• l’année dernière
Violences urbaines : "L’état d’urgence aurait été excessif. On ne peut pas, au nom du principe de précaution, tout interdire. Ces derniers temps, les préfets ont agi trop rapidement pour interdire. Dès qu’il y a un problème, on interdit !", souligne Philippe Dominati, sénateur (App. LR) de Paris.

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Transcription
00:00 – Merci Philippe Dominati de nous accompagner pendant cette première demi-heure.
00:03 Vous êtes élu de Paris, apparenté au groupe Les Républicains.
00:06 Et on va évidemment revenir sur ce qui s'est passé ces dernières heures
00:09 et ces nuits d'émeutes consécutives.
00:11 Et cette nuit qui a été plus calme, est-ce qu'on va vers un retour de la paix ?
00:16 – Oui, je pense qu'on va vers un retour d'une vie normale.
00:19 Il y a les départs en vacances, il y a les enfants qui ne sont plus scolarisés.
00:25 Et puis il y a les magasins qui ne sont plus achalandés aussi.
00:28 Donc on ne peut plus les piller.
00:30 – C'est ça pour vous qui explique le fait que cette nuit était plus calme ?
00:33 – Oui, en partie, comme tout mouvement, toute crise,
00:36 il y a un moment donné où ça redescend, mais pour autant cette crise existe.
00:40 – Ce n'est pas le dispositif mis en place par le ministère de l'Intérieur,
00:43 il y avait encore 45 000 forces de l'ordre sur le terrain…
00:45 – Je dirais à chaque fois, on annonce un dispositif important et ça n'empêche rien.
00:49 Donc il y a un problème.
00:51 Il y a un problème soit de gouvernance des forces de l'ordre,
00:54 soit un problème de périmètre.
00:56 Mais en tout cas, il y a d'un côté un drame
00:59 et de l'autre côté l'exploitation de l'événement.
01:03 Et c'est ce qui se passe.
01:04 En réalité, à chaque fois qu'il y a un événement d'une nature
01:08 qui est sensible pour l'opinion publique, il y a l'exploitation de l'événement.
01:13 – L'exploitation par qui ?
01:14 – Souvent c'est l'occasion de troubles, de pillages, de désordres.
01:19 – On va revenir peut-être sur l'exploitation politique.
01:25 Si vous promenez dans Paris,
01:27 vous voyez bien que c'est l'image du pays qui est totalement atteinte.
01:31 On sait très bien que les touristes repartent.
01:33 Il y a des pays qui ont annoncé qu'il ne fallait pas aller en France.
01:38 On en a parlé à l'ONU.
01:40 Donc en réalité, tout ça est désagréable parce qu'il y a chaque mois,
01:44 tous les deux mois, tous les trois mois, d'une manière répétitive
01:48 et c'est exactement les mêmes problèmes et les mêmes incidents.
01:51 – On va revenir sur la politique.
01:53 Mais est-ce que l'exécutif a bien géré ?
01:55 Est-ce qu'il a eu raison de ne pas déclencher l'état d'urgence ces derniers jours ?
01:58 – Oui, je trouve que l'état d'urgence était excessif comme mesure
02:02 et on ne peut pas passer ce temps…
02:04 – C'était demandé notamment par le président de la République.
02:05 – … au nom du principe de précaution à interdire tout.
02:08 Je trouve que ces derniers temps, je me suis élevé,
02:12 les préfets agissaient d'une manière trop rapide pour interdire,
02:15 par exemple, un certain nombre de manifestations.
02:18 Dès qu'on dit qu'il y a un problème, on interdit.
02:20 Il faut revenir, je dirais, à des réflexes normaux dans notre pays.
02:25 Autrement, il n'y a plus d'autorité et c'est ce qui se passe sur les élus locaux.
02:29 On s'aperçoit qu'à force d'affaiblir l'autorité des maires,
02:33 notamment ce qui s'est fait quand même depuis six ans de la part du gouvernement,
02:37 une vision technocratique de la société,
02:39 eh bien on désacralise les responsables
02:42 qui entretiennent le dialogue avec les populations.
02:45 – Mais pourquoi on est obligé d'interdire ?
02:46 Parce qu'il y a un problème de gestion, une incapacité de gestion ?
02:49 – Prudence excessive.
02:51 Vous avez vu comme moi que l'emploi des forces de l'ordre,
02:54 contrairement à ce que dit M. Bardella, il y a largement ce qu'il faut.
