Avec Roland Lescure, Ministre délégué chargé de l'Industrie
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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-06-14##
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NewsTranscription
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Roger.
00:05 L'invité ce matin, Roland Lescure, ministre délégué chargé de l'Industrie.
00:09 Bonjour Roland Lescure.
00:10 Bonjour.
00:11 Est-ce que la France va vraiment produire des médicaments face aux pénuries ?
00:13 Peut-on réussir à se réindustrialiser ?
00:16 Est-ce que le pays d'ailleurs sera capable d'assurer en énergie ?
00:19 Parce qu'il y a eu l'appel d'Engie, la avant-hier.
00:21 Les questions de souveraineté à la une ce matin, Roland Lescure.
00:24 Et beaucoup d'interrogations aussi autour des nouvelles technologies et l'intelligence artificielle.
00:28 D'ailleurs avec le grand salon VivaTech aujourd'hui à Paris.
00:30 Vous étiez donc hier en Ardèche, aux côtés d'Emmanuel Macron,
00:34 pour annoncer la relocalisation de la production de médicaments prioritaires fabriqués à l'étranger.
00:38 Alors, c'est une liste de 450, c'est ça ?
00:41 Dont une cinquantaine prioritaire.
00:43 À partir de quand et comment alors ?
00:46 Alors ça commence dès aujourd'hui en fait.
00:48 Donc parmi les 50 qu'on souhaite relocaliser,
00:51 les 450 c'est ceux qui sont importants.
00:53 Mais sur certains d'entre eux, on n'a aucune inquiétude,
00:56 parce qu'ils sont produits un peu en France, un peu en Allemagne, un peu en Espagne.
01:00 Ceux sur lesquels on est inquiet, c'est ceux pour lesquels on a juste une source de production,
01:05 par exemple en Chine,
01:06 ou sur lesquels on a des inquiétudes sur notre capacité à livrer, je dirais.
01:10 Donc par exemple, GSK, qui est une entreprise anglaise mais qui est installée à Mayenne,
01:15 a annoncé hier, ça fait partie des 25,
01:18 qu'ils allaient augmenter la production d'amoxycyline.
01:21 Vous vous souvenez, l'amoxycyline c'est l'antibiotique
01:23 dont il faut reconnaître qu'on a eu quelques tensions cet hiver.
01:26 Donc ils avaient déjà augmenté.
01:27 Aujourd'hui, ils en produisent à peu près plus de 60 millions de doses.
01:30 Ils vont passer à 80 millions de doses.
01:32 Donc ça, ça veut dire qu'on va produire plus d'amoxycyline.
01:35 Ça ne veut pas dire qu'il faut en consommer.
01:37 Vous savez qu'on consomme beaucoup d'antibiotiques en France.
01:39 Donc de ce point de vue-là, il faut rester mesuré,
01:42 il faut avoir en tête le fait que parfois,
01:44 trop d'antibiotiques tuent les antibiotiques, si je puis dire.
01:47 Mais malgré ça, GSK va produire plus d'amoxycyline en France.
01:52 Donc oui, on va en plus produire, créer de l'emploi,
01:55 en Mayenne, à Mayenne, grâce à cette relocalisation de médicaments.
02:00 - Est-ce que l'on sait d'ailleurs, dans le cadre de ce plan,
02:02 sur les médicaments, combien d'emplois pourront être créés à l'avenir ?
02:05 - Non, parce que ce qui est beau dans l'industrie,
02:08 c'est que vous en créez un, vous en gagnez 3 ou 4.
02:10 C'est-à-dire que vous créez un emploi industriel,
02:12 mais autour de l'usine, on crée des emplois de service,
02:15 on crée des emplois de service public.
02:17 Donc ce qui est intéressant dans l'usine, dans l'industrie,
02:20 c'est l'effet d'entraînement que ça a.
02:21 Hier, on était...
02:23 - Ou l'inverse, quand on ferme.
