire avec nos propositions
00:43:44 programmatiques. Développer les petits
00:43:46 réacteurs modulaires, les réacteurs
00:43:48 modulaires nucléaires de nouvelle génération.
00:43:50 Et c'est aussi développer
00:43:52 les énergies renouvelables sur les deux jambes
00:43:54 de manière très claire, parce que
00:43:56 M. Bardella, vous avez
00:43:58 des ambitions très fortes sur le nucléaire.
00:44:00 Encore faudrait-il pouvoir les construire dans un temps
00:44:02 record, les centrales dont vous parlez.
00:44:04 Et tous les techniciens, tous les spécialistes
00:44:06 du sujet, tous les spécialistes
00:44:08 du sujet savent que, bien sûr,
00:44:10 il faut accélérer sur le nucléaire,
00:44:12 mais qu'il faut en parallèle développer les énergies
00:44:14 renouvelables pour pouvoir avoir un mix
00:44:16 énergétique le plus sécurisé
00:44:18 possible et le plus, évidemment,
00:44:20 d'écarts de monnaie possible. C'est un gage de compétitivité
00:44:22 et effectivement
00:44:24 aussi c'est bon pour le climat.
00:44:26 Messieurs et dames, sur cette question du pouvoir d'achat,
00:44:28 pour investir, pour soutenir le pouvoir d'achat
00:44:30 des Français et des Européens, il faut des ressources.
00:44:32 Une question là, pour le coup,
00:44:34 ouverte pour vous deux, est-ce que vous êtes
00:44:36 favorables à une taxation
00:44:38 des super profits,
00:44:40 super riches ? C'est par exemple
00:44:42 ce que propose le troisième homme
00:44:44 dans cette campagne des Européens,
00:44:46 Raphaël Glucksmann, qui dit "à l'échelle européenne,
00:44:48 il faut aller taxer les
00:44:50 multimillionnaires, les milliardaires".
00:44:52 Jordan Bardella, est-ce que c'est une bonne idée pour
00:44:54 qu'il y ait davantage de ressources au niveau
00:44:56 de l'Union Européenne ? Non, je suis favorable
00:44:58 et nous avons soutenu
00:45:00 cette idée depuis le début de la guerre, parce qu'on a
00:45:02 vu en réalité depuis le début de la guerre en Ukraine
00:45:04 et l'agression de la Russie, qu'il y avait
00:45:06 dans cette période économique
00:45:08 certains acteurs économiques, je ne vais pas les noter,
00:45:10 mais qui faisaient des super profits
00:45:12 très importants. Si, nommez-les, parce que là,
00:45:14 les industriels de l'alimentaire,
00:45:16 les énergéticiens,
00:45:18 essentiellement, qui ont fait des très gros
00:45:20 profits. Donc, je suis favorable
00:45:22 à ce que ces super profits,
00:45:24 pas les profits, mais ces super profits,
00:45:26 c'est-à-dire des profits qu'on fait dans un contexte
00:45:28 de crise, en profitant d'une opportunité
00:45:30 qui est liée notamment à la
00:45:32 guerre et aux incertitudes du marché,
00:45:34 pour évidemment tirer des profits
00:45:36 qui sont décorrélés de la stratégie d'investissement
00:45:38 initiale de l'entreprise.
00:45:40 Je crois qu'il y a consensus sur ce sujet, et nous
00:45:42 permettions justement, par une taxation exceptionnelle
00:45:44 de ces super profits, pendant
00:45:46 le temps de la guerre, de pouvoir rendre du pouvoir
00:45:48 d'achat aux Français. - Et donc, moi, les entreprises,
00:45:50 pas les individus, pas les super riches.
00:45:52 - Exactement. Et notamment, on pourrait parler
00:45:54 de la fiscalité des personnes, mais
00:45:56 c'est un autre débat. Pour permettre de
00:45:58 financer notamment ces mesures de
00:46:00 pouvoir d'achat, et notamment la suppression de la
00:46:02 TVA sur les produits de première nécessité,
00:46:04 parce qu'aujourd'hui,
00:46:06 la fin du mois est une
00:46:08 inquiétude majeure pour des millions
00:46:10 de Français, vous ne répondez pas sur ce sujet.
00:46:12 Et je note que, précisément,
00:46:14 en sortant de ces règles de tarification
00:46:16 au niveau européen, on peut faire baisser
00:46:18 immédiatement de 30 à 40%
00:46:20 les factures. Pourquoi ? Parce qu'on permet à la France
00:46:22 de retrouver son avantage compétitif
00:46:24 que les Français ont payé depuis
00:46:26 le général De Gaulle.
00:46:28 - Valérie Ayé, vous répondez, et on passe
00:46:30 au prochain sujet. - La taxation des super
00:46:32 profits des énergéticiens, c'est merveilleux, on l'a
00:46:34 fait, M. Bardella. On l'a portée
00:46:36 au Parlement européen, et on l'a faite en France.
00:46:38 - Ce n'est pas rapporté. - C'est déjà le cas.
00:46:40 Elle a rapporté. - Oui, enfin, 500 millions sur 3 milliards.
00:46:42 - C'est un élément, déjà,
00:46:44 de contribution des énergéticiens.
00:46:46 - Mal fichu, mais c'est un des débats.
00:46:48 - Et par ailleurs, il faut ouvrir le débat sur
00:46:50 les super profits extraordinaires
00:46:52 d'autres acteurs qui pourraient, dans des
00:46:54 situations particulières, bénéficier
00:46:56 de profits extraordinaires.
00:46:58 Et par ailleurs, sur votre question sur la taxation
00:47:00 des ultra-riches qui est sollicitée par certains,
00:47:02 moi, je porte, et je pense,
00:47:04 qu'il faut mener un débat à l'échelle
00:47:06 internationale. Nous l'avons fait
00:47:08 sur la taxation minimum des multinationales
00:47:10 à l'échelle internationale
00:47:12 avec l'OCDE. Nous pouvons le faire
00:47:14 sur la taxation des ultra-riches, parce que moi,
00:47:16 je veux bien faire contribuer les ultra-riches,
00:47:18 mais je veux surtout que les ultra-riches, ils restent en Europe.
00:47:20 Et donc, la vraie bonne échelle, c'est l'échelle internationale.
00:47:22 - Donc, on comprend que c'est
00:47:24 plutôt oui pour les grandes entreprises qui ont fait trop de profits,
00:47:26 et clairement non pour les individus
00:47:28 à l'échelle européenne. - Écoutez, on l'a fait
00:47:30 sur la taxation des multinationales.
00:47:32 Au niveau international,
00:47:34 c'est en cours de répercussions au niveau européen,
00:47:36 s'agissant des ultra-riches.
00:47:38 Ayons un débat à l'échelle internationale.
00:47:40 On a réussi à le faire sur les entreprises. Il n'y a pas de raison
00:47:42 qu'on ne réussisse pas à le faire sur les multinationales.
00:47:44 - Non, non, non, il faut qu'on passe au prochain sujet.
00:47:46 - Peut-être un point sur les ressources propres.
00:47:48 Emmanuel Macron a appelé
00:47:50 au doublement du budget de l'Union européenne
00:47:52 d'ici au prochain mandat
00:47:54 l'élargissement de l'Union européenne
00:47:56 à ses 9 pays candidats
00:47:58 que vous soutenez, madame. - Ah oui, alors là, on ne va pas ouvrir le débat
00:48:00 sur la question de l'élargissement. - Évidemment, alourdir la facture
00:48:02 des Français, le Financial Times a fait une étude,
00:48:04 ça serait un surcoût annuel de 7 milliards
00:48:06 pour la France. Donc, en fait, vous créez un impôt
00:48:08 européen pour financer les pays dans l'Union européenne
00:48:10 qui vont venir concurrer
00:48:12 - Non, s'il vous plaît, c'est qu'un sujet, on n'en parle plus.
00:48:14 - Non, mais on aura l'occasion d'en parler de l'élargissement
00:48:16 dans la prochaine thématique. - Moi, je voudrais parler des enjeux budgétaires,
00:48:18 s'il vous plaît. C'est un sujet trop important. - D'un mot, Valérie Ayé,
00:48:20 s'il vous plaît, parce que là, vraiment, il faut qu'on avance.
00:48:22 - Les ressources propres, c'est quoi ? C'est un principe très simple.
00:48:24 C'est qu'on va faire payer ceux qui ne paient pas leur juste part d'impôt aujourd'hui.
00:48:26 C'est aller faire payer les géants du numérique,
00:48:28 qui ne paient quasiment pas d'impôt
00:48:30 aujourd'hui en Europe,
00:48:32 qui paient moins d'impôt que le boulanger du coin.
00:48:34 On va faire payer les géants du numérique.
00:48:36 On va mettre en place une taxe sur les transactions financières.
00:48:38 C'est comme ça qu'on va rembourser
00:48:40 le plan de relance. Et s'agissant
00:48:42 de l'élargissement, évidemment qu'il ne se fera pas
00:48:44 à budget constant et dans les conditions
00:48:46 qu'on connaît. - Bien. Bien. Donc, plus d'impôts
00:48:48 pour les Français. - Ça nécessitera une discussion globale.
00:48:50 - On en sait bien.
00:48:52 - Au contraire, on fera payer davantage
00:48:54 ceux qui ne paient pas leur juste part d'impôt.
00:48:56 - S'il vous plaît. - Sans faire payer l'impôt pour les Français, évidemment.
00:48:58 - C'est clair. On avance.
00:49:00 Prochaine thématique. Jusqu'où faut-il aider
00:49:02 l'Ukraine ?
00:49:04 [Musique]
00:49:06 Re. Bonsoir,
00:49:08 Anthony Lebos. - Bonsoir. - Sur cette question
00:49:10 de l'aide à l'Ukraine et plus généralement de la défense,
00:49:12 quelles sont les positions de nos deux
00:49:14 candidats ? Tous les opposent ou
00:49:16 presque tous ? - Sur l'Ukraine,
00:49:18 Jordan Bardella, vous êtes contre l'adhésion de l'Ukraine
00:49:20 à l'Union européenne. Vous êtes
00:49:22 contre aussi la livraison
00:49:24 d'armes dites "offensives" à l'Ukraine pour ne pas
00:49:26 tomber, dites-vous, dans la co-belligérance.
00:49:28 Vous réfutez l'idée d'une Europe
00:49:30 de la défense pour préférer plutôt des coopérations
00:49:32 militaires entre nations souveraines.
00:49:34 Enfin, vous êtes favorable
00:49:36 à une préférence européenne dans la production d'armement
00:49:38 sur le sol européen. Valérie
00:49:40 Réillet, vous, vous êtes favorable
00:49:42 à l'adhésion de l'Ukraine dans l'Union
00:49:44 européenne et face à Volodymyr Zelensky,
00:49:46 lors d'un déplacement que vous avez réalisé à Kiev,
00:49:48 vous avez assuré au président ukrainien
00:49:50 votre soutien qui restera,
00:49:52 je cite, "inébranlable", notamment en matière
00:49:54 d'aides militaires et financières.
00:49:56 Vous défendez l'idée d'une Europe
00:49:58 de la défense avec un débat qui a été ouvert récemment par
00:50:00 Emmanuel Macron sur une dissuasion
00:50:02 nucléaire française qui serait élargie
00:50:04 à l'Europe. Enfin, Valérie Réillet,
00:50:06 vous êtes pour un emprunt européen commun
00:50:08 pour cette défense européenne. - Voilà,
00:50:10 on va parler de tous ces sujets, notamment, c'est vrai, cette
00:50:12 nouveauté depuis le discours d'Emmanuel Macron de la Sorbonne,
00:50:14 cette question "faut-il européaniser
00:50:16 la dissuasion nucléaire ?"
00:50:18 Mais l'actualité du jour, c'est ce qu'a dit
00:50:20 le président de la République dans les
00:50:22 colonnes de The Economy sur la possibilité d'envoyer
00:50:24 des troupes au sol en Ukraine,
00:50:26 ouvrez les guillemets, si les Russes
00:50:28 devaient aller percer les lignes de front,
00:50:30 s'il y avait une demande ukrainienne,
00:50:32 ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, précise
00:50:34 le président de la République, on devrait
00:50:36 légitimement se poser
00:50:38 la question. Jordan Bardella,
00:50:40 Emmanuel Macron, persiste dans
00:50:42 ce qu'il a appelé une
00:50:44 ambiguïté stratégique.
00:50:46 Je pense que les positions du
00:50:48 président de la République
00:50:50 sont dangereuses.
00:50:52 Je crois qu'elles nous font
00:50:54 prendre un risque majeur, celui
00:50:56 de l'escalade.
00:50:58 Aujourd'hui, l'Ukraine a besoin de matériel
00:51:00 pour assurer sa défense.
00:51:02 Il y a encore quelques jours, la ville de Kiev
00:51:04 a été bombardée et
00:51:06 l'Ukraine ne disposait pas en quantité suffisante
00:51:08 de matériel
00:51:10 antimissile et de matériel
00:51:12 anti-char pour protéger
00:51:14 la capitale ukrainienne.
00:51:16 Le président Zelensky ne réclame pas de troupes
00:51:18 et je pense que cette position non seulement inquiète
00:51:20 beaucoup de nos concitoyens, d'une part,
00:51:22 et que d'autre part,
00:51:24 elle crée les conditions d'un isolement de la France
00:51:26 sur la scène internationale, parce que
00:51:28 lorsque le président de la République
00:51:30 a indiqué son souhait, et l'hypothèse
00:51:32 en tout cas, d'envoyer peut-être un jour
00:51:34 des soldats de l'armée française
00:51:36 en Ukraine face à la Russie,
00:51:38 eh bien, il y a eu une levée de boucliers dans
00:51:40 beaucoup d'États européens,
00:51:42 et donc, en réalité, il a fait le jeu de Poutine.
00:51:44 Parce que, en mettant en lumière
00:51:46 les divisions du camp occidental
00:51:48 sur une question aussi importante
00:51:50 que celle de l'envoi de troupes
00:51:52 et de l'envoi de soldats français
00:51:54 en Ukraine, eh bien, il fait le jeu
00:51:56 de la division du camp occidental,
00:51:58 il fait le jeu du Kremlin. Je pense que sur ce sujet,
00:52:00 la voie que nous proposons,
00:52:02 et d'ailleurs, le sondage est là pour
00:52:04 BFMTV, avait indiqué que
00:52:06 les Français faisaient d'abord
00:52:08 confiance à Marine Le Pen et au Rassemblement
00:52:10 national avant de faire confiance au président
00:52:12 de l'Amérique sur le sujet de la guerre, parce que je pense que
00:52:14 la position que nous tenons depuis le début est la plus
00:52:16 sage, la plus cohérente au regard des intérêts
00:52:18 français, au regard des
00:52:20 moyens dont nous disposons aujourd'hui
00:52:22 dans notre défense, c'est-à-dire, un, apporter
00:52:24 aux Ukrainiens concrètement ce dont ils
00:52:26 ont besoin pour tenir le front, je l'ai
00:52:28 évoqué il y a quelques
00:52:30 instants, et deuxièmement,
00:52:32 c'est permettre à la France
00:52:34 d'empêcher toute escalade en
00:52:36 consolidant notamment notre architecture de sécurité
00:52:38 à l'est de l'Europe, nous avons des éléments
00:52:40 militaires français en Roumanie,
00:52:42 c'est une bonne chose, nous avons des engagements
00:52:44 à l'égard des Pays-Baltes, où nous assurons
00:52:46 la sécurité de l'espace aérien,
00:52:48 il faut le faire, et nous avons également des
00:52:50 engagements à l'égard de la Moldavie, si demain il
00:52:52 devait y avoir une annexion de la
00:52:54 Transnistrie, donc ma position, elle est claire,
00:52:56 soutenir l'Ukraine, éviter l'escalade, parce que
00:52:58 je vous rappelle, monsieur Duhamel,
00:53:00 madame Ayé, que la Russie est une puissance
00:53:02 nucléaire, et que la France
00:53:04 l'est aussi, par conséquent, pour la
00:53:06 stabilité de l'Europe
00:53:08 et la paix du monde, il faut être extrêmement vigilant,
00:53:10 non seulement aux mots que nous utilisons,
00:53:12 à la posture que l'on adopte, mais aussi
00:53:14 aux intentions qui doivent être les nôtres.
00:53:16 - Et on aura le temps dans cette partie d'aborder
00:53:18 tous ces sujets, quelles armes faut-il
00:53:20 livrer, la question effectivement des
00:53:22 pays frontaliers, mais juste pour rester, Valérie Ayé,
00:53:24 sur ce qu'a dit Emmanuel Macron
00:53:26 aujourd'hui. C'était
00:53:28 l'ambiguïté stratégique, là, les conditions,
00:53:30 elles sont précisées, c'est s'il y a une percée
00:53:32 sur le front,
00:53:34 et si les Ukrainiens le demandent, ça veut dire
00:53:36 qu'à ces conditions, il faudra
00:53:38 envisager l'envoi de
00:53:40 troupes au sol en Ukraine, donc
00:53:42 potentiellement de soldats français, c'est ce
00:53:44 qu'a voulu dire, c'est aussi votre
00:53:46 position ? - C'est l'ambiguïté
00:53:48 stratégique qu'a rappelé
00:53:50 le président de la République et qui est
00:53:52 utile.
00:53:54 Vladimir Poutine ne fixe aucune
00:53:56 ligne rouge, et même il les dépasse, il les franchit
00:53:58 les unes après les autres, il ne comprend que le
00:54:00 rapport de force.
00:54:02 Et M. Bardella, quand vous dites que le président de la République
00:54:04 n'a pas été soutenu à présent de son annonce,
00:54:06 non seulement il a réuni un ensemble
00:54:08 de chefs d'État et de gouvernement
00:54:10 pour faire consensus autour du
00:54:12 soutien à l'Ukraine et de l'accélération
00:54:14 de la livraison d'armes et de munitions,
00:54:16 mais moi ce que j'ai retenu, c'est que
00:54:18 quelques jours après, il y a eu un ensemble de soutiens
00:54:20 de la part des Polonais,
00:54:22 des Tchèques, même des Allemands
00:54:24 notamment, et je pourrais vous en citer d'autres.
00:54:26 Et moi je suis allée en Ukraine,
00:54:28 M. Bardella, j'ai rencontré
00:54:30 Volodymyr Zelensky.
00:54:32 Volodymyr Zelensky m'a dit merci.
00:54:34 Merci pour ce que vous faites
00:54:36 au Parlement européen, pour vos résolutions,
00:54:38 elles ont beaucoup de valeur. Il m'a dit merci
00:54:40 à Emmanuel Macron
00:54:42 pour son soutien et pour son
00:54:44 discours. Merci d'avoir changé
00:54:46 les termes du débat parce que ça compte
00:54:48 aussi dans le rapport de force avec
00:54:50 Vladimir Poutine. Donc oui, Emmanuel
00:54:52 Macron a raison de tenir ce discours-là.
00:54:54 Et moi je voudrais vous poser
00:54:56 une question, M. Bardella, pourquoi vous n'êtes pas allé
00:54:58 en Ukraine jusqu'à présent ?
00:55:00 Pourquoi vous n'êtes pas allé à la rencontre
00:55:02 des Ukrainiens pour mesurer
00:55:04 l'impact de la guerre pour les Ukrainiens
00:55:06 et évidemment pour les Européens, c'est la réalité
00:55:08 du conflit qui est à nos portes
00:55:10 aujourd'hui et qui a des implications.
00:55:12 Alors, M. Mariani...
00:55:14 Vous pourrez lui poser une question.
00:55:16 M. Mariani y est allé, c'est peut-être
00:55:18 votre représentant, il y est allé
00:55:20 à l'époque pour vérifier
00:55:22 les conditions de la bonne organisation
00:55:24 du référendum en Russie au moment de l'annexion
00:55:26 de la Crimée. M. Mariani
00:55:28 qui est confirmé sur votre liste
00:55:30 ici. Qui était ministre de Nicolas Sarkozy ?
00:55:32 M. Mariani
00:55:34 qui a été votre porte-voix
00:55:36 et qui est sur votre liste.
00:55:38 Et par ailleurs, moi, j'entends votre
00:55:40 soutien de façade aujourd'hui
00:55:42 à l'Ukraine. Je regarde vos votes
00:55:44 au Parlement européen. Pas une seule fois
00:55:46 vous n'avez soutenu véritablement
00:55:48 l'Ukraine. Je regarde vos votes
00:55:50 aussi au Parlement européen.