02:57 On est le pays où on a le plus de forces de l'ordre par million d'habitants.
03:00 Donc ce n'est pas le problème, c'est un problème d'emploi.
03:03 Vous avez vu comme moi bien souvent des manifestations
03:06 où vous avez plus d'agents de l'État pour assurer la sécurité que de manifestants.
03:12 Donc c'est un problème d'emploi et d'encadrement.
03:14 – Jean-Luc Mélenchon, hier soir sur LCI, il disait
03:17 "le ministère de l'Intérieur ne contrôle plus la police,
03:19 aujourd'hui c'est la police qui fait peur au pouvoir".
03:21 Est-ce que vous partagez ça ?
03:22 – Non, bien sûr que non, je ne partage pas du tout ce genre de propos.
03:25 Mais ce qui est vrai, c'est que c'est un ministère
03:27 où les syndicats ont pris une position trop importante et parfois scandaleuse.
03:33 Lorsque je vois le communiqué du syndicat Allianz qui se dit républicain,
03:38 or ce n'est pas la première fois.
03:40 On peut se demander si effectivement, dans la police nationale,
03:43 il n'y a pas des syndicats qui jouent avec le feu.
03:46 – Juste pour que tout le monde comprenne bien,
03:47 Allianz éligne sa police qui se dit en guerre contre les nuisibles.
03:52 – Oui, et qui menace le gouvernement, au nom soi-disant d'une police républicaine.
03:59 Or, il faut bien voir que le Parlement, en 2017,
04:02 a aligné l'usage de l'arme des policiers,
04:05 parce qu'ils sont dans des zones sensibles et très dangereuses,
04:08 sur l'usage fait par la gendarmerie.
04:11 Depuis l'an dernier, par exemple, 13 morts,
04:15 dont 7 passagers des véhicules,
04:17 7 passagers, ce n'est pas le conducteur,
04:21 dans la gendarmerie, zéro.
04:22 L'année précédente, 10 dans la police, 2 dans la gendarmerie.
04:26 Pendant ce temps-là, les gendarmes sont formés à 92%
04:29 et les policiers sont très très mal formés.
04:32 À Paris, dans le périmètre de la préfecture de police,
04:35 les séances de tir obligatoires sont inférieures à 20%.
04:38 Or, lorsqu'on a fait cette loi,
04:42 on a baissé la formation. M. Cazeneuve a ramené la formation
04:46 qui était de 12 mois à 10 mois,
04:49 et M. Castaner l'a ramenée de 10 mois à 8 mois, la formation.
04:53 Et c'est M. Darmanin qui, aujourd'hui,
04:55 essaye de rattraper les erreurs de ses prédécesseurs
04:58 en la reportant à 12 mois.
05:00 Donc les agents ne sont pas responsables
05:03 de ce dysfonctionnement qu'il y a entre
05:07 le manque de formation, et en plus, il n'y a pas de sanction.
05:10 Pas de sanction si on ne fait pas les séances de formation.
05:12 Ce qui se passe, pratiquement, je vous ai donné un taux de 20%,
05:16 il est excessif, la préfecture de police, sur la zone Paris.
05:19 – Mais est-ce qu'il faut la revoir, cette loi de 2017 ?
05:21 Jean-Luc Mélenchon, il dit que c'est une loi permis de tuer.
05:23 C'est la loi qui définit les règles de tir des policiers,
05:25 les conditions dans lesquelles ils peuvent tirer, notamment.
05:27 Est-ce qu'il faut la revoir ?
05:28 – Je pense, en tout cas, qu'il faut que l'encadrement
05:32 reprenne les choses en main et qu'il y ait une vraie formation,
05:35 et que ce ne soient pas les instructions syndicales
05:38 avec les excès qu'il y a souvent dans les instructions de ce type,
05:42 qui donnent une ligne de conduite aux policiers.
05:45 – Mais il ne faut pas modifier cet article qui définit les règles.
05:46 – Non, il faut laisser un certain temps,
05:48 parce que c'est une fonction très difficile,
05:50 où on voit que les excès en milieu urbain sont de plus en plus nombreux,
05:55 mais ce qu'il y a de vrai, c'est qu'il faut qu'il y ait une déontologie,
06:01 un mode d'emploi qui soit encadré, ce qui n'est pas le cas
06:04 dans la police nationale.
06:05 – Il n'y a pas de déontologie aujourd'hui ?