02:25 - Exactement, on a vu des territoires entiers se vider,
02:29 parce que, moi j'appelle ça la cathédrale industrielle,
02:31 l'usine disparaissait, elle partait au bout du monde,
02:34 quand vous n'avez plus rien à servir, les services, ils partent aussi.
02:38 Et notamment les services publics, on parle beaucoup de déserts médicaux,
02:41 si on veut avoir un écosystème fort, il faut des cathédrales industrielles,
02:45 il faut ces lieux qui sont à la fois des lieux d'emploi,
02:48 mais des lieux d'entraînement pour le territoire.
02:50 La désindustrialisation, c'est la colère qui monte,
02:53 il faut le reconnaître, c'est les parties extrêmes, notamment l'extrême droite,
02:55 qui a monté dans les territoires éloignés.
02:58 Moi, je me suis engagé en politique pour qu'elles reculent,
03:00 ça tombe bien, quand une usine ouvre, c'est l'espoir qui renaît.
03:03 - Oui, c'est ça.
03:04 Alors, mais là, est-ce qu'on va être capable de produire immédiatement ?
03:07 Vous avez parlé de Zesca en Mayenne, mais il faut quand même du temps aussi,
03:11 ça ne va pas se faire du jour au lendemain.
03:13 - Exactement, on a un plan à court, moyen, long terme.
03:14 Long terme, c'est l'innovation, on y reviendra tout à l'heure,
03:17 il faut que la France invente les médicaments de demain.
03:20 Aujourd'hui, ce qu'on appelle les biothérapies, on en importe 80-90%,
03:24 donc il faut qu'on innove, et ça on va le faire, on parlera du VivaTech.
03:27 Ensuite, à moyen terme, il faut qu'on recrée des lignes de production.
03:32 Je parlais de Zesca tout à l'heure, on a Séquence qui va monter une usine
03:36 de principe actif de paracétamol dans l'Isère,
03:38 donc on fera notre paracétamol chez nous.
03:41 Puis à court terme, il faut gérer l'urgence.
03:43 On passe en vue l'ensemble des médicaments qui risquent d'être un peu tendus,
03:48 et on met en place un plan, ça s'appelle le plan blanc,
03:50 on l'annoncera en détail avec François Braune, mon collègue de la santé,
03:53 le 5 juillet, de manière à ce que, même cet hiver évidemment,
03:56 on fasse tout pour qu'on ait zéro pénurie.
03:58 - D'ailleurs, on a un problème, on ne connaît pas les stocks aujourd'hui.
04:02 Pourquoi ?
04:03 - On connaît les stocks, par exemple, via chez les producteurs.
04:06 - De façon précise, oui.
04:07 - Le problème qu'on a, c'est qu'aujourd'hui, on connaît mal les stocks
04:10 qui sont chez les pharmaciens, qui font une bonne partie du boulot de stockage.
04:14 Parce qu'évidemment, quand vous allez chez votre pharmacien,
04:17 et que vous lui demandez une boîte de paracétamol,
04:19 il ne va pas la commander, il l'a derrière lui en général.
04:21 Je vais derrière lui, sur l'étagère.
04:23 Et donc, on a besoin d'améliorer.
04:25 Autant des nouvelles technologies, ça va se faire, et ça va se faire vite,
04:28 parce que ça doit déjà être fait, il faut le reconnaître.
04:31 L'ensemble des stocks disponibles, ceux qu'il y a dans les pharmacies,
04:34 ceux qu'il y a entre la production et les pharmacies,
04:36 ce qu'on appelle les grossisses répartiteurs,
04:38 bref, qu'on puisse tout agréger, pour bien comprendre,
04:41 à la fois combien, et où on en a aussi.
04:44 Parce que c'est vrai que si vous allez chez un pharmacien qui vous dit,
04:47 "Bon, écoutez, aujourd'hui, je n'ai pas de paracétamol,
04:49 mais à deux coins de rue, vous allez en trouver."