00:55:52 M. Bardella, pas une seule fois
00:55:54 vous n'avez soutenu
00:55:56 l'opposant russe Alexei Navalny.
00:55:58 Pas une seule fois. Par six fois,
00:56:00 nous vous avons demandé
00:56:02 de condamner les conditions
00:56:04 de son emprisonnement.
00:56:06 Par six fois, vous avez refusé
00:56:08 de condamner ces conditions.
00:56:10 Vous avez fini par le faire
00:56:12 au lendemain de sa mort.
00:56:14 Et vous étiez là
00:56:16 quand sa veuve est venue au Parlement européen.
00:56:18 Comment vous avez pu
00:56:20 la regarder dans les yeux,
00:56:22 M. Bardella ?
00:56:24 Réponse, Mme Jordan Bardella.
00:56:26 La guerre, c'est du sérieux.
00:56:28 Oui.
00:56:30 C'est pas de la morale.
00:56:32 Ce sont pas des résolutions
00:56:34 au Parlement européen qui sont votées dans le confort
00:56:36 d'un hémicycle à plus de 700
00:56:38 parlementaires où tout le monde se regarde
00:56:40 et bien content d'être très loin des zones de conflit.
00:56:42 Vous me dites pourquoi est-ce que je ne suis pas allé
00:56:44 en Ukraine ?
00:56:46 Mais quelle est ma légitimité,
00:56:48 Madame, pour me rendre
00:56:50 sur une zone de guerre ?
00:56:52 Vous, j'ai bien compris que
00:56:54 vous aviez décidé, comme
00:56:56 d'ailleurs M. Glucksmann et la NUPES ont fait
00:56:58 le choix dans cette campagne européenne,
00:57:00 de faire leur campagne européenne
00:57:02 pour parler du destin de la Palestine.
00:57:04 Vous, vous faites votre campagne
00:57:06 européenne en instrumentalisant
00:57:08 l'Ukraine. Moi, je fais
00:57:10 campagne sur le destin de la France et sur le destin
00:57:12 de l'Europe. La guerre, c'est du sérieux,
00:57:14 Madame. Donc, si pour vous,
00:57:16 allez se faire
00:57:18 prendre en photo, pour mettre
00:57:20 les photos sur Twitter, en pleine campagne
00:57:22 européenne, pendant que l'Ukraine est en train
00:57:24 de devenir un cimetière à ciel ouvert,
00:57:26 où il y a eu près de 500 000,
00:57:28 500 000, Madame, morts dans ce
00:57:30 conflit depuis le début de la guerre,
00:57:32 pardon, je ne minore pas votre rôle,
00:57:34 mais je ne crois pas que votre présence
00:57:36 sur le front ukrainien change quoi que
00:57:38 ce soit à ce qui est en train de se passer.
00:57:40 La guerre, c'est du sérieux. Et moi, je
00:57:42 raisonne. Non, attendez. Non, mais la question
00:57:44 qui vous était posée, pour qu'on prenne les choses dans l'ordre,
00:57:46 c'était celle, non seulement des résolutions
00:57:48 que vous n'avez pas votées, mais aussi de la présence de Thierry Mariani
00:57:50 sur votre liste. Est-ce qu'effectivement,
00:57:52 en le mettant en 9e position, vous ne
00:57:54 tendez pas le bâton pour vous
00:57:56 faire battre, quand on sait les prises de position
00:57:58 passées de Thierry Mariani ? Les prises de...
00:58:00 D'accord. Thierry Mariani...
00:58:02 Ouvertement pro-russe. Non, mais Thierry Mariani...
00:58:04 Qui envoie les responsabilités d'Osado, de l'Ukraine et de la Russie
00:58:06 dans ce qui s'est passé en février 2022 ?
00:58:08 Thierry Mariani
00:58:10 a été ministre de Nicolas Sarkozy.
00:58:12 Thierry Mariani,
00:58:14 qui est aujourd'hui eurodéputé du Rassemblement
00:58:16 national, candidat sur ma liste, à mes côtés,
00:58:18 a sur ce conflit
00:58:20 les positions de l'ancien président
00:58:22 de la République. Donc,
00:58:24 il a une sensibilité sur ce sujet
00:58:26 qui n'est peut-être pas la mienne,
00:58:28 qui n'est peut-être pas celle de Marine Le Pen,
00:58:30 qui est celle précisément de l'ancien
00:58:32 chef de sa famille politique.
00:58:34 Donc, c'est tout.
00:58:36 Moi, ce que je vous reproche,
00:58:38 c'est de faire de la morale,
00:58:40 c'est de faire joujou.
00:58:42 C'est-à-dire que pendant qu'il y a
00:58:44 500 000 morts dans ce conflit,
00:58:46 que la priorité devrait être
00:58:48 la désescalade et de faire taire les armes,
00:58:50 vous, vous votez au Parlement européen pour aller
00:58:52 encore plus loin que la diplomatie française.
00:58:54 Qu'on a le président de la République,
00:58:56 je le fais grâce de cela, à qui on dit
00:58:58 que la Russie est un État terroriste.
00:59:00 Le président de la République dit non,
00:59:02 la Russie n'est pas un État terroriste,
00:59:04 sinon que seraient Daesh, Al-Qaïda
00:59:06 et d'autres organisations
00:59:08 politiques religieuses, d'autres organisations islamistes.
00:59:10 Vous, qu'est-ce que vous faites au Parlement européen ?
00:59:12 Vous faites joujou, vous faites mumuse.
00:59:14 Et vous allez voter des résolutions
00:59:16 qui n'ont que des portées symboliques,
00:59:18 qui ne peuvent qu'envenimer la situation
00:59:20 dans laquelle vous décrivez la Russie comme un État
00:59:22 terroriste. Qu'est-ce que ça doit être
00:59:24 alors pour l'Iran ou pour
00:59:26 la bande de Gaza ?
00:59:28 Mais ce que je vous reproche, c'est
00:59:30 précisément de faire de la morale,
00:59:32 quand moi je me base sur les intérêts français,
00:59:34 les intérêts européens.
00:59:36 Et ce conflit précisément, je le crois,
00:59:38 a remis sur la scène française
00:59:40 et sur la scène européenne, le concept
00:59:42 si clé et si fondamental
00:59:44 dans un monde de plus en plus incertain
00:59:46 de l'autonomie et de l'indépendance.
00:59:48 Aujourd'hui, il faut tout faire
00:59:50 pour soutenir l'Ukraine,
00:59:52 pour éviter l'escalade,
00:59:54 et parallèlement, pour renforcer
00:59:56 nos stocks stratégiques, pour renforcer
00:59:58 nos capacités de défendre
01:00:00 sans défendre des autres.
01:00:02 - Je me permets d'intervenir, puisque vous prenez de l'avance.
01:00:04 Est-ce que vous faites de la morale, Valérie Ayé,
01:00:06 et est-ce qu'au fond,
01:00:08 c'est ce que vous dit Jordane Bardella,
01:00:10 vous n'allez pas trop loin
01:00:12 dans le soutien, au point de perdre de vue
01:00:14 la possibilité d'arriver à...
01:00:16 d'imaginer la possibilité
01:00:18 d'arriver à un accord de paix et de négociation.
01:00:20 C'est ce que vous dit Jordane Bardella.
01:00:22 - Je crois que j'ai touché la corde sensible
01:00:24 du sentiment pro-russe de Jordane Bardella,
01:00:26 puisque je vois sa réaction.
01:00:28 Monsieur Bardella, moi, je m'intéresse
01:00:30 aux Français et aux Européens.
01:00:32 Et l'intérêt des Français et des Européens,
01:00:34 ce n'est pas que la Russie gagne cette guerre.
01:00:36 Ce n'est pas que l'Ukraine capitule.
01:00:38 L'intérêt des Français
01:00:40 et des Européens,
01:00:42 c'est que la Russie
01:00:44 et que l'Ukraine sortent vainqueurs
01:00:46 de cette guerre. Parce que les Ukrainiens,
01:00:48 les Lituaniens, les Estoniens,
01:00:50 ils le savent mieux que nous,
01:00:52 parce qu'évidemment, il y a la frontière avec la Russie.
01:00:54 Ils savent pertinemment que si
01:00:56 Vladimir Poutine gagne en Ukraine,
01:00:58 il ne s'arrêtera pas là.
01:01:00 - Vous allez faire quoi, madame ?
01:01:02 Juste pour être très claire, je suis clair.
01:01:04 Vous envoyez des soldats de l'armée française
01:01:06 combattre une puissance nucléaire ?
01:01:08 - Monsieur Bardella, Vladimir Poutine nous agresse, déjà.
01:01:10 On a encore eu une cyberattaque
01:01:12 sur un hôpital, ce matin.
01:01:14 On a des ingérences russes.
01:01:16 Vous le savez mieux que moi encore, monsieur Bardella.
01:01:18 On a des tentatives de manipulation
01:01:20 de nos opinions publiques, de désinformation.
01:01:22 Les étoiles juives sur les murs au lendemain
01:01:26 des attaques du 7 octobre.
01:01:28 Les punaises de lit, même. Ça peut prêter à sourire,
01:01:30 mais c'est aussi l'ingérence du Kremlin.
01:01:33 Une commission d'enquête à l'Assemblée nationale,
01:01:36 présidée par un député du Rassemblement national,
01:01:38 a conclu au fait que le Rassemblement national
01:01:40 était la courroie de transmission du Kremlin.
01:01:42 - Non, madame.
01:01:44 - C'est ça, la réalité. Et le Kremlin, il nous agresse, déjà.
01:01:46 - Je vous conseille vivement de ne pas aller sur ce terrain-là,
01:01:48 parce qu'il pourrait s'avérer très glissant pour vous, madame.
01:01:50 - Et cette guerre, elle a déjà un impact sur notre vie.
01:01:54 - Vous voulez qu'on aille sur ce sujet, madame,
01:01:55 des ingérences étrangères ?
01:01:56 - Laissez-moi terminer, s'il vous plaît.
01:01:57 Cette guerre, elle a déjà un impact
01:01:58 sur le quotidien des Français.
01:01:59 On le voit avec l'inflation.
01:02:01 Mais imaginez une seule seconde
01:02:03 si Vladimir Poutine sortait vainqueur de cette guerre.
01:02:06 Il détiendrait 30% des réserves mondiales de blé.
01:02:10 Personne n'imagine encore aujourd'hui
01:02:12 l'impact que ça se serait.
01:02:14 Ce serait l'inflation au cube, le prix de la farine,
01:02:17 le prix de la baguette de pain.
01:02:18 Donc oui, la sécurité des Ukrainiens,
01:02:21 c'est notre sécurité économique.
01:02:23 Et la sécurité en termes militaires des Ukrainiens,
01:02:26 c'est aussi notre sécurité.
01:02:28 Le monde est en train de changer, monsieur Bardella.
01:02:31 On le sait tous.
01:02:32 Les Américains ne seront peut-être plus chez nous.
01:02:35 Demain matin, le fameux parapluie américain
01:02:38 ne sera peut-être plus demain ici pour nous soutenir.
01:02:42 Nous devons agir, nous devons bâtir notre défense européenne,
01:02:45 soutien indéfectible à l'Ukraine
01:02:47 et avancer sur l'Europe de la défense
01:02:49 pour assurer un compte en sécurité.
01:02:51 - On en parle dans un instant, Valérie Ayé,
01:02:52 mais juste, Jordan Bardella, vous faisiez mine
01:02:53 d'avoir quelque chose à dire sur la question des ingérences.
01:02:55 - Je vais y venir, mais d'abord je note que sur
01:02:57 ma question très simple que tous les Français se posent
01:03:00 lorsqu'ils entendent le chef de l'État
01:03:02 parler d'une menace d'envoyer des troupes en Ukraine,
01:03:04 sur cette question-là, vous ne me répondez pas.
01:03:06 Je vous dis, faut-il envoyer...
01:03:08 Que la Russie conteste aujourd'hui des intérêts français
01:03:10 et qu'elle apparaisse aujourd'hui dans le temps qui vient
01:03:12 comme une menace multidimensionnelle,
01:03:14 c'est une évidence.
01:03:15 On le voit avec les ingérences au Parlement européen,
01:03:18 on le voit en Afrique, sur nos zones d'influence historiques
01:03:21 où les milices privées, notamment russes,
01:03:23 mènent une guerre aux intérêts français,
01:03:24 et on le voit dans nos Outre-mer,
01:03:26 où face à Mayotte, la Russie est dans un soutien
01:03:28 entier et intégral au Comorde.
01:03:30 Donc, je n'ai pas de difficultés là-dessus,
01:03:31 mais à la question "faut-il envoyer des troupes",
01:03:33 vous ne me répondez pas.
01:03:34 - Ça se complète pas dans vos votes au Parlement européen,
01:03:35 Monsieur Bardella.
01:03:36 Prenez votre mandat au sérieux,
01:03:37 si effectivement vous traduisez ça en votre.
01:03:39 - Laissez-moi finir, Madame.
01:03:40 Ne soyez pas sexiste, laissez-moi finir.
01:03:41 - Décidément.
01:03:42 - Sur la question de la commission d'enquête,
01:03:46 vous me dites "je suis la courroie de transmission
01:03:47 des intérêts russes".
01:03:49 Devant cette commission d'enquête parlementaire,
01:03:51 vous citez le rapport qui a été rédigé
01:03:52 par une députée macroniste,
01:03:53 par conséquent, qui ne peut dire que du mal de moi.
01:03:56 Devant cette commission d'enquête parlementaire,
01:03:58 sous serment sont venus témoigner
01:04:00 tous les représentants des organismes de l'État.
01:04:03 Les services secrets français,
01:04:04 les services extérieurs,
01:04:06 Tracfins, la Commission nationale des comptes de campagne,
01:04:08 le Parquet national financier,
01:04:10 sont tous venus dire leur vérité.
01:04:12 Aucun mouvement politique français
01:04:14 n'est sous influence de la Russie
01:04:17 au moment où nous nous parlons.
01:04:19 Et d'ailleurs, Monsieur Lerner,
01:04:20 qui entre-temps vous avait promis,
01:04:21 sans doute pour ses grandes compétences,
01:04:23 à la tête de la DGSE,
01:04:24 a lui-même indiqué que vos accusations
01:04:26 relevaient de la rétablissement de la campagne.
01:04:27 - On le sait parce qu'on a DGSI.
01:04:28 - Attendez, je vais y venir maintenant,
01:04:29 sur le sujet sur lequel vous m'avez questionné.
01:04:31 Je n'irai pas, Madame,
01:04:33 si j'étais vous, sur le sujet des ingérences.
01:04:36 Parce que voyez-vous,
01:04:37 la différence entre vous et moi autour de cette table,
01:04:39 c'est que moi je suis un homme politique totalement libre.
01:04:43 Et que la différence entre votre parti politique
01:04:47 européen auquel vous appartenez
01:04:49 et mon parti politique, Madame,
01:04:51 c'est que le mien n'est pas financé
01:04:53 par des entreprises privées.
01:04:55 - Monsieur Bardella, si vous saviez,
01:04:56 je ne suis membre d'aucun parti politique européen.
01:04:59 - Votre campagne, Madame,
01:05:00 est financée par le parti politique européen
01:05:02 qui s'appelle l'ALDE.
01:05:04 Ce sont les macronistes au niveau européen,
01:05:06 oui ou non ?
01:05:07 - Je ne suis pas membre de l'ALDE, Monsieur Bardella.
01:05:09 - Oui ou non ?
01:05:10 Ce parti politique finance-t-il votre campagne ?
01:05:12 - Je ne suis membre d'aucun parti politique européen,
01:05:14 Monsieur Bardella.
01:05:15 - On va aller dans l'intimité du sujet.
01:05:16 - Aucun parti politique européen.
01:05:17 - Voyez-moi que là, c'est un peu critique
01:05:18 pour ceux qui nous regardent.
01:05:19 - Alors, mais moi, je vais vous expliquer.
01:05:20 - Attendez, attendez, attendez.
01:05:21 - Je vais vous faire la terminaison
01:05:22 et ensuite vous aurez l'occasion, Valérie,
01:05:23 de répondre.
01:05:24 - Le parti politique européen
01:05:26 qui finance directement, Madame,
01:05:28 votre campagne électorale en France
01:05:31 est financé par Microsoft,
01:05:34 est financé par Amazon,
01:05:37 est financé par Facebook.
01:05:40 Méta, 18 000 euros en 2022.
01:05:42 Ce sont les financements qui sont déclarés
01:05:44 sur le site de la Haute Autorité
01:05:46 pour le contrôle des partis européens.
01:05:48 Qui me parle alors ce soir, Madame Ayé ?
01:05:50 Parce que voyez-moi,
01:05:52 je ne reçois pas de financements
01:05:54 de grandes boîtes américaines.
01:05:56 Et je comprends mieux
01:05:58 pourquoi est-ce que vous êtes si dure
01:06:00 avec les entreprises françaises
01:06:02 à qui vous imposez des normes
01:06:03 toujours plus complexes,
01:06:04 sans doute pour avantager
01:06:06 les gens qui en font.
01:06:07 - Et donc Valérie Ayé vous répond
01:06:09 sur ses accusations de financement
01:06:11 de ses publics.
01:06:12 - Épargnez-vous.
01:06:13 - Vous montrez donc l'alliance
01:06:14 des partis centristes à l'échelle européenne
01:06:15 qui s'appelle la LDE.
01:06:16 - Épargnez-vous, monsieur Bardella.
01:06:17 Je ne suis membre d'aucun parti politique européen.
01:06:20 - Finance-t-il votre campagne européenne ?
01:06:22 - Je ne suis membre d'aucun parti politique européen.
01:06:24 - Finance-t-il votre campagne européenne ?
01:06:25 - Oui ou non ?
01:06:26 - Ils n'investissent pas dans notre campagne
01:06:27 européenne au niveau national.
01:06:28 - La LDE finance votre campagne, madame.
01:06:31 - Mais je ne suis pas membre,
01:06:33 je ne suis membre d'aucun parti politique européen.
01:06:35 - Mais ils financent votre campagne.
01:06:37 - Vous auriez dû réviser votre fiche, monsieur Bardella.
01:06:38 - Vous êtes bien mal à l'aise, madame.
01:06:39 - Je ne suis pas mal à l'aise.
01:06:40 - Parce que vous vous êtes aventurée,
01:06:41 tout le monde pourra le vérifier.
01:06:43 - Je ne suis pas mal à l'aise.
01:06:44 Je vous rappelle les faits.
01:06:45 - Je l'ai imprimé avant de venir.
01:06:46 On voit bien que vous êtes mal à l'aise.
01:06:47 - Et on vérifiera.
01:06:48 - Le lien entre vous et moi, je vous le redis,
01:06:49 c'est que mon patriotisme, mon intégrité
01:06:52 et mon honnêteté est totale.
01:06:53 - Et on vérifiera.
01:06:54 - Par conséquent, je n'accepterai pas
01:06:55 que les millions d'électeurs que je représente
01:06:58 soient salis ou qu'on explique qu'ils sont dépendants
01:07:01 de l'étranger, surtout quand on est financés
01:07:03 par des grandes boîtes américaines.
01:07:05 - Vous vérifieriez, vous saurez que je ne suis membre
01:07:07 d'aucun parti politique européen.
01:07:08 - Et on vérifiera d'ici la fin de ce débat.
01:07:09 - Je suis du ML, juste, vous notez,
01:07:10 madame Ayé a dit par trois reprises,
01:07:12 je ne suis membre...
01:07:13 - D'aucun parti politique européen.
01:07:14 - Mais elle ne dit pas, je ne suis pas financé par la LDE.
01:07:16 - C'est pour cela, Jordan Bardella,
01:07:17 que je vous dis que ceux qui sont en coulisses
01:07:20 vont effectivement se pencher sur le document
01:07:22 que vous venez de montrer.
01:07:23 Je vous souligne, Valérie Ayé, que vous avez du retard.
01:07:26 J'aimerais donc vous entendre sur un sujet
01:07:28 qui est évidemment lié aux questions de soutien à l'Ukraine,
01:07:32 c'est celle de l'adhésion à l'Union européenne.
01:07:34 - On peut peut-être parler de la défense aussi.
01:07:35 - Oui, mais on va en parler aussi.