06:06 – Si, il y a une déontologie, mais malheureusement,
06:12 je dirais la formation, avant, lorsque vous aviez un contrôle,
06:16 par exemple, les policiers mettaient la main sur l'arme,
06:20 ça suffisait bien souvent, parfois ça ne suffisait pas,
06:24 donc on a aligné à la demande déjà des syndicats
06:29 qui étaient allés voir le Président de la République,
06:31 le statut sur les gendarmes.
06:32 Les gendarmes sont des militaires,
06:34 et les militaires ont une formation, je dirais, plus forte dans l'usage des armes.
06:40 Deuxièmement, en Ile-de-France,
06:42 nous avons tous les jeunes qui sortent des écoles,
06:45 avec une absence, je dirais, de métier, avec une crainte,
06:49 avec un certain nombre de choses,
06:50 ils ne sont pas encadrés par ceux qui ont le plus d'expérience la plupart du temps.
06:55 Tout ça, il faut le revoir, il faut améliorer le mécanisme,
07:00 je pense que la mesure qui consiste à revenir à la formation initiale,
07:04 avant l'abandon qui avait été fait par M. Cazeneuve,
07:08 c'est une bonne mesure,
07:10 et peut-être qu'il y aura des bons effets, j'espère, dans peu de temps.
07:14 – On va parler de ce qui a marqué ce week-end,
07:16 c'est évidemment cette attaque au domicile du maire de l'Aïlé-Rose,
07:19 Vincent Jambrin, le porte-parole des Républicains.
07:22 Est-ce que vous diriez, malheureusement, qu'un nouveau cap a été franchi encore ?
07:26 – Oui, bien sûr, et on entend toujours le même discours,
07:29 c'est-à-dire, il n'y a même pas un mois,
07:31 Matignon était reçu un maire démissionnaire en disant,
07:33 c'est la dernière fois, vous allez voir, etc.
07:36 Et on ne voit jamais rien, bien sûr.
07:38 – Ils ne sont pas suffisamment protégés par l'État, les maires, aujourd'hui ?
07:40 – Ce n'est pas une question de protection, c'est une question d'autorité.
07:43 Je dirais, l'autorité et le respect, ça ne se décrète pas,
07:47 ce n'est pas parce que vous allez mettre, je dirais, des symboles pour la protection.
07:53 Ce qui compte, c'est que les maires, jusqu'à présent,
07:56 avaient une autorité naturelle dans leur commune.
07:59 Mais lorsqu'on attaque cette autorité par, je dirais, des décrets en permanence,
08:06 lorsque dans les préfectures…
08:08 Moi, j'ai eu un maire, vendredi, au téléphone d'une petite commune,
08:12 sans habitant, il dit, de toute façon, à la préfecture, on ne nous écoute plus.
08:16 On ne nous écoute plus, on ne sert plus à rien.
08:18 C'est ça, le désarroi des maires.
08:20 Et lorsqu'ils ne sont plus la courroie de transmission suffisamment efficace
08:25 vis-à-vis de l'État, vis-à-vis des administrations,
08:28 lorsqu'ils ne sont plus respectés par l'administration centrale,
08:33 effectivement, on a miné leur autorité.
08:36 Ça fait des années que ça dure, ça fait des années qu'au Sénat, on le dit,
08:40 et ça ne change pas.
08:41 Il faut voir qu'on est l'un des seuls pays…
08:43 – Malgré les mesures prises par le gouvernement ?
08:46 – Quelles ?
08:46 – Il y a eu une loi d'engagement proximité après la mort du maire de Sines,
08:49 après la démission du maire de Saint-Brévin,
08:53 il y a eu des annonces qui ont été faites par le gouvernement.
08:55 – Les annonces, il y en a depuis des années.
08:56 – Sur l'augmentation de la responsabilité pénale,
08:59 sur le fait qu'il va y avoir des relais justement pour pouvoir écouter ses maires.
09:02 – Il y a des annonces depuis des années, mais dans les faits, dans les faits quotidiens,
09:06 on voit bien que le gouvernement n'a plus l'habitude de travailler.
09:10 Tenez, une mesure, vendredi soir, pour des raisons de sécurité,
09:14 on bloque tous les réseaux de transport à 21h et on recommence le lendemain.
09:19 On a demandé l'avis à quelqu'un ?
