• l’année dernière
Malgré le petit accroc qui les a empêchés d'être champion à domicile, les joueurs du Napoli ont fait le travail sur la pelouse de l'Udinese (1-1). Un but d'Osimhen et ce point glané suffisent pour offrir au Napoli son troisième Scudetto. La fête est totale dans une ville bouillante comme jamais. Et ce succès va même au-delà du foot si l'on en croit l'analyse de Julien Crochet, drôle de dame italienne de l'After Foot. 

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Transcription
00:00 Bon bah ça y est c'est fait, troisième titre pour...
00:02 Tu peux tuer en slip dans ton salon en ce moment,
00:04 quand on fêtait le titre du Napoli.
00:05 Comme Zielinski !
00:06 C'est ça quand même la question.
00:07 Est-ce que je vais te faire arracher ton short de ton maillot ?
00:09 Personne ne s'est jeté sur moi pour arracher mes vêtements
00:11 et pour les mettre aux enchères par la suite.
00:13 Ah parce que c'est pour ça en plus tu crois ?
00:15 Bien sûr que c'est pour ça.
00:16 Tu vois que le short de Zielinski il est sur Ebay demain matin ?
00:18 Mais bien sûr.
00:19 Mais Yoann t'aimes pas le Napoli, toi tu préfères la juve d'Allegré non ?
00:23 Alors non, pas vraiment.
00:25 Non ?
00:26 Non mais c'est...
00:27 C'est chouette en fait, au-delà même de toutes les considérations foutues,
00:30 parce qu'on aura le temps d'y revenir évidemment.
00:32 Moi ce que j'aime c'est l'histoire que nous raconte ce Napoli là,
00:35 c'est l'histoire qu'ils écrivent.
00:37 C'est évidemment 33 ans après le dernier titre de Maradona,
00:40 c'est évidemment une saison extraordinaire au sens littéral du terme,
00:44 c'est-à-dire que ça sort totalement de l'ordinaire.
00:47 Parce qu'il faut quand même rappeler que depuis 1992,
00:50 il n'y a que deux titres qui ont échappé aux trois grands clubs du Nord.
00:53 En 2000 à Lazio, en 2001 à la Roma.
00:55 Et ce Napoli là est le plus bel exploit du football italien depuis la samp de 91.
01:02 Ah carrément ?
01:03 Parce qu'ils n'ont pas non plus une équipe de chèvres.
01:06 En début de saison je pense qu'il n'y en a pas beaucoup qui auraient misé sur...
01:09 Ouais voilà c'est ça.
01:10 Tu sais en Italie on a l'habitude en début de saison de faire,
01:13 sous forme de grille de F1, le classement à la fin de la saison,
01:16 en essayant de prévoir un peu ce qui va se passer.
01:18 Et en fait t'as absolument personne, mais je dis bien personne,
01:21 qui mettait le Napoli premier.
01:22 Ah oui, bien évidemment.
01:23 Mais au-delà même de...
01:25 Evidemment qu'il y a eu des très belles équipes en Italie,
01:27 des très fortes équipes, d'autres moins belles mais qui ont gagné massivement.
01:31 Mais là tu parles d'une équipe qui a perdu 5 cadres l'été dernier.
01:35 Tu parles d'une équipe qui allait un peu dans l'inconnu avec beaucoup de nouveaux joueurs.
01:39 Tu parles d'une équipe qui a écrasé le championnat.
01:42 Et quand je dis écrasé, je pèse mes mots.
01:44 En fait le Scudetto il l'est joué depuis la fin novembre.
01:47 C'est très bon conseil pour le PSG.
01:49 Tu veux perdre des légendes comme tu le dis.
01:50 Et ils ont perdu Rodino, les 5, Koulibaly, Insigné, Mertens.
01:54 Koulibaly, Insigné, Mertens, il y a eu aussi Goulam.
01:58 Même s'ils jouaient moins.
02:00 Ouais, ouais, ils jouaient moins, mais c'était un cadre du VCR, un mec important.
02:03 Ospina qui était le gardien titulaire aussi.
02:05 Mais surtout Koulibaly, Insigné et Mertens,
02:08 c'était quand même 3 joueurs qui étaient titulaires et qui étaient très importants.
02:11 Bien sûr, mais je trouve que tout a été enthousiasmant en fait dans cette saison.