01:07:36 Jusque-là, c'est à peu près les choses dans l'ordre.
01:07:38 La question de l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne.
01:07:41 Vous y êtes favorable.
01:07:42 - Oui.
01:07:43 - Jordan Bardella y est opposé.
01:07:45 Vous entendez les arguments qui vous sont opposés
01:07:48 sur cette question, qui est de dire au fond,
01:07:49 ceux qui souhaitent l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne
01:07:51 font fi d'un salaire minimum
01:07:53 qui est quatre à cinq fois inférieur au salaire minimum français,
01:07:56 au sort des agriculteurs,
01:07:58 dont on parlera évidemment tout à l'heure.
01:08:00 Est-ce que c'est réaliste de soutenir l'adhésion
01:08:03 de l'Ukraine à l'Union européenne, Valérie Ayé ?
01:08:05 - D'abord, effectivement, moi je suis en soutien
01:08:07 de l'adhésion et de la perspective d'adhésion
01:08:09 de l'Ukraine à l'Union européenne.
01:08:12 J'entends M. Bardella agiter les peurs
01:08:15 et dire que demain matin,
01:08:17 si nous suivions notre position,
01:08:19 l'Ukraine serait membre de l'Union européenne.
01:08:21 Non, ça ne se passe pas comme ça.
01:08:23 C'est plus complexe que ça,
01:08:24 et on a des exigences vis-à-vis de l'Ukraine, évidemment.
01:08:28 L'Ukraine, d'abord, elle se bat pour nos valeurs.
01:08:30 Si aujourd'hui, elle est dans la situation qu'on connaît
01:08:32 avec une agression russe,
01:08:33 c'est aussi parce que l'Ukraine a voulu se rapprocher
01:08:36 du modèle de démocratie européenne,
01:08:38 comme la Géorgie.
01:08:39 Aujourd'hui, on le voit,
01:08:40 il y a eu encore des manifestations...
01:08:42 - Oui, il y a des mouvements pro-Europe, pro-démocratie.
01:08:44 - Avec des manifestants qui souhaitent
01:08:47 que leur pays se dirige et se tourne
01:08:49 vers les valeurs démocratiques européennes.
01:08:51 - Qui ressemblent à ceux qui manifestaient en Ukraine
01:08:52 au moment du mouvement Maïdan.
01:08:53 - Effectivement, et qui luttent contre des lois
01:08:55 d'inspiration russe et avec des ingérences russes
01:08:57 dans leur pays.
01:08:58 Donc, l'Ukraine a un destin européen,
01:09:01 c'est une évidence.
01:09:03 Après, évidemment que l'Ukraine ne deviendra pas membre
01:09:07 de l'Union européenne demain matin.
01:09:08 Évidemment, il y a des conditions qui sont requises.
01:09:11 D'abord, il faudra que l'Ukraine ne soit plus en guerre.
01:09:13 Condition sine qua non, évidemment.
01:09:15 Ensuite, l'Ukraine doit se réformer.
01:09:18 Évidemment, que l'Ukraine n'intègrera pas
01:09:21 l'Union européenne sans réforme,
01:09:23 sans s'assurer qu'il y ait une lutte efficace
01:09:26 contre la corruption, sans s'assurer que,
01:09:28 d'un point de vue économique,
01:09:30 l'Ukraine se rapproche de notre modèle.
01:09:33 Ce sont les conditions sine qua non à toute adhésion.
01:09:36 Donc, ça se fait sur le mérite.
01:09:38 Et au-delà de ça, et en complément de cela,
01:09:41 pas d'élargissement, sans que nous-mêmes,
01:09:44 nous ne nous soyons réformés de l'intérieur.
01:09:46 Ça veut dire que nous ayons des processus de décision
01:09:49 qui soient plus efficaces,
01:09:50 qu'on ne soit pas soumis au chantage des uns et des autres
01:09:53 pour prendre des décisions qui sont importantes
01:09:55 pour l'avenir de l'Union européenne
01:09:57 ou pour ne pas donner des options de veto et de chantage
01:10:00 à votre ami Victor Orban à la moindre occasion par ailleurs.
01:10:04 Donc oui, à la perspective d'adhésion de l'Ukraine,
01:10:07 un, ça se fait avec des conditions,
01:10:10 des réformes de part et d'autre.
01:10:12 Et puis, évidemment, que nous n'intégrerons pas l'Ukraine
01:10:16 sans repenser globalement notre budget européen,
01:10:19 les modalités de financement du budget européen,
01:10:21 les modalités de la politique avec école commune.
01:10:24 Les fermes ukrainiennes, aujourd'hui,
01:10:27 elles sont pour certaines, parfois,
01:10:28 beaucoup plus développées et beaucoup plus modernes
01:10:31 que certaines fermes européennes.
01:10:32 Et donc, évidemment, on peut,
01:10:34 et c'est la magie de l'Europe,
01:10:36 on peut toujours négocier.
01:10:37 On peut trouver mille manières d'intégrer
01:10:39 de la manière la plus douce, évidemment, l'Ukraine,
01:10:42 sans que ça n'ait d'impact majeur pour notre économie.
01:10:47 Et c'est aussi cette convergence sociale
01:10:49 qui nous permet, à la fin, d'offrir des marchés supplémentaires
01:10:52 à nos entreprises européennes,
01:10:55 tout en ramenant vers nous,
01:10:57 ramenant dans notre giron des pays
01:10:59 qui souhaitent promouvoir le modèle démocratique européen.
01:11:01 L'élargissement, ça doit se faire aux conditions que j'ai évoquées.
01:11:05 Et il ne faut pas oublier non plus,
01:11:07 que particulièrement dans le contexte qu'on connaît,
01:11:09 l'élargissement, c'est un outil aussi géopolitique
01:11:12 d'influence de nos valeurs démocratiques.
01:11:16 Jordan Bernal, rapidement, vous répondez à cela.
01:11:18 Au fond, est-ce qu'en disant non à l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne,
01:11:21 vous ne dites pas aussi non à ces soldats
01:11:23 qui se battent pour la liberté et la démocratie,
01:11:25 qui parfois brandissent le drapeau européen
01:11:27 avec cet espoir de pouvoir adhérer à l'Union européenne ?
01:11:29 Je regarde quel est l'intérêt de mes concitoyens,
01:11:32 et quel est l'intérêt du peuple français.
01:11:34 Pardon, ce n'est pas très altruiste,
01:11:37 mais je regarde quel est l'intérêt des gens qui m'ont élu
01:11:41 et des gens que je suis censé défendre.
01:11:43 Madame Meillet et M. Macron nous expliquent
01:11:47 qu'ils vont bâtir l'Europe de Seattle à Kiev en passant par Istanbul.
01:11:51 Alors Seattle, on comprend pourquoi,
01:11:53 parce que manifestement ce sont les gens qui financent votre campagne,
01:11:55 à Kiev en passant par Istanbul,
01:11:57 parce que je rappelle que la procédure d'adhésion
01:12:01 de la Turquie à l'Union européenne est toujours en cours.
01:12:04 Je crois que sur ce plateau, personne n'est favorable à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne.
01:12:07 En tout cas, elle est toujours en cours.
01:12:09 Le président de la République ne sait pas où est.
01:12:12 Ça fait dix ans que tous les dirigeants politiques au pouvoir
01:12:15 expliquent qu'ils vont y mettre un terme.
01:12:17 Je ne souhaite pas que la frontière de l'Union européenne soit en Irak.
01:12:21 C'est très clair.
01:12:22 Je suis opposé à toute nouvelle forme d'élargissement
01:12:25 avec l'Ukraine, Madame.
01:12:27 L'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne,
01:12:29 c'est la fin de l'agriculture française.
01:12:31 Parce que quand vous faites venir, avec des droits de douane abaissés,
01:12:36 un poulet à 3 euros le kilo face à des agriculteurs français
01:12:40 qui aujourd'hui n'arrivent plus à faire face à la concurrence internationale déloyale
01:12:43 que vous organisez avec des poulets à 7 euros le kilo,
01:12:46 et bien l'agriculture en Europe est complètement compétitive.
01:12:49 - J'ai pas compris ce que vous disiez.
01:12:50 - Vous me parlez, peut-être conclue, on parle de l'agriculture après,
01:12:52 mais Madame, vous parlez de l'Europe sociale.
01:12:54 Vous ne vous rendez pas compte que l'élargissement est en train de construire
01:12:57 aujourd'hui l'Europe du suicide social.
01:12:59 Parce que vous ne pourrez pas mettre à niveau des pays économiques comme la France
01:13:03 avec des pays comme la Bulgarie, où il y a tellement d'écarts de salaires moyens
01:13:06 qu'on ne peut y arriver, Madame.
01:13:08 - Mais ça se passe.
01:13:09 - Non, c'est une bonne attitude sur la question de l'Europe sociale.
01:13:11 - L'Union européenne s'est devenue une mondialisation en miniature
01:13:13 où les derniers emprunts sont toujours, évidemment, les plus avantagés.
01:13:18 - Jean-Bertrand Bardella, Valérie Ayé, il faut qu'on avance.
01:13:20 - Vraiment, je crois que chacun a pu exposer.
01:13:22 - Non, non, non, s'il vous plaît, j'ai trois minutes de repas, monsieur.
01:13:25 - Non, non, Valérie Ayé, conclusion sur ce thème, si vous êtes d'accord.
01:13:28 - Sur l'Europe sociale.
01:13:29 - Attendez, on aura l'occasion de parler d'agriculture.
01:13:31 Vous pourrez évoquer de nouvelles questions.
01:13:33 - Sur l'égalisation des salaires.
01:13:34 - Rapidement avant de passer à l'autre.
01:13:35 - L'Europe sociale.
01:13:36 - Attendez, on est d'accord tous les deux.
01:13:37 - Je sais que c'est vous le patron sur le plateau,
01:13:39 mais on est d'accord tous les deux.
01:13:40 - Je suis encore un peu décorité sur ce plateau,
01:13:41 donc j'aimerais juste rapidement qu'on aborde la question
01:13:44 qui a été traitée par le président de la République,
01:13:46 c'est la possibilité d'européaniser la dissuasion nucléaire.
01:13:49 Vous êtes sa représentante ce soir.
01:13:50 Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce qu'il a voulu dire ?
01:13:53 Les oppositions ont crié au scandale en expliquant
01:13:56 que c'était une perte de souveraineté pour la France.
01:13:58 Qu'est-ce qu'il en est de cette volonté
01:14:00 d'européaniser la dissuasion nucléaire, Valérie Ayé ?
01:14:03 - Je me permets quand même de rappeler très rapidement
01:14:05 une position sur l'Europe sociale.
01:14:07 - Oui, mais vraiment d'un mot, s'il vous plaît.
01:14:08 - La convergence sociale, c'est notre priorité.
01:14:09 Monsieur Bardella, nous avons mis en place
01:14:11 le salaire minimum européen, nous l'avons voté.
01:14:14 Vous avez d'ailleurs permis de lutter contre le dumping social.
01:14:16 Vous ne l'avez pas soutenu, cette harmonisation
01:14:18 et le parle-eau de l'ensemble des salaires minimums européens.
01:14:22 Soyez, vous êtes comptable de vos mots,
01:14:24 soyez cohérent avec l'opposition européenne.
01:14:27 S'agissant de la dissuasion nucléaire,
01:14:29 s'agissant de la dissuasion nucléaire européenne,
01:14:31 s'agissant de la dissuasion nucléaire européenne,
01:14:34 écoutez, moi je suis assez surprise et même étonnée
01:14:37 de la réaction de l'ensemble des oppositions sur cette question.
01:14:40 Il n'y a rien de neutre sous le soleil.
01:14:43 C'est la doctrine de la France depuis le général de Gaulle.
01:14:47 Le président de la République n'a fait que rappeler
01:14:49 cette doctrine qu'il avait rappelée par ailleurs à d'autres moments.
01:14:53 Oui, les intérêts vitaux de la France dépassent les frontières nationales.
01:14:58 Et évidemment que nous n'allons pas partager la décision.
01:15:03 C'est simplement le fait de faire bénéficier
01:15:06 à nos partenaires européens de ce parapluie nucléaire,
01:15:10 dont parfois certains États bénéficient,
01:15:13 s'agissant des États-Unis, quid demain si Trump revenait aux commandes.
01:15:18 Donc évidemment, là encore, pas de caricature,
01:15:20 c'est la doctrine française.
01:15:22 Nous n'allons pas décider à 27 d'activer le bouton.
01:15:25 Elle restera la décision du président de la République.
01:15:28 Vous êtes rassurée, Jordane Bardella ?
01:15:29 Rapidement s'il vous plaît, puisque vous avez de l'avantage.
01:15:31 Non, il m'en faut plus pour être rassuré.
01:15:33 Emmanuel Macron affaiblit tout ce qu'il touche.
01:15:36 Et Emmanuel Macron ne défend pas en réalité les intérêts français.
01:15:42 Vous-même, madame, il y a quelques mois,
01:15:45 vous aviez déclaré que vous étiez convaincue
01:15:48 de la nécessité d'une Europe fédérale,
01:15:50 c'est-à-dire en réalité de la disparition des nations,
01:15:54 de la dilution des nations dans un État supranational.
01:15:58 Vous avez voté avec vos amis au Parlement européen,
01:16:01 à l'automne dernier, un rapport, le rapport Verhoestad,
01:16:03 qui prévoit précisément qu'il y ait un bouleversement institutionnel,
01:16:07 qui prévoit de transformer l'Union européenne sous sa forme actuelle,
01:16:11 non pas vers une coopération entre États comme moi je défends,
01:16:14 mais en un… les États-Unis d'Europe,
01:16:17 c'est-à-dire que la présidente de la Commission européenne
01:16:19 deviendrait la chef de l'État
01:16:21 et les commissaires européens deviendraient des ministres.
01:16:23 On abandonne tout notre pouvoir.
01:16:24 Et je vais vous dire, si l'Europe de Macron existait
01:16:27 au moment où nous nous parlons,
01:16:28 si le projet que portent madame Ayé et monsieur Macron
01:16:31 existait au moment où nous nous parlons,
01:16:33 si on avait une défense européenne,
01:16:34 si madame Van der Leyen, la présidente de la Commission européenne,
01:16:37 avait entre ses mains une défense européenne,
01:16:39 nous n'aurions plus de droit de veto,
01:16:40 nous n'aurions plus la possibilité de dire non,
01:16:43 notre arme nucléaire serait partagée
01:16:46 et sans doute nous serions en guerre directement.
01:16:47 Réponse d'un mot de Valéry Ayé et on retrouve ensuite…
01:16:50 Sans doute, nous serions en guerre
01:16:52 par l'intermédiaire de l'armée européenne
01:16:54 qu'il veut mettre en place directement avec la Russie.
01:16:57 Donc, non au partage de l'arme nucléaire
01:17:00 dans les conditions évoquées par le président de la République,
01:17:02 cela relève de la souveraineté nationale
01:17:04 et de la souveraineté du peuple français.
01:17:05 Réponse d'un mot Valéry Ayé, d'un mot s'il vous plaît,
01:17:08 et ensuite c'est à Périnevard.
01:17:09 J'entends là encore le diktat de Bruxelles, monsieur Bardella,
01:17:12 mais Bruxelles c'est nous qui négocions,
01:17:15 qui prenons des décisions ensemble en européen
01:17:18 pour intégrer davantage et protéger davantage les Français.
01:17:21 Moi, j'aimerais savoir, monsieur Bardella,
01:17:24 à quel moment vous avez menti aux Français ?
01:17:26 Est-ce que vous avez menti aux Français
01:17:28 quand vous avez dit que vous alliez sortir de la zone euro
01:17:31 ou quand vous avez dit que finalement il fallait y rester ?
01:17:34 Est-ce que vous avez menti aux Français
01:17:37 quand vous dites que vous êtes pour la PAC,
01:17:39 puis contre, puis quand même pour la PAC ?
01:17:41 Je ne vois pas le rapport.
01:17:42 On va éviter de faire le débat.
01:17:44 Sinon je vous réponds sur le SMIC européen.
01:17:46 C'est quoi votre projet européen ?
01:17:47 Et dans quelle mesure,
01:17:49 quel projet vous portez pour la France ?
01:17:51 Merci.
01:17:52 L'Europe, c'est…
01:17:53 Je veux sauver l'Europe, madame.
01:17:54 Non, non, non, mais l'Europe c'est notre projet.
01:17:56 Et pour le coup, on a des négociations ensemble.
01:17:59 On respecte les règles communes.
01:18:01 Quand on ne respecte plus les règles communes,
01:18:03 alors on quitte l'immeuble, on quitte la part de l'Europe.
01:18:06 C'est dit, c'est dit.
01:18:07 Les règles sont faites pour la changer.
01:18:08 M. Bardella, je voudrais savoir,
01:18:10 véritablement, à quel moment vous avez menti aux Français ?
01:18:13 Vous changez systématiquement de position.
01:18:16 Quand c'est « vous sortez de l'Europe, vous n'en sortez plus »,
01:18:19 est-ce que vous avez menti aux Français
01:18:20 sur la question de l'Europe ou plus aujourd'hui ?
01:18:22 S'il vous plaît, s'il vous plaît, là, on parlait.
01:18:23 Quel est le projet que vous portez pour les Français ?
01:18:25 Vous avez mille facettes, M. Bardella,
01:18:27 mais à la fin, un seul visage, celui d'un imposteur.
01:18:31 Il faut qu'on avance.
01:18:32 On a parlé de défense.
01:18:33 Tout de suite, vous n'êtes pas la candidate
01:18:35 de l'esprit de finesse ce soir.
01:18:36 Merci.
01:18:37 Tout de suite, on va voir les réactions des téléspectateurs.
01:18:40 Bonsoir, Péline Vasque.
01:18:46 Bonsoir, Benjamin.
01:18:47 Alors, que disent les internautes téléspectateurs
01:18:50 qui sont en train de regarder ce débat ?
01:18:52 Qu'en pensent-ils ?
01:18:53 Alors déjà, énormément de réactions sur ce débat,
01:18:56 sur les réseaux sociaux, sur Twitter,
01:18:58 mais également avec notre QR code des internautes
01:19:00 qui avaient envie d'entendre parler d'Europe ce soir.
01:19:03 Pour la première partie de ce débat,
01:19:05 c'est vous, Mme Ayé, qui a été remarquée
01:19:07 par les téléspectateurs,
01:19:08 qui ne vous connaissiez pas ou peu,
01:19:11 et c'est surtout votre attitude,
01:19:14 votre communication non-verbale
01:19:16 qui a été notée par les téléspectateurs
01:19:18 en cette première partie de débat.
01:19:20 Regardez, Pascal, et c'est un message
01:19:22 qui est énormément revenu.
01:19:24 La moindre dépolité, c'est de regarder
01:19:26 son interlocuteur dans les yeux, Mme Ayé.
01:19:29 Effectivement, il y a eu beaucoup de réactions
01:19:31 sur le fait que vous étiez plutôt penchée
01:19:33 sur vos notes, que vous étiez plutôt tournée
01:19:36 vers Benjamin Duhamel, en tout cas,
01:19:37 en début de débat, et que vous aviez du mal
01:19:40 à observer votre adversaire.
01:19:41 Autre remarque qui a été faite
01:19:43 sur votre attitude pendant ce débat,
01:19:45 à plusieurs reprises, vous avez mis en avant
01:19:49 votre statut de femme.
01:19:51 Et là encore, ça a été remarqué un peu durement
01:19:54 par les téléspectateurs.
01:19:57 Angèle, notamment, beaucoup de femmes
01:19:58 qui sont revenues sur cette défense
01:20:00 qui, visiblement, n'est plus vraiment
01:20:02 acceptée aujourd'hui.
01:20:03 Utiliser le fait qu'elle soit une femme
01:20:05 pour s'indigner d'être interrompue
01:20:06 est un argument plus que minable.
01:20:09 Voilà pour vous, Mme Ayé, à voir
01:20:11 ce que les téléspectateurs diront
01:20:14 dans cette seconde partie de débat,
01:20:15 quand on sera plus rentrés dans le dur des sujets.
01:20:18 Et pour vous, M. Bardella,
01:20:20 la troisième remarque est pour vous.
01:20:23 Elle n'est plus sur le fond,
01:20:24 parce que sur la forme, les téléspectateurs
01:20:26 vous connaissent bien.