09:23 La personne qui sort de son travail pour rejoindre son domicile à 25 km,
09:27 qui se trouve prisonnière dans la ville moyenne ou à Paris, en Ile-de-France,
09:32 comment elle fait ?
09:33 On a demandé l'avis au maire ?
09:35 À qui on a demandé l'avis ?
09:37 Non, les transports, je dirais, toutes les mesures de la vie quotidienne
09:41 sont gérées théoriquement par l'État et bien souvent avec le principe de précaution.
09:47 – On va voir justement ce qui se passe du côté de Paris.
09:49 On retrouve Jacques Paquiet, le directeur de la rédaction du journal du Grand Paris.
09:54 Bonjour Jacques, merci beaucoup d'être avec nous.
09:57 Jacques, vous souhaitez nous parler d'un autre sujet ?
09:59 On va parler de Paris, on va parler de l'opinion des Parisiens sur leur ville.
10:04 – Absolument.
10:05 Bonjour Monsieur le Sénateur, un sondage d'opinionouet
10:08 pour nos confrères du Parisien est paru récemment.
10:11 Deux sujets sur lesquels je voulais vous faire réagir, Monsieur Dominati.
10:14 La propreté, ce n'est pas une surprise, 71% des Parisiens estiment
10:17 ne pas être satisfait par l'état de propreté.
10:22 Comment vous feriez mieux, Monsieur Dominati ?
10:24 Comment vous analysez cette situation récurrente ?
10:28 – Écoutez, comment je ferais mieux ?
10:30 D'abord lorsque j'étais dans la majorité au Conseil municipal de Paris,
10:33 il y a de nombreuses années, on faisait mieux.
10:36 Je pense que Paris n'était pas critiqué sur ce critère-là
10:40 et la municipalité n'est pas critiquée sur ce critère-là.
10:44 D'abord on mettait des moyens, deuxièmement on mettait la concurrence.
10:47 C'est-à-dire que Bertrand Delannoy, il faut bien voir que
10:51 ce sont des sujets qui se font sur le long terme
10:54 et Madame Hidalgo ne fait qu'appliquer la politique
10:57 qui a été mise en place par Bertrand Delannoy.
10:59 On a voulu municipaliser ce service avec des taux d'absentéisme
11:05 relativement importants et des moyens plus faibles.
11:08 Donc ça coûte plus cher et ça fonctionne moins bien.
11:12 Voilà ce qui se passe essentiellement sur la propreté.
11:15 Mais s'il n'y avait que la propreté qui ne fonctionnait pas à Paris,
11:17 à la limite ça serait quelque chose qui pourrait peut-être se résoudre.
11:20 Paris est une ville qui a vu un endettement colossal se créer en quelques mandatures,
11:26 a vu un nombre de fonctionnaires moins performants
11:29 assez important aussi en plusieurs mandatures
11:33 et puis avec une politique de la ville incohérente
11:35 parce qu'elle doit faire face, la majorité municipale,
11:38 à la gestion de ses alliés.
11:40 Et les alliés ne sont pas d'accord dans cette majorité municipale
11:43 sur un certain nombre de sujets concernant la ville.
11:46 Justement, deuxième sujet, je me réfère toujours à ce sondage,
11:49 un peu paradoxal.
11:51 69% des Parisiens sont mécontents des conditions de circulation,
11:55 ça aussi on le sait,
11:56 mais 41% estiment qu'il faut poursuivre la politique de réduction de la voiture.
12:01 Qu'en pensez-vous M. Dominati ?
12:03 Est-ce que vous aussi vous pensez qu'il faut poursuivre la réduction de la place de la voiture ?
12:07 Je pense notamment à la zone à faible trafic ou à trafic limité dans Paris-Centre
12:11 ou à la sanctuarisation d'une voie dédiée sur le périphérique.
12:15 Écoutez, moi j'ai été longtemps un élu du centre de Paris
12:20 et cette zone du centre de Paris,
12:23 d'abord ce sont des élus de droite qui ont fait le quartier Montorgueil
12:26 et toute cette piétonnalisation d'une grande partie du deuxième et du premier arrondissement.
12:33 Donc je dirais, je connais un petit peu le sujet,
12:37 même s'il n'est pas nécessairement d'actualité.
12:39 On en parle souvent.
12:41 La ville de Paris n'a pas voulu faire comme à Londres un système de péage
12:45 et la municipalité considère qu'on n'a pas à réguler la voiture
12:50 par un coût financier qui était le péage dans le centre de la ville.
