Léo Ferré/Baudelaire -La musique

  • il y a 10 ans
Dix ans après son premier disque consacré à Baudelaire, Léo Ferré récidive en 1967 en mettant en musique d'autres poèmes la plupart extrait des "fleurs du mal" Et on peut dire que cet album est encore plus abouti que le précédent
Baudelaire avait un rapport étroit avec les arts Pour lui, l'art et la beauté sont un remède au spleen, à la mélancolie... Amateur de peinture il a été critique d'art mais était aussi très mélomane : il a encouragé ainsi Wagner et la nouvelle musique de son époque Dans « la musique » rattaché à la section « spleen et idéal » des fleurs du mal, il donne sa vision de cette dernière qu'il compare à la mer dans une métaphore: il la considère comme un moyen d'évasion génératrice d'émotions et qui le possède littéralement Un poème qui ne pouvait qu'interpeller Ferré pour qui la musique a compté très tot : tout petit, il dirigeait déjà des orchestres fantômes sur les remparts de Monte-Carlo !
Pour cette chanson, Ferré a écrit un accompagnement à base d'arpèges qui évoque des flots tumultueux et les émotions fortes que peut susciter en nous la musique

La musique souvent me prend comme une mer !
Vers ma pâle étoile,
Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,
Je mets à la voile;

La poitrine en avant et les poumons gonflés
Comme de la toile
J'escalade le dos des flots amoncelés
Que la nuit me voile ;

Je sens vibrer en moi toutes les passions
D'un vaisseau qui souffre ;
Le bon vent, la tempête et ses convulsions

Sur l'immense gouffre
Me bercent. D'autres fois, calme plat, grand miroir
De mon désespoir !

Recommandée