01:20:27 Avec cette question intéressante,
01:20:29 le Rassemblement national a gagné
01:20:31 les deux dernières élections européennes
01:20:33 de 2014 et de 2019.
01:20:34 Qu'a apporté au niveau européen
01:20:37 le Rassemblement national avec ses victoires ?
01:20:40 C'est Pierre qui vous questionne.
01:20:41 On attend votre réponse.
01:20:43 Allez-y.
01:20:44 Depuis cinq ans, je suis dans l'opposition
01:20:48 au Parlement européen.
01:20:49 C'est en cela que cette confrontation
01:20:51 est intéressante,
01:20:52 parce que c'est le bilan de Mme Ayé,
01:20:54 qui représente M. Macron,
01:20:55 qui a tous les pouvoirs depuis 2017,
01:20:57 et l'opposition que j'ai portée
01:20:59 au Parlement européen.
01:21:00 Sans le Rassemblement national,
01:21:02 personne n'aurait parlé des dangers
01:21:05 que représente aujourd'hui l'immigration massive
01:21:07 pour la France, mais aussi pour l'Europe.
01:21:09 Personne n'aurait alerté sur les conditions
01:21:12 de nos agriculteurs aujourd'hui.
01:21:13 Justement, Jordan Bardella,
01:21:15 je vous offre la transition parfaite.
01:21:17 Absolument. On va parler précisément
01:21:19 de cette question écologie contre agriculture.
01:21:22 Point d'interrogation.
01:21:24 Anthony Lebos, en la matière,
01:21:30 quelles sont les propositions
01:21:31 de nos deux candidats ce soir
01:21:33 sur l'écologie et l'agriculture ?
01:21:35 Jordan Bardella, vous êtes favorable
01:21:37 à une simplification des normes
01:21:38 pour les agriculteurs.
01:21:39 Vous avez d'ailleurs voté pour
01:21:41 une politique agricole commune assouplie
01:21:43 avec des mesures environnementales assouplies.
01:21:45 Vous êtes aussi opposé aux accords
01:21:47 de libre-échange pour l'agriculture.
01:21:48 Vous êtes notamment contre le CETA,
01:21:50 l'accord avec le Canada,
01:21:51 contre le Mercosur,
01:21:52 l'accord avec les pays d'Amérique du Sud.
01:21:54 Et puis vous êtes très critique aussi
01:21:56 envers le pacte vert de l'Union européenne
01:21:57 qui rassemble une série de mesures
01:21:59 pour protéger l'environnement.
01:22:00 Vous souhaitez le remplacer
01:22:01 par un pacte de croissance et de puissance
01:22:04 pour mettre fin à une écologie,
01:22:05 dites-vous, punitive.
01:22:07 Valérie Réillet, vous aussi,
01:22:08 vous avez voté pour cette PAC assouplie
01:22:11 pour apaiser la colère des agriculteurs.
01:22:13 Emmanuel Macron s'était prononcé
01:22:15 pour l'idée de créer un égalime européen,
01:22:17 référence aux lois françaises
01:22:19 qui permettent, prévoient,
01:22:20 de protéger les producteurs
01:22:21 lors des négociations commerciales.
01:22:23 Votre proposition,
01:22:24 qu'elle s'applique à l'échelle européenne
01:22:26 pour les grandes centrales d'achat
01:22:27 au niveau européen.
01:22:29 Vous êtes aussi pour la création
01:22:30 d'un Frontex sanitaire.
01:22:31 Votre idée, une police spécialisée
01:22:34 pour contrôler les marchandises
01:22:35 qui arriveraient au niveau
01:22:36 des frontières européennes,
01:22:37 pour vérifier le respect des normes.
01:22:39 Et puis enfin,
01:22:40 sur les accords de libre-échange,
01:22:41 c'est au cas par cas,
01:22:42 en fonction des négociations.
01:22:43 Vous êtes par exemple favorable au CETA,
01:22:45 mais contre le Mercosur.
01:22:46 Merci Anthony.
01:22:47 Et une fois encore,
01:22:48 on va tenter de passer point par point
01:22:50 en revue tous ces éléments.
01:22:51 Une première question Valérie Ayé.
01:22:53 Qui, ce soir sur ce plateau,
01:22:55 est le ou la meilleur soutien aux agriculteurs ?
01:22:59 Puisque c'est une revendication
01:23:00 que l'on entend dans vos deux parties respectives.
01:23:03 Écoutez, je ne répondrai pas nécessairement
01:23:06 à cette question.
01:23:07 Moi, ce que je vous dirais,
01:23:08 c'est que depuis le début,
01:23:09 nous sommes en soutien du monde agricole.
01:23:11 Depuis 2019,
01:23:12 nous avons d'ailleurs plusieurs agriculteurs
01:23:14 sur notre liste,
01:23:15 sur les députés sortants.
01:23:18 Et l'une de mes premières batailles,
01:23:21 ça a été la bataille pour le budget
01:23:22 de la politique agricole commune.
01:23:24 Ce n'était pas évident,
01:23:25 parce qu'on a un certain nombre d'États
01:23:27 qui considèrent qu'on met trop d'argent
01:23:28 dans la politique agricole commune.
01:23:30 J'ai participé à ces négociations
01:23:32 et on a sécurisé les 10 milliards d'euros
01:23:34 d'EDPAC qui viennent chaque année
01:23:36 pour les agriculteurs français.
01:23:37 Donc moi, le message principal
01:23:39 que je veux porter,
01:23:40 et ma conviction personnelle,
01:23:42 c'est que sans l'Europe,
01:23:44 notre agriculture française
01:23:46 ne serait pas si forte.
01:23:48 Et d'ailleurs, l'Europe a aussi besoin
01:23:49 de l'agriculture française.
01:23:51 Donc j'ai entendu évidemment
01:23:53 la colère du monde agricole,
01:23:55 parce qu'il y a une attente
01:23:56 de meilleurs revenus,
01:23:57 il y a une attente de liberté,
01:23:58 de simplification.
01:23:59 Il y a une attente aussi plus forte,
01:24:01 et pour des raisons qui sont évidentes,
01:24:03 de lutte contre la concurrence déloyale.
01:24:05 Donc c'est ce que nous avons commencé
01:24:07 à apporter dans le cadre de ce mandat.
01:24:09 Et bien sûr, il faut accélérer.
01:24:11 C'est la raison pour laquelle,
01:24:12 comme ça a été rappelé,
01:24:13 je porte la préservation
01:24:15 de la politique agricole commune,
01:24:16 de ce budget qui est important
01:24:17 pour nos agriculteurs.
01:24:19 C'est entre 25 et 90 % des revenus
01:24:21 des exploitations agricoles françaises
01:24:23 qui viennent de la politique
01:24:24 agricole commune aujourd'hui.
01:24:26 Et puis, porter ce qu'on appelle
01:24:28 un égalime.
01:24:29 Vous savez, l'égalime,
01:24:30 c'est des états généraux de l'alimentation
01:24:32 qui ont été mis en place
01:24:33 sous le précédent quinquennat.
01:24:34 C'est pour ceux qui nous regardent,
01:24:35 des lois qui permettent d'assurer
01:24:36 que les producteurs soient respectés
01:24:40 dans les marches.
01:24:41 Exactement, et dans une meilleure
01:24:42 position de négociation
01:24:43 avec les industriels
01:24:44 pour leur sécuriser des revenus minimums.
01:24:47 Sauf que cette loi,
01:24:48 elle a été contournée
01:24:49 avec des centrales d'achat
01:24:50 qui vont acheter en dehors de la France.
01:24:52 Et donc, il faut porter cette réglementation
01:24:55 pour éviter les contournements
01:24:56 à l'échelle européenne.
01:24:57 Nous portons ce fameux égalime européen.
01:24:59 Et puis, bien sûr,
01:25:00 il faut lutter contre la concurrence déloyale
01:25:03 et s'assurer qu'au sein même
01:25:04 de l'Union européenne,
01:25:05 l'agriculture française,
01:25:07 elle est la plus qualitative d'Europe
01:25:09 et la plus qualitative au monde.
01:25:10 Donc, il faut s'assurer que les normes
01:25:12 qu'on demande à nos agriculteurs français
01:25:16 d'appliquer soient les mêmes,
01:25:18 soient respectées de la même manière
01:25:19 partout en Europe.
01:25:20 Et il faut s'assurer que les produits
01:25:21 qui arrivent de l'extérieur
01:25:22 de nos frontières européennes
01:25:23 respectent aussi nos standards.
01:25:25 On va revenir sur tout ça.
01:25:26 Un mot d'abord, Jordan Maech.
01:25:27 Ce qui est formidable.
01:25:28 Je vous jure, je vous l'ai réparmé.
01:25:29 Vous avez voté la PAC aussi, certes.
01:25:31 Oui, parce qu'elle a évolué
01:25:33 et elle légalise le principe d'aide d'État.
01:25:36 C'est-à-dire qu'elle permet aux États membres
01:25:38 d'organiser eux-mêmes la répartition
01:25:41 des subventions sur leur territoire.
01:25:42 Et ça veut dire que vous êtes d'accord
01:25:43 sur la question de la politique agricole
01:25:44 à l'échelle européenne ?
01:25:45 Non, ça veut dire que la politique agricole
01:25:46 commune n'est pas parfaite,
01:25:47 c'est une certitude.
01:25:48 Mais qu'aujourd'hui,
01:25:49 compte tenu de la politique agricole
01:25:50 désastreuse que vous avez conduite
01:25:51 de mise en concurrence
01:25:52 avec la terre entière,
01:25:53 aujourd'hui, nos agriculteurs
01:25:54 n'arrivent plus à vivre de leur travail
01:25:55 et donc une très grande partie d'entre eux
01:25:57 dépendent d'aides permanentes.
01:25:58 Il y a un agriculteur sur trois
01:25:59 qui vit avec moins de 300 euros
01:26:01 politique agricole commune comprise
01:26:03 parce qu'aujourd'hui,
01:26:04 nos agriculteurs n'arrivent plus à faire face.
01:26:05 Ce qui est formidable avec les macronistes,
01:26:07 c'est qu'ils passent leur temps
01:26:08 à faire le procès de leur propre politique.
01:26:10 Madame Meillet, j'aimerais pas être à votre place
01:26:13 franchement ce soir,
01:26:14 parce que vous portez le bilan
01:26:17 et un modèle agricole,
01:26:19 par l'intermédiaire d'Emmanuel Macron,
01:26:21 naturellement,
01:26:22 qui a mis des milliers d'agriculteurs
01:26:24 dans les rues du pays.
01:26:25 Depuis des années, Madame,
01:26:27 vous négociez des accords de libre-échange
01:26:30 qui ne respectent aucune des normes
01:26:33 économiques, sociales, sanitaires, environnementales
01:26:36 qui sont imposées à nos propres agriculteurs.
01:26:39 Vous organisez donc une concurrence déloyale
01:26:42 contre laquelle nos agriculteurs
01:26:44 ne peuvent pas lutter.
01:26:45 Vous multipliez les normes environnementales
01:26:48 avec toujours plus de contraintes
01:26:50 et parfois avec des interdictions
01:26:51 de produits phytosanitaires
01:26:53 sans aucune alternative,
01:26:54 ce qui veut donc dire que vous mettez
01:26:55 des agriculteurs français au pied du mur.
01:26:58 Et troisièmement, vous les sacrifiez, Madame,
01:27:01 parce que quand on cautionne
01:27:02 la négociation d'accords de libre-échange
01:27:04 sans regarder les clauses miroirs,
01:27:06 sans imposer le juste échange,
01:27:08 c'est-à-dire, il faut vous courir,
01:27:10 j'ai vu que vous aviez repris ce mot
01:27:11 lorsque nous avons débattu ensemble au Medef,
01:27:13 c'était le mot de ma profession de foi en 2019.
01:27:16 Ce qui veut bien dire que,
01:27:17 précisément au Parlement européen,
01:27:19 depuis cinq ans et depuis dix ans,
01:27:21 nous avançons et nous imposons
01:27:23 nos thèmes et nos sujets.
01:27:24 Je vais vous dire juste,
01:27:25 rapidement, pour que Valérie ait plus de réponses.
01:27:27 L'agriculture, Monsieur Duhamel, Madame,
01:27:29 c'est une part de nous-mêmes.
01:27:30 Sans agriculteurs,
01:27:31 il n'y a pas de souveraineté française.
01:27:33 Moi, je crois dans l'esprit de puissance.
01:27:35 Je crois dans la puissance agricole française.
01:27:37 Et je vous accuse directement, Madame,
01:27:39 naturellement politiquement,
01:27:41 mais je vous accuse directement
01:27:43 d'avoir plongé l'Europe et nos agriculteurs
01:27:46 dans la décroissance, le Green Deal,
01:27:48 la stratégie de la ferme à la fourchette,
01:27:50 les normes toujours plus douloureuses pour eux,
01:27:52 font qu'aujourd'hui, votre modèle, à vous, Madame,
01:27:55 c'est punir et subir.
01:27:56 Le mien, c'est protéger et produire.
01:27:58 Green Deal, ferme à la fourchette,
01:28:00 on va en parler.
01:28:01 Jordan Bardella, Valérie Ayé, vous...
01:28:03 Il faut expliquer peut-être
01:28:04 ce que c'est que la stratégie de la ferme à la fourchette.
01:28:06 C'est une multiplication...
01:28:07 On va y venir dans un instant,
01:28:08 juste sur la question des traités libre-échange,
01:28:10 puisque c'est un sujet intéressant,
01:28:11 qui a d'ailleurs fait l'objet de débats politiques,
01:28:13 notamment sur la question du CETA et du Mercosur.
01:28:15 CETA avec le Canada, Mercosur avec les pays d'Amérique latine.
01:28:18 Jordan Bardella dit, au fond,
01:28:19 avec votre politique,
01:28:20 vous ouvrez l'agriculture française et européenne
01:28:23 à 100 réciprocités.
01:28:24 À tous les vents.
01:28:25 Qu'est-ce que vous répondez à Jordan Bardella ?
01:28:27 Moi, je suis ravie d'entendre dire
01:28:30 qu'au Parlement européen,
01:28:31 les choses ont changé sous votre impulsion,
01:28:33 Monsieur Bardella.
01:28:34 Si on a fait adopter par le Parlement européen
01:28:36 un amendement qui dit pas d'accord avec le Mercosur,
01:28:40 avec les pays d'Amérique latine,
01:28:41 c'est nous qui l'avons porté, cet amendement.
01:28:43 C'est notre majorité.
01:28:44 Et si les lignes commencent à bouger
01:28:46 sur les questions de commerce international,
01:28:48 c'est grâce à notre engagement.
01:28:49 Et oui, nous, nous regardons les accords de commerce
01:28:53 au cas par cas.
01:28:54 Vous les avez tous adoptés.
01:28:55 Nouvelle-Zélande, Chili, le CETA, Madame.
01:28:57 Pardonnez-moi, merci de me laisser continuer.
01:28:59 Il y a des mauvais accords.
01:29:00 Typiquement, Mercosur, c'est un mauvais accord
01:29:02 pour la planète et pour nos agriculteurs.
01:29:04 Il y a des bons accords.
01:29:05 L'accord avec le Chili, typiquement,
01:29:07 c'est pas un nouvel accord.
01:29:08 C'est une modernisation de l'accord.
01:29:09 On a réussi à intégrer le respect des accords de Paris.
01:29:12 On a réussi à intégrer le respect de nos standards sociaux.
01:29:16 Et on a réussi à renégocier les quotas.
01:29:20 Si on n'avait pas réouvert cet accord,
01:29:22 il y aurait eu une augmentation automatique des quotas.
01:29:24 On a réussi à les plafonner grâce à cette renégociation.
01:29:28 Donc oui, cet accord, on le suit avec le Chili.
01:29:30 Si vous avez renégocié, c'est que l'accord initial n'était pas bon.
01:29:31 Je vous le dis.
01:29:32 On l'a renégocié.
01:29:33 Donc vous faites le procès de votre propre politique.
01:29:35 C'est intéressant.
01:29:36 Monsieur Bardella, c'est un accord qui a 20 ans.
01:29:38 On l'a renégocié dans l'intérêt des Français.
01:29:40 Voilà pour le Chili.
01:29:41 L'accord avec le Canada, l'accord avec le CETA,
01:29:44 c'est aussi un bon accord.
01:29:46 Il a été décrié.
01:29:48 J'ai vu au Sénat et dans le débat français,
01:29:50 à l'alliance de la CARPE et du LAPIN.
01:29:51 Non, le Parlement l'a rejeté, Madame.
01:29:53 Le Sénat français l'a rejeté.
01:29:54 Non, non, non, attendez.
01:29:55 Pour dire les choses, il y a eu un vote au Sénat.
01:29:57 Le Sénat a voté contre.
01:29:59 Il n'y a pas eu encore…
01:30:00 Le texte n'est pas revenu à l'Assemblée nationale.
01:30:02 Donc l'accord s'applique, même si le Parlement dit non.
01:30:04 C'est ça, le rôle de la démocratie.
01:30:05 Mais moi, j'attends que l'Assemblée nationale s'exprime sur ce sujet-là.
01:30:08 J'attends que les oppositions sortent de leur posture.
01:30:11 Cet accord, il est bon pour notre économie.
01:30:14 Il est bon pour nos agriculteurs.
01:30:15 L'excédent commercial agricole depuis 2017 a été triplé.
01:30:19 Il est bon pour nos producteurs de lait,
01:30:21 pour nos producteurs de fromage.
01:30:22 Ce sont les chiffres objectifs, M. Bardella.
01:30:25 Pas du tout.
01:30:26 Moi, j'ai rencontré encore récemment,
01:30:28 j'étais à Toulouse en fin de semaine dernière.
01:30:29 Je ne sais pas si vous voyez beaucoup d'agriculteurs, en fait, pour être très honnête.
01:30:31 M. Bardella, pardonnez-moi, je suis fille d'agriculteur.
01:30:35 C'est une circonstance aggravante.
01:30:36 Non, je vous dis juste, ne me faites pas de leçons sur la vie des agriculteurs.
01:30:40 Je crois que je la connais mieux que vous.
01:30:41 J'ai grandi dans une ferme, j'ai dans mon entourage, ma famille, mes amis, des agriculteurs.
01:30:45 Vous ne devriez pas voter ce que vous votez, madame,
01:30:47 parce que vous avez mis des milliers d'agriculteurs dans les rues du pays.
01:30:49 Je sais quelle est la diversité aussi des agriculteurs.
01:30:52 Je sais que ce n'est pas populaire de le dire,
01:30:54 mais il y a des agriculteurs qui vont bien.
01:30:56 Rentrons dans le concret du CETA.
01:30:58 Il y en a aussi qui vont très mal, M. Bardella,
01:30:59 sur le CETA et sur l'activité agricole de manière générale.
01:31:03 Je suis allée, par exemple, je ne vous donne même pas un exemple,
01:31:05 je ne vous donne même pas un exemple personnel,
01:31:07 je suis allée à Toulouse faire campagne en fin de semaine dernière.
01:31:10 J'ai rencontré un agriculteur qui m'a dit,
01:31:12 Madame Ayé, merci de soutenir les accords de commerce.
01:31:15 Tout le monde vous dit merci.
01:31:16 Avec exigence, bien entendu.
01:31:17 Avec exigence, bien entendu.
01:31:20 Mais merci de soutenir les accords de commerce,
01:31:22 parce que moi, je produis du blé.
01:31:24 Et moi, j'ai besoin des accords de commerce pour vivre.
01:31:28 Et ce n'était pas un céréalier de la bosse.
01:31:31 C'était un agriculteur d'une exploitation moyenne.
01:31:34 C'est la réalité du monde agricole.
01:31:35 Et quand je vous entends parler de décroissance,
01:31:37 Monsieur Bardella, je serai la tenant de la décroissance.
01:31:40 Aujourd'hui, les agriculteurs, leurs sources de revenus,
01:31:43 elles sont triples.
01:31:44 Premièrement, marché national.
01:31:46 Il faut le renforcer, c'est une évidence.
01:31:48 Deuxièmement, la politique agricole commune,
01:31:51 les 10 milliards que vous voulez visiblement renationaliser.
01:31:54 J'ai regardé votre programme.
01:31:55 Je ne suis pas très au clair,
01:31:56 parce que j'ai vu que vous vouliez renationaliser la PAC.