12:55 On parle très souvent du centre et des arrondissements périphériques
12:59 comme le 8e arrondissement par exemple
13:01 et donc ça a été un débat récurrent au conseil de Paris.
13:04 Ce qui est certain c'est que la voiture doit prendre une place dans une capitale
13:09 mais une juste place et moi je ne suis pas non plus pour le tout voiture.
13:13 C'est vrai que technologiquement, des voitures électriques de petite dimension,
13:18 au lieu de s'attaquer aux trottinettes,
13:19 pourquoi Mme Hidalgo n'a pas posé une question sur les SUV ?
13:22 C'était de la démagogie.
13:24 En réalité, entre un engin qui était électrique et qui est très léger
13:28 mais qui concernait les jeunes et les SUV où elle voulait redorer son image
13:32 dans les quartiers de l'ouest parisien,
13:35 on pourrait se poser des vraies questions.
13:37 Mais enfin, je dis qu'effectivement, dans une ville moderne,
13:42 la voiture doit avoir une place, c'est nécessaire pour l'activité,
13:45 c'est nécessaire pour le tourisme,
13:47 c'est nécessaire je dirais pour la vie quotidienne mais une juste place.
13:51 – Jacques, le sondage dont vous parlez se projette aussi pour les municipales de 2026.
13:58 – Absolument, merci Orianne.
13:59 Et je voulais vous demander, M. Dominati, vous êtes un élu expérimenté,
14:03 si vous aviez des favoris, Emmanuel Grégoire est dans les starting blocks
14:09 ou même plus parce qu'il a créé son parti,
14:10 on parle, bon il y a Rachida Dati chez les LR,
14:14 on parle aussi de Gabriel Attal, de Clément Beaune,
14:17 on ne manque pas de candidats putatifs, est-ce que vous avez des préférés ?
14:21 – Oh, je n'ai pas de préférés, ma préférence va vers l'alternance
14:25 au sein de cette municipalité qui n'arrive pas à gérer cette grande ville,
14:28 cette ville historique et qu'effectivement,
14:31 cette municipalité à son quatrième mandat, elle est à bout de souffle.
14:34 Maintenant, cette alternance, je trouve qu'il faudrait qu'elle soit bénéfique
14:37 pour la ville et je pense qu'il faut passer effectivement
14:41 à une nouvelle génération concernant un projet pour la ville.
14:46 On ne pourra pas faire un combat politique sur des thèmes un peu anciens
14:52 et donc je pense qu'il y a nécessité d'avoir de nouveaux leaders à Paris.
14:56 – Rachida Dati, c'est la nouvelle génération ?
14:58 – Non, je ne vais pas parler de… Rachida Dati a essayé de mener
15:02 les élections municipales avec Riau aux dernières élections,
15:05 néanmoins la droite a perdu depuis 3 arrondissements sur 9
15:10 et toutes les circonscriptions législatives,
15:12 ça veut dire que le camp auquel j'appartiens n'arrive pas à convaincre
15:18 actuellement les Parisiens de faire l'alternance avec nous.
15:22 Donc on devra s'allier probablement, et c'est pour ça d'ailleurs
15:26 que je prends du recul parce que j'ai l'intention de me battre
15:29 pour gagner les prochaines élections municipales,
15:32 mais dans une coalition qui sorte des partis politiques
15:35 parce que Rachida Dati subit, ainsi que les autres élus républicains,
15:40 je dirais le désarroi que subissent les républicains sur le plan national
15:45 en ne choisissant pas entre plusieurs lignes politiques,
15:48 en tout cas à Paris cette ligne politique ne convient pas.
15:51 – Donc elle ne peut pas être la candidate de la droite à Paris ?
15:53 Ou en tout cas pas la candidate de la seule droite ?
15:55 – Non, elle a le droit d'être candidate, c'est une élu de Paris,
15:59 sauf qu'à un moment donné il faut tenir compte des échecs
16:02 et pas dire "j'ai échoué, j'ai échoué, j'ai échoué, j'ai échoué,
16:06 je suis toujours candidat".
16:07 Il faut proposer des solutions nouvelles, c'est tout.
16:10 Rachida Dati est une combattante, donc c'est très bien,
16:13 elle exprime bien un certain nombre d'idées, c'est parfait,
16:16 malheureusement on le voit aux élections sénatoriales.