04:50 C'est déjà plus simple que de dire,
04:52 "Vous en aurez peut-être à deux coins de rue, peut-être à trois."
04:54 Certains d'entre nous ont dû faire ça cet hiver.
04:56 - Donc on est en retard sur ce plan de collecte informatique.
04:59 - On a eu une espèce de réveil collectif, il faut le reconnaître.
05:02 On a eu la Covid.
05:03 Et aux sorties de Covid,
05:05 il y a eu énormément de volatilité dans la consommation,
05:09 la bronchiolite, la grippe, les gastroentérites.
05:13 Donc on s'est retrouvé avec une espèce de tempête parfaite.
05:15 Il y a eu besoin de beaucoup d'amoxycine, par exemple.
05:17 Et on s'est rendu compte, à cette occasion-là,
05:19 qu'on n'avait pas assez d'infos,
05:21 et qu'on n'avait pas assez de production.
05:22 Donc on y retourne.
05:23 - Oui, alors, les auditeurs se posent la question, quand même, Roland Lescure.
05:26 Alors avant, on produisait beaucoup en Inde, en Chine, etc.
05:28 Aussi parce que c'était moins cher,
05:29 il y avait des lignes de production à moindre coût.
05:33 Est-ce qu'aujourd'hui, ça va être rentable,
05:35 ou est-ce que les médicaments vont, par exemple, augmenter ?
05:37 - On se rend compte que la dépendance a un coût.
05:40 Quand vous dépendez d'une zone de production qui est à des milliers de kilomètres,
05:44 ça vous coûte moins cher aujourd'hui,
05:46 mais ça risque de vous coûter plus cher demain.
05:47 Donc c'est vrai que la souveraineté, ça a un coût.
05:49 Alors, on ne va pas produire, par exemple,
05:52 je parlais du paracétamol tout à l'heure,
05:53 le même paracétamol qu'en Chine,
05:55 qui est un paracétamol très peu coûteux,
05:57 mais qui est produit essentiellement avec de la main-d'oeuvre.
06:00 Nous, on va avoir des processus plus innovants.
06:03 Et donc, séquences, je vous en parlais tout à l'heure en Isère,
06:05 ça va être une nouvelle méthode de production
06:08 qui va être très productive,
06:09 donc qui va être moins coûteuse.
06:10 Mais à la marche, ça va coûter un peu plus cher.
06:12 - Ah oui ?
06:13 - Un peu plus cher.
06:14 - Les médicaments, donc, vont augmenter.
06:16 - Non, en fait, ce qu'il se passe,
06:18 c'est qu'aujourd'hui, le prix des médicaments,
06:19 il baisse, il baisse, il baisse, il baisse.
06:21 Ça ne se voit pas toujours sur les dépenses de santé
06:23 parce qu'on en consomme de plus en plus.
06:25 Donc, ce qu'on va faire, c'est qu'on va peut-être
06:27 baisser un peu moins certains médicaments importants,
06:30 contre, parce qu'on ne fait pas ça pour rien,
06:33 un engagement des producteurs à produire plus en France,
06:36 puis on va peut-être tous s'organiser
06:38 pour en consommer un peu moins
06:39 parce qu'en France, vous le savez,
06:40 là, on est un peu champion du monde.
06:41 - Bon, est-ce qu'on est en mesure de faire face
06:43 à une réindustrialisation, si ça marche ?
06:46 Parce que j'ai vu la sonnette d'alarme tirée par Engie,
06:49 on va manquer d'énergie dans les années qui viennent.
06:52 - Non, on va devoir produire plus d'énergie, vous savez quoi ?
06:54 - Oui !
06:55 - C'est un projet industriel de plus.
06:57 Construire des EPR, au fond, c'est construire une énorme usine.
07:01 Donc, c'est vrai qu'on est en train de finaliser,
07:03 avec le président de la République et la première ministre,
07:05 ce qu'on appelle la planification écologique.
07:07 Vous vous en souvenez ?