01:31:58 Je vais vous expliquer, Madame.
01:31:59 Mais qu'en même temps, vous vouliez ajouter des aides nationales
01:32:01 à la politique agricole.
01:32:02 Je vais vous expliquer, Madame.
01:32:03 Vous pouvez être tranquille,
01:32:04 vous repartirez avec toutes les réponses que vous souhaitez.
01:32:06 Et puis, évidemment, la troisième source de revenus,
01:32:08 c'est le commerce international.
01:32:11 Donc, vous voulez priver les agriculteurs
01:32:13 de deux de leurs sources de revenus.
01:32:14 Alors, sur ce point, pour ceux qui nous regardent,
01:32:16 sur la question du CETA,
01:32:19 si on regarde les chiffres,
01:32:20 il y a effectivement des filières pour lesquelles
01:32:22 c'est plutôt favorable,
01:32:23 le fromage, les vins espiritueux.
01:32:25 Attendez, non mais juste, je précise,
01:32:27 juste pour donner les chiffres.
01:32:28 Il y avait une crainte au moment de l'entrée en vigueur partielle
01:32:30 de cet accord que, notamment, la filière bovine soit,
01:32:34 comment dire, qu'il y ait des exportations massives
01:32:36 venant du Canada.
01:32:38 La réalité, c'est qu'en termes de tonnage,
01:32:40 c'est-à-dire le nombre de...
01:32:41 Il n'y a que 2% du quota qui a été exporté.
01:32:43 Ça a été donc, c'est résiduel.
01:32:45 Il n'y a pas encore le sorte de marché inondé
01:32:48 comme ce qui avait pu être dit au moment
01:32:50 où le CETA est rentré en vigueur.
01:32:52 Voilà, ça c'était juste...
01:32:53 Il n'y a pas eu de concurrence déloyale.
01:32:54 Ça, c'était le point factuel.
01:32:55 Mais donc, la question qui vous est posée
01:32:56 au fond, Jean-Denis Bardalat,
01:32:57 vous dites aux agriculteurs,
01:32:58 "Mais alors, merci, on n'efforce plus,
01:33:00 il n'y a plus d'accord de libre-échange."
01:33:01 Enfin, pas du tout.
01:33:02 On va venir après sur le commerce international.
01:33:04 Oui, mais c'est la question.
01:33:05 L'Interbev, madame, l'interprofessionnel
01:33:07 de la viande bovine, que j'ai rencontré
01:33:09 au Salon de l'agriculture, et croyez-moi,
01:33:11 Marine Le Pen et moi avons été bien mieux accueillis
01:33:13 qu'Emmanuel Macron, à qui il a fallu 3 camions
01:33:15 de CRS pour pouvoir rentrer une heure
01:33:17 dans le Salon de l'agriculture avant de repartir
01:33:19 sous l'EUE.
01:33:20 L'Interbev nous dit quoi ?
01:33:21 Cet accord de libre-échange fait peser,
01:33:24 fait planer une menace dans les prochaines années
01:33:26 sur 50 000 emplois dans la filière bovine
01:33:29 et nous fait prendre le risque d'importer
01:33:31 sur notre sol des produits, notamment bovins,
01:33:35 qui seraient fabriqués dans des coûts de production
01:33:37 30 % inférieurs.
01:33:39 Monsieur Duhamel, pour l'instant,
01:33:41 les importations n'ont pas démarré.
01:33:42 Pourquoi ?
01:33:43 Parce que le Canada est aujourd'hui essentiellement
01:33:45 tourné vers le marché asiatique
01:33:47 et vers le marché nord-américain.
01:33:48 Mais croyez-moi, ils ont le sens du business
01:33:50 et ils vont s'adapter aux standards européens.
01:33:53 Ceux qui disaient en 2017 que le marché européen
01:33:55 allait être inondé, le fait est qu'aujourd'hui,
01:33:57 en 2024, ça n'a pas été le cas.
01:33:58 J'y viens. D'abord, il n'y a pas de close-mirror.
01:34:00 Peut-être qu'on parlera des close-mirror après.
01:34:01 Deuxièmement, madame, vous me dites,
01:34:03 c'est génial pour la filière fromage.
01:34:06 Est-ce que vous connaissez la part
01:34:09 de la production de fromage en France
01:34:12 qui est exportée au Canada ?
01:34:15 On n'est pas là pour une interro,
01:34:16 monsieur Bardella, je vous écoute.
01:34:17 D'accord. Un an, j'ai passé.
01:34:19 0,9 %.
01:34:22 Vous saviez de combien était ce taux en 2017
01:34:25 avant l'entrée en vigueur du CETA ?
01:34:28 Je vous écoute.
01:34:30 Monsieur Bardella, vous êtes là.
01:34:31 Vous êtes la technicienne des dossiers européens.
01:34:33 0,6 %.
01:34:35 Manifestement, vous ne maîtrisez pas ce dossier.
01:34:37 Donc, croyez-moi, madame,
01:34:39 j'ai discuté avec beaucoup d'agriculteurs.
01:34:41 Le problème, ce n'est pas un accord de libre-échange.
01:34:43 Le problème, ce sont des accords de libre-échange
01:34:45 qui font que nos agriculteurs n'arrivent plus
01:34:47 à être compétitifs.
01:34:48 On a un fruit et légumes sur deux aujourd'hui
01:34:50 qui est d'origine importée.
01:34:52 On a perdu 100 000 exploitations agricoles en 10 ans.
01:34:55 Et moi, je dis une chose très simple
01:34:56 pour vous répondre sur les accords commerciaux.
01:34:58 Je dis qu'il faut une exception agriculturelle française.
01:35:01 Je dis qu'il faut sortir l'agriculture.
01:35:02 Sortir l'agriculture.
01:35:03 Les accords de libre-échange conventionnels
01:35:04 qu'on signe sur toutes les filières
01:35:06 pour que ces accords sur l'agriculture
01:35:09 soient négociés à part.
01:35:10 Accords commerciaux négociés à part.
01:35:12 Un exemple très simple.
01:35:13 Rapidement, pour qu'on avance sur ce sujet.
01:35:14 Aujourd'hui, vous avez des secteurs en France,
01:35:16 comme la culture,
01:35:18 qui lorsqu'il y a une politique commerciale
01:35:20 menée au travers de la culture,
01:35:21 bénéficient d'une exception culturelle.
01:35:22 C'est-à-dire, c'est l'article 4 du TFUE,
01:35:24 c'est une compétence partagée entre l'Union Européenne et l'État.
01:35:27 C'est du patriotisme économique.
01:35:28 Moi, la question que je vais vous poser,
01:35:29 très simple, Madame,
01:35:30 pourquoi est-ce que ce que vous permettez
01:35:31 pour les artistes,
01:35:32 vous l'interdisez pour les agriculteurs ?
01:35:34 On vous a entendu sur ce point.
01:35:36 J'aimerais qu'on avance,
01:35:37 parce que écologie contre agriculture,
01:35:38 point d'interrogation.
01:35:39 La question qui est en suspens de tout cela,
01:35:41 c'est celle de l'impact écologique
01:35:44 des mesures qui sont prises ou pas.
01:35:46 On a vu effectivement cette colère valérieillée
01:35:48 des agriculteurs en début d'année.
01:35:49 D'ailleurs, Emmanuel Macron recevait ce matin encore
01:35:51 les syndicats agricoles.
01:35:52 Est-ce qu'il faut dire,
01:35:54 est-ce que l'Europe doit faire une sorte de pause,
01:35:56 un moratoire sur les normes écologiques
01:35:58 dont certains agriculteurs disent
01:36:01 qu'elles sont trop lourdes à appliquer ?
01:36:03 C'est pour cela qu'on a entendu parler de détricotage
01:36:05 de ce qu'on a appelé le Green Deal,
01:36:06 c'est-à-dire le pacte vert.
01:36:07 Est-ce qu'il faut faire une pause
01:36:09 sur la question de ces normes écologiques ?
01:36:12 D'abord, une dernière réflexion sur les accords de commerce.
01:36:15 Si on n'avance pas sur les accords de commerce,
01:36:18 le commerce existe quand même.
01:36:19 Les accords de commerce, fondamentalement,
01:36:21 nous permettent de réguler les échanges commerciaux.
01:36:24 C'est un fondamental.
01:36:25 Et donc, l'écologie et les normes écologiques.
01:36:27 Souvent, dans la période qu'on vient de traverser,
01:36:32 le fameux Green Deal, le fameux pacte vert,
01:36:34 a été mal compris ou mal expliqué.
01:36:38 C'est de leur faute, maintenant.
01:36:40 Non, non, je veux être aussi par vous, M. Bardella.
01:36:42 Ah bon, c'est de la mienne.
01:36:43 Le pacte vert, il a été beaucoup rappelé
01:36:45 à l'occasion de la crise agricole.
01:36:48 Mais le pacte vert, c'est quoi ?
01:36:49 D'abord, sur le monde agricole,
01:36:50 on a fait la politique agricole commune la plus verte qui soit.
01:36:53 Vous l'avez saluée et vous l'avez même votée, M. Bardella.
01:36:57 Mais ça, ce n'est pas le pacte vert.
01:36:58 Le pacte vert, qui a été beaucoup récriminé
01:37:00 dans la séquence qu'on a traversée,
01:37:02 c'est la production de voitures électriques,
01:37:05 en France, chez nous, à des coûts de main abordables
01:37:08 et qui ramènent des emplois sur nos territoires.
01:37:11 Donc, l'interdiction des véhicules thermiques à l'horizon 2035,
01:37:14 nous vous coupons au pouvoir d'achat des Français.
01:37:16 C'est, M. Bardella, la protection de nos enfants,
01:37:19 de vos enfants, quand ils joueront avec leurs jouets.
01:37:23 C'est l'assurance que, quand vous mangerez vos chocapics
01:37:26 demain matin au petit-déjeuner,
01:37:28 ils ne seront pas produits.
01:37:30 Je ne mange pas de céréales.
01:37:31 Je limite le sucre de ma peau au petit-déjeuner.
01:37:33 Ça, les Français sont au courant de tout.
01:37:35 S'il n'y a pas de sucre, il n'y a pas de Nutella.
01:37:37 C'est le Sébastien Desforêts à l'autre bout du monde.
01:37:39 C'est aussi ça, le pacte vert.
01:37:41 C'est la fin de l'obsolescence programmée.
01:37:43 Ce pacte vert a été parfois détourné,
01:37:46 mais il répond à des attentes véritables des Français.
01:37:50 De manière générale, l'enjeu du mandat qui vient,
01:37:53 c'est la mise en œuvre de ce pacte vert.
01:37:55 Vous allez encore plus loin.
01:37:56 C'est la mise en œuvre.
01:37:57 On a voté des textes, il faut désormais les mettre en œuvre
01:38:00 et accompagner.
01:38:01 Les agriculteurs vont être ravis, madame.
01:38:02 Quand il y a besoin d'ajustement, M. Bardella, on les fait.
01:38:05 C'est Emmanuel Macron qui a demandé des ajustements
01:38:07 à la Commission européenne, que vous avez voté par ailleurs
01:38:10 sur la question des achats.
01:38:11 Moi aussi, j'ai voté.
01:38:12 Parce qu'ils étaient nécessaires.
01:38:13 Mais qui l'a mis en œuvre, madame ?
01:38:14 Mais vous aussi, vous l'avez mis en œuvre, M. Bardella.
01:38:17 Est-ce que vous avez voté ou pas la politique agricole commune en 2020 ?
01:38:20 Oui, madame, parce que je pense que c'est mieux que rien.
01:38:23 Je pense que c'est pour les agriculteurs.
01:38:24 Vous êtes comptable.
01:38:25 Vous mettez dans la rue, c'est mieux que rien.
01:38:26 Vous êtes comptable, autant que moi.
01:38:28 Pour qu'on avance sur cette question de l'écologie,
01:38:29 votre ligne, vous, c'est celle de Nicolas Sarkozy.
01:38:31 L'écologie, ça commence à bien faire ?
01:38:32 Non, moi, je suis pour une écologie pratiquable et raisonnable.
01:38:36 Nous sommes aujourd'hui parmi les plus propres au monde.
01:38:40 La France, c'est 0,2 % des émissions mondiales de CO2.
01:38:45 Les écologistes, c'est nous, madame.
01:38:47 Les pollueurs, ce sont les États-Unis et la Chine
01:38:49 qui, à eux deux, représentent un tiers des émissions mondiales.
01:38:51 Donc, comment, dans ces conditions et à partir de ce constat,
01:38:54 moi, vous savez, en économie, je suis très pragmatique.
01:38:56 Vous pouvez multiplier les normes pour nos agriculteurs
01:39:00 de manière totalement irrationnelle,
01:39:02 en vous soumettant au fanatisme et à l'idéologie des verts
01:39:07 qui, par exemple, on a parlé des moteurs thermiques,
01:39:09 on va peut-être rentrer dans le dossier,
01:39:11 mais sur les produits phytosanitaires, madame,
01:39:13 vous décidez spontanément, à l'horizon 2030,
01:39:17 de baisser de 50 % le nombre de produits phytos.
01:39:20 Pourquoi 50 %, pourquoi est-ce que vous multipliez des normes
01:39:23 sur des agriculteurs qui sont déjà parmi les plus propres au monde ?
01:39:27 Donc, moi, je dis qu'il y a une surchauffe réglementaire aujourd'hui.
01:39:30 Je suis favorable à une pause réglementaire,
01:39:33 à la dénonciation de la stratégie de la ferme et la fourchette
01:39:36 et du Green Deal parce que je pense que ça engage
01:39:39 une logique de décroissance.
01:39:41 Or, tout cela va nous rendre dépendants de l'étranger.
01:39:44 Il y a deux études universitaires européennes
01:39:47 et une étude publique américaine qui ont été faites
01:39:49 sur le Green Deal et la stratégie de la ferme à la fourchette
01:39:51 et ils disent que votre politique va entraîner une baisse
01:39:53 de 15 à 20 % du nombre de cheptels et du nombre
01:39:56 d'exploitations agricoles en Europe,
01:39:59 ce qui va évidemment nous rendre dépendants des importations
01:40:01 et va faire entrer dans nos assiettes une nourriture
01:40:04 de moins bonne qualité.
01:40:05 Et j'ajoute une chose, que je défends, moi,
01:40:08 le patriotisme économique, je défends une grande loi
01:40:10 "Mangeons français" et je souhaite que dans les cantines,
01:40:12 madame, des collèges, des écoles, des lycées
01:40:14 et dans la restauration collective,
01:40:16 nos agriculteurs aient une priorité,
01:40:18 priorité nationale, préférence européenne.
01:40:20 - Valérie Ayé. - Ça, c'est ma vision d'une Europe qui progresse.
01:40:23 - C'est formidable parce que c'est déjà ce qui se produit
01:40:25 dans les cantines avec la commande publique
01:40:27 pour valoriser les circuits courts et l'agriculture française locale.
01:40:30 Excusez-moi, j'ai été moi-même élue locale,
01:40:32 je sais aussi que ça se passe comme ça.
01:40:34 - Aujourd'hui, vous dérangez aux règles de la concurrence.
01:40:36 - Sur la question des pesticides, notre ligne,
01:40:40 ça a été pas d'interdiction, sans solution.
01:40:42 - Vous changez d'avis.
01:40:44 - C'est ce que nous avons fait, par exemple, avec le glyphosate,
01:40:47 interdiction sauf s'il n'y a pas d'alternative crédible.
01:40:49 - Mais c'est faux.
01:40:50 - Et tous les agriculteurs, évidemment,
01:40:52 il n'y a aucun agriculteur qui se plaît à utiliser
01:40:55 des produits phytosanitaires.
01:40:56 Ils ont besoin d'être accompagnés.
01:40:58 Et donc, ça veut dire qu'il faut qu'on accélère
01:41:00 sur la recherche et le développement.
01:41:02 - Pourquoi ? Baisse de 50 % d'ici à 2030.
01:41:05 - Monsieur Bardella, vous ne pensez pas qu'on a un enjeu
01:41:07 de protection de la planète et un enjeu de protection
01:41:09 de notre santé, de préserver ?
01:41:11 - Madame, nous sommes les plus propres au monde.
01:41:12 Vous pensez que vous allez arriver en 10 ans ?
01:41:14 - Mais il n'empêche, aujourd'hui, on accompagne nos agriculteurs.
01:41:17 On a un objectif, permettez-moi de continuer,
01:41:20 on a un objectif de baisse des produits phytosanitaires.
01:41:23 On y travaille ensemble, main dans la main,
01:41:25 avec un principe simple, pas d'interdiction, sans solution.
01:41:29 Et par ailleurs, on a voté au Parlement européen
01:41:31 ce qui s'appelle les nouvelles techniques génomiques.
01:41:33 - Oui, les nouvelles techniques.
01:41:34 - Les fameuses NGT.
01:41:35 En fait, c'est un principe simple.
01:41:37 C'est comment on soutient le développement
01:41:39 de nouvelles semences, de nouvelles générations
01:41:41 qui vont nous permettre d'avoir des semences plus robustes
01:41:43 et donc d'utiliser moins de produits phytosanitaires.
01:41:46 C'est ça la réponse, M. Bardella.
01:41:48 L'alliance de la science et du bon sens.
01:41:51 Et les agriculteurs sont demandeurs en la matière.
01:41:53 - Valérie Ayier, Jordan Bardella.
01:41:54 - Vous pouvez répondre.
01:41:55 - Non, vos temps de parole sont à peu près à égalité,
01:41:57 donc j'aimerais qu'on ait le temps d'aborder la dernière partie
01:42:00 de ce débat.
01:42:01 - S'il vous la rembit, je vous en prie.
01:42:02 - Je vous remercie.
01:42:03 Elle est consacrée à la question migratoire.
01:42:05 Anthony Lebos, sur cette question
01:42:12 qui, bien évidemment, agite l'actualité,
01:42:15 quelles sont les positions, les programmes
01:42:17 de Valérie Ayier et Jordan Bardella ?
01:42:19 - Jordan Bardella, vous avez voté contre
01:42:21 le pacte asile et migration adopté au début du mois d'avril
01:42:24 au Parlement européen, qui prévoit notamment
01:42:26 un système de filtrage, une procédure de filtrage
01:42:29 des demandeurs d'asile illégaux.
01:42:31 Vous jugez que ce texte n'est pas assez dur
01:42:35 et vous prenez donc une double frontière
01:42:38 des contrôles aux frontières françaises
01:42:39 et la possibilité de refouler ces demandeurs d'asile
01:42:41 aux frontières de l'Union européenne.
01:42:43 Vous êtes aussi pour que les demandes d'asile
01:42:45 se déroulent dans les pays d'origine,
01:42:47 consulat, ambassade et non plus sur le sol européen.
01:42:50 Et enfin, vous proposez de redéfinir l'agence Frontex,
01:42:52 l'agence de garde de côte et de garde frontière
01:42:54 de l'Union européenne, en une agence de lutte
01:42:56 contre l'immigration illégale.
01:42:58 Valérie Ayier, vous avez voté pour ce pacte asile
01:43:01 et migration adopté au début du mois d'avril.
01:43:04 Vous êtes aussi favorable à une instauration
01:43:06 de plus de conditions dans l'octroi de visas
01:43:09 aux pays d'origine et de transit,
01:43:10 notamment pour contraindre ces pays à accepter
01:43:13 le retour de leurs ressortissants.
01:43:15 Enfin, vous êtes pour créer une structure politique
01:43:17 commune sur l'immigration, la lutte contre la criminalité
01:43:20 ou encore le terrorisme.
01:43:21 C'était une annonce d'Emmanuel Macron
01:43:23 lors de son discours à la Sorbonne.
01:43:24 Merci Anthony.
01:43:25 Valérie Ayier, vous avez donc,
01:43:26 comme Anthony vient de le montrer,
01:43:27 voté ce pacte migratoire,
01:43:29 pacte migratoire combattu notamment par Jordan Bardella.
01:43:33 Est-ce que ça veut dire qu'avec ce pacte
01:43:35 qui a été voté il y a quelques semaines,
01:43:36 il n'y aura plus de jungle de Calais,
01:43:39 plus de Lampedusa dans les années à venir ?
01:43:43 C'est l'objectif.
01:43:44 Effectivement, ce pacte, on l'a adopté.