16:19 La majorité des républicains ont explosé en deux tiers, un tiers.
16:23 Pourquoi ? Parce qu'il y a d'un côté quelques arrondissements
16:27 où on est bunkerégés dans l'Ouest parisien
16:29 et on ne parle pas aux secteurs sensibles.
16:32 Le sondage dont vous parlez n'a aucun intérêt, il n'a aucun intérêt.
16:36 Pourquoi ? Parce que Paris se gagne comme les élections américaines,
16:39 c'est-à-dire il faut gagner dans trois secteurs sensibles à Paris.
16:43 Un secteur où il y a quatre arrondissements,
16:47 et le douzième et le quatorzième arrondissement,
16:48 c'est la majorité du conseil municipal.
16:51 Si on faisait un sondage dans ces secteurs-là,
16:53 là ça aurait un intérêt.
16:54 Maintenant sur les personnalités nationales dont vous parlez,
16:58 j'ai toujours connu des personnalités nationales
17:00 lorsqu'elles étaient en haut de la fiche, comme dirait Aznavour,
17:03 être candidats potentiels à la mairie de Paris.
17:05 Villepin, François Fillon, Édouard Philippe,
17:10 régulièrement Jean-Louis Borlot,
17:11 on nous annonce la venue de tel ou tel ténor.
17:15 Pourquoi pas, tant mieux, ça a été fait,
17:17 et cette ville mérite effectivement des personnalités de premier plan
17:21 pour la gérer, surtout lorsqu'elle est mal gérée.
17:24 Mais pour autant, il faut gagner dans ces secteurs-là.
17:28 Et donc moi ce que j'attends, c'est qu'ils s'engagent.
17:31 Si M. Attal veut venir, il n'a qu'à le dire maintenant,
17:34 mais faire parler la presse pendant des mois et des mois
17:38 et empêcher le débat démocratique dans les quartiers,
17:40 ça ne me convient pas.
17:41 – Un dernier mot, Jacques ?
17:43 – Non mais merci, j'ai juste pour dire que j'ai oublié Yannick Jadot,
17:46 le normaliste, alors qu'il se passe pas mal, il est troisième.
17:49 – Oui, mais alors là c'est dans la continuité,
17:51 parce qu'ils sont au pouvoir depuis 4 mandatures,
17:54 et effectivement ils sont en partie responsables
17:57 des hésitations de la majorité municipale.
18:00 Mais effectivement c'est un candidat qui…
18:03 – Rapidement pour vous, il faut un candidat d'alliance
18:05 entre la droite et les macronistes.
18:07 – Je trouve qu'on perd du temps,
18:09 comme aux dernières élections municipales,
18:13 et il faut un projet, si à la limite personne ne veut y aller,
18:16 on reprend un certain nombre de candidats,
18:19 mais on rajeunit les listes en partie, parce que je dirais qu'il y a une usure.
18:24 – Donc vous pourriez soutenir Gabriel Attal ?
18:26 – S'il a un projet qui convient et s'il est sincère vis-à-vis des parisiens.
18:31 Moi je considère que Paris n'est pas un marche-pied pour réussir en politique,
18:35 mais c'est un très bon candidat s'il a envie d'y aller.
18:38 – On va regarder la ligne du journal du Grand Paris,
18:39 "La décentralisation au procès",
18:41 c'est à la ligne de votre journal Jacques Paquiet,
18:43 merci beaucoup d'avoir été avec nous Jacques,
18:45 et évidemment à très vite Philippe Dominati,
18:48 vous allez quitter le Sénat dans quelques semaines,
18:51 pas tout de suite, après quasiment 20 ans de mandat,
18:54 sur lesquels on va revenir avec Alexandre Poussard qui nous rejoint.
18:57 – Ah !
18:58 [Musique]
19:05 – Alex, bonjour.
19:06 – Bonjour Yann, bonjour Philippe Dominati.
19:07 – Vous avez mis le nez dans nos archives,
19:09 et on va voir avec vous les temps forts des mandats de sénateur de Philippe Dominati.
19:13 – Effectivement Philippe Dominati, vous avez été sénateur depuis 2004,
19:17 vous avez occupé trois mandats successifs à la Haute Assemblée,
19:20 et on vous connaît d'abord comme le sénateur spécialiste des moyens de la police,
19:23 d'ailleurs vous en avez parlé au début de cette interview,
19:25 vous étiez ces dernières années le rapporteur du budget des forces de l'ordre
19:29 au sein de la Commission des finances,
19:31 et vous n'avez cessé de dénoncer le manque de moyens matériels
19:34 de nos forces de l'ordre, on va vous écouter, c'était en 2018.