07:08 Il avait parlé de ça à Marseille pendant la campagne.
07:10 Donc, on est en train de faire un bilan global
07:13 de ce qu'il va falloir produire comme électricité,
07:16 comme biomasse aussi, pour fournir des centrales,
07:19 des nouvelles centrales qui chauffent les usines
07:21 et qui remplacent le gaz ou l'essence par de la biomasse et des déchets recyclés.
07:27 Donc, on est en train de faire tout ça de manière à s'assurer
07:29 que dans les années qui viennent, on ait assez d'électricité.
07:32 Ça va être un travail phénoménal.
07:34 EDF ne va pas manquer de boulot, c'est clair.
07:37 Mais pour moi, c'est un projet extrêmement enthousiasmant.
07:40 Je trouve qu'on a toujours tendance, un peu trop,
07:43 à voir le verre au car vide.
07:45 - Non, mais attendez, parce qu'il y a des inquiétudes.
07:47 - Non, mais quand j'entends NGT, quand j'entends NGT, il va falloir...
07:50 - Vous avez vu les tensions sur l'énergie, en fait, cet hiver.
07:56 Les Français ont dit baisser la lumière, baisser le gaz, baisser le chauffage, etc.
08:02 Les médicaments, arrêter d'en consommer parce qu'il n'y en a plus.
08:05 Donc, ce n'est pas que le verre à moitié vide.
08:07 - Et on a réussi, face à des tensions, à se retrousser les manches,
08:11 à se mettre au boulot et à le faire ensemble.
08:13 EDF, ils ont bossé énormément pour remettre leurs centrales en marche.
08:16 C'est vrai qu'il y avait un défi, parce qu'il y avait ce qu'on appelait la corrosion
08:19 qui est apparue dans certaines centrales, qu'il fallait réparer.
08:21 Les Françaises et les Français ont fait des efforts. Chapeau !
08:24 Après, on n'est pas morts de froid en France cette année.
08:26 On a baissé un peu le chauffage dans nos logements, au bureau.
08:29 Je peux vous dire que dans mon bureau, j'avais ma petite laine, moi aussi.
08:32 Mais au fond, c'est très bien tout ça.
08:35 On fait face à une crise, on se serre les coudes, on se retrousse les manches
08:39 et ensemble, on y fait face.
08:41 Et là, c'est un défi majeur qui est un défi industriel,
08:44 qui va créer de l'emploi, qui va créer de l'indépendance,
08:47 qui va créer de la richesse, qui va nous permettre de décarboner la France.
08:50 Donc en plus, vous savez, on réconcilie fin du mois, fin du monde.
08:53 On réconcilie économie, écologie.
08:56 Moi, je trouve ça extrêmement enthousiasmant.
08:58 Est-ce qu'on peut donner des chiffres, Roland Lescure,
09:02 sur la création ou pas d'emplois liés à la réindustrialisation ?
09:06 Parce que moi, je vois aussi tous les jours encore des usines qui ferment.
09:08 Je ne vais pas donner la liste, mais il y en a partout aussi.
09:10 Il y en a qui ferment.
09:11 Alors, celles qui ferment, on les aide, on essaie de s'assurer
09:14 que les employés soient évidemment requalifiés, reformés vers d'autres emplois.
09:17 Et c'est vrai qu'on crée des usines et on en ferme.
09:20 La différence, c'est que pendant des années, on n'en fermait plus qu'on ouvrait.
09:24 Depuis cinq ans et particulièrement depuis deux ans,
09:27 2021-2022, on en a ouvert 200 de plus qu'on n'en a fermé.
09:31 Et l'objectif, c'est d'accélérer.
09:32 Donc sur l'emploi, on a créé plus de 100 000 emplois industriels depuis cinq ans.
09:36 C'est à la fois beaucoup et trop peu.
09:38 Dans l'ensemble de l'économie, on a créé 1 300 000 emplois.
09:41 Il faut qu'on crée un million d'emplois dans l'industrie.