01:43:46 Il faut simplement, si on prend un peu de recul,
01:43:49 l'Europe c'est quoi ?
01:43:50 C'est la libre circulation à l'intérieur de nos frontières.
01:43:53 C'est surtout une sacrée passoire.
01:43:54 Et c'est un bien commun de notre Europe.
01:43:57 Et moi, évidemment, je soutiens cet espace Sengen.
01:44:01 Sauf qu'il y a eu un impensé depuis 40 ans.
01:44:03 C'est la protection et le renforcement
01:44:04 de nos frontières extérieures.
01:44:06 Et avec ce pacte, enfin, à l'initiative
01:44:08 du président de la République
01:44:09 et de la majorité présidentielle,
01:44:10 on a une solution concrète sur la table
01:44:12 pour répondre aux défis migratoires
01:44:14 et réguler l'immigration irrégulière.
01:44:17 Concrètement, c'est quoi ?
01:44:19 Pour la première fois, on va enregistrer
01:44:21 les personnes qui arrivent aux frontières
01:44:22 de l'Union européenne.
01:44:23 Ça n'existait pas jusqu'à présent.
01:44:25 C'est-à-dire qu'on va prendre leur identité,
01:44:27 empreinte, passeport, photo, origine.
01:44:32 Ça n'existait pas jusqu'à présent.
01:44:34 Vous avez voté contre, M. Bardella.
01:44:35 Vous êtes contre le fait de savoir
01:44:37 qui entre sur le territoire européen ?
01:44:40 Je suis assez surprise de ce positionnement.
01:44:42 Je vous réponds, madame.
01:44:43 C'est le premier élément du pacte Asile et Migration.
01:44:45 Le deuxième élément, c'est que pour la première fois,
01:44:48 là encore, on a une procédure d'asile,
01:44:50 un examen des demandes d'asile
01:44:53 directement à la frontière.
01:44:55 Moi, je suis attachée au droit d'asile.
01:44:57 Je pense qu'il faut effectivement
01:44:59 qu'on permette aux femmes yézidis,
01:45:01 aux chrétiens d'Orient, pardonnez-moi,
01:45:04 aux afghanes, aux syriens,
01:45:07 de pouvoir bénéficier du droit d'asile en Europe,
01:45:10 évidemment.
01:45:12 Et aujourd'hui, demain, avec le pacte Asile et Migration,
01:45:15 on aura des demandes à la frontière,
01:45:17 directement, qui nous permettront
01:45:20 de dire très vite aux personnes
01:45:22 si elles peuvent ou pas bénéficier du droit d'asile.
01:45:24 Si elles ne le peuvent pas, elles sont renvoyées.
01:45:26 Et puis, le troisième élément,
01:45:27 c'est le mécanisme de solidarité.
01:45:29 Vous en avez beaucoup parlé, M. Bardella, beaucoup.
01:45:33 Vous avez dit, vous prétendez,
01:45:35 qu'Emmanuel Macron, avec le grand complot bruxellois,
01:45:40 allait répartir des migrants partout dans nos villages.
01:45:44 J'habite en Mayenne, M. Bardella,
01:45:46 et les migrants, je ne les ai pas vus,
01:45:48 les migrants dont vous parlez.
01:45:49 Et je vous rassure, la Mayenne ne sera pas grand remplacée.
01:45:54 Moi, ce que je veux avec ce mécanisme de solidarité,
01:45:57 c'est clair, c'est que les autres pays prennent leur part.
01:46:02 Pourquoi ça devrait être toujours la France
01:46:04 qui accueillerait les demandeurs d'asile ?
01:46:06 Parce que c'est de ce dont on parle, M. Bardella.
01:46:09 On parle des demandeurs d'asile.
01:46:10 Pourquoi ce serait systématiquement la France ?
01:46:13 Pourquoi ce n'est pas Victor Orban
01:46:16 qui accompagnerait et accueillerait les demandeurs d'asile ?
01:46:19 Pourquoi les Tchèques, les Slovaques, les Roumains,
01:46:22 les Polonais n'accueilleraient pas les demandeurs d'asile
01:46:25 que nous devons accueillir, nous, aujourd'hui, en France ?
01:46:28 M. Bardella, c'est ça, la solidarité ?
01:46:30 Réponse de Jordane Bardella sur ce pacte migratoire
01:46:33 et aussi ce principe prévu de répartition
01:46:36 en cas d'afflux de demandeurs d'asile.
01:46:38 C'est ce qui est contenu dans le texte.
01:46:40 J'ai voté contre ce pacte migratoire,
01:46:43 précisément parce que ce pacte migratoire,
01:46:45 il prévoit une équation très simple.
01:46:48 C'est la répartition obligatoire des migrants
01:46:50 dans les États membres ou la punition financière.
01:46:54 Et vous prévoyez, Madame, dans ce pacte,
01:46:57 des amendes versées aux États,
01:47:00 contre les États, payées par le contribuable français,
01:47:03 en l'occurrence, pour tout migrant refusé,
01:47:06 de 20 000 euros par migrant.
01:47:08 Exemple, 100 000 demandes d'asile en France.
01:47:11 Si la France et les Français refusent cette immigration
01:47:13 de fait accompli, 2 milliards d'euros d'amende
01:47:16 seront adressés à la France.
01:47:18 Donc, je rejette cette logique.
01:47:20 Pour vous, Madame, l'immigration,
01:47:22 ce n'est pas un problème, c'est un projet.
01:47:25 Moi, j'ai grandi, Madame, et je me suis engagé
01:47:27 politiquement en Seine-Saint-Denis.
01:47:29 Et je me suis engagé politiquement pour que
01:47:31 le quartier dans lequel j'ai grandi,
01:47:33 que mon pays ne ressemble pas à la Seine-Saint-Denis
01:47:36 et au quartier de Seine-Saint-Denis dans lequel j'ai grandi.
01:47:38 Parce que les Français, Madame, ils ont une inquiétude.
01:47:40 C'est de se réveiller un matin
01:47:42 et de ne plus reconnaître la France,
01:47:44 de ne plus reconnaître le pays dans lequel ils ont grandi.
01:47:46 Et il y a des millions de Français, Madame,
01:47:48 qui nous regardent ce soir
01:47:50 et qui ont le sentiment, dans d'innombrables quartiers de France,
01:47:52 d'être devenus des étrangers dans leur propre pays.
01:47:55 Donc, l'immigration pose une question existentielle, Madame,
01:47:58 fondamentale, pas seulement sur notre sécurité
01:48:01 ou sur les comptes publics.
01:48:02 Ça pose une question existentielle.
01:48:04 Qui sommes-nous et qui voulons-nous être au XXIe siècle ?
01:48:07 Qui voulons-nous rester comme peuple de France ?
01:48:10 Et une deuxième question à laquelle vous ne répondez pas,
01:48:13 et je vous la pose directement,
01:48:15 y a-t-il trop d'immigration aujourd'hui en France ?
01:48:18 Réponse, Valérie Ayé.
01:48:20 Vous savez comme moi que ce n'est pas le sujet, M. Bardella.
01:48:22 Qu'il y ait un problème d'immigration irrégulière...
01:48:24 Ce n'est pas le sujet !
01:48:25 Qu'il y ait un problème d'immigration irrégulière,
01:48:27 je vous l'accorde.
01:48:28 Madame, vous avez pulvérisé tous les records d'immigration,
01:48:32 légal et illégal.
01:48:34 450 000 titres de séjour accordés par votre gouvernement,
01:48:38 140 000 demandes à juste en deux tiers...
01:48:40 Monsieur Bardella, vous avez posé une question à Valérie Ayé.
01:48:42 900 000 plans dessins sur le site français.
01:48:44 On ne peut pas dire que l'immigration, ce n'est pas le sujet, Madame.
01:48:46 Madame Bardella, juste vous avez posé une question à Valérie Ayé.
01:48:48 Ce n'est pas du tout l'immigration, ce n'était pas le sujet.
01:48:49 Allez-y, répondez.
01:48:50 Y a-t-il, oui ou non, trop d'immigration en France ?
01:48:52 Réponse de Valérie Ayé.
01:48:53 Les Français connaissent déjà ma réponse.
01:48:54 Nous devons gérer l'immigration irrégulière.
01:48:56 Nous devons mettre un terme aux situations inadmissibles
01:48:59 à Calais, dans les quartiers nord de Marseille,
01:49:02 ou demain, aujourd'hui à Menton.
01:49:05 Vous voulez accélérer avec le pacte ?
01:49:06 Ce n'est pas du tout, M. Bardella.
01:49:08 Demain, avec le pacte, ces situations n'existent plus,
01:49:10 puisqu'on enregistre les demandeurs,
01:49:12 puisqu'on traite à la frontière européenne les demandes.
01:49:15 Donc, ça veut dire que les situations que nous connaissons aujourd'hui
01:49:18 n'existeront plus demain.
01:49:20 Et évidemment que les demandeurs d'asile dont vous parlez,
01:49:23 et la France assume sa part beaucoup aujourd'hui,
01:49:26 ces demandeurs d'asile, ils seront accueillis demain
01:49:29 par d'autres pays qui n'assument pas leur part aujourd'hui.
01:49:32 Donc, c'est beaucoup plus d'efficacité
01:49:34 et aussi, évidemment, beaucoup plus de solidarité.
01:49:36 Pour que ce ne soit pas systématiquement
01:49:39 les habitants des quartiers nord de Marseille,
01:49:42 les habitants de Calais qui assument leur part en la matière.
01:49:45 Ça veut dire quoi, "assumer sa part", Mme ?
01:49:47 Il y a un problème d'immigration irrégulière.
01:49:49 Mais il y a des demandeurs d'asile qui ont droit à la protection.
01:49:53 C'est ça, nos valeurs européennes.
01:49:54 Comme les Afghans de Château.
01:49:56 C'est ça, la civilisation européenne.
01:49:58 Les femmes afghanes, elles ont droit, si elles sont persécutées,
01:50:03 à pouvoir venir être protégées et vivre ni en lignement, ni en sécurité.
01:50:08 C'est quoi la limite ?
01:50:09 En Europe.
01:50:10 Excusez-moi, mais vous vivez dans le monde des bisounours, Mme.
01:50:13 Vous me dites que l'immigration, d'abord, n'est pas un problème.
01:50:15 Vous avez commencé cette émission.
01:50:16 Qu'est-ce que vous proposez, alors ?
01:50:17 Je vais finir sur ce que je propose.
01:50:18 Croyez-moi, je pense qu'avant même que j'ai parlé,
01:50:20 les Français qui nous regardent ont bien compris
01:50:22 que sur l'immigration, j'aurais pas la main qui tremble,
01:50:24 contrairement à vous, lorsque demain, vous serons au pouvoir.
01:50:27 Pardon, je ne comprends pas.
01:50:29 Moi, la plus-value d'accueillir des Afghans en France.
01:50:31 Donc, ça veut dire que les femmes afghanes qui risquent leur vie en Afghanistan,
01:50:37 pas de droit d'asile.
01:50:38 Mais le droit d'asile a été...
01:50:40 Attendez, l'Afghanistan...
01:50:41 Vous prenez l'exemple de l'Afghanistan.
01:50:43 L'Afghanistan est-il un pays en guerre ?
01:50:46 Sous le régime des talibans, je ne suis pas sûr que ce soit...
01:50:48 D'accord, donc une sorte de grande démocratie...
01:50:50 D'accord, merci, M. Dionnel.
01:50:51 ... en paix, pour lesquelles les femmes peuvent vivre en toute liberté.
01:50:53 Non, mais faites pas de la morale.
01:50:54 L'Afghanistan est-il un pays en guerre ?
01:50:56 Non.
01:50:57 L'Afghanistan est un pays aux mains des talibans,
01:51:00 dont une très grande partie de la population partage l'idéologie islamiste.
01:51:03 Je ne souhaite pas que cette idéologie islamiste,
01:51:06 qui se développe aujourd'hui sur notre sol,
01:51:08 qui fracture la société française,
01:51:09 qui fait du mal aux femmes,
01:51:11 qui ne veulent plus seulement se séparer,
01:51:13 mais qui veut imposer à l'ensemble de la société française
01:51:15 tous ces interdits,
01:51:17 conquiert demain l'intégralité de mon pays, la France.
01:51:20 Je veux que la France reste la France.
01:51:22 Par conséquent, quand j'ai des responsables politiques aux manettes,
01:51:25 qui, dans le temps qui vient,
01:51:26 où les vagues migratoires n'ont pas démarré,
01:51:28 parce que la démographie du continent africain va doubler d'ici à 2050,
01:51:32 pour passer d'un milliard de 100 millions d'habitants
01:51:34 à 2 milliards 500 millions d'habitants,
01:51:36 voudront venir sur le sol européen.
01:51:38 On a des responsables politiques chargés de protéger les Français,
01:51:41 après le drame de Châteauroux,
01:51:42 avec des Avangs qui n'avaient rien à faire en France,
01:51:44 qui viennent nous dire
01:51:45 « Je ne vois pas le problème entre l'insécurité, le terrorisme et l'immigration,
01:51:48 mais vous êtes, madame, sur une autre planète. »
01:51:51 Moi, je vais vous dire, face à l'immigration légale et illégale,
01:51:54 d'abord je défends le principe de la double frontière.
01:51:57 Je pense qu'il faut restreindre la libre circulation dans l'espace Schengen
01:52:00 au seul ressortissant de l'Union Européenne.
01:52:02 Le fait d'arriver en Italie, d'obtenir un titre de séjour quelconque,
01:52:06 ne doit pas vous donner un droit à circuler dans tous les pays européens, premièrement.
01:52:10 Deuxièmement, madame, je souhaite que l'agence de garde frontière Frontex,
01:52:14 dont l'ancien patron qui a été débarqué par vos amis à la Commission européenne,
01:52:18 parce qu'il renvoyait les bateaux après les avoir mis en sécurité dans leur pays de départ,
01:52:21 est aujourd'hui candidat à mes côtés, sur ma liste, à une troisième position,
01:52:25 Fabrice Leggeri, préfet français, persécuté par les ONG pro-migrants
01:52:29 qui font les taxis en mer Méditerranée parce qu'il a protégé nos frontières.
01:52:32 Je souhaite qu'on puisse refouler les bateaux qui arrivent.
01:52:35 Aujourd'hui, vous savez pertinemment, madame, que ce droit au refoulement est interdit.
01:52:38 Et donc quand on a un migrant ou un bateau qui arrive sur le sol européen,
01:52:42 accompagné par les ONG que vous financez par ailleurs,
01:52:44 c'est une immigration de fait à contre-colis.
01:52:47 - Sur ces propositions, attendez, on ne va pas tout faire.
01:52:49 - Deuxièmement, vous me dites que je...
01:52:51 - Non mais attendez, là vous venez de faire une proposition.
01:52:53 - Vous dites la double frontière.
01:52:54 - Dix secondes comme ça.
01:52:55 - Valérie Ayé répond.
01:52:56 - Dix secondes.
01:52:57 - Je pense qu'il faut traiter les demandes d'asile,
01:52:59 puisqu'on en parlait dans les ambassades et consulats des pays de départ,
01:53:02 non plus depuis l'administration en France sur le territoire de la métropole.
01:53:05 Et troisièmement, il faut évidemment que notre pays ne soit plus un cliché social
01:53:10 où tous les migrants qui posent le pire en Europe soient tentés de venir.
01:53:13 - Jordan Bardel a dit double frontière, dépôt des demandes d'asile
01:53:17 à l'extérieur de l'Union européenne et changement des politiques des aides sociales,
01:53:21 même si ça pour le coup, ce n'est pas une compétence de l'Union européenne.
01:53:23 Avec ces éléments-là, qu'est-ce que vous répondez à la tête de liste du RN ?
01:53:27 - Moi d'abord, j'aimerais bien comprendre, M. Bardela,
01:53:29 comment ça fonctionne votre double frontière, concrètement.
01:53:33 - Je suis bien de vous le dire, madame.
01:53:35 - Vous étiez à Perpignan hier.
01:53:37 Les trajets, il y a 12 600 camions qui traversent la frontière franco-espagnole tous les jours.
01:53:44 Donc concrètement, comment ça va se passer ?
01:53:46 Vous allez faire des contrôles de plaque d'immatriculation ?
01:53:49 - Vous n'avez pas entendu ce que j'ai dit.
01:53:51 - Vous allez stationner ces camions sur des centaines de kilomètres pour les contrôler ?
01:53:56 Pour les transfrontaliers, les travailleurs transfrontaliers,
01:53:58 vous allez leur rendre la vie infernale ?
01:54:00 - On parle de la même chose, madame.
01:54:01 - Mais c'est ça, la double frontière.
01:54:02 Expliquez-nous concrètement comment ça fonctionne.
01:54:05 - Je viens de vous le dire, madame.
01:54:07 - Vous faites des contrôles aux frontières ?
01:54:08 - Ça veut dire qu'il n'y a plus de libre circulation dans l'espace Schengen
01:54:12 pour les ressortissants extra-européens.
01:54:15 - Et comment vous contrôlez ça ?
01:54:16 - On l'a vu dans le drame d'Alsi, que le fait qu'un type qui venait du Moyen-Orient,
01:54:20 je n'ai plus la nationalité exacte, mais ait pu bénéficier d'une protection subsidiaire en Suède,
01:54:24 lui a donné un droit à circuler en Europe centrale et d'arriver jusqu'en France.
01:54:28 Je ne veux plus de cela.
01:54:29 - Comment on fait, madame ?
01:54:30 - Aujourd'hui, figurez-vous, quand vous arrivez à l'aéroport
01:54:33 et que vous venez d'un pays extra-européen, vous êtes contrôlé, vous avez une file séparée.
01:54:37 Là, c'est pareil. Vous êtes français, vous voulez passer un week-end à Rome,
01:54:41 vous n'avez pas de contrôle à la frontière.
01:54:43 En revanche, en prenant l'avion, si vous êtes un ressortissant extra-européen,
01:54:47 vous devez vous soumettre à un contrôle.
01:54:49 Schengen est un projet ultra-européen qui doit revenir à sa philosophie initiale.
01:54:53 - Juste parce que ce sont des sujets intéressants, mais aussi techniques.
01:54:57 Sur cette question de la double frontière, il y a des frontières.
01:55:00 Il y a bien sûr quand vous prenez l'avion pour aller à l'aéroport,
01:55:02 mais il y a aussi des frontières qui ne sont gardées par aucun garde-frontière.
01:55:06 Quand vous allez en Belgique, en Italie, c'est plus compliqué,
01:55:09 parce qu'on sait qu'il y a beaucoup de trajets.
01:55:11 Ça veut dire que là, toute personne qui passe en voiture est contrôlée par un garde-frontière
01:55:16 pour s'assurer qu'il n'est pas extra-européen.
01:55:18 - Vous savez, le code Schengen aujourd'hui nous permet d'ores et déjà
01:55:23 de rétablir des contrôles aux frontières nationales.
01:55:25 - Ce sont des contrôles aléatoires.
01:55:27 - Ce qui avait été fait notamment dans la foulée des attentats du président.
01:55:30 - C'est fait de manière très régulière.
01:55:32 Si effectivement les gouvernements passés n'avaient pas effondré de 6 000 postes
01:55:35 le nombre de douaniers en France, on aurait peut-être plus de moyens pour les contrôler.
01:55:38 Mais aujourd'hui, ces contrôles existent.
01:55:41 Il faut évidemment les renforcer.
01:55:44 Et je souhaite qu'en amont, parce que l'intérêt de la double frontière,
01:55:47 ce n'est pas de gérer sur place, c'est qu'on puisse faire en sorte
01:55:50 que Frontex, qui est aujourd'hui une hôtesse d'accueil pour migrants,
01:55:53 se charge de refouler les bateaux qui arrivent sur les côtes européennes
01:55:57 pour les renvoyer dans les pays de départ.
01:55:58 Moi, le message, il sera très simple.
01:56:00 Ne venez pas en Europe.
01:56:01 Parce que si vous venez en Europe, chez moi, dans ma maison, sans y avoir été invité,
01:56:05 d'une part, vous serez raccompagnés dans votre pays de départ par les autorités européennes.
01:56:09 - Réponse.
01:56:10 - Et deuxièmement, si vous arrivez sur le sol français,
01:56:12 vous n'aurez droit à rien, pas d'aide sociale, pas d'accompagnement,
01:56:16 parce que moi, je suis précisément dans cette élection européenne, madame,
01:56:19 vous parliez de prendre sa part, le candidat de la France qui ne peut plus prendre sa part.