19:37 – Le parc automobile est vieillissant, beaucoup trop,
19:41 moyenne d'âge de 8 ans, lorsqu'on crée trois emplois dans la police,
19:45 on supprime une voiture, donc il faut que ça ne soit plus le cas.
19:48 Si on crée des emplois, il faut qu'en face il y ait un équipement.
19:52 – Autre volet de votre action de sénateur,
19:54 le travail sur l'évasion et l'optimisation fiscale,
19:57 vous avez présidé en 2012 la commission d'enquête du Sénat
20:00 sur l'évasion des capitaux hors de France,
20:02 une évasion qui représentait à l'époque, selon votre rapport,
20:05 40 milliards d'euros de pertes pour l'État,
20:07 et ce chiffre, 10 ans plus tard, il a quasiment doublé.
20:11 Et puis politiquement, on peut dire que vous étiez
20:12 un électron libre au sein de la droite parisienne,
20:15 vous étiez membre de l'UMP puis des LR jusqu'en 2017,
20:18 et souvent vous avez été élu sénateur en dissidence,
20:22 c'est-à-dire que vous vous présentiez contre la liste
20:25 de candidats officiels investis par le parti,
20:27 notamment le parti Les Républicains en 2017,
20:30 et en 2017, justement, votre liste de candidats
20:33 avait fait mieux que la liste officielle LR,
20:35 puisque vous aviez remporté deux sièges de sénateurs,
20:38 et ce soir de septembre, soir de votre réélection,
20:40 vous n'étiez pas tendre avec Les Républicains.
20:43 – On s'aperçoit qu'il y a eu une forte contestation à Paris
20:46 vis-à-vis de la direction nationale du parti Les Républicains,
20:51 et effectivement un fort désaveu.
20:53 On a été handicapé, effectivement, par la formation politique
20:57 qui s'est trompée dans le choix et dans la composition,
21:00 on aurait pu trouver une liste beaucoup plus harmonieuse.
21:03 Je l'avais proposée à ma formation politique,
21:05 en temps et en heure, ils n'ont pas voulu,
21:07 ils ont voulu faire d'autres calculs.
21:08 Eh bien les calculs, malheureusement, ont mal tourné.
21:11 – Voilà, vous ne mâchiez pas vos mots à l'époque contre Les Républicains.
21:14 Alors, dans ce paysage de la droite sénatoriale,
21:16 on peut vous qualifier de sarkoziste,
21:18 vous avez souvent défendu l'ancien président de la République,
21:21 y compris dans ses affaires judiciaires récentes,
21:23 comme en 2021, quand Nicolas Sarkozy a été condamné
21:27 à un an de prison ferme pour corruption,
21:28 dans l'affaire dite "Paul Bismuth",
21:30 eh bien à l'époque, vous dénonciez une justice politique.
21:33 On va vous écouter.
21:34 – Le mur des cons est encore une réalité,
21:37 c'est-à-dire qu'on a du mal à comprendre parfois
21:42 quand est-ce qu'il y a la justice et quand est-ce qu'il y a la justice politique.
21:46 Les exemples sont nombreux, de voir que des magistrats
21:50 ont largement dépassé le cadre de l'affaire qu'ils devaient inscrire
21:53 pour simplement faire du militantisme politique.
21:56 – Alors on va préciser la référence au mur des cons.
21:58 Le mur des cons, c'était un panneau affiché dans les locaux
22:00 du syndicat de la magistrature et qui dénigrait certaines personnalités
22:05 et ça avait fait polémique à l'époque, en 2013.
22:07 Philippe Dominati, quasiment 20 ans après votre entrée au Sénat,
22:10 quel temps fort vous vous retenez de vos mandats ?
22:14 – Alors j'étais très motivé parce que je suis libéral sur le plan économique,
22:19 c'est pour ça que, bon ça m'a amusé, vous faites sourire,
22:22 vous dites que je suis Sarkozy, je ne suis pas Sarkozy,
22:25 je suis un libéral et j'essaye de trouver dans la droite
22:28 des hommes politiques qui essayent d'appliquer au mieux la concurrence
22:33 pour libérer notre économie avec moins d'États possibles
22:37 et être comme les pays développés de nos concurrents,
22:40 je dirais au moins européens, voilà, ça a été ma ligne de conduite.