09:44 Donc il faut qu'on décuple les efforts.
09:46 Mais c'est ce qu'on va faire.
09:47 On a arrêté de décliner.
09:49 On a stabilisé.
09:50 On a commencé à redémarrer de l'emploi et des usines.
09:53 Il faut qu'on accélère.
09:55 - Il y a aujourd'hui le grand salon VivaTech.
09:57 C'est autour des technologies.
09:59 Vous y allez tout à l'heure.
10:01 Quel est l'enjeu aujourd'hui ?
10:03 Est-ce que la France et l'Europe sont dépassées par les Chinois, les Indiens et les Américains ?
10:10 - Non, l'enjeu, on est en avance sur certains dossiers.
10:13 Par exemple, sur l'hydrogène, on a plus de brevets que n'importe qui au monde.
10:17 Je parle de l'Europe et la France est très en avance là-dessus.
10:19 Donc il y a des sujets sur lesquels on est en avance,
10:21 des sujets sur lesquels on est en retard.
10:23 Le sujet, j'allais dire, de l'année, c'est l'intelligence artificielle.
10:26 Et là, on démarre tous à peu près sur le même pont.
10:29 Il y a une ou deux entreprises emblématiques, on les connaît,
10:31 qui ont démarré un peu avant les autres.
10:33 Mais franchement, pour le ministre de l'Industrie que je suis,
10:36 l'enjeu majeur, en fait, il est passé de la Startup Nation à la Nation industrielle.
10:41 L'industrie d'aujourd'hui et de demain, c'est une industrie qui s'appuie sur le numérique.
10:45 On a une boîte fantastique en France qui s'appelle Exotec,
10:47 qui fait de la logistique totalement robotisée.
10:50 Elle, c'est une startup, elle a besoin d'un peu de capital pour se développer,
10:55 et elle sert les usines.
10:56 Donc en fait, tout se recoupe.
10:58 On va réindustrialiser la France en faisant ce qu'on appelle des usines 4.0,
11:02 c'est-à-dire des usines numériques, efficaces.
11:05 - Donc là, il n'y a pas d'emplois, ou très peu.
11:07 - Alors, il y a des emplois. Non mais hier, on a été chez Schematech.
11:09 Schematech, c'est une boîte géniale en Ardèche qui fait des baskets.
11:13 Toutes les baskets du monde sont aujourd'hui faites en Asie.
11:15 On va créer, fabriquer des baskets en Ardèche.
11:18 - Grâce à l'intelligence artificielle.
11:21 - Mais oui, c'est une usine fantastique.
11:23 On l'a visitée avec le président hier.
11:25 Ils ont limité le nombre de coutures.
11:27 Mais grâce à l'intelligence artificielle et aux robots,
11:30 au fond, on va fabriquer une basket, Salomon, Millet,
11:35 donc des boîtes très connues, avec une couture sur le côté
11:38 et une couture à la semelle.
11:40 Ça, ça veut dire 50 emplois tout de suite,
11:42 150 emplois demain, dans une ville qui fait 800 habitants.
11:45 C'est énorme. Et évidemment, qui va entraîner d'autres emplois.
11:48 - Donc vous dites, Roland Lescure, en quelque sorte,
11:51 n'ayez pas peur face à l'intelligence artificielle.
11:53 Parce qu'on dit que la charte GPT va remplacer l'intelligence artificielle.
11:56 80 à 90% des emplois actuels.
11:59 - Il y a des emplois qui vont devoir évoluer.
12:01 Il y a des nouveaux emplois qui vont devoir se créer.
12:03 Le défi majeur pour les politiques comme moi,
12:05 c'est d'accompagner la formation, d'investir dans l'avenir,
12:09 de réguler, par exemple, sur l'égalité femmes-hommes,
12:13 l'intelligence artificielle.
12:14 Si vous la laissez faire, elle a tendance à être un peu machiste,
12:16 vous savez, parce qu'elle reproduit les comportements du passé.