01:56:22 - Réponse de Valérie Ayé.
01:56:23 - Parce qu'aujourd'hui, l'immigration fait peser une menace
01:56:25 sur la sécurité de nos concitoyens, sur nos comptes publics.
01:56:28 Je pense qu'il faut briser le tabou de l'immigration de guichet social.
01:56:31 Et évidemment, sur notre identité nationale et européenne.
01:56:34 - Valérie Ayé.
01:56:35 - Je suis ravie d'apprendre que maintenant, vous soutenez Frontex.
01:56:38 Après n'avoir jamais soutenu le renforcement des budgets.
01:56:41 - S'il vous plaît, Valérie Ayé.
01:56:42 - Non, mais vous avez un bilan.
01:56:43 - On n'est pas dans la même émission.
01:56:44 - Non, mais monsieur Bardella.
01:56:45 - C'est juste, vous dites quelque chose, elle répond et on essaie de garder ce débat en bon ordre.
01:56:48 - Vous avez un bilan au Parlement européen.
01:56:49 Vous avez été élue pendant cinq ans.
01:56:50 - Je ne suis pas au pouvoir, madame.
01:56:51 - Mais vous avez été élue, vous avez des votes au Parlement européen.
01:56:54 - Ce qui fait que je sois dans l'opposition, ça existe encore en démocratie.
01:56:56 Je sais que Macronisme, c'est un concept de civilisation de position,
01:56:59 mais je suis dans l'opposition, s'il vous plaît.
01:57:01 - Monsieur Bardella.
01:57:02 - Valérie Ayé.
01:57:03 - Je ne vous empêche pas de déposer des amendements,
01:57:05 de porter la voix de votre groupe à la table des négociations.
01:57:08 C'est ce qu'on fait normalement quand on est député européen.
01:57:10 On dépose des amendements, on participe aux négociations pour son groupe.
01:57:13 - Je n'ai pas envie de négocier avec vous, madame.
01:57:14 - Ça ne vous empêche pas.
01:57:15 - Vous êtes très sympathique, mais je n'ai pas envie de protéger mes frontières
01:57:17 avec quelqu'un qui m'explique, s'il vous plaît, le lien entre l'immigration et l'insécurité.
01:57:20 - Soit vous voulez changer les choses efficacement, et dans ce cas-là, vous venez négocier,
01:57:25 soit vous préférez parader sur les plateaux télé.
01:57:27 - Non, je ne vous présente aux élections pour prendre le pouvoir, madame, en France et en Europe.
01:57:31 - Débattons et commençons à travailler sérieusement ensemble.
01:57:35 - S'il vous plaît, Jordan Bardella.
01:57:36 - Je suis ravie d'apprendre que finalement, vous soutenez Frontex après avoir...
01:57:40 après vous être opposé à tous les renforcements financiers de Frontex.
01:57:44 Je suis ravie d'apprendre que monsieur Leggeri, qui est désormais sur votre liste,
01:57:48 et qui avait refusé...
01:57:49 - Ancien patron de Frontex.
01:57:50 - Ancien patron de Frontex, et qui avait refusé d'augmenter les moyens pour les retours,
01:57:54 a changé de position désormais.
01:57:56 - Pas du tout, madame.
01:57:57 - Si, si, je suis ravie de l'apprendre.
01:57:58 - Pas du tout, madame.
01:57:59 - Et par ailleurs, je vous le redis, si vous aviez bien examiné les textes,
01:58:02 puisque quand on parle du pacte Asile et Migration, c'est plusieurs textes.
01:58:05 Et dans ce texte, il y a le renforcement de Frontex,
01:58:08 il y a aussi le renforcement des retours coordonnés, avec un coordinateur.
01:58:13 Donc c'est comme ça qu'on est plus efficace.
01:58:15 En Europe, vous croyez véritablement...
01:58:17 - On s'en fout des ONG, on s'en fout des moniteurs des droits fondamentaux dans le texte.
01:58:19 - Vous croyez véritablement que c'est en décidant vous tout seul,
01:58:21 que vous allez renvoyer les migrants qui n'ont pas vocation à rester sur le territoire européen ?
01:58:26 - Bien sûr qu'il nous faut une réponse européenne, coordonnée.
01:58:29 C'est l'objet aussi de la discussion qu'on doit avoir entre les ministres de l'Intérieur
01:58:34 au niveau de la zone Schengen.
01:58:35 Il faut qu'on puisse être beaucoup plus efficaces ensemble,
01:58:38 de la même manière que ce qui existe pour les ministres de la zone euro.
01:58:42 Ensuite, monsieur Bardella, vous dites que, si je comprends bien,
01:58:45 vous vous inspirez du modèle britannique, avec le Rwanda.
01:58:49 C'est ça ?
01:58:50 - Absolument pas.
01:58:51 - Pas du tout ?
01:58:52 - Non, madame.
01:58:53 - Rappelons-la encore.
01:58:54 - Qu'est-ce que vous proposez concrètement sur la gestion ?
01:58:57 - Je précise juste pour ceux qui nous regardent.
01:58:59 - Je vais répondre, parce que Manifestant va être amélioré avec les sujets européens.
01:59:02 Le Rwanda est un pays sous-traitant du Royaume-Uni.
01:59:04 - Gérardin Bardella, s'il vous plaît, je m'adresse à ceux qui nous regardent
01:59:07 et qui ne savent pas forcément tous les détails.
01:59:09 Ce que vous appelez modèle rwandais-britannique,
01:59:12 c'est la possibilité ouverte par la loi, par la Grande-Bretagne,
01:59:14 d'expulser des demandeurs d'asile refoulés du territoire britannique
01:59:18 et de les renvoyer directement dans un pays tiers, à savoir le Rwanda.
01:59:21 Vous terminez votre question et ensuite, Gérardin Bardella, vous aurez l'occasion de répondre.
01:59:24 - Je demande à M. Bardella si c'est le modèle dont il s'inspire, qui nous a décrit tout à l'heure.
01:59:27 - Madame, le modèle n'a rien à voir.
01:59:29 Pardon.
01:59:30 Le modèle du Rwanda, du modèle britannique avec le Rwanda dont vous faites mention,
01:59:35 consiste à faire du Rwanda un pays tiers,
01:59:37 où en fait tous les demandeurs d'asile sont envoyés directement au Rwanda
01:59:41 pour ne pas qu'il y ait d'afflux sur le territoire britannique.
01:59:43 Ce n'est pas ça que je propose.
01:59:44 Moi, je propose que les demandes d'asile ne soient plus traitées sur le seul français,
01:59:47 pas une seule demande d'asile traitée sur le seul français.
01:59:50 Les demandes d'asile devront être déposées dans les ambassades et consulats
01:59:55 des pays de départ ou des pays frontaliers.
01:59:57 Je n'ai pas de problème à ce niveau-là.
01:59:58 - Et alors, sur ce point-là.
01:59:59 - Pourquoi ?
02:00:00 Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, l'asile a été totalement dévoyé.
02:00:03 C'est une immigration de fait accompli.
02:00:05 Il y a eu, sous votre gouvernance depuis cinq ans,
02:00:08 tous les records ont été franchis en la matière,
02:00:09 140 000 demandes d'asile sur le seul français.
02:00:12 On sait très bien qu'une deux-tiers d'entre eux,
02:00:14 rapports parlementaires, ne répondent pas aux critères de l'asile.
02:00:17 Et il y a seulement 5 % des gens qui ont une EGTF qui sont réellement en danger.
02:00:22 - Sur ce point-là, précisément, le fait d'examiner les demandes d'asile
02:00:25 à l'extérieur de l'Union européenne.
02:00:26 - Sur ce point-là, ce que nous proposons et ce que nous avons voté
02:00:28 avec le Parlement européen, c'est d'examiner ces demandes d'asile
02:00:32 là où elles arrivent, c'est-à-dire aux frontières de l'Union européenne.
02:00:35 On peut imaginer un processus comme le vôtre, M. Bardella.
02:00:38 - On est à un hôtel.
02:00:39 - Mais la réalité, c'est que les migrants vont quand même traverser
02:00:41 la mer Méditerranée, que ça ne vous déplaise, que ça vous déplaise.
02:00:44 - Mais pourquoi ? Parce que vous leur faites croire qu'il y a un avenir
02:00:46 de l'autre côté et que vous allez les prendre en charge.
02:00:48 - Pas du tout.
02:00:49 - L'humanisme, il est de côté.
02:00:50 - Certains ont droit à bénéficier du droit d'asile, d'autres non.
02:00:53 Et la volonté de traverser la mer Méditerranée, elle est là.
02:00:57 Demain, avec l'enregistrement, demain, avec l'examen des demandes d'asile
02:01:01 aux frontières de l'Union européenne, les personnes qui n'auront pas droit
02:01:04 à l'asile repartiront, on les renverra.
02:01:07 Et elles sauront une fois, peut-être qu'elles reviendront deux fois, trois fois,
02:01:10 mais elles sauront qu'elles n'ont pas accédé aux territoires européens.
02:01:13 C'est comme ça que nous allons véritablement régler l'immigration irrégulaire
02:01:17 de la manière la plus efficace qui soit en tenant compte...
02:01:21 - Il faut un blocus maritime, madame.
02:01:23 - Un blocus maritime.
02:01:25 Donc c'est ce qu'avait promis Giordia Meloni, votre alliée italienne,
02:01:29 à l'époque où elle était en campagne.
02:01:31 - Je ne suis pas la vocale, madame.
02:01:33 - Non, mais moi je fais le constat qu'en Italie, on avait une candidate...
02:01:36 - Qu'est-ce qui vous dérange dans l'idée du blocus maritime ?
02:01:38 C'est-à-dire la possibilité d'avoir des moyens de police
02:01:41 pour refouler les bateaux et les raccompagner dans les pays des bas.
02:01:43 Qu'est-ce qui vous dérange ?
02:01:44 - Je te fais simplement un constat.
02:01:46 D'abord, Giordia Meloni avait dit pendant sa campagne,
02:01:48 "Avec moi, plus d'immigration irrégulière, je vais mettre en place un blocus maritime naval."
02:01:53 Non seulement elle appelle l'Europe à la rescousse,
02:01:56 et en plus, il y a quelques semaines, elle a ouvert 450 000 titres de séjour
02:02:02 parce qu'elle avait besoin de main-d'œuvre.
02:02:04 C'est ça aussi l'hypocrisie de l'extrême droite.
02:02:06 - Je ne suis pas l'avocat de Madame Meloni.
02:02:08 - Mais c'est votre partenaire, M. Bardella.
02:02:11 - Vous soutenez votre partenaire de La Ligue, Mathieu Salvini,
02:02:13 en coalition avec les ministres du gouvernement de Méloni.
02:02:17 - Mais les Italiens font ce qu'ils veulent. Je ne suis pas l'avocat.
02:02:19 - Non, mais l'accordnement...
02:02:20 - Merci mes origines, les règles usées...
02:02:23 - Juste la question que vous pose Valérie, c'est de dire...
02:02:26 - Sur le blocus maritime, c'est très...
02:02:27 - Attendez, on a des forces politiques,
02:02:28 parce que c'est intéressant la question de l'immigration au travail.
02:02:30 On a des forces politiques qui disent pendant les campagnes,
02:02:32 "Nous, on arrête tout, c'est immigration zéro."
02:02:34 Et là, on a une chef du gouvernement dont on ne peut pas considérer
02:02:37 qu'elle est particulièrement laxiste en termes migratoires,
02:02:39 qui dit effectivement, "On ouvre 450 000 titres de séjour
02:02:42 pour des travailleurs étrangers."
02:02:43 Est-ce que ça ne nous fait pas dire que les forces d'extrême droite,
02:02:47 populistes, comme vous voulez les appeler...
02:02:48 - Je ne me sens pas concerné.
02:02:49 - ...à la fin, finissent par, face aux réalités,
02:02:53 à faire l'inverse de ce qu'ils ont pu dire pendant les campagnes ?
02:02:55 - Essayez-nous, M. Duhamel.
02:02:58 Essayez-nous et croyez-moi que sur le sujet
02:03:01 du rétablissement de l'ordre dans le pays
02:03:04 et du contrôle de l'immigration drastique
02:03:07 avec une lutte implacable et administrative
02:03:09 contre l'immigration clandestine,
02:03:11 croyez-moi que nous n'aurons pas la main qui tremble
02:03:13 lorsque nous serons au pouvoir.
02:03:15 Vous envoyez balader la solution du blocus maritime
02:03:17 comme si j'avais blasphémé.
02:03:19 Qui a proposé, madame, un blocus maritime
02:03:21 entre Mayotte et les Comores ?
02:03:24 C'est Gérald Darmanin, votre ministre de l'Intérieur.
02:03:27 Peut-être que vous allez faire son procès ce soir,
02:03:29 mais je pense au regard des échanges
02:03:32 que nous avons depuis un quart d'heure sur ce sujet.
02:03:34 - La situation n'a pas grand-chose à voir entre Mayotte et les Comores
02:03:36 et entre les rives de la Méditerranée et celles de l'Europe.
02:03:39 - Ne méprisez pas ce qui est en train de se passer à Mayotte.
02:03:41 - Je ne méprise pas, juste.
02:03:42 - Je pense que nos concitoyens doivent regarder
02:03:43 ce qui est en train de se passer là-bas.
02:03:45 Ce qui se passe à Mayotte sera le futur de la métropole
02:03:48 si demain on ne reprend pas le contrôle.
02:03:50 Et pardon, madame, mais ça fait un quart d'heure
02:03:52 qu'on parle d'immigration.
02:03:53 Je n'ai pas compris ce que vous proposez.
02:03:55 Si vous trouvez que l'immigration, c'est bien, c'est pas bien,
02:03:57 je n'ai pas compris ce que vous voulez me dire.
02:03:59 Et deuxièmement, je pense que vous n'avez pas conscience
02:04:01 de l'ampleur du phénomène, madame,
02:04:03 où il y a des enclaves étrangères qui sont aujourd'hui
02:04:06 en train de se constituer sur le sol de la République française.
02:04:08 Alors vous me dites, moi, en Mayenne,
02:04:10 l'immigration, ce n'est pas un problème.
02:04:11 Vous avez de la chance.
02:04:13 Et protégez votre département tant que vous le pourrez.
02:04:16 Parce que nous sommes face à des vagues migratoires
02:04:19 qui n'ont pas encore démarré
02:04:20 et deux choix se posent aux sociétés européennes.
02:04:23 Accepter s'étrouer vers l'Europe ou s'en protéger.
02:04:25 Moi, je fais le choix de m'en protéger.
02:04:27 Une réponse française est impérative.
02:04:29 Une réponse européenne est impérative.
02:04:31 J'ai parlé de Frontex.
02:04:32 Je dis qu'aujourd'hui, Frontex ne peut pas refouler.
02:04:35 Je souhaite que Frontex puisse refouler.
02:04:37 Mais croyez-moi, nous ferons du rétablissement de l'ordre
02:04:39 et de la protection de notre identité
02:04:41 et de notre civilisation européenne.
02:04:42 Un impératif politique et philosophique de notre futur.
02:04:45 Un dernier mot de Valérie Ayé sur ce sujet.
02:04:47 Et on avance ensuite pour voir vos cartes blanches.
02:04:49 Donc un dernier mot, Valérie Ayé, sur cette question d'immigration.
02:04:51 Si je pensais qu'il n'y avait pas de problème
02:04:53 d'immigration irrégulière, je n'aurais pas agi au Parlement européen.
02:04:57 J'ai agi.
02:04:59 Il faut qu'on régule l'immigration irrégulière.
02:05:01 C'est une évidence.
02:05:02 Il faut aussi qu'on assure aux personnes
02:05:05 qui peuvent bénéficier du droit d'asile
02:05:07 qu'elles puissent bénéficier du droit d'asile.
02:05:09 Sur l'immigration légale, économique,
02:05:11 M. Bardella, il me semble que le Rassemblement national
02:05:14 a voté la loi immigration au niveau national.
02:05:16 Et il y avait dans cette loi des mesures de régularisation
02:05:19 de travailleurs dans les métiers.
02:05:21 C'est ce que dit M. Bardella.
02:05:23 Soyez aussi cohérents, s'il vous plaît.
02:05:25 Et par ailleurs, je vous entends dire,
02:05:27 comme beaucoup de vos amis populistes ou d'extrême droite,
02:05:29 selon les cas, Georgia Meloni,
02:05:31 les brexiteurs, je vous entends dire comme eux,
02:05:33 ne vous inquiétez pas avec nous,
02:05:35 demain, plus d'immigration.
02:05:37 On maîtrisera tout.
02:05:39 Georgia Meloni, elle a dit,
02:05:41 le cus naval maritime,
02:05:43 je ne sais pas comment vous le gérez,
02:05:45 sauf à tirer éventuellement sur les bateaux,
02:05:47 et à ne plus respecter le droit international de la mer,
02:05:50 que nous devons respecter.
02:05:52 Georgia Meloni a fini par appeler l'Europe à l'aide.
02:05:54 Et elle a soutenu le pacte asile-immigration.
02:05:56 Les brexiteurs qui avaient dit "take back control".
02:05:59 À la fin, le Brexit, ça se termine par
02:06:01 une explosion des migrations.
02:06:05 C'est la démonstration, une fois encore,
02:06:07 que les solutions simplistes,
02:06:09 on parle du Nil en plus,
02:06:11 que les solutions simplistes des dépôts populistes
02:06:13 sur à peu près tous les sujets...
02:06:15 Vous dites Georgia Meloni en Italie a soutenu le pacte asile-immigration.
02:06:17 Pourquoi ?
02:06:19 - Non, non, non, non !
02:06:21 - S'il vous plaît, je vais reprendre ma règle en paire.
02:06:23 - J'ai une dernière question à poser à monsieur Bernier.
02:06:25 - Non, non, non, écoutez, franchement,
02:06:27 là on a passé du temps, je crois qu'on a vu tous les sujets
02:06:29 sur la question de l'immigration, l'immigration de travail,
02:06:31 l'immigration illégale, le pacte migratoire.
02:06:33 J'aimerais qu'on avance, on vous a entendu.
02:06:35 C'est donc l'heure pour clore ce débat
02:06:37 de vos cartes blanches.
02:06:39 Je donne les règles au téléspectateur.
02:06:41 Un sujet que vous avez choisi.
02:06:43 Votre adversaire du soir ne connaît pas la thématique
02:06:45 de votre carte blanche.
02:06:47 - C'est ça.
02:06:49 - Salut.
02:06:51 Comme vous avez commencé tout à l'heure
02:06:53 le débat, Valérie Ayé,
02:06:55 c'est vous qui montrerez en premier cette carte blanche
02:06:57 et vous pourrez conclure avec votre propre carte blanche,
02:06:59 Jordan Bardella. Quelle est votre carte blanche,
02:07:01 Valérie Ayé, ce soir ?
02:07:03 - Alors moi, je voudrais revenir sur un sujet dont on parle
02:07:05 finalement assez peu dans cette campagne,
02:07:07 c'est notre projet de société pour les Européens.
02:07:09 Le nôtre et puis le vôtre,
02:07:11 Jordan Bardella.
02:07:13 Donc moi, je suis venue avec une photo.
02:07:15 Cette photo.
02:07:17 Je pense que vous savez
02:07:19 où c'était, M. Bardella.
02:07:21 - Oui, on la voit à l'écran.
02:07:25 - C'était en Italie.
02:07:27 - À Florence.
02:07:29 - Effectivement.
02:07:31 - Très belle ville, d'ailleurs.
02:07:33 - Au mois de décembre. M. Bardella, je vous ai entendu dire
02:07:35 d'ailleurs que vous ne cautionniez pas, pardonnez-moi,
02:07:39 le terme d'extrême droite.
02:07:43 Alors moi, je voudrais parler des gens,
02:07:45 et vous parler des gens qui étaient avec vous
02:07:47 sur cette photo.
02:07:49 Ce sont vos alliés, Jordan Bardella.
02:07:51 Vous avez sur cette photo
02:07:53 Roman Fritz, polonais.
02:07:55 Je prends leur déclaration parce que,
02:07:57 évidemment, je ne voudrais pas les écorcher.