02:17 Il n'y a pas un truc où tu peux dire "ouais, mais là non".
02:20 Parce qu'ils ont été bons contre les gros, contre les petits.
02:22 Ils ont envoyé énormément de jeux, énormément de football.
02:25 Ce qui a évidemment plu à tout le monde.
02:27 Au-delà même des considérations de campanellisme, de guerre de clochers,
02:33 ceux qui n'aiment pas Naples, etc.
02:35 Mais tout le monde était bien obligé de reconnaître
02:37 que c'est sans doute l'une des plus belles équipes de l'histoire du football contemporain.
02:41 Voilà, tout le monde, tous les champions confondus.
02:44 Et puis en plus, je disais tout à l'heure, mais l'Argentine n'avait pas gagné depuis très longtemps la Coupe du Monde.
02:52 Là, le Napoli, 33 ans après, sur la même année, va gagner la Serie A.
02:57 C'est quand même un joli clin d'œil pour Diego Moradonna,
03:00 qui nous a quittés il y a 3 ans il me semble.
03:03 Donc même ça, je trouve que l'histoire qu'on raconte par rapport à ça,
03:07 on a vu tous les typhos avec Diego,
03:10 le fait qu'ils ont changé l'appellation de leur stade très récemment.
03:15 C'est magnifique.
03:17 Et puis quand je parlais d'aspect hors terrain,
03:20 parce que ce soir, on n'a même pas envie de parler de foot,
03:23 très sincèrement, on le fera pour les jours qui viennent.
03:25 Mais quand vous voyez la fête qu'il y a,
03:27 déjà au dîner où il y a 10 000 supporters napolitains qui sont là,
03:30 devant les grilles, en train d'attendre les joueurs,
03:32 le bus qui va repartir pour l'hôtel, etc.
03:36 C'est à Naples, ce qui se passe à Naples.
03:38 C'est-à-dire que je pense qu'il n'y a à peu près personne qui est chez soi ce soir à Naples.
03:41 Tout le monde est dans la rue.
03:43 Il y a des centaines de feux d'artifice.
03:45 Il y a une culture du feu d'artifice à Naples.
03:47 Il s'agit de fêter des événements importants.
03:50 Là, c'est des centaines de feux d'artifice qui ont été décoctés par le feu.
03:53 Le conseil de faire un 31 décembre à Naples.
03:54 Exactement.
03:56 Quand vous voyez ce qui se passe dans les quartiers espagnols,
03:58 les quartiers populaires, où il y a tous les murales de Maradona,
04:02 tous les graffitis, toutes les inscriptions pro-Maradona.
04:06 Quand vous voyez la Piazza del Plebiscito,
04:08 qui est pas loin du Longomaret à Naples, pas loin du front de mer,
04:12 qui est la très grande place de Naples.
04:14 Je ne sais pas si on peut la comparer à quelque chose en France.
04:16 C'est une énorme place avec plein de bâtiments historiques,
04:19 une basilique, la résidence des Bourbons à l'époque, etc.
04:24 C'est noir de monde.
04:25 C'est des fumigènes dans tous les sens.
04:26 C'est des drapeaux énormes.
04:27 C'est des gens qui se prennent dans les bras.
04:29 C'est des gens qui pleurent.
04:30 Ce soir, ça va au-delà du football.
04:33 C'est aussi pour ça qu'on adore ce sport-là.
04:35 Tu es pour nous des champions.
04:37 Je me demandais, est-ce que Spalletti a déjà été champion ?
04:39 Non.
04:40 C'est vrai, le Loser, c'était toujours le deuxième.
04:43 Exactement, il a été longtemps deuxième avec la Roma.
04:46 Il a été champion aux Zenith en Russie.
04:48 Ah oui, aux Zenith.
04:49 Mais même pour lui, c'est une très belle histoire,
04:54 parce qu'il accède à un autre niveau ce soir.
04:57 Je crois que c'est Walid qui disait que c'était un peu vu comme le Loser.
05:00 C'était un peu le mec qu'on prenait pour commencer des projets,
05:03 pour créer des projets.
05:04 Et puis, quand il fallait aller plus haut, on prenait quelqu'un d'autre.
