Mort d’Adama Traoré. Une expertise médicale fournie par la famille contredit les conclusions de l’enquête.

  • il y a 5 ans
Mort d’Adama Traoré. Une expertise médicale fournie par la famille contredit les conclusions de l’enquête.

Le jeune homme de 24 ans est décédé en 2016 après son interpellation par des gendarmes dans le Val-d’Oise. Les juges chargés de l’enquête sur la mort d’Adama Traoré ont terminé leurs investigations en décembre 2018, sans avoir prononcé de mise en examen. Une nouvelle expertise de quatre professeurs des hôpitaux de Paris a été transmise, lundi 11 mars, aux juges d’instruction.
Un rapport médical réalisé à la demande de la famille d’Adama Traoré contredit radicalement les conclusions de l’enquête sur la mort du jeune homme lors de son interpellation en juillet 2016, selon une source proche du dossier. Jusqu’ici, son décès était attribué à son état de santé antérieur.

Cette expertise de quatre professeurs des hôpitaux de Paris a été transmise, lundi 11 mars, aux juges d’instruction. Ces juges avaient bouclé leurs investigations mi-décembre sans avoir mis en examen les gendarmes, faisant craindre à la famille un non-lieu dans ce dossier érigé en symbole des violences des forces de l’ordre.

Une mort constatée près de deux heures après son arrestation
Le 19 juillet 2016, la mort d’Adama Traoré, 24 ans, avait été constatée près de deux heures après son arrestation à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise). Interpellé après une course-poursuite, il avait été maintenu au sol sous le poids des gendarmes. Il avait eu un malaise dans leur véhicule avant de décéder dans la cour de la gendarmerie de la commune voisine de Persan.

Depuis le début de l’affaire, qui avait provoqué cinq nuits de violences dans ce département au nord de Paris, les proches d’Adama Traoré ont toujours dénoncé une interpellation violente, accusant aussi les gendarmes de ne pas avoir porté secours au jeune homme, laissé menotté jusqu’à l’arrivée des pompiers.

Fin novembre, soit plus de deux ans après sa mort, les trois gendarmes qui l’avaient interpellé avaient été placés sous le statut de témoin assisté, un statut intermédiaire entre celui de témoin et de mis en examen, signifiant qu’il ne leur est pas reproché directement d’avoir commis une infraction.

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