02:07:59 Roman Fritz, polonais,
02:08:01 il a déclaré
02:08:03 que les femmes ne devraient pas avoir le droit de vote
02:08:05 et devraient être moins payées
02:08:07 que les hommes.
02:08:09 - Je suis l'avocat du polonais.
02:08:11 - Il a dit que les Roms étaient des parasites
02:08:13 et de la vermine inhumaine.
02:08:15 Sur cette photo,
02:08:17 à vos côtés également,
02:08:19 Gerold Hahnemans, belge,
02:08:21 qui est président de votre parti européen.
02:08:23 M. Bardella.
02:08:25 Il a fêté sa victoire au municipal
02:08:27 avec des saluts nazis.
02:08:29 - Vous racontez n'importe quoi.
02:08:31 - Et ce n'est pas le seul dans votre famille politique,
02:08:33 je vous l'accorde, M. Bardella.
02:08:35 Il y a aussi Mathéo Salvini,
02:08:37 dont on a parlé.
02:08:39 - Un parti politique est donné en tête.
02:08:41 - Président d'un parti...
02:08:43 Eh bien, ça n'empêche, ce sont ses déclarations.
02:08:45 Salut nazis.
02:08:47 Mathéo Salvini, président d'un parti
02:08:49 où on compare une ministre d'origine combolaise
02:08:51 à un orang-outan.
02:08:53 A vos côtés également,
02:08:57 Tino Krupala. Il est allemand.
02:08:59 Il est à la tête d'un parti
02:09:01 qui a déclaré que les personnes LGBT
02:09:03 étaient, tenez-vous bien,
02:09:05 des baiseurs d'enfants
02:09:07 tolérés par les États.
02:09:09 Martin Helm, également à vos côtés
02:09:13 sur cette photo, estonien.
02:09:15 Il a déclaré à la télévision
02:09:17 "Vous êtes noirs, repartez,
02:09:19 parce que je veux une Estonie blanche".
02:09:21 Tomio Okamura, tchèque,
02:09:25 juge, je cite, que l'intelligence humaine
02:09:27 varie considérablement
02:09:29 entre les races
02:09:31 et entre les hommes et les femmes.
02:09:33 Déclaration, hein.
02:09:35 Je ne fais que reprendre les déclarations
02:09:37 des personnes qui étaient à vos côtés ce jour-là.
02:09:39 Et c'est même pas tout,
02:09:41 j'en termine André Ventura, portugais,
02:09:43 qui veut retirer leurs ovaires à celle qui avorte,
02:09:45 pour celle qui avorte,
02:09:47 et Christian Andersen, qui est allemand,
02:09:49 qui m'a dit personnellement,
02:09:51 c'était dans l'hémicycle filmé,
02:09:53 que l'avortement c'était de l'assassinat.
02:09:55 Évidemment, je termine avec Victor Orban,
02:09:57 le Premier ministre hongrois,
02:09:59 qui oblige les femmes qui veulent recourir
02:10:01 à une IVG à écouter battre
02:10:03 le cœur de leur foetus.
02:10:05 Et il a aussi fait mettre dans les manuels scolaires
02:10:07 des collégiens que les garçons et les filles
02:10:09 n'avaient pas les mêmes aptitudes intellectuelles.
02:10:11 Monsieur Bardella,
02:10:15 je vais vous poser une question très simple.
02:10:17 Kim Tarode...
02:10:19 - Vous jouez bien la comédie, madame.
02:10:21 - Pardon, c'est pas fini.
02:10:23 - Question très simple, Kim Tarode.
02:10:25 - La série était terminée.
02:10:27 - Vous n'avez pas honte
02:10:29 d'avoir ces alliés-là au Parlement européen ?
02:10:31 - C'est fini, on peut...
02:10:33 OK.
02:10:35 Madame, vous avez voté
02:10:37 pour qui à la présidence
02:10:39 du Parlement européen ?
02:10:41 Vous avez voté pour madame Mezzola,
02:10:45 Roberta Mezzola,
02:10:47 de qui j'ai beaucoup de respect et de considération.
02:10:49 Madame Mezzola,
02:10:51 elle a des positions très dures
02:10:53 sur l'avortement. Elle est opposée à l'avortement.
02:10:55 Elle en a fait un combat de société
02:10:57 dans son pays, à Malte.
02:10:59 Ça ne vous a pas dérangé de voter pour elle ?
02:11:01 J'ai l'impression que vous avez
02:11:03 un peu l'indignation à géométrie variable.
02:11:05 Et en réalité,
02:11:07 le modèle européen
02:11:09 que vous défendez ne peut pas fonctionner,
02:11:11 madame, parce que vous cherchez précisément
02:11:13 non pas seulement à effacer
02:11:15 les nations, mais à essayer
02:11:17 d'imposer à d'autres
02:11:19 peuples européens, qui n'ont pas
02:11:21 la même vision de la société
02:11:23 que nous, qui n'ont pas
02:11:25 la même fougue et la même passion
02:11:27 pour l'égalité homme-femme,
02:11:29 qui n'ont pas le même rapport aux questions de société,
02:11:31 vous essayez précisément
02:11:33 de leur imposer notre modèle de société.
02:11:35 Vous cautionnez
02:11:37 les propos de ses alliés
02:11:39 et de ceux qui ont été cités.
02:11:41 D'une part, ils sont fausses.
02:11:43 Deuxièmement,
02:11:45 elles ont été contestées
02:11:47 par les auteurs.
02:11:49 Troisièmement, dans ce meeting
02:11:51 à Florence, il y avait 2000 personnes.
02:11:53 Donc, croyez que
02:11:55 en France comme en Europe, quand je me déplace
02:11:57 dans des meetings, je croise beaucoup d'élus,
02:11:59 beaucoup de parlementaires,
02:12:01 beaucoup de militants, et que je fais beaucoup de photos.
02:12:03 Ça m'a été assez reproché, je crois à vos amis
02:12:05 d'ailleurs avec une forme de mépris.
02:12:07 L'Estonien, c'est ballot d'ailleurs,
02:12:09 parce que l'Estonien dont vous avez parlé,
02:12:11 Martin Helme, me semble-t-il,
02:12:13 il était ministre il y a cinq ans pendant la précédente
02:12:15 campagne européenne. Et vous savez
02:12:17 avec qui il était en coalition, madame ?
02:12:19 Avec vos alliés du groupe ALDE au Parlement
02:12:21 européen. Donc, si vous étiez cohérente
02:12:23 dans votre indignation et dans votre numéro
02:12:25 de Calimero, alors il ne faut pas voter pour madame
02:12:27 Mezzola qui a des positions très dures sur l'avortement
02:12:29 à la tête du Parlement européen.
02:12:31 Alors, il ne faut pas partager le pouvoir
02:12:33 avec monsieur Helme du
02:12:35 parti Écreux en Estonie qui a été
02:12:37 ministre il y a cinq ans.
02:12:39 Soyez cohérente. Mais plutôt que...
02:12:41 C'est dommage, parce que plutôt
02:12:43 que de consacrer votre carte blanche à ce qui
02:12:45 intéresse les Français, à ce que vivent nos concitoyens,
02:12:47 je préférais parler de ce qui se passe
02:12:49 en Estonie, en Italie, en Hongrie.
02:12:51 Je ne suis pas leur avocat.
02:12:53 Et ce n'est pas parce que je me retrouve à un moment donné
02:12:55 dans une pièce avec des gens que je partage
02:12:57 leurs convictions. Au Parlement européen,
02:12:59 on est assis à côté de beaucoup de gens
02:13:01 qui ont des convictions et des opinions très différentes.
02:13:03 Je suis l'avocat de mes propres convictions.
02:13:05 Je n'ai aucun problème avec le droit
02:13:07 à l'avortement qui doit être protégé,
02:13:09 défendu dans beaucoup de territoires.
02:13:11 D'ailleurs, vous devriez vous soucier
02:13:13 notamment du manque, par exemple,
02:13:15 d'accès à des consultations de gynécologie pour les femmes.
02:13:17 Vous devriez parler dans ces sujets-là
02:13:19 plutôt que d'aller faire la police
02:13:21 des mœurs dans des pays européens
02:13:23 avec qui, objectivement,
02:13:25 il y a beaucoup de désaccords.
02:13:27 On a vu cet échange et par ailleurs,
02:13:29 ceux qui nous regardent pourront vérifier...
02:13:31 - Monsieur Bardella... - Non, non, s'il vous plaît.
02:13:33 - Si vous voulez, je vous fasse le palmarès de vous.
02:13:35 - Si vous me permettez de répondre,
02:13:37 sur cette question-là...
02:13:39 - Vous n'avez plus d'idées. - C'est trop important.
02:13:41 - Non, non, non, s'il vous plaît.
02:13:43 - Est-ce que vous vous rendez compte,
02:13:45 madame... - Il y aura vérification.
02:13:47 - ...de la carte blanche ? - Je vais faire ma carte blanche.
02:13:49 - Non, non, vous faites votre carte blanche.
02:13:51 - Vous vous rendez compte du naufrage où madame Le Paye...
02:13:53 - S'il vous plaît. - ...commence son émission. J'en termine.
02:13:55 - Faites-la maintenant. - Non, non, non, non.
02:13:57 - Jean-Marie Le Paye. - Continuez sur cette question.
02:13:59 - Madame Le Paye est finie en nous parlant d'un Estonien...
02:14:01 - Stop, stop, stop. - La carte blanche a été faite.
02:14:03 - ...qui vient de prendre l'heure d'avion.
02:14:05 - Maintenant, Jordan Bardella, vous faites votre carte blanche.
02:14:07 - Je vous écoute. - Et Valérie, elle vous écoute.
02:14:09 - J'ai choisi, madame,
02:14:11 pour conclure cette émission,
02:14:13 de vous parler de l'outre-mer.
02:14:15 Parce que
02:14:17 la France
02:14:19 est l'un de ces rares pays au monde
02:14:21 où le soleil ne se couche jamais.
02:14:23 Nous avons
02:14:25 dans nos territoires d'outre-mer,
02:14:27 partout sur le globe,
02:14:29 un peu plus de 2 millions de Français
02:14:31 qui sont des Français
02:14:33 qui se sentent très souvent être des
02:14:35 citoyens de seconde zone,
02:14:37 à qui la puissance publique,
02:14:39 qui est l'Union européenne,
02:14:41 est un peu trop souvent absente,
02:14:43 et ils ont le sentiment d'être les grands oubliés
02:14:45 des politiques publiques.
02:14:47 Nos compatriotes ultramarins,
02:14:49 qui ont voté pour Marine Le Pen
02:14:51 très largement
02:14:53 lors du premier tour de l'élection présidentielle,
02:14:55 ils ont des problèmes extrêmement concrets.
02:14:57 La vie là-bas est plus chère,
02:14:59 de près de 60%
02:15:01 par rapport à la métropole.
02:15:03 À Mayotte,
02:15:05 on a beaucoup parlé de Mayotte, il y a évidemment des outre-mers,
02:15:07 il y a des problématiques très diverses.
02:15:09 Ils sont abandonnés
02:15:11 à la submersion migratoire,
02:15:13 avec des services publics qui sont totalement saturés,
02:15:15 au point qu'on dit que Mayotte est l'un des
02:15:17 territoires européens, des pays de l'Union européenne,
02:15:19 qui est la première maternité
02:15:21 du continent.
02:15:23 La Guyane, qui souffre
02:15:25 de l'insécurité, de la hausse,
02:15:27 de la délinquance et de la criminalité,
02:15:29 c'est l'un des premiers territoires criminogènes
02:15:31 de France.
02:15:33 Et donc, dans nos Antilles,
02:15:35 un Français sur trois là-bas n'a pas accès
02:15:37 à l'eau potable. Moi, je souhaite
02:15:39 que l'État revienne
02:15:41 en outre-mer, parce que je crois que l'outre-mer
02:15:43 est un atout, que l'outre-mer est
02:15:45 une force qui nous permet précisément d'être présents
02:15:47 sur tous les continents.
02:15:49 Et si demain, nous arrivons à la tête de l'État,
02:15:51 nous aurons un ministère d'État
02:15:53 consacré à l'outre-mer.
02:15:55 On vous a entendu réponse de Valérie Ayé
02:15:57 sur la question des
02:15:59 outre-mers. Il y a à peu près deux minutes
02:16:01 d'écart de temps de parole entre vous. Allez-y Valérie Ayé.
02:16:03 Ça me permet, c'est parfait, parce que ça me permet
02:16:05 de raccrocher à la discussion d'avant.
02:16:07 Quand on siège dans un même groupe, avec des partenaires
02:16:09 politiques au Parlement européen, on attend
02:16:11 de partager des valeurs. C'est reparti.
02:16:13 Et on attend de partager
02:16:15 un minimum de respect.
02:16:17 Aux partenaires de l'AFD qui veulent rattacher
02:16:19 Mayotte au Comores,
02:16:21 vous leur dites quoi ?
02:16:23 Vous leur dites quoi, en termes de considération
02:16:25 de nos outre-mer ? Moi, je suis allée
02:16:27 outre-mer il y a quelques jours.
02:16:29 Je suis allée à La Réunion. J'ai rencontré
02:16:31 des agriculteurs. J'ai rencontré des pêcheurs.
02:16:33 J'ai rencontré des acteurs du monde économique.
02:16:35 Évidemment, la situation
02:16:37 est difficile outre-mer, et vous l'avez dit
02:16:39 très justement, les prix sont
02:16:41 plus élevés. Nous avons agi
02:16:43 pour les ultramarins durant ces cinq ans
02:16:45 et nous continuerons de le faire. J'ai rencontré
02:16:47 des pêcheurs qui m'ont dit "merci
02:16:49 à la Meillet,
02:16:51 merci M. Macron d'avoir pu
02:16:53 enfin débloquer le dossier épineux
02:16:55 du renouvellement de la flotte des pêcheurs.
02:16:57 Depuis 2009, le dossier a été
02:16:59 débloqué. On a enfin pu
02:17:01 débloquer pour permettre à nos
02:17:03 pêcheurs ultramarins
02:17:05 de pouvoir renouveler leur flotte de bateaux.
02:17:07 C'est très concret. Ils nous disent
02:17:09 "merci". Sur la question du pouvoir
02:17:11 d'achat, M. Bardella,
02:17:13 nous avons
02:17:15 agi pendant ce temps-là, notamment
02:17:17 pour permettre aux ultramarins
02:17:19 de ne pas avoir
02:17:21 à supporter des hausses pour le
02:17:23 transport maritime, le fret,
02:17:25 ou pour leur billet d'avion, pour pouvoir retourner
02:17:27 dans l'Hexagone. C'est ça, ce que nous faisons.
02:17:29 Et évidemment sur Mayotte,
02:17:31 l'État a fait de Mayotte
02:17:33 une priorité. Sur les questions
02:17:35 sécuritaires, sur les questions migratoires,
02:17:37 nous sommes aux côtés des ultramarins, de tous les
02:17:39 ultramarins, M. Bardella.
02:17:41 Merci beaucoup à vous deux.
02:17:43 Je croyais que je concluais. Mais vous allez conclure
02:17:45 dans un instant juste après
02:17:47 les remarques et questions des téléspectateurs.
02:17:49 [Musique]
02:17:51 [Musique]
02:17:53 Rebonsoir
02:17:55 Périne, compenser
02:17:57 ceux qui nous ont regardés
02:17:59 de cette deuxième partie de débat.
02:18:01 Ce que je peux vous dire, en tout cas, c'est que
02:18:03 l'intérêt n'a pas faibli et que les téléspectateurs
02:18:05 ont continué massivement
02:18:07 à commenter sur les réseaux sociaux
02:18:09 et via notre QR code.
02:18:11 Ce qui a été particulièrement commenté,
02:18:13 c'est lorsque, Mme Ayé,
02:18:15 vous avez parlé de Jean-Marie Le Pen.
02:18:17 Vous, Jordane Bardella, vous avez
02:18:19 déclaré que Jean-Marie Le Pen
02:18:21 avait prononcé
02:18:23 des propos éminemment antisémites.
02:18:25 Et ça, ça a été remarqué
02:18:27 par les internautes.
02:18:29 "Bardella crache dans la soupe",
02:18:31 nous dit Demy, en s'attaquant avec véhémence
02:18:33 à Jean-Marie Le Pen,
02:18:35 tout en étant l'héritier
02:18:37 de son parti politique.
02:18:39 Voilà ce qui a été beaucoup commenté
02:18:41 sur les réseaux sociaux, mais également
02:18:43 dans les médias. Et puis, enfin,
02:18:45 un dernier mot, finalement, un peu
02:18:47 pour clore un petit peu ce débat.
02:18:49 Vous vous souvenez, Mme Ayé, ma première
02:18:51 intervention a été
02:18:53 plutôt sur votre communication
02:18:55 non-verbale. Eh bien, là,
02:18:57 les téléspectateurs ont trouvé que vous avez mis
02:18:59 un petit peu de temps à rentrer dans ce débat.
02:19:01 Mais visiblement, eh bien, écoutez,
02:19:03 vous y êtes entrée, en tout cas pour eux.
02:19:05 Je trouve, nous dit Thierry, que plus le débat
02:19:07 avance, plus Valérie Ayé
02:19:09 est à l'aise, et plus Jordane
02:19:11 Bardella fatigue
02:19:13 et s'énerve.
02:19:15 Un tout dernier mot pour Valérie Ayé,
02:19:17 puis Jordane Bardella, sur le fait de savoir
02:19:19 comment vous avez vécu ce débat.
02:19:21 Voilà, Valérie Ayé, c'est à vous, rapidement,
02:19:23 et ensuite, la parole sera, comme prévu, pour terminer
02:19:25 à Jordane Bardella. Je pense que ce débat, il aura
02:19:27 permis aux Français de voir,
02:19:29 effectivement, quels sont nos projets.
02:19:31 Au Parlement européen, nous avons un bilan
02:19:33 avec la majorité présidentielle.
02:19:35 Nous avons poussé pour le plan
02:19:37 de relance, nous avons régulé les urens du numérique,
02:19:39 nous avons créé les conditions
02:19:41 pour protéger la planète
02:19:43 et également protéger
02:19:45 les agriculteurs. Nous avons un certain
02:19:47 nombre de points de divergence avec
02:19:49 M. Bardella. Si je dois
02:19:51 nous trouver un point d'accord,
02:19:53 je reviendrai à l'une de vos déclarations,
02:19:55 M. Bardella, qui date, mais qui est encore,
02:19:57 je pense, d'actualité. Vous aviez dit,
02:19:59 il y a quelques années, sur un plateau,
02:20:01 que vous êtes à la politique
02:20:03 ce que dit Raoult,
02:20:05 à la médecine. Je suis entièrement
02:20:07 d'accord avec vous.
02:20:09 Je pense que vous n'avez aucun crédit pour parler
02:20:11 d'Europe aux Français.
02:20:13 Jordane Bardella, vous avez une
02:20:15 vingtaine de secondes pour conclure, pour que
02:20:17 les temps de parole soient évalués. Si vous le voulez, M. Raoult,
02:20:19 puisque je crois que M. le président de la République,
02:20:21 Emmanuel Macron, lui avait rendu visite
02:20:23 en grande pompe, mais
02:20:25 vous finissez ce débat comme vous l'avez commencé.
02:20:27 C'est bien dommage. D'abord, merci
02:20:29 Mme Meillet pour
02:20:31 cette confrontation démocratique, qui aura été,
02:20:33 je l'espère, un moment de clarification.
02:20:35 Merci aux Français qui nous ont suivis.
02:20:37 Moi, je veux m'adresser aux Français. Très rapidement,
02:20:39 il vous reste quelques secondes. Je veux leur dire que
02:20:41 la politique, ce ne sont pas des mots,
02:20:43 ce sont des preuves. C'est comme en amour.
02:20:45 Je veux leur dire qu'il n'y a aucune fatalité dans ce
02:20:47 qu'ils vivent et qu'avec de la sincérité,
02:20:49 des convictions et conscience de ce qu'ils vivent,
02:20:51 on peut changer les choses.
02:20:53 Mais encore, faut-il aller voter le 9 juin.
02:20:55 Merci beaucoup à tous les deux. 12, 13 secondes
02:20:57 d'écart. Les temps ont été
02:20:59 respectés. Merci Valérie Ayé d'avoir
02:21:01 accepté de participer à ce débat. Merci
02:21:03 Jordane Bardella. C'est la fin de ce débat.

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