L’invention du patrimoine après la Révolution

  • il y a 6 ans
Jeudi 23 novembre 2017 - 18h30

En France, après la Révolution, les monuments qui forment l’héritage de l’Ancien Régime sont l’objet d’aversions violentes. Celles-ci ne peuvent être résumées à une cause unique, et prennent des formes différentes à Paris, dans les provinces, et selon les monuments concernés. Elles expriment le rejet de la royauté, de l’alliance du trône et de l’autel, de la religion catholique, ou celui du pouvoir des nobles. Le désintérêt pur et simple à l’égard des monuments, ou leur vente comme biens nationaux, s’avère aussi destructeur que la violence car ils conduisent à les dénaturer, à les amputer ou à utiliser leurs matériaux pour construire du neuf. Les résistances contre les déprédations se sont organisées dès 1793, aboutissant d’abord à des discours contradictoires, puis à la condamnation du vandalisme. La Monarchie de Juillet a pris la mesure de ces excès et a fait de la politique publique des monuments la pièce centrale du rapport nouveau qu’elle souhaitait fonder entre les Français et leur histoire. L’œuvre de la Troisième République a poursuivi ce legs en créant une trilogie inédite entre monuments, droit public et sciences historiques.

Avec :
Fabienne Chevallier, historienne de l’architecture, HdR

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