22:44 Deuxièmement, je suis pour la construction européenne,
22:47 donc vous voyez qu'effectivement je ne me trouve pas nécessairement à l'aise
22:52 dans ce qu'on incarne aujourd'hui la droite sénatoriale,
22:57 et l'étant fort, c'est mon regret de ne pas avoir pu sensibiliser suffisamment
23:03 sur les sujets économiques, le budget de l'État et notamment le déficit et la dette,
23:08 je me suis débattu dès le premier jour et c'est pour cela que j'étais,
23:13 je dirais, orienté vers la Commission des finances,
23:16 je me souviens de Philippe Marini qui parlait de la soutenabilité de la dette
23:20 lorsque je suis rentré dans cette maison, elle était évidemment inférieure à 60% du PIB,
23:26 on l'a multiplié par deux dans cet espace,
23:30 c'est un sujet qu'on n'évoque plus beaucoup mais qui m'inquiète,
23:33 qui inquiète, je dirais, tous les responsables politiques
23:36 parce qu'un jour ou l'autre il va falloir passer, je dirais, à l'action,
23:41 ce que ne fait absolument pas le président de la République
23:44 qui a été ministre des finances, je vous le rappelle,
23:46 ce n'est pas depuis 6 ans, c'est depuis 11 ans que ce sujet est géré par les mêmes hommes
23:51 et qu'à chaque fois on nous dit "vous verrez, demain ça ira mieux",
23:54 donc ça c'est effectivement un regret sur la durée.
23:58 Deuxièmement, j'ai participé à la non-privatisation d'ADP alors que je suis un libéral
24:05 et c'est, je dirais, par les parlementaires comme moi,
24:09 de la majorité sénatoriale qu'on a empêché la privatisation d'ADP,
24:14 pourquoi ? Parce que c'était un dossier scandaleux
24:17 et je suis content d'avoir participé à cela alors que je suis favorable,
24:23 d'une manière générale, à ce type d'orientation.
24:27 – Et une dernière question d'Alex peut-être ?
24:29 – Est-ce qu'il y a une loi, un débat qui vous a marqué pendant ces mandats ?
24:33 – Non, pas particulièrement parce que je pense qu'on a eu deux crises pendant les mandats,
24:39 crise financière, crise du terrorisme, crise sanitaire si vous voulez,
24:44 même trois crises.
24:44 Malheureusement on est dans une société où on a une crise presque par décennie,
24:51 en l'occurrence c'est même faux puisque c'est plus court, trois en vingt ans.
24:56 Et à chaque fois on justifie des mesures exceptionnelles
24:59 qui sont des mesures à cause de la crise et en réalité c'est parce qu'on n'arrive pas
25:03 à résoudre les problèmes du pays et de la société.
25:06 C'est ça qui me marque, on n'a pas réussi pendant ce délai,
25:11 alors qu'on a annoncé à plusieurs reprises qu'il fallait réduire le périmètre de l'État,
25:15 être plus économe, on n'a pas réussi à le faire.
25:18 Non seulement le périmètre de l'État n'a pas été réduit,
25:21 mais celui des collectivités territoriales a grossi également.
25:26 On est l'un des seuls pays où on juxtapose beaucoup d'élus locaux,
25:30 on les déresponsabilise et puis à côté on a une administration jacobine
25:34 qui date d'il y a deux siècles, avec cette organisation pyramidale de l'État
25:40 où effectivement on doit avoir des préfets qui vont contester le pouvoir des maires par exemple.
25:44 – Et merci Philippe Dominati, on va remercier Alex, à tout à l'heure.
25:48 On reparlera évidemment de ses émeutes, merci Philippe Dominati d'avoir été avec nous.
25:52 On a bien compris que si vous quittez le Sénat vous n'abandonnez pas la politique.
25:55 – Non, non, non, pour les municipales, vous inquiétez pas.
25:58 – On aura l'occasion de vous rentrendre, merci beaucoup d'avoir été notre invité
26:01 dans 20 minutes dans le club.
26:03 On se demandera si le retour au calme de cette nuit a été précaire,
26:05 débat entre le porte-parole de Renaissance, le X-Signor et l'éditorialiste Catherine Tricot.
26:09 On parle tout de suite de ces émeutes avec Luc Carbonne à Spineau-Rogens.

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