12:18 Donc il faut réguler tout ça.
12:20 Mais on va y arriver, évidemment.
12:22 N'ayez pas peur et surtout, allons-y.
12:24 - Oui. Il y a le salon du Bourget dans quelques jours.
12:28 Le secteur de l'aviation est capital pour la France aujourd'hui.
12:32 Est-ce qu'on est capable d'assurer une transition,
12:35 puisqu'on doit être dans la décarbonation ?
12:37 - Bien sûr, il va falloir.
12:38 Parce que si on continue à avoir des avions qui consomment le kérosène qu'ils consomment,
12:42 on ira dans le mur.
12:43 La bonne nouvelle, c'est que l'industrie est prête.
12:45 Aujourd'hui, en France,
12:47 l'industrie aéronautique est prête à concevoir un nouvel avion,
12:50 qui sera ce qu'on appelle un avion extra-frugal.
12:53 C'est-à-dire qu'il va consommer très très peu d'essence.
12:56 Et en plus, cette essence, il sera propre,
12:59 puisque ce sera de l'essence fait à partir de recyclage de déchets.
13:03 Donc ça, ça va prendre une bonne dizaine d'années de développer un nouvel avion.
13:06 - Dans une dizaine d'années, on pourra avoir ce carburant ?
13:08 - Alors les carburants, on les a déjà.
13:10 Il faut augmenter la part des carburants dits propres dans les avions.
13:13 Le nouvel avion, ça va prendre un peu plus de temps.
13:15 Mais c'est un nouvel avion qui est développé par Airbus, par Safran,
13:20 par toute une querelle de PME qui travaille,
13:23 et là encore, dans les territoires.
13:25 L'aéronautique, on en a partout en France.
13:27 On en a évidemment à Toulouse, on en a dans la Somme,
13:29 on en a à Haute-France, on en a à l'Ouest.
13:31 C'est une industrie extrêmement porteuse,
13:34 dont la France est championne.
13:36 On en a besoin d'autres, comme ça.
13:37 Il faut qu'on retrouve notre statut de champion dans l'automobile, par exemple.
13:39 - En roulant l'escur, il y a beaucoup de bruit autour de remaniement.
13:45 Vous vous sentez concerné, potentiellement, justement, ou pas ?
13:49 - Franchement, j'ai le plus beau job du monde.
13:51 Ça fait un an que le Président de la République et la Première ministre
13:54 ont fait l'honneur de nous nommer Ministres de l'Industrie.
13:56 Être Ministre de l'Industrie, aujourd'hui, c'est génial.
13:59 - Ce qui n'est pas facile, parce que c'est toujours Emmanuel Macron qui fait les annonces.
14:02 - Quand il fait les annonces, la preuve, on en parle.
14:05 Et moi, derrière, je peux continuer à agir.
14:08 - Vous faites le service après-vente.
14:09 - Mais pas seulement, je fais surtout le service action.
14:11 C'est-à-dire que lui, il parle, il lance les travaux.
14:13 Derrière, il faut pédaler.
14:14 Et moi, je pédale et j'adore ça.
14:15 Pédaler, j'adore le vélo, d'ailleurs.
14:16 - Bon, vous adorez le sport.
14:18 - Fait en France.
14:19 - Kylian Mbappé, ça vous inquiète s'il part effectivement ?
14:22 - Moi, j'aimerais bien qu'il reste.
14:23 En tout cas, je soutiens le PSG depuis toujours.
14:25 - En tant que ministre de l'Industrie, il doit rester ?
14:27 - En tant que supporter, un peu...
14:29 Allez, jusqu'au boutiste du PSG, en tout cas, j'aimerais bien qu'il reste.
14:32 - Mais vous êtes pessimiste, quand même.
14:34 - Un peu.
14:35 - Merci. Roland Lescure, ministre en charge de l'Industrie,
14:37 était l'invité ce matin de Sud Radio.
14:39 de Sud Radio.