05:07 Et là, il montre aussi que lui, il accède à ce rang-là,
05:10 des entraîneurs qui ont donné une belle identité de jeu à leur équipe
05:14 et qui ont aussi gagné.
05:15 Donc, très sincèrement, ce soir, c'est au-delà de tout ce qu'on peut penser
05:19 pour qui on est, pour qui on n'est pas,
05:22 si on est supporter de telle ou telle équipe, etc.
05:25 Je pense qu'il y a une forme de satisfaction générale.
05:30 Et puis, ça fait du bien dans ces pays un peu comme en Allemagne.
05:35 Il y a beaucoup de pays où c'est deux, trois clubs qui monopolisent
05:39 tous les titres.
05:40 C'est chouette de voir, de temps en temps, un petit renouvellement.
05:44 Et là, c'est un magnifique renouvellement, peut-être,
05:46 d'année où on ne s'y attendait pas.
05:48 Là, on a trois champions différents sur les trois dernières années pour la Serie A.
05:51 Oui, et justement, c'est très bien aussi, parce que quand on parle
05:54 de modèles de football qu'on va avoir dans les années à venir,
05:57 avec des compétitions qui peuvent se créer, etc.,
05:59 que le Milan l'année dernière et le Napoli gagnent cette année,
06:02 je trouve que c'est un très bon signal envoyé,
06:04 parce que ce sont deux équipes qui ne sont pas dans le top 3
06:06 des masses salariales de Serie A.
06:09 Ce ne sont pas des équipes qui ont des énormes stars.
06:11 Il n'y a pas un Maradona dans ce Napoli-là.
06:13 Il y a une somme de joueurs qui ont fait un collectif extrêmement fort.
06:18 Et ce soir, la fête, elle était évidemment à Audinet.
06:20 Elle est dans Naples.
06:21 Et puis, il y avait le stade Diego Armando Maradona,
06:23 qui avait été ouvert au public, où il y avait huit écrans géants
06:28 disposés dans tout le stade pour suivre cette rencontre.
06:31 Et au coup de sifflet final, Jérôme Thomas a préparé ça.
06:34 Il y avait une musique qui a été diffusée,
06:36 qui est une musique, un hymne à Naples,
06:40 en dialecte napolitain, napoléais,
06:46 qui a uni tout le monde.
06:50 Et il y avait énormément de gens à l'arme dans les tribunes du Maradona
06:53 sur cet hymne-là, cet hymne à Naples.
06:55 Vous savez que cette ville, à l'échelle de l'Italie,
06:58 elle est souvent montrée du doigt,
06:59 parce que je vais vous dire un peu tout ce qu'on dit,
07:02 et en plus, ce qui n'est pas forcément vrai.
07:04 Il y a des choses vraies, des choses pas vraies, des choses exagérées.
07:07 Et il y a des choses qui sont très difficiles à régler.
07:10 Mais quand on vous dit que c'est une ville où il y a beaucoup de chômage,
07:13 c'est une ville qui est sale,
07:14 c'est une ville où il y a tout le temps le bordel,
07:16 c'est une ville où il est impossible de créer quoi que ce soit,
07:18 c'est la ville de la mafia, c'est la ville des quartiers malfamés,
07:22 c'est la ville des quartiers malfamés.
07:25 Vous entendez tout un tas de choses de Naples,
07:28 du sud de l'Italie de manière générale, mais aussi de Naples.
07:31 C'est une sacrée revanche qu'ont prêt les Napolitains ce soir.
07:34 C'est aussi ça que permet le football,
07:36 c'est d'accéder à une élévation du rang social
07:39 pendant quelques heures, pendant quelques jours,
07:41 pendant une année en fait,
07:42 pendant le temps que va durer ce titre de champion.
07:44 Ce ne sera plus le Napoli de toutes les mauvaises choses
07:46 que je viens de vous dire,
07:47 ce sera le Napoli du champion d'Italie, tout simplement.
07:50 Je suis heureux ce soir pour exprimer leur amour à la fois du club,
07:53 qui les rend heureux, mais leur amour de la ville.
07:56 Et Yann Crochet qui va vous faire la même chose sur Rhine-Dobon.
07:59 Sans aucun problème.
08:01 Alors que ça paraît moins sexy comme ça tout à coup.
08:04 [Rires]
08:05 Merci à tous !
08:07 Merci à tous !

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